Venezuela
Thomas Cluzel ou
l’interdiction d’informer sur
France Culture
Thierry Deronne
Tariq Ali,
l’écrivain et historien
pakistanais/britannique, co-scénariste
du documentaire « South
of the border« ,
le réalisateur Oliver Stone et le
président Hugo Chavez arrivant au
Festival de la Mostra de Venise, le 7
septembre 2009.
Vendredi 13 mars 2015
Septembre 2009. Le cinéaste Oliver
Stone présente à la Mostra de
Venise son documentaire
South of the border
(1). Les premières secondes
offrent un bêtisier des JTs étasuniens
sur le « dictateur Chavez » : Le
réalisateur enchaîne en off : « Nuit
et jour, sur toutes les chaînes, voici
ce que voient les états-uniens. Le
croient-ils ? J’espère que non. Mais
même les plus sérieux des médias écrits
aux Etats-Unis ou en Europe suivent la
même ligne». Lors de sa conférence
de presse, Stone précise : “Le
manque de liberté d’expression que
dénoncent les médias et l´opposition de
droite vénézuélienne est un mensonge.
Celui qui va au Venezuela se rend compte
que 80, 90 % des médias sont contre
Chavez. Ils disent des choses très dures
sur lui et il le tolère. Il ne punit pas
ces personnes, elles sont toujours en
place. Aux États- Unis cela ne se
passerait pas ainsi.”
Ces propos suscitent aussitôt une
« réponse appropriée » de David Pujadas
au 20 heures de France 2 (service
public) : « Image de la Mostra de
Venise, une fois n’est pas coutume, ce
n’est pas un acteur ou une actrice qui
tient la vedette de ce très célèbre
festival mais le président
vénézuélien Hugo Chavez. Le réalisateur
américain Oliver Stone lui consacre en
effet un documentaire admiratif et
il a été ovationné par le public.
Ironie du sort, il faut
tout de même savoir qu’au même moment
Hugo Chavez s’apprête
à interdire dans son pays 29
radios suscitant de vives
critiques de la part des défenseurs de
la liberté de la presse.»
Sur quoi Pujadas se base-t-il pour
affirmer que 29 radios vont être
interdites au Venezuela ?
En 2000, la patiente lutte des
collectifs de communication populaire
vénézuéliens a débouché sur la
légalisation des médias associatifs et
l’octroi à ceux-ci de fréquences
gratuites de radio ou télévision locales
(2). Des stations
commerciales ou évangélistes se sont
alors déguisées en médias
« associatifs » pour obtenir des
fréquences légales à bon compte… D’où la
mobilisation des collectifs citoyens qui
ont demandé à la CONATEL (le CSA local)
de récupérer ces fréquences pour les
leur rendre. « L’interdiction de 29
radios » selon Pujadas était donc…
la restitution de 29 fréquences
détournées par des intêrêts commerciaux
ou religieux, pour permettre la création
de médias citoyens ! Selon la loi, c’est
d’ailleurs le même travail que devrait
effectuer le CSA en France (3).
Pas de rectificatif, ni de droit de
suite de la part de D. Pujadas. Pourquoi
se gêner ? Il y a longtemps déjà que les
JTs des télévisions publiques mimétisent
ceux des médias privés et recyclent les
mêmes campagnes que les groupes comme
Clarin ou Prisa ont
lancées contre l’Argentine ou
l’Equateur. Dès que des lois y ont
démocratisé la répartition des
ondes monopolisées par les grands
groupes privés, Cristina Fernandez ou
Rafael Correa ont été traités d’“ennemis
de la liberté d’expression”.
L’idéologie qui sous-tend ces campagnes
est que la liberté d’expression est, et
doit rester, la liberté d’entreprise.
L’État ne peut être qu’un obstacle à
cette « liberté » puisqu’il fait
obstacle à la globalisation marchande de
l’information.
Le 3 février 2015, c’est au tour de
Thomas Cluzel (Radio France-Culture)
d’enfoncer un peu plus le service public
dans Disneyworld et de nous convaincre,
au cas où nous l’aurions oublié, qu’ “il
est interdit d’informer au Venezuela”
(4). Pour sa revue de
presse, Cluzel a usé de sources
particulièrement pluralistes: SLATE
(États-Unis), Miami Herald (États-Unis),
THE WASHINGTON POST (États-Unis), THE
NEW YORK TIMES (États-Unis), FOREIGN
POLICY (États-Unis), BBC (Royaume-Uni),
El Universal et Tal Cual
(deux journaux de la droite
vénézuélienne), Reporters sans
Frontières (5) sans
oublier Courrier International,
le produit off-shore du groupe Le
Monde qui puise ses articles dans
l’apparente diversité qu’offrent les
grands groupes privés internationaux
(6). Thomas Cluzel n’a pas
eu le temps de demander l’opinion de
médias alternatifs, citoyens, publics et
encore moins celle du gouvernement du
Venezuela. Nous pourrions donc nous
arrêter ici. Mais s’agissant du service
public financé par les impôts des
citoyens, le cas Cluzel a valeur
d’exemple et mérite une attention toute
particulière.
