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Amnesty International
Israël : le blocus de Gaza doit être totalement levé
Jeudi 17 juin 2010
Amnesty International a exhorté Israël ce jeudi 17 juin
à lever totalement et sans délai le blocus imposé à Gaza, qui
inflige une punition collective à 1,4 million de
Palestiniens, et ce en violation manifeste du droit
international.
Le même jour, le gouvernement israélien a annoncé un allègement
du blocus, qui permettrait d’acheminer davantage de ce qu’il a
qualifié de « biens civils » vers ce territoire appauvri où
quatre personnes sur cinq dépendent de l’aide internationale.
« Cette annonce indique clairement qu’Israël n’a pas l’intention
de mettre fin à la punition collective infligée à la
population civile de Gaza, mais seulement de
l’alléger. Cela ne suffit pas, a déclaré Malcolm Smart,
directeur du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty
International.
« Toute mesure qui contribuera à lutter contre la terrible crise
humanitaire à Gaza doit être accueillie favorablement, mais
Israël doit maintenant se conformer aux obligations qui lui
incombent au regard du droit international en tant que puissance
occupante et lever immédiatement le blocus.
« Il est tout aussi important de permettre à des biens d’entrer
à Gaza que d’autoriser les exportations à quitter Gaza.
Pourtant, il n’est fait aucune mention de cela dans
l’annonce d’aujourd’hui. Le fait d’interdire la grande majorité
des exportations, des matières premières et la circulation des
personnes a détruit l’économie de Gaza, et contraint sa
population au chômage, à la pauvreté et à la dépendance
vis-à-vis des organisations humanitaires pour sa survie. Ces
problèmes ne seront pas résolus tant que le blocus sera
maintenu. »
Selon certains médias, Israël devrait désormais
interdire expressément une liste de produits plutôt que de
laisser entrer à Gaza uniquement des produits spécifiés, comme
cet État le faisait jusqu’à présent.
On ignore pour l’instant quels produits resteront prohibés.
Par ailleurs, la possibilité d’accorder à la population le droit
de circuler librement n’a pas été évoquée, bien que
celui-ci soit également consacré par le droit international.
Sauf dans de rares cas, généralement pour des raisons
humanitaires exceptionnelles, les restrictions actuellement
imposées par Israël empêchent les Palestiniens de se
déplacer car des points de passage sont installés entre Gaza et
Israël.
En raison de cette fermeture, il est extrêmement difficile
pour les Palestiniens de sortir de Gaza, même pour recevoir les
soins médicaux dont ils ont besoin, et presque impossible de
quitter ce territoire pour d’autres raisons, notamment pour
rendre visite à des proches parents ou encore pour aller à
l’université ou travailler.
Les autorités israéliennes ont déjà avancé plusieurs
arguments pour justifier le blocus, en invoquant le fait
notamment qu’il s’agissait d’une réaction aux attaques de
groupes armés palestiniens et au maintien en otage du soldat
israélien Gilad Shalit ou d’un moyen d’exercer des pressions sur
le gouvernement de facto du Hamas.
Amnesty International a fermement condamné l’utilisation
sans discrimination d’armes à feu par des groupes armés
palestiniens contre la partie sud d’Israël en violation du
droit international. Néanmoins, les mesures limitant l’entrée de
biens civils ainsi que la liberté de mouvement de la population
et interdisant presque totalement les exportations visent les
civils dans leur ensemble et non spécifiquement les groupes
armés.
« Toutes les restrictions imposées à la liberté de mouvement des
personnes et à la libre circulation des biens entrant ou sortant
de Gaza doivent être proportionnées et non discriminatoires, a
indiqué Malcolm Smart.
« Israël a peut-être besoin de contrôler les points d’entrée à
Gaza pour des raisons de sécurité, mais ce contrôle doit cibler
les personnes soupçonnées de constituer une menace [dans ce
domaine], et non la population dans son ensemble. »
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