Algérie
patriotique
Compromission sioniste des artistes
séparatistes algériens
Youcef Benzatat
Le
cinéma, puissant outil de propagande
sioniste.
Ici, l'affiche d'un précédent Festival
de Haïfa. D. R.
Dimanche 27 septembre 2015
Sous le titre «Merzak Allouache et les
convoitises impérialistes pour
l’inféodation de l’Algérie», article
paru dans Le Matin.dz,le 10
avril 2012, puis censuré quelques heures
après sa parution, j’avais déjà évoqué
la compromission de ce cinéaste dans le
complot permanent pour la «talibanisation»
de l’Algérie, afin d’y semer le chaos et
de procéder à sa partition. Depuis,
Le Matin.dz,après avoir été cédé
par son propriétaire, est devenu le
porte-parole du mouvement séparatiste
kabyle et la vitrine de tous les
extrémistes berbéristes et des
intellectuels et artistes favorables à
la partition de l’Algérie, pour la
création d’un Etat kabyle indépendant.
Ainsi, Ferhat Mehenni, Boualem Sansal et
maintenant Merzak Allouache, n’ont
jamais été critiqués pour leur séjour
«autiste» dans un Etat colonialiste,
coupable à plusieurs reprises de crimes
contre l’humanité et exerçant
l’apartheid contre le peuple
palestinien, en l’occurrence l’Etat
d’Israël. On ne peut reprocher à
quiconque de se rendre dans un pays,
dans la mesure où il demeure libre de
son pouvoir critique et de dénoncer
toute violation des droits humains qui
s’y déroulent. Or, l’on sait que
quiconque s’aventure à dénoncer
l’occupation de la Palestine et des
crimes récurrents commis contre son
peuple est systématiquement déclaré
comme indésirable en Israël. A commencer
par les juifs antisionistes de la
diaspora eux-mêmes, y compris les
Israéliens anticolonialistes vivant en
Israël. Nos artistes séparatistes
kabyles, qui y ont séjourné, n’ont, en
effet, jamais pris une position franche
dans le conflit israélo-palestinien pour
être privés de séjour en Israël. Par ce
soutien implicite à la colonisation de
la Palestine, il va de soi que ces
séparatistes cherchent un appui à leur
cause de la part des amis de l’Etat
sioniste. Ceci explique la présence du
cinéaste algérien Merzak Allouache à la
31e édition du Festival international du
film à Haïfa, qui se tient du 26
septembre au 5 octobre prochain, avec
son dernier film «Madame courage». Comme
il lui est arrivé de participer au Doha
Tribeca Film Festival, qui s'est déroulé
le mois d'octobre 2011, où Merzak
Allouache s’est vu décerner le prix du
meilleur long métrage arabe pour son
film «Normal !» d’une valeur de 100 000
dollars, qui lui a été remis par le
cinéaste syrien Mohamed Mallas,
président du jury. Le président du jury
syrien et le prix décerné à un Algérien
sont un signe hautement symbolique aux
artistes et intellectuels arabes et
particulièrement syriens et algériens de
rejoindre l’association
américano-qatarie pour une collaboration
active et rémunérée. Lors de la remise
du prix, le jury avait précisé
explicitement que ce film avait été
choisi pour sa capacité à «exprimer avec
courage ce qui se passe dans les pays
arabes et à dévoiler la répression».
Cependant, pour éloigner les soupçons
sur cette collaboration rémunérée,
Merzak Allouache a feint de dédier son
prix de 100 000 dollars à la lutte du
peuple syrien ; un «geste» qui a été
largement médiatisé. L’imposture de
cette diversion montre la gêne
occasionnée à Merzak Allouache par cette
collaboration honteuse, dont il voulait
se laver les mains par ce geste
désespéré. Car, à moins d’être dupe,
tout le monde sait que le Qatar et les
Américains, qui ont dès le départ
transformé cette lutte en une guérilla
djihadiste, sont très proches de
l’opposition islamiste syrienne, à qui
ils accordent un soutien logistique et
diplomatique conséquent, et que celle-ci
n’a que faire des 100 000 dollars
offerts par Merzak Allouache. A savoir
que le Tribeca Film Festival fondé en
2002, par Jane Rosenthal, Robert De Niro
et Craig Hatkoff en réponse aux attaques
du 11 septembre 2001 contre le World
Trade Center à New York, a été lui aussi
mobilisé par l’association
américano-qatarie pour influencer le
développement du «printemps arabe» et la
déstabilisation de l’Algérie pour
l’instauration d’une démocratie
islamique inféodée. Le Tribeca Film
Festival a été, en réalité, fondé pour
remplacer le Tribeca Quartier Lower
Manhattan, en perte d’efficacité depuis
la destruction du quartier par les
attentats d’Al-Qaïda.