Pour la première moitié de son
billet, Cluzel a choisi de recopier une
anecdote amusée du Miami Herald
(7). Ce journal, qui
exprime bien la politique de Washington
en Amérique Latine, y ridiculise la
télévision latino-américaine de service
public
Telesur et les autorités du
Venezuela à propos du contrôle
d’identité d’un journaliste états-unien
à la frontière avec la Colombie.
Tout en concédant que la
story du Miami Herald
pourrait n’être qu’anecdotique, Cluzel
en tire que la liberté d’expression est
menacée au Venezuela. Or il vient
d’être l’idiot utile d’une
préparation. La veine comique du
Miami Herald tenait moins du
hasard que de l’anticipation. Dix jours
plus tard, le 12 février 2015, le siège
de la télévision publique Telesur
où travaillent 800 personnes devait être
bombardé lors d’une tentative de coup
d’État (8). En outre, le président
Maduro a révélé: « nous avons
détecté et capturé des étatsuniens
engagés dans des activités secrètes,
notamment d’espionnage, essayant de
recruter des gens dans les villages
frontaliers avec la Colombie et sous
influence paramilitaire. Ainsi, dans
l’État du Táchira nous avons capturé un
pilote d’avion étasunien d’origine
latino-américaine, avec toute sorte de
documents. Il est en train de faire des
révélations” (9).
Ignacio Ramonet: “Malgré toutes
les preuves et tous les détails fournis
par les plus hautes autorités de l’Etat
vénézuélien, les médias internationaux
(même en Amérique latine) ont accordé
peu de crédibilité à cette tentative de
coup d’Etat. Une telle « incrédulité »
fait partie – depuis quinze ans – de la
stratégie des grands médias dominants
dans leur guerre contre la révolution
bolivarienne, afin de discréditer les
autorités bolivariennes” (10).
« Je
suis Telesur« .
Parmi les révélations sur le coup d’Etat
déjoué le 12 février, on a appris que
des militaires comptaient bombarder
cette chaîne de télévision publique et
latino-américaine basée à Caracas.
Journalistes et employés (photo) ont
reçu des messages de solidarité des
mouvements sociaux de tout le continent
Et Cluzel de poursuivre : “Le
pays s’apprête d’ailleurs à vivre un
ultime épisode, pour le moins
emblématique, de la pression exercée
quasi quotidiennement par le
gouvernement vénézuélien sur la presse
nationale cette fois-ci. Le journal
indépendant TAL CUAL vient en effet
d’annoncer qu’il cessera de paraître
d’ici quelques jours, le 27 février
prochain très exactement.”
C’est faux. A l’origine hebdomadaire,
Tal Cual avait tenté le pari de
devenir quotidien mais n’a pas rencontré
le lectorat espéré, d’où sa décision de
revenir à sa formule originale. Le
journal sort donc en kiosque tous les
week-ends et maintient sa version
quotidienne en ligne :
http://www.talcualdigital.com/
Loin d’être “le dernier journal
social-démocrate qui disparaît au
Venezuela” comme l’affirme aussitôt
le très zélé
Pablo Paranagua du
Monde (11),
Tal Cual est un journal
économiquement libéral… et raciste. On
comprend qu’une société métissée à 95 %
et votant plutôt à gauche depuis seize
ans, n’achète pas massivement un journal
qui lui ressemble si peu. Le Venezuela a
bien changé depuis que le directeur de
Tal Cual, Teodoro Petkoff, ministre
du président démocrate-chrétien Rafael
Caldera (1996-1999), intervenait dans
des clips télévisés pour convaincre la
population pauvre à 80 %, refoulée dans
les cerros de Caracas, des
bienfaits des privatisations sous
contrôle du FMI.
Dire que Tal Cual « ferme »
sous la pression du gouvernement
vénézuélien est donc aussi sérieux que
d’attribuer le fait que “Les
ventes de tous les journaux quotidiens
nationaux français ont reculé en 2014”
… à des pressions du
gouvernement français (12).
