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Palestine - Solidarité

 

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COLLECTIF DE MILITANTS DU MOUVEMENT DE SOLIDARITE
AVEC LE PEUPLE PALESTINE
(Liège)

Deux Etats ou un Etat en Palestine ?

Contribution au débat au sein du mouvement de solidarité

Liège, septembre 2008

Annexe 1 :
Les réfugiés et déplacés

 Pour justifier le non-retour des réfugiés, les propagandistes du sionisme ont toujours prétendu que les Palestiniens qui sont partis l’ont fait de leur plein gré. Il est aujourd’hui pleinement démontré que dans leur écrasante majorité, ils ont été violemment expulsés selon un plan délibéré de « nettoyage ethnique » (Voir en particulier Ilan Pappe, Le nettoyage ethnique de la Palestine, Fayard, 2006). En outre, il faut rappeler que le Droit international prévoit que, quelles que soient les causes d’un conflit, les civils ont droit au retour, même dans l’hypothèse où ils seraient partis de leur propre gré.

La transformation d’une partie des habitants de la Palestine en réfugiés et déplacés s’est faite en plusieurs étapes.

Les premiers de ces réfugiés sont ceux qui ont été expulsés en 1947-1949 et empêchés de revenir dans leurs foyers et propriétés dans ce qui est maintenant « Israël ». Leur nombre au départ varie entre 750.000 et 900.000 personnes, selon les estimations. Les survivants et les descendants sont aujourd’hui 6 millions. Mais seuls 4,3 millions sont enregistrés à l’Office des Nations-Unis pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) en Jordanie, en Syrie, au Liban, en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza.

De nouveaux réfugiés vont rejoindre les premiers. Ce sont les déplacés de la guerre de 1967 qui ont été empêchés de revenir dans leurs foyers et propriétés situés en Cisjordanie. Plusieurs dizaines de milliers d’entre eux aussi sont devenus réfugiés pour la seconde fois en moins de 20 ans. Ils étaient au départ 240.000. Les survivants et descendants sont aujourd’hui 834.000.

A ces deux groupes de réfugiés il faut ajouter deux groupes de déplacés. Le premier est constitué par les déplacés à l’intérieur de la Cisjordanie et de Gaza suite à l’occupation militaire sioniste après 1967 (expropriation, colonisation, persécutions de toutes sortes). Ils ne sont pas comptabilisés avec précision, mais leur nombre est estimé à quelque 457.000.

Le deuxième groupe est constitué par les déplacés à l’intérieur de « l’Etat d’Israël ». Ce sont ceux qui, entre 1947 et 1949, ont été « autorisés » à s’installer dans d’autres lieux à condition qu’ils renoncent à leur foyers et propriétés dans leurs lieux d’origine. Ils sont au nombre de 355.000.

Au total, en chiffres arrondis, il y a environ 6.800.000 réfugiés et 800.000 déplacés palestiniens (estimation 2005), soit 70% de la population palestinienne. (Voir tableau récapitulatif). D’où la question à propos de la solution à deux Etats : que vaut une « solution » qui ne tient pas compte de plus des deux tiers des concernés ?

 

 

 

LE PEUPLE PALESTINIEN EN CHIFFRES (2008)

 

Localisation

Nombre

Proportion

1. Total

10.654.541

-

2. En Palestine historique

5.219.102

49,0 %

     - Cisjordanie

2.345.107

35,3 %

     - Bande Gaza

1.416.530

     - « Israël »

1.457.465

13,7 %

3. Hors de Palestine

5.435.439

51,0 %

     - Jordanie

3.170.000

 

     - Syrie

451.467

 

     - Liban

423.972

 

     - Autres pays arabes

790.000

 

     - Amérique, Europe et divers

600.000

 

4. Total réfugiés et déplacés

          (estimation 2005)

7.600.000

70,0 %

Sources : United Nations Relief and Works Agency for Palestine Refugees (UNRWA). Voir : www.un.org/unrwa/publications/statis-01 ; Statistiques de « l’Autorité Palestinienne » et du Ministère israélien des Affaires étrangères ; Rev. Contradictions (Bruxelles), n° 119-120, 2007.

