12 juin 2006
COMMUNIQUÉ DU BUREAU
EUROPÉEN D¹AMNESTY INTERNATIONAL
IOR 30/007/2006
Les violations
persistantes des droits humains par Israël devraient être l¹un
des sujets prioritaires lors du Conseil d¹association UE-Israël prévu
le 13 juin, selon Amnesty International.
Un bilan de l¹usage
disproportionné de la force contre des civils par Israël a été
présenté à la présidence autrichienne dans un rapport qui
reprend les principaux sujets d¹inquiétude d¹Amnesty
International en matière de droits humains. (Le document est
disponible sur le site
http://www.amnesty-eu.org )
Plus de 100 Palestiniens,
parmi lesquels 20 enfants, ont été tués depuis le début de l¹année
par les forces israéliennes. Des passants innocents ont fréquemment
été victimes de tirs de missiles et autres attaques du même
genre.
« Israël est confronté
à de graves problèmes de sécurité mais il ne peut les résoudre
au détriment de civils innocents. Cela ne fait que perpétuer le
cycle de la violence dont les Israéliens sont aussi les victimes »,
a déclaré Dick Oosting, directeur du bureau européen d¹Amnesty
International.
Exécutions
extrajudiciaires et détentions administratives continuent d¹être
pratiquées par Israël, bien que ces méthodes soient illégales
etviolent le droit relatif aux droits humains. Actuellement, plus de
600 Palestiniens sont détenus, sans avoir été inculpés ni jugés,
dans des camps militaires dans des conditions extrêmement
difficiles.
Le développement et l¹expansion
de colonies dans les territoires occupés se poursuivent également,
en violation flagrante du droit international. Le gouvernement israélien
vient de confirmer son projet de bâtir 3500 nouveaux logements à Jérusalem-est.
En tant que puissance
occupante, Israël a l¹obligation légale de veiller à ce que les
besoins vitaux de la population soient satisfaits.
Cette responsabilité est encore plus grande aujourd¹hui, en raison
de la récente aggravation de la situation humanitaire dans les
territoires palestiniens. Mais des mesures telles que la poursuite
de la construction du mur en Cisjordanie et la fermeture du point de
passage de Karni/Muntar, seul point de passage pour les marchandises
à Gaza, ne font qu¹aggraver la pauvreté qui sévit dans la région.
L¹organisation de défense
des droits humains s¹inquiète également de la loi discriminatoire
sur la citoyenneté et l¹entrée en Israël qui empêche tout
regroupement familial. Cette loi vise les Israélien(ne)s marié(e)s
à des Palestinien(ne)s des territoires occupés ; bien qu¹elle
semble davantage obéir à des raisons démographiques que répondre
à des impératifs de sécurité, son impact sur les droits
fondamentaux des personnes est très important.
Amnesty International
appelle l¹UE à aborder ces questions avec les autorités israéliennes
en leur demandant notamment : de s¹abstenir de tout recours
disproportionné à la force contre des civils ; de se conformer aux
obligations qui sont les leurs en tant que puissance occupante, au
regard du droit international humanitaire, et de veiller au bien-être
de la population palestinienne ; de mettre fin aux pratiques illégales
que sont la détention administrative et les exécutions
extrajudiciaires ; d¹abroger ou de réformer la loi sur la
citoyenneté et l¹entrée en Israël et de respecter le principe de
non-discrimination.
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