Proche-Orient
Des associations chrétiennes appellent
à sortir de la violence, de la peur et de la haine
Paris,
le 28 juillet 2006
Recourir
à la violence pour obtenir la sécurité et la paix est une
illusion et une grave erreur. La guerre n’ajoute que la violence
à la violence. Depuis le début de la crise à Gaza et au Liban
on compte déjà les morts par centaines, les blessés par
milliers, les déplacés par centaines de milliers. À ce bilan
tragique, dont les civils sont les principales victimes, il faut
ajouter la rancœur qu’éprouvent les millions de personnes
plongées dans les affres de la guerre. Et le germe de la haine déposé
dans le cœur des combattants de demain…
Le
choix de la guerre est une option, rarement la seule possible. Dès
lors, opter pour la guerre c’est endosser une lourde
responsabilité. Se défendre, résister… sont des
justifications recevables. Mais porter la mort et la destruction
au cœur de zones densément peuplées de civils, détruire des
infrastructures économiques, punir collectivement une population
parce qu’un mouvement hostile se trouve sur son territoire, est
non seulement une erreur tragique, ce sont autant de crimes de
guerre dont sont complices les pays qui soutiennent les forces
d’agression.
La
peur, la haine, le ressentiment minent le Proche-Orient. Nombre
d’Israéliens vivent dans la peur des attentats, des enlèvements
et d’un environnement régional hostile. Les Palestiniens sont révoltés
contre l’occupation, contre l’enfermement. Les réfugiés
palestiniens vivent dans la souffrance d’un exil forcé et dans
des conditions souvent sordides. Les Libanais subissent de plein
fouet une offensive brutale et disproportionnée. Mais la violence
n’est pas la réponse adéquate. Ni moralement, ni
politiquement.
Les
calculs froids de l’efficacité militaire, le cynisme du rapport
de forces, la déshumanisation de l’Autre sont des régressions.
Seuls des principes de justice et d’égalité, le respect du
Droit international peuvent faire progresser le Proche-Orient vers
les solutions politiques aux différents conflits qui le déchirent.
La reconnaissance entière et sincère des souffrances et des
injustices subies par l’Autre est la seule voie pour sortir du
cycle de la violence, de la peur et de la haine.
La
résolution 1559 peut être le point de départ d’une
pacification réelle du Liban. Mais seul le gouvernement d’un État
libanais totalement rétabli dans sa souveraineté est en mesure
d’obtenir le désarmement du Hezbollah, dans le respect du
fragile équilibre de la société libanaise et de l’intégrité
de son territoire. Dans le cas de la Palestine, les résolutions
242 sur le retour aux frontières de 1967, et 194 sur le droit au
retour des réfugiés, non appliquées par l’État israélien,
sont les bases d’une paix juste et durable. Les partenaires
palestiniens existent pour une négociation qui reste l’étape
obligée d’un règlement du conflit et d’une pacification de
l’ensemble du Proche-Orient. Les idéologies extrémistes ne
trouveront des soutiens dans la population que tant que
perdureront des situations inacceptables, tant que l’instinct de
guerre l’emportera sur le courage politique et la peur sur la
raison.
Nous
appelons donc l’ensemble des protagonistes à s’engager sans réserve
dans un processus de négociation pour un règlement dont les
termes juridiques et politiques sont déjà largement élaborés.
Nous
appelons les dirigeants français et européens à tout faire pour
inciter les uns et les autres à renoncer à la violence et à
choisir la voie du Droit et de la justice.
Le
Proche-Orient est à nouveau à un moment décisif de son
Histoire. Seul le courage politique, une vision à long terme qui
transcende les prudences diplomatiques épargneront à tous de
futures tragédies.
Vous pouvez signer cet appel sur le site :
www.appelprocheorient.com
Contacts :
Anne Bonnefont (Secours Catholique) 01
45 49 74 93
Nathalie Marzano (CCFD) 01 44 82 81 87
Frédéric Carillon (Cimade) 01 44 18 72
63
Associations
signataires de cet appel : ACAT (Action des chrétiens
pour l’abolition de la torture), CCFD (Comité catholique contre
la faim et pour le développement), Cimade, Justice et Paix, Pax
Christi, MIR (Mouvement international de la réconciliation), Secours Catholique / Caritas France.
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