Une multinationale culturelle
Il faut être naïf pour ne pas croire
qu’il a été fondé pour accompagner la
propagande américaine, pour la promotion
de sa suprématie sur le monde, dans la
perspective de la redéfinition de la
nouvelle carte géostratégique, que
celle-ci s’acharne à dessiner, suite à
la fin de la guerre froide et son projet
du Grand Moyen-Orient incluant un
Maghreb islamisé, sous contrôle et
totalement inféodé. Officiellement, la
mission du festival est de «permettre à
la communauté cinématographique
internationale et au grand public de
découvrir la puissance d’un film». En
réalité, il s’agit d’une sorte de
multinationale culturelle, intégrée dans
la dynamique de la mondialisation
ultralibérale, façonnée et contrôlée par
les forces impérialistes, notamment
américaines. Le moment fort de son
démarrage correspond aux années 2006 et
2007 où le festival avait reçu plus de 8
600 films et projeté 1 500 qui
répondaient aux attentes des
organisateurs. Le programme comprend une
variété de films, allant du documentaire
au long métrage de fiction ainsi que le
court métrage. Le festival propose
également des tables rondes avec des
personnalités du monde du spectacle,
choisies en fonction de leur
disponibilité à collaborer avec les
objectifs de ses organisateurs. Il est
doté d’un programme de bourses pour
artistes dans lequel les artistes
émergents ou déjà confirmés, retenus par
son comité de sélection, peuvent en
bénéficier à titre d’aide à la création
cinématographique. Le festival attire
désormais environ trois millions de
personnes, y compris des célébrités du
monde de l'art, du cinéma et de la
musique, et génère près de 600 millions
de dollars chaque année. Son objectif
stratégique, aussi bien à l’échelle
planétaire que régionale, et
particulièrement à destination du
Moyen-Orient et du Maghreb, est
d’éclipser les festivals
cinématographiques locaux des capitales
arabes, notamment ceux du Caire, de
Damas et de Tunis. Comme l’ont fait les
grands multiplexes cinématographiques
qui ont éclipsé les salles d’art et
d’essais des quartiers. Cela, pour
neutraliser l’émergence d’un
contre-discours à la propagande
américaine en empêchant les artistes
locaux, qui résistent à l’expansion de
l’hégémonie impérialiste, d’être
visibles et audibles. C’est dans cette
perspective que les Américains ont
organisé avec les autorités qataries le
Doha Tribeca Film Festival. Dans sa
version qui s'est déroulée le mois
d'octobre 2011, tout laisse croire que
Merzak Allouache n’est pas arrivé au
festival sur simple invitation. Son film
«Normal !» est un véritable film de
propagande, qui lui a été commandé par
l'Institut du film à Doha (IFD) au
milieu de l’année 2011, en pleine
effervescence du «printemps arabe».
Certainement pour contribuer à la
déstabilisation de l’Algérie et faire la
promotion de l’islam wahhabite, dans la
perspective d’instaurer une démocratie
islamique, sous le «label» d’un islam
«modéré», comme cela s’est produit dans
les autres pays arabes. Cela ne peut
être autrement, car on imagine mal
comment le Qatar, une théocratie
archaïque, peut soutenir un projet de
film progressiste qui fait la promotion
d’une véritable démocratie avec tout ce
que cela implique comme transition vers
la citoyenneté, la liberté de
conscience, l’égalité de la femme avec
l’homme et tout ce qui est antinomique
avec l’idéologie wahhabite. Le film de
propagande demandé à Merzak Allouache
devrait naturellement correspondre à la
propagande à l’œuvre sur les chaînes
satellitaires Al-Jazeera et Al-Arabiya,
qui œuvrent depuis leur création à la
promotion du wahhabisme à l’adresse du
monde arabo-musulman.
Un cinéma médiocre
De son vivant, un grand artiste a
toujours été un mal-aimé de ses
contemporains. En même temps qu’il est
admiré, jalousé, envié et adulé dans la
solitude et l’anonymat, en même temps il
est craint pour sa capacité à démasquer
et à pénétrer en profondeur dans les
aspects les plus ténébreux de son époque
et par son audace et son courage à les
dénoncer. Par un consensus implicite et
complice, il est l’ennemi à abattre.
Haï, persécuté, injurié, vilipendé,
affabulé pendant l’accomplissement de
son art, ce n’est qu’une fois mort que
son cadavre devient exquis. Propre aux
louanges. Il devient soudainement ce
visionnaire qui fait honneur à la
nation, la grandit et le fait grandir à
son tour à titre posthume. Car il
véhicule par son art tout ce qu’il y a
de haïssable chez ses contemporains.
Hypocrisie, mensonge, servitude,
arrogance, lâcheté, conservatisme et
toutes sortes de laideurs, qu’il
parvient à transformer par son art en
beauté, laissant place à des
perspectives heureuses. Merzak Allouache
a raté cette occasion. D’ailleurs, il
n’a jamais réussi à atteindre l’essence
de l’art avec son médiocre cinéma. Il
est en train de finir sa carrière en
larbin des Qataris, en fétiche des
Américains, pour accomplir les sales
besognes et, aujourd’hui, il franchit un
point de non-retour : la compromission
avec un Etat colonialiste, coupable à
plusieurs reprises de crimes contre
l’humanité et exerçant l’apartheid
contre le peuple palestinien.
Youcef Benzatat
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