Les arguments du “manque de papier”
ou du “manque de publicité” par
lesquels Petkoff tente de camoufler son
échec commercial ne tiennent pas quand
on sait que l’économie vénézuélienne est
à 80 % aux mains du secteur privé (c’est
ce secteur qui importe le papier journal
qui n‘est pas produit sur place) et que
les kiosques débordent de journaux
critiques à tous les coins de rue. Un
secteur privé florissant, qui a appris à
spéculer grâce aux dollars préférentiels
que lui accorde l’État pour ses
importations et a largement profité des
investissements en infrastructure du
gouvernement bolivarien. Au dernier
semestre de 2014, les télécoms ont connu
un boom en engrangeant des bénéfices qui
frôlent les 100 milliards de bolivars.
On retrouve pas mal de ces entrepreneurs
sur la liste “Venezuela” de Falciani/HSBC.
En mars 2015 le magazine Forbes rappelle
que le vénézuélien le plus riche,
Gustavo Cisneros, propriétaire du groupe
médias du même nom et ami de George
Bush, a vu sa fortune grimper à 3,6
milliards de dollars.
L’argument des “tracasseries
judiciaires” ne tient pas davantage
: les victimes de diffamation ont le
droit d’agir en justice comme elles le
font dans n’importe quel État de droit.
Sauf que
Tal Cual ne se contente pas de
photos volées comme Closer ou
Paris-Match mais traite
fréquemment, sans avancer de preuves,
des fonctionnaires ou politiques
bolivariens d’assassins, de
corrompus ou de
narcotrafiquants. Sans oublier le
racisme contre les mouvements sociaux.
Le 16 mars 2012
Tal Cual publiait
une caricature accusant le gouvernement
bolivarien de distribuer de l’eau sale
aux usagers.
Dessin de Weil publié par le journal
Tal Cual, Venezuela.
Le dessin montre un homme coiffé d’un
béret comme Hugo Chavez accompagné
d’enfants et regardant l’eau jaillir
d’un robinet sur lequel s’est posée une
mouche. L’homme dit: “Assez de
suprématie blanche, maintenant nous
avons des eaux afrodescendantes”
(13). On peut voir les
autres caricatures que publie Weil dans
Tal Cual sur son site : http://www.weil.com.ve/
En montant le show de sa “fermeture”,
le directeur de
Tal Cual jouait gagnant d’avance.
Depuis seize ans les médias
internationaux ont positionné l’idée
selon laquelle “le gouvernement
bolivarien exerce une pression quasi
quotidienne sur la presse”.
Reproduit à l’infini par les grands
groupes privés de médias, le mensonge
est devenu vérité, selon l’adage
goebbelsien.
En mai 2007, lorsque la concession
hertzienne de la chaîne privée RCTV ne
fut pas renouvelée pour être octroyée à
une nouvelle chaîne de service public,
une campagne mondiale affirma aussitôt
qu’il s’agissait d’une “fermeture”. Le
site ACRIMED démonta dans le détail
ce concert de désinformation
qui vit les médias français, soutenus
par les maîtres-penseurs du microcosme
médiatique et par RSF, reprendre en
choeur le même refrain, résumé à
merveille par le titre de l’éditorial
du Monde : « Censure à la
Chávez » (28 mai 2007) (14)
Répondant aux critiques d’un lecteur
en mai 2009, Jean-Pierre Langellier du
Monde, disait sa crainte de
voir Chavez fermer la chaîne privée
Globovision… qui n’a jamais été fermée.
Ce désir de “fermer” à tout prix des
médias au Venezuela est d’autant plus
intéressant que les deux seuls médias
réellement fermés l’ont été… par
l’opposition. VTV, la chaîne publique,
considérée comme “une ordure”
par le gouverneur pustchiste Enrique
Mendoza fut fermée lors du coup d’État
manqué d’avril 2002 contre Hugo Chavez
(15). En 2003 la télévision
communautaire Catia Tve fut fermée par
le maire de droite de Caracas Alfredo
Peña (16).
Le procédé de Thomas Cluzel à propos
de Tal Cual nous ramène aux
campagnes contre Salvador Allende. RSF
n’existait pas encore quand Armand
Mattelard, analysant l’alliance des
grands médias et de la SIP (groupe de
propriétaires de médias) dans les
préparatifs du coup d’État au Chili,
expliquait : « L’enquête judiciaire
sur l’administration du journal El
Mercurio, accusé d’irrégularités
fiscales, a servi de prétexte pour
dénoncer de soi-disant mesures
coercitives contre la « presse libre ».
