5 septembre 2007
Selon certaines informations, des ministres israéliens ont indiqué
qu’ils envisageaient de couper l’approvisionnement en eau et électricité
dans la bande de Gaza, en représailles à des tirs de roquettes
artisanales Qassam effectués sur Israël par des groupes armés
palestiniens.
Le ministre délégué auprès du Premier ministre, Haïm Ramon, a déclaré
à la radio militaire israélienne : « Nous allons fixer un barème,
à chaque Qassam tirée correspondra une coupure. […] Nous
n’allons pas continuer à leur fournir de l’“oxygène” sous
forme d’électricité, de carburant et d’eau, alors qu’ils
essaient de tuer nos enfants. »
La coupure de services de base comme l’eau et l’électricité
– que les habitants de Gaza ne peuvent se procurer ailleurs en
raison des bouclages imposés par Israël – constituerait une
sanction collective contre la population de Gaza et serait contraire
au droit international humanitaire, qui interdit toutes les formes
de châtiment collectif.
En tant que puissance occupante, Israël a la responsabilité première
de répondre aux besoins fondamentaux des 1 500 000 Palestiniens
vivant dans la bande de Gaza. C’est une erreur de considérer,
comme le font les responsables israéliens, qu’Israël n’est
plus soumis aux normes régissant l’occupation depuis qu’il a
redéployé ses forces autour de la bande de Gaza.
Israël conserve le contrôle effectif de la bande de Gaza. Il contrôle
entièrement ses frontières terrestres, son espace aérien et ses
eaux territoriales, de même que toutes les entrées et sorties de
biens et de personnes – chaque personne, chaque camion d’aide
alimentaire.
Par ailleurs, les restrictions de plus en plus sévères imposées
par Israël sur les entrées et sorties de marchandises ayant
paralysé l’économie, la plus grande partie de la population de
Gaza est désormais dépendante de l’aide internationale.
Outre son obligation, aux termes du droit international humanitaire,
de répondre aux besoins fondamentaux de la population des
territoires palestiniens occupés, Israël est donc également tenu
de fournir réparation pour les dommages qu’il cause à la
population de Gaza – par les bombardements aériens qui détruisent
les infrastructures ou les bouclages qui entravent l’activité économique.
Complément d’information
Des groupes armés palestiniens tirent fréquemment des roquettes
artisanales Qassam depuis la bande de Gaza sur le sud d’Israël.
La ville de Sderot et ses alentours sont souvent touchés. Ces tirs
sans discrimination ont tué une dizaine de civils à Sderot ces
quatre dernières années. Ils sèment la peur parmi la population
et portent un coup à l’activité économique de la ville. L’armée
israélienne a riposté par de nombreux bombardements aériens et
tirs d’artillerie, qui ont fait depuis l’année dernière des
centaines morts dans la population palestinienne – parmi lesquels
des dizaines d’enfants. La semaine dernière, trois enfants
palestiniens ont été tués lors d’une attaque de l’armée de
l’air israélienne. Après avoir affirmé que les frappes visaient
des lance-roquettes, les responsables militaires israéliens ont
finalement reconnu avoir par erreur pris pour cible des enfants qui
jouaient dans les champs.
Amnesty International a exhorté à de nombreuses reprises les
groupes armés palestiniens à cesser leurs tirs de roquettes contre
Israël, et a demandé à l’armée israélienne de mettre un terme
aux attaques disproportionnées qui ne cessent de faire des victimes
dans la population civile palestinienne. Message
disponible à l'adresse
http://www.amnestyinternational.be/doc/article11647.html
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