Amnesty International
Égypte. Le gouvernement doit libérer les militants et les
journalistes placés en détention
Vendredi 4 février 2011
Les autorités égyptiennes doivent immédiatement révéler où sont
détenus les militants des droits humains, les avocats et les
journalistes égyptiens et étrangers arrêtés lors d’une descente
de police effectuée dans l'après-midi du jeudi 3 février au
Centre Hisham Moubarak pour le droit, situé au Caire, ont
déclaré Amnesty International et Human Rights Watch vendredi 4
février.
Les deux organisations demandent la libération immédiate de
toutes les personnes détenues, y compris celle de leurs
collaborateurs. Lors d’une autre descente menée dans
l’après-midi du 3 février, trois membres du Centre égyptien pour
le droit au logement ont été appréhendés et emmenés par des
membres des forces de sécurité. On ignore toujours où ils se
trouvent.
Parmi plus de 30 personnes arrêtées, figurent Daniel Williams,
chercheur de Human Rights Watch, Said Haddadi, chercheur
d’Amnesty International, et une de ses collègues, Ahmed Seif Al
Islam, ancien directeur du Centre Hisham Moubarak pour le droit,
un journaliste français et un journaliste portugais, et au moins
neuf autres avocats collaborateurs du Centre Hisham Moubarak
pour le droit ou bénévoles auprès du Front de défense des
manifestants égyptiens.
Des témoins qui se trouvaient devant le bâtiment où ont eu lieu
les arrestations ont raconté que ces personnes avaient été
emmenées sous escorte militaire.
Selon des collègues des avocats égyptiens interpellés, le groupe
serait détenu par la police militaire au Camp 75, un camp
militaire situé à Manshiyet el Bakri, un quartier de la banlieue
du Caire. Lorsque des avocats se sont rendus au Camp 75 et ont
demandé à voir leurs collègues détenus, les responsables du camp
ont refusé de confirmer qu'ils s’y trouvaient.
En outre, les autorités égyptiennes n’ont donné aucune
information aux ambassades étrangères quant à leur lieu de
détention, ni fourni aucun motif pour leur arrestation.
« À l'heure où l'Égypte connaît de graves violations des droits
humains, nous sommes vivement préoccupés par la descente des
forces de sécurité dans les bureaux du Centre Hisham Moubarak
pour le droit, et par la détention de nos collègues, a indiqué
Ken Roth, directeur exécutif de Human Rights Watch. Que nous
n'ayons aucune information sur leur sort est totalement
inacceptable. Les autorités doivent révéler de toute urgence où
elles retiennent notre chercheur et ses confrères, et les
relâcher sans attendre. »
« La détention de militants des droits humains est totalement
inacceptable et illustre l'escalade de la répression de la
liberté d'expression en Égypte, a ajouté Salil Shetty,
secrétaire général d'Amnesty International. Nous tenons les
autorités égyptiennes pour responsables de la sécurité de toutes
les personnes placées en détention, dont nos collaborateurs, et
demandons qu’elles soient libérées immédiatement et en toute
sécurité. »
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