Actualité
“Les manœuvres de Trump rapprocheront
Israël
de la guerre”, par un ancien chef des
renseignements
de l’Armée israélienne
Amos Yadlin.
(crédit photo : MARC ISRAEL SELLEM/THE
JERUSALEM POST)
Mercredi 5 septembre 2018
Source :
The Jerusalem Post, Yonah Jeremy Bob,
17-06-2018
L’ancien chef du
renseignement de l’IDF [Israel Defense
Forces, l’Armée de Défense d’Israel, NdT],
Amos Yadlin, a affirmé que Trump pousse
l’Iran à se doter d’une bombe nucléaire.
Les récentes
mesures de politique étrangère du
président américain Donald Trump
incitent l’Iran à tenter de fabriquer
une bombe nucléaire et rapprochent
Israël de la guerre, a déclaré dimanche
l’ancien chef du renseignement des FDI,
Amos Yadlin.
S’exprimant, lors
d’une conférence de l’Université de
Tel-Aviv, sur la sécurité nationale et
les questions cybernétiques, M. Yadlin a
déclaré que le sommet avec la Corée du
Nord pousserait l’Iran à renouveler son
programme d’enrichissement de l’uranium
et, en fin de compte, à lancer une bombe
nucléaire.
Il a dit la même
chose au sujet de la décision de Trump
de se retirer de l’accord sur le
nucléaire iranien.
M. Yadlin a dit
qu’il espérait que l’Iran dépérisse sous
la pression des nouvelles sanctions
américaines, déclarant : « Nous ne
savons pas si les nouvelles sanctions
seront aussi efficaces qu’en 2013. Si
elles ne sont pas efficaces, nous ne
parviendrons à rien. Espérons que les
sanctions paralyseront le pays… et que
(peut-être) l’Iran se retrouve
contrainte de choisir entre
l’effondrement du régime et… le retour à
la table des négociations. »
Il a ajouté : «
Connaissant très bien l’Iran, je pense
qu’ils choisiront autre chose. Ils
reprendront l’enrichissement après avoir
vu ce qui s’est passé à Singapour [le
sommet Trump – Kim Jong-un]. Ils
choisiront la bombe. Ainsi, [nous
devrions demander :] Le président
américain et le premier ministre
d’Israël ont-ils réfléchi à ce qu’ils
feraient alors ? »
« Le président
Trump n’ordonnera pas d’attaquer l’Iran,
ça reviendra à Israël – cette fois avec
un feu vert et non pas un feu rouge.
Mais est-ce bien intelligent [de devoir
attaquer l’Iran plus tôt plutôt que de
laisser l’accord avec l’Iran se faire] ?
Je ne suis pas sûr », a dit Yadlin.
L’ancien sénateur
américain Joseph Lieberman, siégeant
avec Yadlin, a été interrogé sur ce
qu’il conseillerait si l’Iran essayait
de se doter de la bombe nucléaire.
Il a déclaré : «
Les sanctions fonctionnent jusqu’à
présent » et a cité Peugeot, Boeing et
Total parmi les grandes entreprises qui
se sont retirées de l’Iran après que
Trump ait fait sortir les États-Unis de
l’accord sur le nucléaire iranien.
Dans cette optique,
Lieberman a exprimé l’espoir que les
sanctions réussiraient à inciter le
peuple iranien à exiger un changement de
régime.
« L’Iran ne
s’attendait pas à ce que Trump se retire
», a dit Lieberman. « Ils pensaient que
c’était une promesse de campagne… Il
n’est pas impossible qu’il y ait un
insurrection contre le régime. Je pense
que c’est la réponse finale. »
Cependant, a-t-il
ajouté, « si l’Iran tente de rompre le
TNP [Traité de non-prolifération], je ne
peux vraiment pas prédire ce que ferait
le président. »
Lieberman a dit
qu’il recommanderait de « prendre des
mesures militaires ou de laisser Israël
le faire. Je conseillerais… une action
militaire en coordination avec nos
alliés dans la région – probablement en
coordination avec Israël ».
L’ancien directeur
de la CIA, le général David Petraeus, (à
la retraite), a déclaré lors d’un
commission précédente : « Je me félicite
que les États-Unis aient quitté l’accord
sur le nucléaire [dans la mesure où] ça
va fortement accroître la pression sur
l’Iran, non seulement dans les domaines
couverts par l’accord nucléaire, mais
aussi en ce qui concerne son programme
de missiles et les activités
malveillantes de l’Iran… dans le reste
du Moyen-Orient ».
Parlant des menaces
à la sécurité nationale dans le
cyberespace, M. Petraeus a déclaré : «
L’action dans ce domaine pourrait
s’avérer la plus importante parce
qu’elle permet à l’une des parties de
désactiver le GPS et les réseaux de
commandement et de contrôle, et de
pirater les systèmes de renseignement »,
ajoutant que « toutes les guerres
actuelles et futures seront une forme
d’hybride entre domaines informatique
d’une part et d’autre part terrestre,
aérien, maritime et spatial ».
Lorsqu’on lui a
demandé de donner des conseils au
président Trump, Petraeus a répondu : «
Concentrez-vous sur les menaces qui
pèsent sur les infrastructures
essentielles de l’Amérique. Ma plus
grande inquiétude… c’est l’idée d’une
cyber-arme de destruction massive entre
les mains d’une entité qu’il est très
difficile de dissuader. »
« Comment dissuader
des éléments comme l’État Islamique, qui
sont prêts à se faire sauter sur le
champ de bataille, s’ils ont la capacité
de couper pour une longue période le
réseau électrique pour toute la côte Est
? », a-t-il demandé.
Petraeus a suggéré
de diminuer la menace en créant un
nouvel organisme de cybersécurité qui
concentrerait 100 % de son énergie sur
la question, au lieu d’être éparpillé
entre les différents services de
renseignement.
Source :
The Jerusalem Post, Yonah Jeremy Bob,
17-06-2018
Traduit par les
lecteurs du site
www.les-crises.fr. Traduction
librement reproductible en intégralité,
en citant la source.
Les dernières mises à jour
|