Déclaration de la Commission exécutive de la
Cgt
La
Cgt solidaire des travailleurs palestiniens
Mardi 25 mai 2010
Le Moyen orient n’en finit pas de s’enfoncer
dans une spirale effroyable de violences et d’injustices, les
secondes alimentant les premières. Ce processus meurtrier
s’enracine dans l’occupation illégitime des territoires conquis
par Israël et sa politique illégale de colonisation. Les
premières victimes de cet acharnement colonial sont évidemment
les peuples de la région : palestiniens, israéliens, inscrits de
fait – et contre leur aspiration à la paix et à la sécurité –
dans des logiques de haine et d’affrontement. En violant de
façon répétitive et assumée le droit international, Israël tend
à faire prévaloir partout une logique de fait accompli,
déstabilisant ainsi la région et fragilisant les efforts
internationaux pour la paix.
Dans ce contexte, la Cgt est aux côtés de toutes
celles, tous ceux qui se mobilisent pour la paix et la justice ;
elle est pleinement solidaire des travailleurs des territoires
occupés qui sont confrontés à la répression mais aussi à
l’exploitation. En effet, la puissance occupante utilise les
territoires comme zone de production à moindres coûts de
produits destinés à l’exportation. En violation patente des lois
et accords internationaux, notamment ceux passés avec l’Union
européenne, elle étiquette ces produits Made in Israël et rend
opaque leur provenance pour pouvoir les exporter, notamment en
Europe.
La Cgt a toujours défendu l’idée que la paix
passe par le respect du droit international à savoir la création
d’un état Palestinien aux cotés de l’Etat d’Israël. Pour la CGT,
un tel objectif implique que les deux peuples en soient partis
prenante et suppose l’arrêt immédiat de construction de colonies
et la restitution de tous les territoires occupés, y compris
Jérusalem- Est. Rien de durable n’est envisageable en dehors de
ce processus.
Les campagnes actuelles de boycott ne
s’inscrivent pas dans cette logique politique, ni dans leurs
objectifs affirmés, ni dans leurs implications car
- En pratiquant une « punition collective », elle assigne les
citoyens israéliens au « camp » de leur gouvernement et
contribue à délégitimer celles et ceux qui ne se reconnaissent
pas dans sa politique.
- En plaçant de fait sur un même plan les produits israéliens
(frontières de 1967) et ceux fabriqués illégalement (dans les
territoires occupés), on en vient à gommer la distinction entre
les deux territoires.
- En ignorant le camp de la paix israélien sous prétexte qu’il
est faible, ces campagnes l’affaiblissent et l’isolent
davantage. Au final, le boycott s’avère contre productif et
c’est pourquoi la Cgt n’entend pas participer à ces campagnes.
La Cgt a toujours refusé de stigmatiser quelque
peuple que ce soit, s’est toujours interdit de boycotter une
nation. En revanche, il y a urgence à multiplier et à renforcer
les pressions et les sanctions contre la politique israélienne,
pour cela elle appelle ses organisations et les citoyens à se
mobiliser pour le respect du droit international, contre
l’exploitation de la main d’oeuvre dans les territoires occupés
et à agir pour des mesures de solidarité, de justice et de paix.
• Forte de la décision de la Cour de justice
européenne concernant l’obligation de transparence sur l’origine
des produits israéliens destinés à l’exportation, la Cgt, entend
créer les conditions d’une convergence d’expressions et
d’actions de partenaires syndicaux et associatifs sur le respect
de la légalité internationale, à l’exemple de ce qui s’est
pratiqué dans le cas Brita.
• Confirme son engagement dans les campagnes
concrètes de solidarité engagées autour du mur, du tramway, de
Bi’lin.
• Entame une série d’initiatives et
d’interventions auprès des élus, des autorités françaises et des
institutions européennes pour obtenir le respect scrupuleux de
la législation européenne.
• Amplifiera son action dans le cadre des
relations de solidarité internationale qu’elle entretient au
sein de la CES et de la CSI.
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