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Boycott
L'Oréal, pour maquiller l'apartheid israélien
23 décembre 2008
La campagne palestinienne BDS (Boycott,
Désinvestissement, Sanctions) appelle au boycott de l’Oréal
En cette période de fêtes, le Comité
National Palestinien BDS* en appelle aux consciences des
citoyens du monde et demande à ceux-ci de
boycotter tous les produits du géant
français des cosmétiques L’Oréal**,
en raison de sa profonde et
intensive implication dans les relations d’affaires avec Israël.
Ceci en dépit de la poursuite et de l’amplification de la
colonisation, et en dépit des politiques d’apartheid menées à
l’encontre du peuple palestinien.
Les « œuvres » de l’Oréal en Israël datent du
milieu des années 90, et sont en partie motivées par des
considérations politiques. Depuis lors, L’Oréal Israël, la
filiale du groupe en Israël, exploite une usine située dans la
ville israélienne de Migdal Ha’emek, en basse Galilée. La
colonie de Migdal Ha’emek a été établie en 1952 sur des terres
appartenant au village palestinien, ethniquement nettoyé, de Al
Mujaydil. Village dont les habitants originels se voient
toujours niés le droit au retour dans leurs maisons. Comme
presque toutes les colonies juives construites en lieux et
places des villages palestiniens de Galilée, dans l’Etat
d’Israël, Migdal Ha’emek pratique la discrimination envers les
citoyens palestiniens d’Israël, leur déniant le droit d’acheter,
louer ou simplement vivre dans cette ville, sous le prétexte
qu’ils sont « Non-Juifs ».
L’Oréal Israël
fabrique une ligne de produits utilisant des minéraux de la Mer
Morte, baptisée « Natural Sea
Beauty », qui est exportée vers 22
pays. Il faut noter qu’un tiers des rives occidentales de la Mer
Morte se situe en Cisjordanie occupée par Israël. Alors que
l’ensemble des rivages et des ressources de la Mer Morte sont
systématiquement interdits aux Palestiniens par l’occupation
militaire israélienne et les pratiques d’apartheid, Israël
exploite la Mer Morte pour le tourisme international,
l’extraction minière, et pour soigner son image.
Les activités de
l’Oréal en Israël ne se limitent pas, cependant, à L’Oréal
Israël. Pendant que les universitaires et étudiants
palestiniens, dans les territoires occupés et en Israël, sont
systématiquement empêchés, de par les checkpoints de
l’occupation et bien d’autres mesures répressives, de poursuivre
leurs activités et leurs recherches normalement, L’Oréal
récompensa en juillet 2008 d’un prix de 100 000 dollars, pour
« l’ensemble de sa carrière », un scientifique de l’Israël
Weizmann Institute of Science.
L’Institut Weizmann, depuis sa fondation, a été un centre majeur
de recherches secrètes, de développement du nucléaire, des armes
chimiques et biologiques, au service de l’armée israélienne avec
laquelle elle entretint des liens très étroits. Il s’agit donc
de l’une, parmi beaucoup d’autres, de ces institutions
académiques en Israël qui sont complices des violations de la
loi internationale et des droits humains des Palestiniens. Et
qui sont visées par l’appel au boycott académique du PACBI (Palestinian
Campaign for the Academic and Cultural Boycott of Israël).
Le président de
L’Oréal Israël est Gad Propper, par ailleurs président fondateur
de la Chambre de Commerce Israël-U.E., également très investi
dans la promotion du commerce entre Israël et l’Australie et la
Nouvelle-Zélande. La France a reconnu le rôle important joué par
les activités israéliennes de L’Oréal dans le développement
global du groupe, en honorant au début de ce mois Propper de la
distinction civile la plus importante du pays, la Légion
d’Honneur. « Cette distinction
reconnaît la contribution de Propper à la
success story »
du groupe L’Oréal, ainsi que le rapporte le
Jerusalem Post.
En 1994, L’Oréal
acheta 30 % des parts de la compagnie de
Propper,
Interbeauty, à partir de laquelle
fut créée L’Oréal Israël. Depuis, Israël est devenu le siège
commercial de L’Oréal pour l’ensemble du Moyen-Orient.