 

Annexe 2 :

Le Droit international

 

Les Résolutions des Nations Unies concernant la Palestine se comptent par dizaines. Elles trouvent un complément dans la Charte des Nations Unies et les Conventions de Genève. Bref rappel des points importants [1].

 

Charte des Nations Unies (26 juin 1945)

L’article 1 de la Charte stipule que « les buts des Nations Unies sont les suivants : 1. Maintenir la paix et la sécurité internationales […], conformément aux principes de la justice et du droit international ; 2. développer entre les nations des relations amicales fondées sur le respect du principe de l'égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d'eux-mêmes… »

les Palestiniens n'ont jamais pu disposer d'eux-mêmes. la Palestine comme pays a été reconnue par la SDN (dont l'ONU est l'héritière), puisque c'est sur la base de cette reconnaissance que la Grande Bretagne a reçu son mandat colonial. Or, une règle de Droit international, appliquée presque partout ailleurs, prévoit de ne pas toucher aux frontières héritées de la période coloniale. Le partage de la Palestine a violé cette règle et empêché les Palestiniens de disposer d'eux-mêmes. La solution à deux Etats accepte cette violation.

 

Résolution 181 (Assemblée Générale, 29 novembre 1947)

Elle concerne le Plan de partage de la Palestine et prévoit les points suivants : « l'Etat juif » occuperait 56,4% du territoire avec 600.000 Juifs et 500.000 Palestiniens ; « l'Etat arabe » occuperait 42,8% du territoire avec 700.000 Palestiniens et 10.000 Juifs ; Jérusalem deviendrait zone internationale avec 200.000 personnes, moitié juives et moitié palestiniennes.

Au delà de l'injustice du partage, la solution à deux Etats sur moins de 20 % du territoire est en contradiction avec cette résolution.

 

Résolution 194 (Assemblée Générale, 11 décembre 1948)

Elle concerne le droit au retour des réfugiés. Son point 11 stipule : « Il y a lieu de permettre aux réfugiés qui le désirent de rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible et de vivre en paix avec leurs voisins, et que des indemnités doivent être payées à titre de compensation pour les biens de ceux qui décident de ne pas rentrer dans leur foyers… »

C'est la seule résolution qui soit claire concernant les droits des Palestiniens. les tenants de la solution à deux Etats acceptent l'idée que cette résolution soit « négociée », c'est à dire qu'elle ne soit appliquée que très partiellement.

 

Résolution 242 (Conseil de sécurité, 22 novembre 1967)

Elle concerne l'évacuation des territoires occupés pendant la guerre de 1967. Ayant souligné « l'inadmissibilité de l'acquisition de territoires par la guerre et la nécessité d'œuvrer pour une paix juste et durable permettant à chaque Etat de la région de vivre en sécurité », elle affirme « que l'accomplissement des principes de la Charte exige l'instauration d'une paix juste et durable au Proche-Orient qui devrait comprendre l'application des deux principes suivants : a) retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés lors du récent conflit; [… ] ; b) cessation de […] tous les états de belligérance et respect et reconnaissance de la souveraineté ».

Cette résolution légalise indirectement les acquisitions de territoires non conformes au plan de partage de 1947. En la prenant comme base, la solution à deux Etats va dans le même sens.

 

Conventions de Genève (12 août 1949)

Le Protocole additionnel aux Conventions de Genève de 1949 relatif à la protection des victimes des conflits armés (Protocole I) concerne indirectement le peuple palestinien. Il a été adopté le 8 juin 1977 et stipule dans son article 85, § 4 que les actes suivants sont considérés comme des « des infractions graves » au Protocole : « le transfert par la Puissance occupante d'une Partie de sa population civile dans le territoire qu'elle occupe, ou la déportation ou le transfert à l'intérieur ou hors du territoire occupé de la totalité ou d'une partie de la population de ce territoire, en violation de l'article 49 de la IVe Convention ».

Le problème ici est qu’il faut déterminer ce qui est occupé et ce qui ne l'est pas et qu’on risque alors de conforter la logique du partage dont la solution à deux Etats est prisonnière.

 

Annexe 3 :

La nationalité israélienne existe-t-elle ?

