|
Communiqué du Comité central du Parti
Communiste libanais
Des menaces pèsent sur le Liban à cause de l'immixtion
étasunienne
Jeudi 20 janvier 2011
Le Liban se
trouve, aujourd’hui, à une croisée de chemins à cause de
l’immixtion flagrante des Etats-Unis dans ses affaires
intérieures, notamment à partir du « Tribunal international pour
le Liban » (TPL) qu’ils utilisent comme outil pour fomenter une
sédition intérieure et, ce, afin de liquider la Résistance
patriotique libanaise et le rôle politique du Liban. Le but visé
par les Etats-Unis consiste à donner un nouvel élan à leur
projet conjoint avec Israël dans la région, le projet du nouveau
Moyen Orient, et à poursuivre l’émiettement des pays arabes sur
des bases religieuses et confessionnelles ; ce qui placerait ces
pays sous la coupe étasunienne et faciliterait la nouvelle
agression contre le Liban qu’Israël prépare depuis sa défaite en
2006.
● Partant de
cette analyse, le Comité central du PCL, et tout en dénonçant le
recours de l’ex président du Conseil Saad Hariri à couvrir d’un
manteau de légalité l’intervention étasunienne dans les affaires
libanaises mais aussi sa soumission aux diktats étasuniens en ce
qui concerne le « Tribunal pour le Liban » (TPL), attire
l’attention sur le danger que constituent les positions et les
déclarations de certaines forces politiques libanaises pro
étasuniennes qui misent sur le projet du nouveau Moyen Orient
dans le but de réaliser des ambitions étroites sans tenir compte
ni de l’unité nationale ni de la paix sociale. Ce qui leur
importe, c’est de pouvoir liquider la résistance patriotique et
de mettre fin à l’image d’un Liban arabe et résistant.
● Le Comité
central met en garde contre le glissement du Liban dans un
climat de tension ou de sédition religieuse et confessionnelle,
parce que les Etats-Unis et les forces politiques libanaises
inféodées à Washington vont recourir, une fois de plus, à une
telle situation. Il appelle toutes les forces qui veulent
préserver l’indépendance et la souveraineté libanaises à faire
face aux projets et aux compromis confessionnels qui ont
toujours constitué l’élément fatal contre la paix civile et la
résistance.
● Dans ce sens,
le Comité central rend aussi les forces dites « de
l’opposition » responsables de l’état dans lequel se trouve le
pays à cause du gouvernement démissionnaire, appelé à tort
« gouvernement d’unité nationale » et qui a nui au Liban tant à
cause de sa composition qu’à celle du programme qu’il avait
adopté. Il appelle cette « opposition » à profiter des erreurs
du passé dans la constitution de tout gouvernement futur, de
manière à créer une nouvelle vie politique, un programme
démocratique basé sur la complémentarité entre les éléments de
la résistance patriotique et de l’opposition au projet
américano-israélien, d’une part, et ceux du renforcement de
l’unité nationale et de la paix civile, d’autre part. De plus,
le Comité central du PCL trouve qu’il est devenu nécessaire de
préparer un dialogue national loin des représentations
confessionnelles. Un tel dialogue est le seul moyen de garantir
l’indépendance des décisions nationales et de la souveraineté du
pays face à toutes les formes d’intervention extérieures, de
contrer la mainmise politique étasunienne sur le « Tribunal pour
le Liban », dont l’objectif n’est ni la connaissance de la
vérité sur l’assassinat de Rafic Hariri, ni le triomphe de la
justice.
Le PCL avait,
dès 2005, appelé à la création d’un tribunal libanais, avec une
couverture arabe, seul capable de parvenir à mettre au clair la
vérité sur cet assassinat. De plus, notre Parti avait considéré
la résolution 1559 comme un piège préparé par les Etats-Unis
afin d’internationaliser la crise libanaise, mettant en garde
contre le contenu de certains de ses articles. Il avait aussi
appelé tous les gouvernements formés depuis l’Accord de Taëf à
mettre en pratique les réformes démocratiques contenues dans cet
Accord de Taëf et visant à changer le régime politique
confessionnel, à savoir : la formation du Comité national pour
la suppression du confessionnalisme, l’adoption d’une loi
électorale moderne, démocratique et non confessionnelle. Parce
que c’était là le seul moyen de préserver le Liban de nouvelles
guerres civiles et de mobiliser toutes les capacités du pays
face à une possible agression israélienne.
● Le Comité
central du PCL met, enfin, en garde contre la détérioration des
conditions économiques et sociales qui ont de graves
répercussions sur la classe ouvrière et les petits salariés. Il
appelle les Communistes, les forces de la gauche et de la
démocratie, ainsi que les syndicats ouvriers et des métiers
libres, les organisations de jeunesse, les femmes et toutes les
composantes de la société civile libanaise à s’unir contre les
tentatives du régime politique de pousser à nouveau notre peuple
au suicide, tantôt à partir des guerres civiles et des combats
confessionnels, tantôt à travers la faim, la paupérisation, les
impôts énormes et l’émigration. Il les exhorte à se préparer au
combat visant à la création d’un gouvernement démocratique
portant un programme politique garantissant la sauvegarde de la
Résistance patriotique, la citoyenneté, la paix civile et les
réformes politiques, économiques et sociales nécessaires.
Beyrouth, le 16 janvier 2011
Le Comité
Central Du Parti Communiste libanais
Le dossier
Liban
Le sommaire des
communiqués
Dernières mises à
jour
|