Face à l’urgence de la
situation en Palestine, une intervention des citoyens du monde.
La Campagne Civile Internationale pour la Protection du Peuple
Palestinien (CCIPPP) est née en juin 2001, au moment où
l’offensive coloniale et répressive israélienne passait à une
nouvelle étape dont les objectifs ne tarderont pas à être
explicitement déclarés : ” terminer 1948”. L’arrivée
au pouvoir d’Ariel Sharon, largement plébiscité en février
2001, mettait un terme définitif aux accords d’Oslo. La
tentative de trouver une issue politique à la situation en
Palestine a été méthodiquement sabotée par les dirigeants israéliens :
ajournements répétés des plans d’application des accords,
retour sur les résultats des négociations, multiplication des
colonies, humiliations calculées, arrestations et assassinats.
Ces pratiques ont caractérisé la politique des gouvernements
successifs, tant du Parti travailliste que du Likoud. Les accords
d’Oslo sont désormais dépassés. C’est dans ce contexte
qu’a éclatée la seconde Intifada. Au refus affiché par la
classe politique israélienne d’assumer le processus de paix,
s’ajoutait le besoin de liquider les conséquences de son
lancement. Il s’agissait d’anéantir les quelques institutions
du futur État palestinien, de détruire les infrastructures de la
société palestinienne et de briser la volonté de résistance du
peuple palestinien. Visé par les massacres de masse, les
arrestations collectives, l’isolement des villes et villages, la
confiscation des terres, la démolition des maisons, les entraves
systématiques à la circulation, au travail et à l’éducation,
le peuple palestinien est invité à l’exode “volontaire” ou
à la soumission totale. Cette entreprise est si avancée que le
pas suivant peut désormais être franchi. Il s’agit de procéder
à des “nettoyages“ de zones entières, à des expulsions de
masse pour étendre les colonies, les routes de contournement, les
murs de séparation, et pour toute autre raison dite de sécurité
ou de commodité. La nouvelle phase de l’offensive colonialiste
et répressive israélienne a profité de l’atmosphère du 11
septembre pour accélérer son processus. Elle profitera de tout
événement majeur exprimant la domination états-unienne sur le
monde. Les deux stratégies, américaine et israélienne, relèvent
de la même logique et adoptent les mêmes procédés.
Le Mur, dont la construction s’accélère depuis
début 2005, date des « accords de Charm el Cheik »
est un instrument majeur de cette entreprise de colonisation de la
Cisjordanie, de transformation de son territoire en de multiples
bantoustans : il permet à Israël, sous de fallacieux prétextes
de sécurité, de s’emparer des terres des villages
palestiniens, voire de les couper en deux, de séparer les élèves
de leurs écoles, les paysans de leurs champs, les malades de leur
hôpital, ..., et tout Jérusalem-Est du reste de la Cisjordanie,
créant ainsi une situation qui se veut irréversible et vise à
l’annexion pure et simple de Jérusalem-Est, qui devait être la
capitale du futur Etat Palestinien. Dans cette perspective, le
retrait israélien de Gaza vise à faire croire à l’opinion
mondiale que la politique Sharon est un pas vers la paix. Ce
retrait unilatéral fait partie de la politique de « faits
accomplis », sans consultation des Palestiniens ni des
instances internationales : il laisse la bande de Gaza en
ruines et sans ressources, enfermée de tous les côtés, sans
aucune communication avec l’extérieur, totalement coupée de la
Cisjordanie. Ce retrait (8000 colons) laisse à Israël les mains
libres pour parachever la colonisation de la Cisjordanie
(plusieurs centaines de milliers de colons), dont le Mur est un élément
essentiel. Le Mur , ainsi que la construction d’un réseau
complet de routes séparées pour les colons, parachève la
politique d’apartheid du gouvernement Sharon . A l’ombre du
Mur est projetée la construction d’ usines , destinées à
exploiter la population palestinienne devenue sans emploi du fait
du vol de ses terres : la Palestine se transforme chaque jour
un peu plus en une série de camps de travail enfermés par le
Mur, une grande part de la population restée sans emploi
n’ayant plus qu’une solution : partir, s’exiler.
Israël exerce ouvertement sa politique, au vu et
au su du monde entier, sans que cela suscite l’intervention des
instances internationales. Toutes les résolutions de l’ONU
concernant la Palestine sont restées lettres mortes. Israël
semble ainsi jouir d’un traitement d’exception et d’une
impunité totale. Plus que jamais par le passé, le peuple
palestinien, dont les espoirs d’accéder à ses droits nationaux
se voient brisés, est actuellement menacé dans son existence même.
Il y a urgence !
Nous ne pouvons pas rester indifférents ou
impuissants devant une telle catastrophe. Devant la forfaiture des
institutions internationales, leur complicité ou leur manque de
volonté, les citoyens de par le monde multiplient les initiatives
de soutien à la lutte du peuple palestinien pour sa survie et ses
droits. Une des initiatives majeures est la constitution de
missions civiles internationales pour la protection du peuple
palestinien. Ces missions se rendent dans les territoires
palestiniens occupés, pour observer, témoigner, et intervenir
pacifiquement dans des actions de résistance à l’incroyable déni
de droits subi par le peuple palestinien.