 

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, il n’y a pas de nationalité israélienne. En effet, dans les registres d’état civil, seules sont indiquées la « religion » et la « nation » (leom en hébreu). Et seuls les Juifs peuvent avoir la mention « juive » aux deux rubriques. Certains Juifs choisissent une autre mention pour la rubrique « nation » (britannique, américaine, allemande…). Il y a des dizaines de possibilités de « nations » à disposition au registre d’état civil, mais pas « israélienne ».

 

Pour les non-Juifs, il y a la possibilité de choisir par exemple entre druze, chrétienne, musulmane, etc... Mais pour ceux-là non plus, il n’y a pas de nation « israélienne ».

 

Sur les cartes d’identité, seule est indiquée la « nation » : juive, arabe, druze, tcherkesse... Là aussi, il y a des dizaines de « nations » proposées, mais pas « israélienne ».

 

La raison de l’inexistence de la nationalité « israélienne » est simple, atrocement simple : l’instauration d’une telle nationalité aboutirait, au moins dans le principe, à la reconnaissance d’une égalité des droits entre tous les habitants, tous les citoyens. Or, le sionisme veut à tout prix éviter cela pour que seuls les « Juifs » aient droit à tous les droits.

 

Exemple : il faut être juif pour avoir le droit de louer un terrain appartenant à l’Etat. Détail non négligeable, l’Etat est propriétaire de plus 90 % des terres, et surtout de toutes celles qui ont été prises aux Palestiniens expulsés.

 

Conclusion : l’inexistence de la nationalité israélienne est le reflet juridique des discriminations à l’égard des non-Juifs et des privilèges qui accompagnent le fait d’appartenir à la nation « juive ». Elle est aussi le reflet de la tenace idée d’extrême-droite de l’exigence d’une identité totale entre la « nation » et une prétendue « race ».

 

Les Juifs sont tragiquement bien placés pour savoir où pareille exigence a conduit l’Allemagne nazie.

 

Annexe 4 :

L’économie de la collaboration

     Il a été question dans les pages qui précèdent d'une élite sociale palestinienne dont les intérêts s'accommodent de l'occupation, voire en dépendent. Un article du chercheur palestinien Adam Hanieh[2] donne une bonne idée de cette situation, en analysant les deux projets économiques promus l’Autorité Palestinienne : le Plan Palestinien pour la Réforme et le Développement 2008-2010 (PPRD) et Le Couloir pour la Paix et la Prospérité.

1. Plan Palestinien pour la Réforme et le Développement 2008-2010 (PPRD)

Le PPRD est un projet que l’Autorité Palestienne (AP) a commencé à mettre en oeuvre dans les enclaves qu'elle contrôle. Il a été conçu en étroite collaboration avec la Banque Mondiale (sur la base de propositions de celle-ci) et bénéficie du soutien de l'Etat sioniste et de ses protecteurs : l'Union européenne et les Etats-Unis. Il a été approuvé en décembre 2007 lors d'une conférence à Paris avec la participation du gouvernement israélien. Le montant promis pour financer le plan est de 7,7 milliards de dollars (provenant d’Europe, des Etats-Unis, du FMI et des « pays donateurs »).

Trois éléments sont à la base de ce plan : promouvoir le secteur privé, attirer les investissements étrangers et réduire drastiquement les dépenses publiques. Il s'agit en effet d'entreprendre des réformes fiscales visant à favoriser un « environnement encourageant pour le secteur privé » comme moteur d'une « croissance économique durable ». Le but est de formaliser un réseau d'enclaves sous le contrôle palestinien et de zones industrielles associées dépendant de l'occupation sioniste, et au travers desquels un réservoir de main d'oeuvre palestinienne bon marché est exploitée par des capitalistes israéliens, palestiniens, régionaux et, indirectement, internationaux. Le maintien de l'occupation fait donc partie intégrante du plan de « réforme » et de « développement ».