(…) Le message émis par la
presse de la bourgeoisie chilienne
revient à sa source, renforcé par
l’autorité que lui confère le fait
d’avoir été reproduit à l’étranger.
(…) Nous sommes en présence d’une
SIP tautologique. Sa campagne n’est
qu’un immense serpent qui se mord la
queue. »
Thomas Cluzel sort l’artillerie
lourde : “Dans un tel contexte, les
propriétaires d’El Universal, le plus
vieux quotidien du pays sont, eux,
soulagés sans doute d’avoir été rachetés
l’an dernier par un groupe espagnol. A
cette nuance près, toutefois, que le dit
groupe était de mèche en réalité
avec le gouvernement. En clair,
le quotidien a certes été sauvé de la
ruine financière mais au prix de
sa liberté d’expression. Le
même modus operandi se répète d’ailleurs
depuis plusieurs années déjà :
l’étranglement financier des
médias jusqu’à ce que les propriétaires
soient contraints de vendre à un
proche du pouvoir.”
Un simple clic vers les principaux
titres de la presse écrite vénézuélienne
des 9 et 10 mars 2015 prouve qu’il
s’agit d’un parfait mensonge.
El Universal écrit
que “La
SIP déclare que le Venezuela est le pays
qui restreint le plus la liberté de
presse” avant d’expliquer dans la “route
vers la victoire (de la droite)”
que “Le
gouvernement invente un coup d’État pour
détourner l’attention de la crise
économique”;
El Nacional insiste
: ”la
SIP déclare que les gouvernements du
Venezuela, de l’Équateur et de
l’Argentine persécutent le journalisme,
le harcélent, le restreignent à travers
la législation et établissent la censure
ou obligent à l’autocensure parce qu’il
n‘est plus posible de l’exercer »
avant de faire
la psychanalyse de Nicolas Maduro en
tant que violateur des droits de l’homme,
prolongeant l’éditorial du New York
Times sur “Maduro
et ses délires de conspiration” et
de révéler que “Selon
l’opposition, la vraie menace ce sont
les politiques de Maduro”. Le
Correo del Caroni
rappelle que “La
SIP dénonce la persécution de
l’opposition”, que “Nicolas
Maduro use le prétexte du décret Obama
pour obtenir des pouvoirs spéciaux”
et que “Les
députés de l’opposition comptent sur
l’église catholique comme médiatrice
dans le cas des prisonniers politiques”;
Tal Cual évoque les menaces
états-uniennes : “C’est
Obama qui offre les pouvoirs spéciaux à
Maduro” et “selon
l’opposition, le but de Maduro est de
cacher la crise”;
El Carabobeño titre
“Reuters:
les sanctions des États-Unis pourraient
être la bénédiction que cherchait Maduro”.
Ultimas Noticias
(centre-droit) nous rassure : “selon
la BBC c’est pour protéger le système
financier états-unien qu’a été prise la
décision d’Obama” Etc… (17)
Revenons un instant sur l’affirmation
de Cluzel selon laquelle le rachat
de
El Universal par un
groupe espagnol “qui était de mèche
en réalité avec le gouvernement”
s’est faite “au prix de sa liberté
d’expression”. Non seulement
ce groupe n’est pas lié au gouvernement
bolivarien (18) mais une
étude réalisée du 2 au 8 août 2014
(19), après ce rachat, montre la
proportion écrasante de termes négatifs
(87 %) par rapport aux termes positifs
(13%) dans le traitement des politiques
du gouvernement Maduro :
El
Universal, août 2014. Traitement des
politiques gouvernementales : 87 % de
termes négatifs, 13 % de termes
positifs.
Le journaliste et historien des
médias Eleazar Díaz Rangel a
dirigé la Faculté de communications
sociales de l’Université Centrale du
Venezuela de 1983 à 1986. Prix National
de Journalisme, président de
l’Association Vénézuélienne des
Journalistes et chef de rédaction du
journal de centre-droit
Últimas Noticias depuis 2001,
il n’a pas oublié la répression
qu’exerçaient contre son métier les
régimes d’avant Chavez : « les
journaux actuels font leur travail sans
la moindre pression alors que ces
pressions étaient fréquentes par le
passé. Je ne crois pas qu’il y ait de
pressions sur tous ces médias privés qui
ne publient que des informations contre
le gouvernement et rien en sa faveur,
comme beaucoup le font depuis des années
sans changement. La majorité des
journaux de l’intérieur du pays, entre
70 et 80 journaux, suivent la même ligne
éditoriale » (entrevue de février
2015 (20).
