Palestine - Solidarité

   



L’accord sur les points de passage de la Bande de Gaza 
consolide le contrôle des forces d’occupation israéliennes...
 
 

PCHR Communiqué de presse, 16 novembre 2005,

Selon le nouvel accord, les forces d’occupation israéliennes continueront de facto à contrôler l’économie de la Bande de Gaza et les déplacements de sa population (1.4 million d’habitants) vers la Cisjordanie et le monde extérieur.

Le 15 novembre au soir, une annonce a été faite disant que l’Autorité Palestinienne et Israël étaient arrivés à un accord au sujet des points de passages frontaliers dans la Bande de Gaza. Selon l’accord, le 25 novembre 2005, le point de passage international de Rafah sur la frontière égyptienne située au Sud de la Bande de Gaza, sera ouvert aux voyageurs civils pour se rendre en Egypte et dans le reste du monde. Les Palestiniens et les observateurs de l’Union Européenne géreront le côté palestinien du point de passage. De plus, les observateurs européens transmettront des images en temps réel à une salle de contrôle conjointe qui se trouve à plusieurs kilomètres de là. Des officiers de la sécurité palestiniens et israéliens visionneront les images de caméra et contrôleront le point de passage à partir de cette salle.

L’accord permet aux Palestiniens d’exporter les produits agricoles de la Bande de Gaza à travers le point de passage de Karni (al-Mentar) et le point de passage international de Rafah. De plus, le point de passage de Kerem Shalom sera ouvert aux importations palestiniennes. Mais le dédouanement sera effectué par des firmes douanières israéliennes.

Sous cet accord, les forces d’occupation israéliennes autoriseront des convois de marchandises et de personnes entre la Bande de Gaza et la Cisjordanie, convois qui commenceront le 15 décembre et le 15 janvier 2006, l’armée va permettre à des convois de camions de se déplacer entre les deux zones. De plus, l’accord inclut des clauses permettant de préparer un plan pour réduire les restrictions sur les déplacements à l’intérieur de la Cisjordanie qui doit débuter le 31 décembre 2005. Il doit aussi permettre de commencer la construction du port de Gaza et un comité trilatéral sera mis sur pied pour préparer les règlements sécuritaires et opérationnels avant l’ouverture du port. Finalement, l’accord stipule que les discussions sur la réouverture de l’aéroport international de Gaza continueront.

Il est bon de noter que le point de passage international de Rafah, la seule sortie possible vers le monde extérieur, a été fermé depuis le 12 décembre 2004. Les forces d’occupation l’ont rouvert sporadiquement pour permettre aux Palestiniens coincés du côté de la frontière égyptienne de revenir dans la Bande de Gaza et permettre à certains malades, étudiants et pèlerins de partir à l’étranger. La fermeture de ce point de passage a eu un impact sévère sur la population civile palestinienne de la Bande de Gaza. Beaucoup de civils palestiniens, dont des femmes et des enfants, ont été piégés pendant de longues périodes du côté égyptien du point de passage et ont souffert des mauvaises conditions humanitaires par manque de services de base.

Tout en espérant que cet accord sera appliqué et que les voyages et les déplacements des Palestiniens ainsi que l’exportation et l’importation des marchandises, seront allégés,

le PCHR soutient que :

• En comparaison avec les conditions désastreuses du moment concernant les déplacements de personnes et de marchandises ainsi que l’état économique actuel et l’étranglement social, cet accord est une avancée et dans ce sens, est positif. Néanmoins, l’accord est négatif car il permet aux forces d’occupation israéliennes de maintenir de facto un contrôle sur le point de passage international de Rafah ; il ne garantit pas une interaction libre avec le monde extérieur ; et l’armée israélienne continuera à contrôler les mouvements des civils et des marchandises entre la Bande de Gaza et la Cisjordanie.

• L’absence actuelle de présence militaire israélienne à l’intérieur de la Bande de Gaza ne signifie pas que l’occupation militaire israélienne a pris fin. Les conditions sur le terrain dans la Bande de Gaza prouvent que l’armée d’occupation continue à contrôler les déplacements d’entrée et de sortie de la Bande de Gaza. Cet accord consolide le contrôle des forces d’occupation au-delà de l’occupation de la Bande de Gaza qui ne s’est pas arrêtée avec l’application du « Plan de Désengagement ».

• L’accord renforce la privation actuelle de leur droit de voyager et de rencontrer des membres de leurs familles à l’étranger, de dizaines de milliers de Palestiniens vivant dans la Bande de Gaza et ne possédant pas de cartes d’identité.

• L’accord renforce le contrôle israélien sur l’économie de la Bande de Gaza et gêne toute tentative pour développer l’économie. Cela est réalisé à travers le contrôle des mouvements d’importations et d’exportations qui peuvent être arrêtés par les forces d’occupation à la lumière de n’importe quel développement sur le terrain ou sous des prétentions sécuritaires.

• Le PCHR s’inquiète des violations de la loi humanitaire internationale qui continuent et particulièrement celles de la Quatrième Convention de Genève, et de l’utilisation de la politique de fermeture et d’étranglement économique comme moyen de pression sur les Palestiniens.

• La mauvaise volonté des forces d’occupation en ce qui concerne le fait de faciliter les déplacements et les voyages, est prouvée par les retards à rouvrir l’aéroport international de Gaza, réouverture qui ne demande que quelques mois pour rénover et le rendre opérationnel. Le port, dont le permis de construction a été autorisé selon l’accord, nécessitera plus de deux ans avant de devenir opérationnel.

Communiqué PCHR

http://www.pchrgaza.org/files/Press...
Traduction : Ana Cléja


 Source : CCIPPP
 http://www.protection-palestine.org/article.php3?id_article=1770


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