27 juin 2006
Déclaration publique
MDE 15/055/2006
Amnesty International
appelle les groupes palestiniens armés qui retiennent en otage un
soldat israélien de dix-neuf ans, le caporal Guilad Shalit, à le
libérer rapidement sain et sauf.
Le groupe Iz al Din al
Qassam, la branche armée du Hamas, la branche armée des Comités
de résistance populaire (CRP) et un groupe jusqu¹ici inconnu se
faisant appeler l¹Armée de l¹Islam ont revendiqué la
responsabilité conjointe de l¹attaque contre la base de l¹armée
israélienne au cours de laquelle le caporal Guilad Shalit a été
enlevé ; ils réclament la libération des femmes et des enfants
palestiniens détenus par Israël en échange d¹informations sur l¹otage.
Amnesty International
appelle toutes les personnes ayant autorité ou exerçant une
influence sur les groupes armés impliqués dans l¹enlèvement du
caporal Guilad Shalit, notamment l¹Autorité palestinienne dirigée
par le Hamas et le président de l¹Autorité palestinienne Mahmoud
Abbas, à prendre les mesures nécessaires pour assurer la libération
du soldat et à veiller à ce qu¹il soit traité humainement en
attendant sa libération.
Le caporal Guilad Shalit
a été enlevé le 25 juin à l¹aube par des Palestiniens armés
lors d¹une attaque menée sur une base de l¹armée située du côté
israélien de la clôture séparant la bande de Gaza d¹Israël.
Deux autres soldats israéliens ont été tués et un troisième
blessé dans l¹attaque.
La prise d¹otages, c¹est-à-dire
s¹emparer d¹une personne et menacer de la tuer, de la blesser ou
de continuer à la détenir dans le but de contraindre une tierce
partie à accomplir un acte quelconque ou à s¹en abstenir en tant
que condition à la libération de l¹otage, est expressément
interdite en droit international. Une telle pratique menace le droit
fondamental à la vie, à la liberté et à l¹intégrité de la
personne et est expressément interdite par le droit international
humanitaire. La prise d¹otages ne saurait se justifier en aucune
circonstance.
Les groupes armés ont
obligation, au regard du droit international, de respecter les
principes du droit international humanitaire, notamment l¹article 3
commun aux quatre Conventions de Genève de 1949, qui s¹inspire du
droit international coutumier et interdit la prise d¹otages, le
meurtre et autres traitements cruels et actes de torture. Amnesty
International appelle les groupes armés qui détiennent le caporal
Guilad Shalit à se conformer à ces principes.
Amnesty International
continue par ailleurs d¹appeler le gouvernement israélien et les
forces armées à ne pas persister à recourir à la force excessive
et à cesser les pilonnages d¹artillerie et les raids aériens sur
des zones résidentielles de la bande de Gaza, qui mettent en danger
de façon disproportionnée la vie de civils palestiniens. Des
attaques de ce type, menées contre des zones densément peuplées
de la bande de Gaza, ont récemment causé la mort de nombreux
civils palestiniens non armés et en ont blessé de nombreux autres,
des femmes et des enfants en particulier.
Depuis le début de l¹année
2006, les forces israéliennes ont tué environ 150 Palestiniens,
parmi lesquels 25 enfants. Dans le même temps, les groupes
palestiniens armés ont tué une vingtaine d¹Israéliens, dont deux
enfants.
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