Une étude réalisée en juin 2014 sur
les messages des chaînes de télévision
les plus regardées au Venezuela (Venevision,
Televen et
Globovision) montre
une réalité semblable (21)
:
Venevisión,
Televen et Globovisión n’ont consacré
que 33 minutes de couverture à Nicolás
Maduro et ont employé 97% de termes
négatifs contre lui.
Audience
comparée des médias radio et TV au
Venezuela (2014). Ce graphique ne rend
pas compte des sites internet, médias
internationaux (satellite) et presse
écrite locale qui sont eux aussi en
majorité opposés aux mesures de la
révolution bolivarienne.
Une hégémonie attestée dans le temps
par les
études des parts de marché télévisuel
(22).
Même paysage en ce qui concerne la
radio, essentiellement aux mains de
grands circuits privés comme
Union Radio : “Les
sanctions contre le gouvernement de
Maduro ne visent qu’à changer sa
conduite, explique l’administration
Obama” (23).
Si nous élargissons le cercle,
rappelons qu’en avril 2014 trois grands
groupes privés latino-américains se sont
mis d’accord pour écrire une page
quotidienne contre le Venezuela dans
chacun de leurs 82 journaux affiliés. Il
s’agit du GDA (Groupe
Diarios de las Américas), de
ANDIARIOS (Asociación
de Editores de Diarios y Medios
Informativos) et de PAL (Groupe
Periódicos Asociados Latinoamericanos)
(24).
A l’échelle mondiale, il suffit de
taper les mots-clefs “Maduro”
ou “Venezuela” sur Google pour
voir déferler une avalanche de centaines
de pages parlant de “répression”,
“dictature”… avant de voir
apparaître la moindre dissidence.
Il est donc vrai qu’il n’y a pas de
liberté d’expression au Venezuela :
l’hégémonie des grands groupes privés,
agences (AFP, AP, Reuters) et médias
privés nationaux, régionaux, locaux
(radio, presse écrite, télévision, pages
Web et réseaux sociaux) qui font
quotidiennement campagne contre le
socialisme bolivarien empêche tout
équilibre démocratique par rapport à
l’audience trop faible des médias
publics et associatifs.
L’écrivain et universitaire Luis
Britto Garcia s’interroge : “La
censure existe-t-elle au Venezuela ?
Oui, en effet. Celle d’une grande partie
des médias nationaux et internationaux
qui occultent ce qui en réalité se passe
dans le pays et font l’impasse absolue
sur tout ce qui a trait aux avancée
sociales, au développement de la
démocratie participative ; privant ainsi
de son droit à l’information l’immense
majorité silencieuse dans le monde
entier. Une dictature règne-t-elle au
Venezuela ? Oui, en effet. Une dictature
médiatique qui prétend imposer des
tyrans du style de Carmona Estanga (chef
du patronat putschiste qui avec l’appui
de militaires de droite déposa Chavez
brièvement en 2002)” (25).
Scène de
la vie quotidienne sous la dictature
bolivarienne : la dirigeante d’extrême
droite Maria Corina Machado, impliquée
dans plusieurs tentatives de coup d’État
depuis 2002, explique aux médias « baillonnés »
qu’il n’y a pas de liberté au Venezuela
et que plutôt que d’attendre des
élections, il faut relancer les
confrontations « non-dialogantes » (sic)
pour forcer le président Maduro à
partir.
Il aura suffi, en janvier 2015, d’une
rumeur propagée par les partis de droite
via leurs médias et les réseaux sociaux
(26) évoquant l’imminence
d’une grève nationale – qui n’eut jamais
lieu – pour que 18 millions de
Vénézuéliens achètent fébrilement en
quatre jours l’équivalent de ce qu’ils
auraient consommé en un mois et demi. En
cas de réussite du coup d’État du 12
février 2015, le communiqué des
militaires putschistes allait être
diffusé simultanément par CNN et par la
télévision privée vénézuélienne
Televen (27).
Thomas Cluzel arrive au bout de
ses cinq minutes. Laissons-le conclure
son billet : “Au total, depuis 2009,
ce ne sont pas moins de 300 chaînes de
radio qui ont également été fermées.
