Communiqué
Il faut mettre un
terme au harcèlement judiciaire
ciblant des militants palestiniens
Amnesty International
Vendredi 5 juillet 2013
Amnesty International accuse les
autorités israéliennes d’infliger des
brimades à Nariman Tamimi et de la
harceler judiciairement. Cette militante
palestinienne des droits humains a été
placée en résidence surveillée partielle
le 4 juillet dans le but de l’empêcher
de participer à des manifestations
pacifiques, alors qu’elle attend d’être
jugée le 9 juillet.
« Il s’agit d’une campagne soutenue de
harcèlement, la dernière d’une longue
série de violations des droits humains
ciblant Nariman Tamimi, sa famille et
les habitants de son village. Ces
restrictions arbitraires doivent être
immédiatement levées et les charges
abandonnées », a indiqué Philip Luther,
directeur du programme Afrique du Nord
et Moyen-Orient d’Amnesty International.
Nariman a été arrêtée avec une
autre militante, Rana Hamadi, vendredi
28 juin, alors que les villageois de
Nabi Saleh marchaient en direction d’une
source d’eau proche pour protester
contre la perte de leurs terres. En
2009, les colons israéliens se sont
emparés de la source d’Al Qaws, près du
village de Nabi Saleh, où habite Nariman
Tamimi. La colonie illégale jouit
désormais de la protection de l’armée.
Lors de la manifestation, un soldat
s’est approché des deux militantes en
agitant une feuille de papier, les
avertissant qu’elles seraient arrêtées
si elles ne partaient pas. Lorsqu’elles
ont tenté de quitter la zone, d’autres
soldats se sont avancés et les ont
interpellées. Les deux femmes sont
inculpées de présence dans une « zone
militaire fermée ».
Elles ont été libérées sous caution le 1er juillet,
et le tribunal a ordonné leur placement
en résidence surveillée partielle le
4 juillet. Elles ont l’interdiction de
quitter leur domicile familial entre
9 heures et 17 heures les vendredis,
jour où se déroule la marche
hebdomadaire.
« Ces deux femmes sont privées du droit
élémentaire de manifester pacifiquement
pour protester contre la confiscation
illégale de terres par les colons
israéliens et la justice israélienne se
sert de moyens juridiques fallacieux
pour les sanctionner d’avoir exercé ce
droit fondamental », a estimé Philip
Luther.
S’adressant à Amnesty International
après son arrestation, Nariman Tamimi a
raconté que les deux femmes avaient
notamment porté des entraves pour les
pieds, avaient été retenues dans une voiture
toute la nuit et détenues dans un
fourgon où se trouvaient des prisonniers
israéliens, qui les avaient insultées et
intimidées physiquement.
Nariman Tamimi a déjà été arrêtée à
plusieurs reprises et sa maison a été
perquisitionnée. Son époux Bassem Tamimi
a été incarcéré à deux reprises au moins
en tant que prisonnier d'opinion.
En 2012, son frère Rushdi Tamimi a été
blessé dans le dos, lorsque des soldats
israéliens ont tiré à balles réelles
lors d’une manifestation. Il a succombé
à ses blessures à l’hôpital deux jours
plus tard. Sur des vidéos, on peut voir
des soldats israéliens qui retardent sa
famille lorsqu’elle tente de le conduire
à l’hôpital.
« Ces éléments témoignent de la
brutalité persistante de l’armée et de
la détermination des autorités
israéliennes à cibler et harceler ceux
qui sont prêts à défendre leurs droits.
Elles utilisent tous les moyens à leur
disposition pour intimider les militants
et leurs familles dans le but de les
faire taire », a conclu Philip Luther.
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