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Communiqué de l'IRIS
Mot de Pascal Boniface à la mémoire de Philippe Seguin
Philippe Seguin, Premier président de la Cour des comptes
Jeudi 7 janvier 2010
" J'apprends
avec consternation le décès de Philippe Seguin. C'est une perte
pour la France et je pèse mes mots. Peu d'hommes ont, comme
Philippe l'avait, le sens du devoir, le désir de servir le pays
et ses citoyens, la rigueur et l'honnêteté, le tout s'appuyant
sur une rare intelligence. On le savait bourru, il avait un
coeur d'or. S'il avait la dent dure et le jugement acerbe,
jamais il ne s'en prenait aux gens sans défense, ou situés en
bas de l'échelle sociale. Ce pur produit de la méritocratie
républicaine avait, chevillé au corps, le sens de l'Etat, le
refus de la démagogie. Il avait un jugement sur les choses et
sur les hommes.
Je perds un ami et je suis bouleversé. J'avais fait sa
connaissance personnelle en février 2000. J'allais à Montréal
pour une conférence sur la guerre du Kosovo. Il était enseignant
au Canada cette année-là et nous devions former un panel tous
les deux. En descendant de l'avion, je lui ait dit que je lui
avais amené deux choses de Paris : le numéro spécial de la revue
de l'IRIS consacré à la guerre du Kosovo, et le France
Football de la semaine, et que je savais quelle était sa
préférence.
Il était devenu membre du Conseil d'Administration de l'IRIS en
2002. Son soutien ne nous a jamais fait défaut, en toutes
circonstances. Nous avions en commun la passion des relations
internationales et du football. Je ne me rappelle pas d'une
divergence d'analyse entre nous sur les questions stratégiques
ou la politique internationale de la France. Il nous arrivait de
n'être pas d'accord sur le football. Il prit la présidence de la
Fondation du Football créée il y a deux ans, et j'avais le
plaisir d'être à ses côtés le Secrétaire Général, ce qui a
conduit a une collaboration plus poussée encore.
Une grande figure vient de s'éteindre, pas de disparaître, car
sa mémoire et son exemple seront toujours présents.
Au revoir Philippe. Tu me manques, tu nous manques déjà. "
Pascal Boniface, Directeur de l'IRIS
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