“
C’est faux. Même si au Venezuela, en
France (28) et partout
ailleurs, les intérêts des groupes
privés déterminent constamment
l’ouverture et la fermeture
d’entreprises de presse, le nombre de
médias privés vénézuéliens a augmenté en
seize ans de révolution. Luis Britto
Garcia : « En 2014, pas moins de
2896 médias opèrent au Venezuela. 2332
d’entre eux sont des entreprises
privées, soit 80%;
16,5 % dépendent du secteur
communautaire mais restent confinés à
une transmission locale; à peine 3,22%
de l’ensemble ressortissent au service
public. Dans le domaine de la
radio-diffusion, 1598
émetteurs appartiennent au secteur
privé, 654 dépendent du secteur
communautaire et à peine 80 d’entre eux
relèvent du service public. Quant aux
chaînes de télévision, 55
appartiennent aux groupes privés, 25 au
secteur communautaire (avec une
diffusion locale seulement) et 8 d’entre
elles seulement sont publiques… La quasi
totalité des médias privés se situent
dans l’opposition. Par conséquent,
prétendre que l’Etat en serait à exercer
son hégémonie dans le domaine de la
communication, en s’appuyant sur les
faibles moyens dont il dispose, est une
affirmation infondée qui suffit à
disqualifier celui qui la propage. »
(29)
Guerre des grands
médias contre la démocratie… et contre
le service public.
Le 14 mai 2013 Noam Chomsky, Greg
Grandin, Michael Moore, Oliver Stone et
une douzaine d’experts états-uniens
écrivaient à Margaret Sullivan, « Public
Editor » au New York Times, pour lui
demander pourquoi ce journal présentait
Chavez comme un “dictateur” alors que le
président du Honduras avait droit à un
lexique neutre ou positif : “Dans
les seize dernières années le Venezuela
a organisé 19 élections ou référendums
qualifiés de libres et équitables par
les principaux observateurs
internationaux (UE, OEA, Centre Carter,
etc..). Jimmy Carter a
fait l’éloge des élections
au Venezuela, parmi les 92 scrutins
observés par le Carter Center, comme un
“système de vote vraiment
extraordinaire.” Il a conclu que “le
processus électoral au Venezuela est le
meilleur du monde.” (30)
Mais le trait principal de ce pays
enfin sorti de l’apartheid social et
racial est sa démocratie participative :
communes, conseils communaux, mouvements
sociaux écrivent chaque jour l’histoire
invisibilisée par les médias d’une
économie et d’une politique cogérées par
les citoyen(ne)s.
Par le biais de la propagande
quotidienne, les grands médias ont
réussi ce tour de force inouï :
transformer une démocratie en
“dictature” ! Dans leur réalité
virtuelle, ils ont plongé des millions
de citoyen(ne)s du monde, privé(e)s de
la possibilité d’aller sur place ou
d’accéder à une information alternative.
Ces médias ignorent les décisions des
électeurs vénézuéliens qui optent pour
les politiques de transformation
sociale. De ce fait, ils encouragent
ceux qui refusent de se soumettre aux
urnes. Si les émules vénézuéliens
d’Aube Dorée organisent des
violences avec l’aide matérielle des
paramilitaires colombiens, laissent des
dizaines de cadavres à chaque appel à “laisser
sortir toute notre rage dans la rue”,
si des leaders d’extrême droite sont
arrêtés non pas pour leurs opinions mais
parce qu’ils sont en train d’organiser
un coup d’État, ils deviennent
automatiquement des “prisonniers
politiques”.
La récente mission à Caracas de
l’UNASUR, organisme qui regroupe tous
les gouvernements d’Amérique du Sud, a
conclu ses travaux en rejetant
l’ingérence extérieure. Elle a
recommandé à l’opposition de jouer le
jeu électoral et de renoncer à la
violence.
Chuo
Torrealba, secrétaire général de la MUD
Chuo Torrealba, secrétaire général de
la coalition des partis de droite “MUD”
(photo) lui a répondu à travers les
médias :
“Samper (ex-président colombien et
président de l’UNASUR, NdT) est venu
provoquer l’opposition, c’est un piège”.
(31)
Qu’y puis-je ? répondent les
Thomas Cluzel du monde entier, aller
à contre-courant, faire preuve
d’indépendance d’esprit ? Et pourquoi
moi ? Bien au chaud sous le
parapluie de la vulgate mondiale, il
vaut mieux passer pour un “défenseur
de la liberté d’expression au Venezuela”.
