Les Lilas, le 15 janvier 2010
Une succession de plaintes ont été déposées
contre des syndicats de la FSU, le SNES notamment, leurs
adhérents et d’autres organisations pour des textes
(contributions personnelles, motions de congrès académiques ou
nationaux) relatifs à la politique israélienne dans les
territoires palestiniens occupés ou assiégés illégalement.
Ces actions en justice, menées par certaines
associations connues pour leur soutien à la politique d’Israël,
participent d’une stratégie d’intimidation visant à accuser
d’antisémitisme toutes les voix critiquant la politique menée
par les gouvernements d’Israël.
Soucieuse du respect du droit international, la
FSU s’appuie sur les résolutions des Nations Unies. Ses
dernières prises de positions prennent en compte les éléments
relevés dans le récent rapport Goldstone, approuvé par Conseil
des droits de l’homme de l’ONU, qui dénonce les crimes de guerre
lors de la guerre à Gaza l’hiver dernier.
C’est la politique israélienne en Palestine qui
porte des atteintes au droit, qu’il s’agisse de l’occupation
illégale de territoires reconnus par la communauté
internationale comme appartenant au peuple palestinien ou des
crimes de guerre voire des crimes contre l’humanité commis à
Gaza.
Pour la FSU, engagée dans la campagne BDS
(Boycott, Désinvestissement, Sanctions) dans le cadre de sa
participation au Collectif pour une Paix juste et durable entre
Palestiniens et Israéliens, le boycott des produits israéliens
qui ne respectent pas les accords UE-Israël, imposant une
traçabilité des produits des colonies, est légitime.
La FSU s’indigne donc que des textes ou
positions déposés au débat émanant de militants ou d’instances
syndicales appelant au boycott d’Israël puissent être lus comme
des incitations à la haine raciale, motif au nom duquel a été
diligentée une enquête suite aux instructions du Procureur de la
République près le Tribunal de Grande Instance de Bobigny. Elle
conteste qu’une procédure pénale puisse viser à sanctionner des
textes qui ne sont ni injurieux, ni insultants , ni porteurs de
haine et qui ont leur place dans le débat et non devant les
juges, comme elle conteste qu’une procédure pénale puisse viser
des syndicalistes pour des contributions au débat syndical. Elle
dénonce par avance toutes poursuites éventuelles, qu’elle juge
injustifiées et extrêmement choquantes, et s’inquiète de l’abus
des accusations d’antisémitisme qui prennent précisément le
risque de discréditer la lutte contre l’antisémitisme menée par
de nombreuses organisations, dont la nôtre.