25 janvier 2008
Amnesty International a appelé ce vendredi 25 janvier les
parties impliquées dans la gestion future du point de passage de
Rafah, à la frontière entre Gaza et l’Égypte, de veiller au
respect des droits fondamentaux de la population de Gaza. Les
gouvernements d’Israël et d’Égypte, l’Autorité
palestinienne et le Hamas, qui administre de facto la bande de
Gaza, doivent garantir à la population locale le droit à la santé
et à des conditions de vie décentes et
le droit de ne pas être soumis à des sanctions
collectives, notamment des restrictions arbitraires à la
circulation.
« Un million et demi de Palestiniens vivant dans la bande
de Gaza y sont virtuellement emprisonnés depuis juin ; une
majorité d’entre eux survit dans la plus abjecte pauvreté, les
réserves de carburant, de nourriture et de médicaments étant épuisées
en raison du blocus israélien,
a déclaré Malcolm Smart, directeur du programme Moyen Orient et
Afrique du Nord. Il ne faut pas les laisser retrouver
les mêmes conditions une fois la frontière refermée.
« Plus de 40 personnes sont décédées au cours de
ces derniers mois parce que des patients nécessitant une prise en
charge médicale
urgente non disponible dans Gaza se sont vus refuser le passage,
a expliqué Malcolm Smart. Les hôpitaux de Gaza
manquent de personnel et d’équipements spécialisés, les
coupures d’électricité font qu’ils fonctionnent souvent grâce
à des groupes électrogènes et le blocus a rendu difficile voire
impossible l’obtention
de pièces détachées en cas de panne. Pendant ce temps, des
Gazaouis continuent de mourir et c’est inacceptable. »
Amnesty International a appelé les autorités israéliennes à
autoriser un accès rapide aux soins médicaux des habitants de
Gaza nécessitant une prise en charge médicale urgente impossible
à obtenir sur place. L’organisation a également appelé
l’Autorité palestinienne et les gouvernements d’Égypte et de
Jordanie à aider ces patients à accéder aux soins.
L’unique centrale électrique de Gaza a été contrainte de
fermer en début de semaine, les réserves de carburant étant épuisées.
Bien que les autorités israéliennes aient autorisé mardi la
livraison de carburant à Gaza, la situation reste critique et on
s’attend à ce que les coupures d’électricité continuent.
« L’Égypte a le droit de faire respecter sa frontière,
mais les habitants de Gaza doivent être autorisés à quitter
Gaza selon des voies normales, sans avoir à dépendre de mesures
relevant de circonstances extraordinaires, telles qu’une brèche
dans le mur de clôture, pour pouvoir partir »,
a déclaré Malcolm Smart.
Amnesty International a exhorté les autorités égyptiennes à
veiller à ce que les forces de sécurité déployées à la
frontière n’aient pas recours à une force excessive contre les
habitants de Gaza qui traversent ou essaient de traverser la
frontière.
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