29 avril avril 2008
Amnesty International appelle une nouvelle fois le gouvernement
israélien à mettre fin aux attaques menées par ses forces
contre des zones peuplées sans considération pour la vie des
populations civiles, et à ordonner immédiatement l’ouverture
d’une enquête indépendante sur les raids aériens du 28 avril 2008
à Gaza, qui ont tué six Palestiniens dont quatre enfants de
moins de cinq ans et leur mère. Une enquête de l’armée israélienne,
comme l’a proposé le Premier ministre Ehud Olmert, ne répondrait
pas aux critères internationaux de définition d’une enquête
approfondie, indépendante et impartiale.
L’attaque du 28 avril semble avoir été menée sans considération
aucune pour la vie des habitants, notamment des enfants, qui ne
sont pas impliqués dans les hostilités entre militants
palestiniens et forces israéliennes. Ce type d’attaque, qui
s’inscrit dans une longue série d’attaques du même genre,
est inacceptable. Depuis le début de cette année, 335 Palestiniens
ont été tués au cours de raids des forces israéliennes. La
plupart ont été tués à Gaza et plus de la moitié des victimes
étaient des civils non armés ne prenant pas part aux hostilités
et ne présentant pas de menace pour les Israéliens. Au cours de
la même période, 23 Israéliens, dont 14 civils ont été
tués lors d’attaques lancées par des groupes armés
palestiniens.
Amnesty International appelle également les groupes armés
palestiniens à cesser de lancer des attaques à partir de zones
peuplées contre des civils israéliens.
L’attaque israélienne du 28 avril à Beit Hanoun a tué
cinq membres de la famille Abu Muiatteq – quatre enfants de
moins de cinq ans et leur mère, Maysir Abu Muiatteq, âgée
d’une quarantaine d’années – alors qu’ils se
trouvaient autour de la table du petit déjeuner à 8h15 ce
matin-là. La zone avait semble-t-il été encerclée deux heures
plus tôt par une vingtaine de véhicules blindés de l’armée
israélienne. Quelques minutes avant que la maison de la famille
Muiatteq ne soit touchée, un tir israélien avait tué Ibrahim
Hujuj, âgé de vingt ans, qui aurait été membre d’un groupe
armé palestinien.
Au cours de ces dernières semaines, des attaques de l’armée
israélienne ont fait de nombreux morts parmi les Palestiniens,
dont beaucoup étaient des civils non armés. Le 16 avril,
neuf Palestiniens qui n’auraient pas été
impliqués dans les hostilités – parmi lesquels six
enfants – ont été tués, selon toute apparence par des
missiles tirés depuis un hélicoptère, dans le village de Juhor
al Dik. Peu après, un cameraman de l’agence Reuters qui venait
de descendre de sa voiture, clairement siglée Presse et TV, pour
filmer un char israélien a été tué par un obus tiré par ce
char. L’obus de type Fléchette – rempli de milliers de
fléchettes en acier - a tué deux autres personnes qui se
trouvaient sur la même route.
Entre le 28 février et le 2 mars, plus de 100 Palestiniens,
dont la moitié environ n’étaient pas impliqués dans les
combats, ont été tués au cours d’incursions israéliennes
dans la bande de Gaza, l’une des zones les plus densément peuplées
du monde avec un million et demi d’habitants. De nombreuses
attaques ont été menées avec une force inconsidérée.
Le 1er mars, un avion israélien a bombardé la
maison de la famille Attallah à 17h00, tuant six personnes et en
blessant six autres. Deux frères, Ibrahim Abdel Rahman et Khaled
Abdel Rahman, membres d’un groupe armé palestinien, auraient été
les cibles de cette attaque qui a été menée sans considération
aucune pour la sécurité des autres personnes se trouvant dans la
maison et qui n’étaient pas impliquées dans les hostilités.
Selon Amnesty International, Israël a l’obligation claire, au
regard du droit international, de protéger les civils
palestiniens. L’organisation appelle l’armée israélienne à
ne jamais avoir recours à la force de façon disproportionnée ou
inconsidérée, notamment dans les zones à forte densité de
population où cela met en danger des enfants et d’autres civils
non armés.
|