Amnesty International
Les États-Unis doivent « tirer les leçons des erreurs du passé »
au Moyen-Orient et en Afrique du Nord
Jeudi 19 mai 2011
Le président des États-Unis doit saisir
l’occasion de son discours sur le Moyen-Orient pour s'engager à
mener une politique plus équilibrée vis-à-vis des États arabes,
une politique axée sur la protection et la promotion des droits
humains, a déclaré aujourd’hui Amnesty International.
Ce discours, la première prise de parole
importante de Barack Obama après la vague de protestations
massives qui a déferlé sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord,
doit intervenir ce 19 mai.
« Le président Obama doit établir sans ambigüité que les
États-Unis ont tiré les leçons des erreurs du passé, à l’époque
où ils soutenaient des régimes (en Égypte et en Tunisie par
exemple) qui, au nom de la “stabilité politique”, imposaient une
répression massive et se rendaient responsables de violations
généralisées des droits humains, a déclaré Malcolm Smart,
directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty
International.
« Le gouvernement des États-Unis a condamné, à juste titre, les
violations flagrantes des droits humains commises par les forces
du colonel Kadhafi en Libye et par le gouvernement de Bachar el
Assad en Syrie, ainsi que la répression persistante en Iran.
« Il s’est montré bien moins direct et affirmé dans son attitude
face à la répression en cours à
Bahreïn et au Yémen, ou lorsqu’il s’agit de faire pression sur
les autorités saoudiennes pour qu’elles procèdent à des
réformes. Cette attitude donne l’impression que les États-Unis
réservent un traitement de faveur à leurs alliés et amis, sans
tenir compte des violations des droits humains qu’ils
commettent.
« Le président doit faire entendre clairement
que le gouvernement des États-Unis est attaché à faire valoir la
liberté, la justice et l’obligation de rendre des comptes auprès
de tous, ses alliés comme les autres.
« Les gouvernements comme ceux de Bahreïn et
du Yémen qui tentent d’étouffer la contestation populaire et les
revendications de changement ne doivent plus s’en tirer à bon
compte ; de même, le gouvernement israélien doit savoir qu’il
sera amené à rendre des comptes selon des critères identiques à
ceux appliqués aux autres États, de qui l’on exige qu’ils se
conforment à l'obligation de justice et de responsabilité. »
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