Il ne reste au président Obama qu’à
habiller du vernis de “la répression
des opposants et de la fermeture de
médias au Venezuela” son décret
présidentiel du 9 mars 2015 qui proclame
“l’état d’urgence aux États-Unis
face à la menace inhabituelle et
extraordinaire pour notre sécurité
nationale et notre politique extérieure,
qu’est le Venezuela” (sic). Les
médias se chargeront du service
après-vente en présentant Maduro comme
le provocateur et Obama comme celui qui
offre des cadeaux aux enfants à Noël
avant de retourner bosser
consciencieusement dans son bureau
ovale.
Rafael Correa rappelait le 1er mars
2015 depuis Montevideo que cette
ingérence « ne débouchera pas
forcément sur ce qui est arrivé à
Allende. Il n’en demeure pas moins que
nous sommes confrontés chaque jour aux
tentatives de déstabilisation de
gouvernements démocratiques et
progressistes d’Amérique latine, par la
guerre économique, et à la manipulation
mondiale en matière d’information ».
(32)
Ce jeudi 12 mars, Radio-France (dont
Thomas Cluzel est un des salariés) se
met en grève pour vingt-quatre heures
avec pour slogan “Défendons nos
emplois”. Les syndicats CFDT, SNJ
et UNSA s’inquiétent de « la menace
d’une réduction drastique des
effectifs » de l’entreprise
publique, qui a annoncé en janvier un « plan
de retour à l’équilibre ». Les
syndicats disent « redouter des
arbitrages dramatiques pour leurs
missions et leurs conditions de
travail » (33).
Comment ne pas voir que si la
globalisation marchande signifie la mort
du journaliste public comme
historien du présent (Lacouture)
avec son travail d’enquête, son temps
passé sur le terrain, sa culture
historique et sa mise en perspective de
sources contradictoires, les
gouvernements progressistes
latino-américains représentent, au
contraire de ce que martèle Thomas
Cluzel, une alternative ? En
diversifiant un champ médiatique
asphyxié et discrédité par les logiques
du monopole privé, en créant des
universités publiques et gratuites pour
redémocratiser l’enseignement des
communications sociales, en créant ou en
renforçant des services publics comme la
chaîne latino-américaine Telesur ?
Renoncer à faire vivre l’identité du
service public comme résistance à la
doxa, n’est-ce pas contribuer à sa
destruction ? Ne dit-on pas dans les
écoles de commerce que “le client
préfère toujours l’original à la copie”
?
Thierry Deronne, Caracas, le 12 mars
2015
Notes :
- (1) Voir le documentaire
d’Oliver Stone :
http://youtu.be/tvjIwVjJsXc
- (2) Pour tout savoir sur ce
réglement légal, le spectre
radio-électrique vénézuélien, le
cadre légal, le travail de la
Commission Nationale des
Telecommunications (y compris en
faveur des fréquences
associatives) :
http://www.conatel.gob.ve/
- (3) La loi francaise n° 86-1067
du 30 septembre 1986 modifiée et
complétée, relative à la liberté de
communication (et qu’on aimerait
voir appliquée) dit : ARTICLE 29 :
… Le CSA veille, sur l’ensemble du
territoire, à ce qu’une part
suffisante des ressources en
fréquences soit attribuée aux
services édités par une association
et accomplissant une
mission de communication sociale de
proximité, entendue comme le fait de
favoriser les échanges entre les
groupes sociaux et culturels,
l’expression des différents courants
socioculturels, le soutien au
développement local, la protection
de l’environnement ou la lutte
contre l’exclusion…
- (4) « Interdiction
d’informer au Venezuela» par
Thomas Cluzel, http://www.franceculture.fr/emission-revue-de-presse-internationale-interdiction-d-informer-au-venezuela-2015-02-03
- (5) Exemple parfait de l’abîme
entre le réel vénézuélien et la
Caverne de Platon médiatique, l’ONG
française Reporters Sans
Frontières. Un de ses
fondateurs (Robert Ménard,
aujourd’hui maire d’extrême-droite)
avait dans sa revue « Médias »
cosigné un long article sur le thème
« La guérilla des altermondialistes
contre l’info » : « Les “alters”
ont toutes les indulgences pour
l’ex-putschiste Hugo Chavez, ce
caudillo d’opérette qui ruine son
pays mais se contente – pour
l’instant ? – de discours à la
Castro sans trop de conséquences
réelles pour les libertés de ses
concitoyens». Robert Ménard
reprochait ensuite à Ignacio Ramonet
de « passer sous silence les
discours virulents d’Hugo Chavez
contre la presse, les débordements
et les réactions de ses partisans,
l’impunité dont ils bénéficient ».
