29 juin 2006
Déclaration publique
MDE15/060/2006
Amnesty International s¹inquiète
de constater que les Palestiniens ordinaires, qui n¹ont aucune part
dans l¹escalade actuelle de la tension entre forces israéliennes
et groupes armés palestiniens dans la bande de Gaza et ailleurs
dans les territoires occupés sont les principales victimes de la
confrontation. Les forces israéliennes ont de plus en plus recours
à la force disproportionnée et dirigent leurs attaques contre des
cibles civiles, ce qui a un impact sérieux sur la population
palestinienne des territoires occupés, particulièrement dans la
bande de Gaza.
Par ailleurs, Eliyahu
Asheri, un colon israélien de dix-huit ans enlevé par des groupes
palestiniens armés le 25 juin 2006, a été retrouvé mort (http://web.amnesty.org/library/index/ENGMDE150572006).
Amnesty International condamne son assassinat. L¹organisation
renouvelle également son appel aux groupes palestiniens armés qui
ont déclaré détenir en otage un soldat israélien, le caporal
Guilad Shalit, pour qu¹ils le libèrent rapidement sain et sauf.
Tuer des prisonniers, prendre et détenir des otages est prohibé en
droit international, de même que blesser ou maltraiter ou menacer
de blesser ou maltraiter des otages (voir http://web.amnesty.org/library/index/FRAMDE150582006).
Après le largage, par l¹armée
israélienne, de tracts dans le nord de la bande de Gaza avertissant
les habitants de raids militaires imminents dans la zone, des
dizaines de milliers de Palestiniens ne se sentent plus en sécurité
chez eux. Les autorités israéliennes affirment que leurs attaques
visent les groupes palestiniens armés qui lancent, depuis cette région,
des roquettes Qassam sur les localités israéliennes proches. Au
cours de ces trois derniers mois, les forces israéliennes ont répliqué
aux tirs de quelque 300 roquettes palestiniennes par plus de 8 000
tirs d¹artillerie et de très nombreux raids aériens dans la zone,
tuant plusieurs habitants palestiniens et en blessant de nombreux
autres, dont des enfants.
L¹avertissement, donné
le 28 juin par l¹armée israélienne au moyen de tracts largués
par avion incitant les habitants à évacuer le nord de la bande de
Gaza, a accru les craintes de la population, depuis longtemps vulnérable
aux attaques des forces israéliennes, mais qui ne sait où aller.
Les habitants des autres
régions de la bande de Gaza sont également de plus en plus vulnérables
aux raids aériens israéliens répétés. De très nombreux
Palestiniens, dont beaucoup d¹enfants, ont été tués ou blessés
ces dernières semaines par des missiles lancés par des hélicoptères
de combat israéliens sur des zones résidentielles densément peuplées,
lors de
tentatives d¹assassinat de membres de groupes palestiniens armés.
Dans le même temps, les
attaques délibérées et la destruction par les forces israéliennes
d¹objectifs civils tels que des ponts, des centrales électriques,
le réseau d¹électricité et d¹autres infrastructures continuent
de faire se dégrader la qualité de vie et de restreindre la liberté
de
mouvement de centaines de milliers d¹habitants de la bande de Gaza,
aggravant une situation humanitaire déjà alarmante après l¹imposition
récente de sanctions internationales contre l¹Autorité
palestinienne dirigée par le Hamas.
Amnesty International
renouvelle son appel aux autorités et aux forces armées israéliennes
pour qu¹elles cessent immédiatement de prendre pour cibles des
biens civils et des infrastructures et pour qu¹elles mettent fin
aux pilonnages d'artillerie, raids aériens et autres mesures menaçant
de façon disproportionnée la vie des civils palestiniens.
L¹organisation demande
également des éclaircissements sur les circonstances entourant l¹arrestation
ce 29 juin, par les forces israéliennes, de nombreux ministres de l¹Autorité
palestinienne, de députés membres du Hamas, de chefs de
municipalités et d¹autres responsables palestiniens élus. La
crainte qui prédomine est que certaines, voire la totalité de ces
arrestations n¹aient été menées en représailles, pour faire
pression sur les groupes palestiniens armés qui détiennent le
soldat israélien en otage.
Amnesty International
demande aussi aux autorités israéliennes de lui fournir les motifs
de ces arrestations et de lui donner des garanties que les personnes
détenues sont traitées humainement, ont la possibilité de
consulter librement un avocat et de recevoir des soins médicaux si
nécessaire.
Dans le passé, les
forces israéliennes ont fréquemment eu recours à la prise d¹otages
utilisés comme monnaie d¹échange avec des groupes palestiniens
armés pour les obliger à libérer des otages ou à restituer les dépouilles
mortelles de soldats israéliens tués. Les derniers otages connus détenus
par Israël étaient deux ressortissants libanais, libérés en
2004, après dix ans de captivité.
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