En décidant de sanctionner les Palestiniens en suspendant le
transfert de 50 millions de dollar mensuel qui reviennent légalement
à l’autorité palestinienne, déjà en crise financière sérieuse,
les dirigeants israéliens commencent à réunir les conditions
d’une nouvelle et dangereuse escalade. L’appauvrissement aggravé
d’une population durement touchée par le chômage, et disposant
d’un niveau de vie des plus bas du monde, ne peut qu’exacerber
plus encore les tensions et les frustrations.
Il est clair que l’accession au pouvoir d’un mouvement qui se réclame
de l’islamisme, qui refuse de reconnaître Israël, qui s’est
opposé aux accords d’Oslo et rejette à ce jour les engagements
pris et un processus négocié, en opposition au Président Mahmoud
Abbas, créée une situation très préoccupante. Encore faut-il
entendre ce que les Palestiniens ont voulu dire par leur vote et
tirer les leçons de ce qui a conduit à cette situation. Il ne
signifie pas le souhait d’une islamisation de la société, ni le
rejet d’une solution négociée qui permettrait de mettre fin à
une situation de plus en plus insupportable, tant dans leur vie
quotidienne que par la négation à vivre dans leur Etat. Il
exprime, avec la volonté de changement intérieur, l’exaspération
face à l’impasse désastreuse dans laquelle a conduit la
politique unilatérale, de répression et de brimade, de
colonisation intensive et de construction du mur d’annexion, menée
ces dernières années.
De ce point de vue, les déclarations du Premier ministre israélien,
Ehud Olmer, qualifiant l’autorité palestinienne de « terroriste
» ne fait que jeter de l’huile sur le feu. Tout au contraire, la
solution passe par un règlement global mettant fin à
l’occupation, consacrant le droit du peuple palestinien à un Etat
viable, sur la base des résolutions de l’ONU et des engagements
pris, et avec des garanties pour l’existence et la sécurité
d’Israël.
La France et les Européens doivent refuser toute logique de
punition collective du peuple palestinien. Ils doivent maintenir les
aides et les coopérations ; ils doivent prendre sans attendre des
initiatives pour contribuer à la reprise d’un processus de paix
en mettant le Hamas devant ses responsabilités, en soutenant le Président
de l’autorité palestinienne, en faisant pression sur Israël pour
qu’elle respecte les engagements de la « feuille de route ».
Dans cette esprit le PCF soutient la proposition d’une conférence
internationale sous l’égide du « quartet » pour discuter de la
mise en place du statut final. Il y a urgence.
Parti communiste français
Paris, le 20 février 2006.
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