a) L'élément « réforme » . Il engage l'AP à mettre en oeuvre des mesures économiques draconiennes. Il s'agit de 1°) réduire de 21% le secteur public d'ici 2010, soit la suppression de 40.000 emplois (santé, éducation, administration), alors que près d'un million de personnes comptent sur leur travail dans ce secteur pour survivre[3] ; 2°) geler les salaires de ce même secteur pendant la même période, alors que l'inflation est de 11% ; 3°) pour les particuliers, instituer un « certificat de paiement » des factures de services d'eau, d’électricité ou de téléphone pour obtenir tout autre service administratif (carte d'identité, permis de conduire ou de construire, etc...), et pour les fonctionnaires, déduire directement de leur salaire les factures non payées. Pour s'assurer que cette réforme sera mise en oeuvre par l'AP, l’argent promis pour le développement par les pays donateurs est versé sur un nouveau compte bancaire établi à Washington et géré directement par la Banque Mondiale.

                Il faut rappeler que jusqu'ici la continuité des services était assurée même quand les factures n'étaient pas payées étant donné le nombre de pauvres (trois-quarts des ménage à Gaza et bien plus de la moitié en Cisjordanie). Il faut rappeler aussi qu'à l'exception d'une petite quantité d'électricité produite à Gaza, tous les services sont fournis par des compagnies de l'Etat sioniste via des intermédiaires palestiniens. L'instauration du « certificat de paiement » veut donc essentiellement dire que l'AP va se transformer en service de recouvrement de dettes pour les compagnies israélienne et leurs intermédiaires.

b) l'élément « développement ». Cet élément consiste principalement à promouvoir la création de zones de réserve de main d'oeuvre bon marché pour des entreprises industrielles installées à la frontière des enclaves palestiniennes. Les capitaux israéliens, palestiniens et régionaux (Turquie et pays du Golfe en priorité) y coopéreront en investissant un peu dans le textile et surtout dans la délocalisation des entreprises israéliennes de haute technologie. C'est ici que l'élément « réforme » croise l'élément « développement » : le premier créera les conditions nécessaires pour que les travailleurs acculés par la pauvreté n'aient d'autre choix que d'accepter flexilibilité et bas salaires. En outre, dans ces zones, les législations du travail (contrats, salaires, horaires...) palestiniennes et israéliennes ne seront pas d'application et les travailleurs n'auront pas de représentants syndicaux. Les entreprises bénéficiaires de ces conditions « de rêve » pourront alors produire et exporter des produits compétitifs vers les Etats-Unis, l'Union européenne et les Etats du Golfe.

                Les mouvements d'entrée et de sortie de ces zones seront contrôlés par l'armée sioniste et les forces palestiniennes de sécurité. L'AP aura donc pour rôle de maintenir l'ordre d'une armée de travailleurs enfermés derrière les murs et les checkpoints. En échange, ses hauts fonctionnaires et l'élite sociale qu'ils representent, eux, circuleront librement et auront leur part des richesses en provenance de ces zones.

                La zone de « Jenin Industrial Estate » est un exemple qui montre que les zones envisagées impliquent que les structures de l'occupation restent en l'état, voire se renforcent. Elle est en effet adossée au « Mur de l'apartheid » au nord de Jenin. La zone de Turkumiyya est un autre exemple qui, lui, montre que la tutelle de l'Etat sioniste est nécessaire à sa mise en place. En mars 2008, Ehoud Barak, Lors d'une réunion avec Rice et Fayyad, a accepté de faciliter la création de cette zone comme « une mesure d'édification de la confiance ». 

2. Le Couloir pour la Paix et la Prospérité (CPP)

                Ce plan a été conçue lors de la Conférence pour l'Investissement en Palestine tenue en mai 2008 à Bethléem et organisée par les tenors de l'AP. Elle avait pour but de montrer aux investisseurs de Palestine, du Golfe, des Etats-Unis, d'Europe et d’« Israël » que les mesures néolibérales envisagées par le PPRD créent des conditions qui sont « bonnes pour les affaires ».

                Le CPP consiste en la création d'une zone agro-industrielle, dans les régions fertiles de la Vallée du Jourdain, en vue de la production pour l'exportation. Les fermiers palestiniens y seraient tranformés en ouvriers agricoles et sous-traitants d'entreprises à capitaux israélien et régional. Le CPP entérine ainsi les confiscations et expropriations de terres des quarante dernières années et en intègre la conséquence (la transformation des petits propriétaires en ouvriers) comme condition de sa réalisation. Il n'est donc pas étonnant que l'Etat sioniste ait donné toutes les facilités aux participants à la Conférence de Bethléem. Même des hommes d'affaires de Gaza  ont bénéficié de ces facilités, malgré le blocus sur le reste de la population.