L’action des missions civiles s’accomplit en
étroite coordination avec les diverses organisations et
associations palestiniennes et anticolonialistes israéliennes.
L’engagement de ces dernières est précieux, pour confirmer le
caractère politique de la confrontation. Il l’est aussi pour
l’avenir des solutions recherchées. Nous formons un triangle
d’action qui se veut le plus solidaire et le plus efficace
possible. L’intervention citoyenne internationale ne peut en
aucun cas remplacer une force officielle, que devrait constituer
l’ONU afin d’assurer la protection du peuple palestinien. Nous
réclamons la constitution et l’envoi d’une telle force.
C’est indispensable et c’est urgent.
Les Internationaux qui ont participé aux missions
continuent leur action de solidarité avec la lutte du peuple
palestinien à leur retour. Ils rejoignent les initiatives déjà
existantes ou inventent d’autres formes de solidarité. Chaque
mission n’a de sens que dans la continuité. La succession des
missions, leur permanence, l’extension et la diversité de leur
action assurent la dynamique du mouvement.
En Europe, une expression importante de la
solidarité avec la lutte du peuple palestinien, pour sa survie et
ses droits, est la campagne pour la suspension des accords
d’association Union européenne /Israël. Cette suspension est
un outil de pression et de sanction à l’encontre d’Israël.
La Commission européenne et chaque gouvernement ont les moyens
d’utiliser cet outil et doivent le faire. Nous devons tout faire
pour renforcer cette campagne et la généraliser de par le monde.
Ici et en Palestine, nous pouvons agir. Il faut le faire !
Rejoignez le mouvement des missions civiles !
Répondez à l’appel des Palestiniens qui nous
disent la nécessité de notre présence à leurs côtés. Des
milliers de citoyens et de citoyennes, de toute origine, région,
âge et conditions sociales, d’appartenances politiques,
syndicales, ou associatives diverses, sont déjà partis en
missions. Cette forme d’action est indispensable pour exprimer
la solidarité avec la lutte du peuple palestinien. Elle contribue
à briser son isolement et permet de témoigner des conditions de
l’occupation. Les Internationaux interviennent sur place, dans
le cadre d’actions de protection du peuple palestinien. Les
membres des missions participent à toutes les manifestations
organisées à Jérusalem, Bethléhem, Ramallah ou Tel-Aviv. Des
missions ont accompagné, pour les protéger, les paysans
palestiniens dans leur terres durant la récolte des olives. Par
leur présence dans le camp de réfugiés de Rafah, au sud de la
bande de Gaza, les membres d’une mission civile ont permis le
remplacement de la pompe d’évacuation d’eau saline.
D’autres ont occupés des maisons menacées de démolition ou
des terres menacées de confiscation. Des Internationaux ont assuré
une permanence à l’hôpital de Ramallah ou ont accompagné les
ambulanciers durant l’offensive israélienne d’avril 2002.
D’autres encore sont rentrés à la même date dans le QG du président
Arafat et ont contribué à sa protection. Une mission a pu
rentrer dans le camp de Jénine, encore encerclé, et a pu rendre
compte du crime commis. Une autre mission y est revenue en août
2002 pour élaborer plusieurs projets d’expressions artistiques
sur la mémoire du camp. Une mission composée conjointement de
militants de l’Association des travailleurs magrébins en France
(ATMF) et de l’Union juive française pour la paix (UJFP) a
effectué une tournée de solidarité en Palestine, Yanoun aurait
été vidé de sa population si les Internationaux n’y avaient
pas assuré une présence permanente, les missions plus récentes
ont participé à la tenue des élections de Décembre
2004-Janvier 2005, à la résistance des villageois contre la
construction du Mur (Bi’lin depuis plusieurs mois, Immatim..),
contre les incursions de l’armée dans leur village, contre les
destructions de maisons...( voir les récits des missions de cet
été 2005 où abondent les exemples concrets) ... La CCIPPP
travaille en étroite coordination avec les structures européennes
de solidarité avec la Palestine et avec les internationaux présents
en Palestine.
Les membres des missions ont livré leurs témoignages
à l’occasion de réunions et de meetings, ils ont produit des
articles de presse, interviews, textes, photos et films. Des comités
ont émergé dans les quartiers et les villages et le mouvement ne
cesse de s’amplifier, tout en préservant une grande liberté à
sa structure et aux initiatives qui s’en réclament.
En Palestine occupée, les actions de résistance
à la construction du Mur se poursuivent quotidiennement, réunissant
les villageois palestiniens et soutenues par les
anti-colonialistes israéliens et les internationaux : nous
devons les aider dans leur résistance qui est aussi la nôtre.
Comment pourrions nous en effet, si nous laissons s’installer en
Palestine un monde de murs, de camps de travail et d’apartheid,
le refuser ailleurs et l’empêcher de devenir la norme pour le
Monde entier ? !
Inscrivez-vous pour partir en
mission, il y a urgence !!
Pour s’inscrire :contact@protection-palestine.org