LES MOTIVATIONS POLITIQUES DES
INVESTISSEMENTS DE L’OREAL EN ISRAEL
En 1995, L’Oréal accepta de payer 1,4 million
de dollars au gouvernement étatsunien pour s’acquitter de
l’accusation de coopération avec la Ligue Arabe porteuse d’un
appel officiel au boycott d’Israël. Le groupe était accusé
d’avoir fourni, dans les années 80, des informations relatives
aux liens de ses filiales étatsuniennes avec Israël, au
désormais inactif Bureau du Boycott de la Ligue Arabe. Le groupe
nia que cela ait contrevenu aux lois étatsuniennes conçues afin
de prévenir toute coopération des firmes nord-américaines avec
l’Appel arabe officiel au boycott d’Israël. Et lança alors une
campagne pour apaiser les critiques sionistes en chantant sur
tous les toits son désir d’investir en Israël.
A la suite de cet
arrangement, l’actuel Président de L’Oréal, Lindsay Owen-Jones,
s’excusa des agissements du groupe, dans une lettre au lobby
pro-israélien Anti Defamation
League (ADL), basé aux Etats-Unis.
Selon l’ADL,
Owen-Jones remercia le lobby pro-israélien
« pour son soutien aux affaires de L’Oréal
et à ses activités au service de la communauté en Israël »,
et assura l’ADL que « sa vision du
long terme était un encouragement pour L’Oréal et les autres
entreprises déjà présentes en Israël, pour développer encore
davantage leurs investissements ».
L’une des marques les
plus connues de L’Oréal, The Body
Shop, s’enorgueillit de certaines
valeurs : « Nous avons toujours
défendu la cause des plus fragiles et des défavorisés, et nous
poursuivons notre campagne pour la défense de la justice sociale
et des droits humains. » Cependant,
la maison mère, guidée par des motivations politiques et la
recherche du profit, par son implication profonde dans
l’apartheid israélien, fait preuve d’un dédain flagrant envers
les droits humains des Palestiniens et dessert les causes de
justice et de paix.
On ne doit pas
continuer le business as usual
avec un Etat qui a non seulement
pratiqué l’apartheid et le colonialisme envers les populations
autochtones depuis des décennies, mais qui aussi, aujourd’hui,
commet de graves et continuels crimes de guerres décrits comme
un « prélude au génocide »
par Richard Falk, un éminent professeur de
droit international à Princeton, et rapporteur spécial de l’ONU
pour les droits humains dans les territoires palestiniens
occupés.
Au vu de tout ceci, il apparaît que les
investissements considérables de L’Oréal en Israël relèvent,
pour le moins, de la complicité d’atteintes graves aux droits
humains. Cela doit bien cesser un jour.
* Le Comité National Palestinien BDS comprend :
Council of National and Islamic Forces in Palestine; General
Union of Palestinian Workers; Palestinian General Federation of
Trade Unions; Palestinian Non-Governmental Organizations'
Network (PNGO); Federation of Independent Trade Unions; Union of
Arab Community Based Associations (ITTIJAH); Union of
Palestinian Charitable Organizations; Global Palestine Right of
Return Coalition; Occupied Palestine and Golan Heights Advocacy
Initiative (OPGAI); General Union of Palestinian Women;
Palestinian Farmers Union (PFU); Grassroots Palestinian
Anti-Apartheid Wall Campaign (STW); Palestinian Campaign for the
Academic and Cultural Boycott of Israel (PACBI); National
Committee to Commemorate the Nakba; Civic Coalition for the
Defense of Palestinian Rights in Jerusalem (CCDPRJ); Coalition
for Jerusalem; and Palestinian Economic Monitor.
** Marques appartenant au groupe L’Oréal, tel
qu’il est indiqué sur le site du groupe : L’Oréal Israël
(distribué en Australie), L’Oréal Paris, Garnier, Maybelline New
York, Softsheen, Carson, CCB Paris.
Pour de plus amples
détails sur les marques distribuées par le groupe qui, jadis,
finançait la Cagoule – organisation terroriste d’extrême-droite,
fasciste et antisémite des années 30, on se référera à la page
wikipédia le concernant :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Narta
Traduction : hdm
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