3. La stratégie américaine

La stratégie des Etats-Unis (et indirectement de l'Europe) au Moyen-Orient consiste à renforcer leur hégémonie dans la région en créant une zone économique intégrée à « l'économie globale » qu’ils dominent. Au cours des vingt dernières années, mais avec une accélération sous l'administration Bush, ils ont poursuivi une politique d'intégration de cette zone aux intérêts de leurs entreprises par une série d'accords commerciaux bilatéraux. Le but est double. Il s'agit en premier lieu de garantir une zone de libre circulation des marchandises et des capitaux américains. Il s'agit en second lieu de s'assurer d'une main d'oeuvre bon marché pour fabriquer des produits à bas prix à destination des marchés américain, européen, israélien et régional.

Les Middle East Free Trade Areas (MEFTA), « zones de libre-échange du Moyen-Orient », sont l’un des outils de cette stratégie et comprennent deux axes principaux. Le premier est l'intensification des habituelles mesures néolibérales : privatisations massives, réductions des dépenses publiques, ouverture aux invetissements étrangers, suppression des subventions de l'Etat et des protections douanières, etc... Le second axe est la mise en oeuvre des accords de libre-échange bilatéraux qui ouvrent les marchés des pays signataires aux marchandises et capitaux américains (investis de préférence dans des zones franches). De tels accords ont déjà été signés avec le Bahrain, Oman, l'Egypte, la Jordanie et le Maroc. Et chacun de ces accords  contient une clause qui interdit tout boycott des relations commerciales avec « Israël ».

Pour atteindre ce but économique, la tactique du gouvernement américain consiste à renforcer l’hégémonie politique et militaire de son pays dans la région. Il lui faut pour cela 1°) détruire ou soumettre tous les mouvements, régimes et pays récalcitrants (Irak, Syrie, Soudan, Iran, Hezbollah, etc...) ; 2°) soutenir politiquement les Etats clients (Jordanie, Egypte) ; 3°) intégrer militairement les régimes regroupés dans le Conseil de Coopération du Golfe (Arabie saoudite, Koweit, Qatar, etc...) ; 4°) donner tous les moyens (politiques, diplomatiques, militaires) à l'Etat sioniste pour jouer un rôle central dans cette stratégie ; 5°) trouver dans les rangs des Palestiniens ceux qui veulent collaborer et détruire ceux qui ne le veulent pas, en mettant en place un « Etat » auquel est déléguée une partie de la répression des Palestiniens « récalcitrants ».

Conclusion

Les orientations de l’AP (sacrifice des réfugiés et répression) ne résultent pas de mauvais choix politiques faits de bonne foi. Elles résultent directement de la tentative de l'élite sociale palestinienne de trouver sa place dans le cadre du plan d'hégémonie politique et économique des Etats-Unis dans la région. La corruption et les luttes intestines n’en sont qu’une conséquence logique. C'est parce les intérêts de cette élite peuvent partiellement être rencontrés dans le cadre de l'occupation sioniste que l'appareil politique qui représente cette élite (l'AP) collabore et continuera à collaborer avec les occupants et que « l'Etat » qu’elle essaie de promouvoir ne peut être qu'un appendice des structures répressives de l'occupation. Le retour des réfugiés est le dernier de ses soucis.

 

Eléments de bibliographie

Malheureusement, nous n'avons pas pu consulter trois ouvrages qui, selon les comptes-rendus, semblent importants pour le débat. Il s'agit des ouvrages (tous en anglais) de Virginia TILLEY, La solution à un Etat (University of Michigan Press, 2005), de Ali ABUNIMAH, Un seul pays (Metropolitan Books, 2006) et de Joel KOVEL, Vaincre le sionisme (2007). Nous avons, en revanche, consulté de nombreux articles, en texte imprimé ou sur Internet. Ils sont de taille et d'importance inégales. Voici quelques uns de ceux qui nous ont le plus apporté dans la rédaction de ce texte :

ALDEEB Sami, « Statuts de l'Association pour un seul Etat démocratique en Palestine/Israël », http://www.one-democratic-state.org 

BARGHOUTI Omar , « Contre l'apartheid à deux Etats » (entretien), http://www. voltairenet.org/article153516.html 

BARGHOUTI Omar et ABUNIMAH Ali, « Israël : pourquoi "un seul Etat" est la seule vraie solution ? », The Guardian, 2007, trad. française sur http://www. michelcolon.info/articles

CHRISTISON Kathleen, « Un et deux Etats - Le mythe du consensus international », janv. 2008 sur http://www.eutopic.lautre.net/coodination/spip.php?article2831 

CHRISTISON Kathleen, Le prochain effondrement du sionisme, texte anglais sur  http://www.counterpunch.org/ ; trad. française sur http://www.ism-France.org/

HALPER Jeff, « Israël et l'Empire » (entretien), novembre 2003, http://www. FromOccupiedPalestine.org

HIRTT Nico, « C'est le sionisme qui mène à la guerre », La Libre Belgique, 25/07/2006.

HONIG-PARNASS Tikna, « Orgueil, courage et cruauté », La Revue Nouvelle (Belgique), n° 5-6/107, mai-juin 1998.

JABR Samah, « De quoi s'agit-il vraiment ? », texte anglais sur http://www.israelimperialismnews.org ; trad. française sur http://www.solidarite-palestine.org/rdp-pal-040331-2.html 

MAKDISI Saree, « Israël-Palestine : la fin de la solution des deux Etats », Los Angles Times, 11 mai 2008, trad. française sur http://www.contreinfo/article .php3? id_article =1968

MOALLA Taïeb, « Un seul Etat pour la Palestine et Israël : une utopie ? », Le Soleil (Canada), 11 novembre 2005 

PAPPE Ilan et AVNERY Uri, « Un ou deux Etats pour Israël et la Palestine », débat radiophonique publié le 26 août 2007, trad. française sur http://www.protection-palestine.or 

SAID Edward, « La seule alternative : un seul Etat », Al-Ahram Weekly On-Line (Egypte), 1-7 mars 2001, trad. française sur http://www.gwadaoka.org

SALINGUE Julien, « La fin du mythe de "l’Etat palestinien indépendant" », La Gauche (Belgique), mai-juin 2008, pp. 47-48.

STAMBUL Pierre, « Un Etat ou deux Etats », La Gauche (Belgique), janvier-février 2008.

WHITBECK John V., « Sur le "droit à l'existence" d’Israël », Le Soir (Belgique), 17/01/2007 (rubrique Carte blanche)

*  *  *

                L’option de l’Etat binational n’a pas été examinée ici. Pour s’en faire une idée, on peut consulter les deux ouvrages suivants :  

RAZ-KRAKOTZKIN Ammon, Exil et souveraineté : judaïsme, sionisme et pensée binationale, Paris, La Fabrique, 2007 (compte-rendu de François Xavier sur http://www.oulala.net

WARSHAWSKI Michel, Israël-Palestine : le défi binational, Paris, Editions Textuel, 2001

*  *  * 

                Sur la crise du sionisme, voir en particulier :

 CYPEL Sylvain, Les emmurés. La société israélienne dans l’impasse, Paris, La Découverte, 2005

 WARSHAWSKI Michel, A tombeau ouvert. La Crise de la société israélienne, Paris, La Fabrique, 2003.

 ZERTAL Idith, La nation et la mort. La Shoah dans le discours et la politique d’Israël, Paris, La Découverte, 2004.

 

[1] Voir les textes complets sur les sites : http://domino.un.org/UNISPAL.NSF et http://www.monde-diplomatique.fr/cahier/proche-orient/

[2] « La Palestine au Moyen-Orient... », www.monthlyreview.org/mrzine/ hanieh190708a.htm

[3] (2) d'où, dès l'annonce de ces mesures, des grèves à répétition, même si leur dynamique est limitée par le recrutement clienteliste des employés et par la mainmise du Fatah sur les syndicats.

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Source : Anne-Marie El Najjar-Ghizzi


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