Une position critiquée par
l’ex-président et cofondateur de
RSF, l’éditeur et journaliste
Jean-Claude Guillebaud (Prix Albert
Londres) : “Je trouve que sur
certains sujets, RSF a été assez
imprudent, même si le régime de
Chavez n’est pas parfait, je les ai
trouvés beaucoup trop proches de la
presse anti-Chavez au Venezuela. Il
aurait sans doute fallu être plus
prudent. Je trouve qu’on les entend
très peu sur les Etats-Unis.”
La journaliste Naomi Klein s’était
elle aussi étonnée que RSF fasse du
gouvernement Chavez une menace pour
la liberté d’expression alors que le
Venezuela est un des rares pays au
monde à avoir légalisé les médias
associatifs, tout en subissant
l’hégémonie de médias privés
capables de participer aux
tentatives de coup d’État. Rappelons
que l’idéologie de RSF est celle des
grands groupes privés : la liberté
d’expression est, et doit rester, la
liberté d’entreprise. L’État ne peut
être qu’un obstacle à cette
« liberté » puisqu’il fait obstacle
à la globalisation. C’est pourquoi
RSF valide les versions des médias
privés sans critiquer leur
participation aux coups d’État
contre des gouvernements
démocratiquement élus. Voir
l’analyse de Luis Alberto REYGADA
Lettre ouverte au responsable du
Bureau Amérique de Reporters Sans
Frontières. Sans oublier
l’indispensable enquête de Maxime
VIVAS qui décrit les financements de
RSF par le milieu anti-castriste de
Miami :
La face cachée de Reporters sans
frontières.
- (6) Voir “Courrier
International, le produit off-shore
du Monde”,
https://venezuelainfos.wordpress.com/2015/02/18/courrier-international-le-produit-offshore-du-monde/
- (7) Historiquement, leMiami Herald a
fait ses comptes : pour des raisons
économiques, il n’a aucun intérêt à
se mettre à dos l’extrême droite
cubaine. Compte tenu de l’évolution
de l’opinion publique, il met un peu
d’eau dans son rhum et rend au moins
compte des débats qui traversent la
communauté cubano-américaine. Sa
traduction en espagnol, le Nuevo
Herald, en revanche, ne change
pas. Edulcorant, censurant même
certains articles de la maison mère,
il publie ce qui s’apparente plus à
un tract qu’à un quotidien et sert
objectivement de porte-parole à
l’extrême droite latino-américaine.
Publie des « intellectuels » – tel
Andrés Oppenheimer – qu’on retrouve
également dans les colonnes du
quotidien espagnol « de centre
gauche » !! El Pais…
- (8) Lire “La tentative de
coup d’Etat contre le Venezuela”,
par Ignacio Ramonet, 7 mars 2015,
https://venezuelainfos.wordpress.com/2015/03/07/la-tentative-de-coup-detat-contre-le-venezuela-par-ignacio-ramonet/
- (9) Lire “Le Venezuela
répond à la tentative de coup d’État”,
https://venezuelainfos.wordpress.com/2015/03/01/renforcement-du-pouvoir-citoyen-et-des-droits-sociaux-sanctions-envers-les-etats-unis-le-venezuela-repond-a-la-tentative-de-coup-detat/
- (10) La tentative de coup
d’Etat contre le Venezuela, par
Ignacio Ramonet, op. Cit.
- (11) Voir le site personnel de
Paulo Paranagua, très riche en
information:
https://agentparanagua.wordpress.com/a-propos/
- (12) “En France en 2014
toutes les ventes des quotidiens
nationaux ont baissé sauf les
Echos”, http://rfi.my/1wYGrvV
- (13) Lire “Afrique, mère
patiente de la révolution
bolivarienne”,
https://venezuelainfos.wordpress.com/2012/05/26/afrique-mere-patiente-de-la-revolution-bolivarienne/
- (14) “Fin de la concession
attribuée à RCTV : Concert de
désinformation à la française”,
http://www.acrimed.org/article2639.html.
- (15) Sur la fermeture de VTV :
http://www.acrimed.org/article1899.html
- (16) Sur la fermeture de Catia
TVe :
http://www.acrimed.org/article1175.html.
- (17) El Universal
:
http://www.eluniversal.com/nacional-y-politica/150309/sip-senala-a-venezuela-entre-paises-que-mas-restringen-libertad-de-pre
et
http://www.eluniversal.com/opinion/150310/camino-a-la-victoria
; El Nacional :
http://www.el-nacional.com/mundo/SIP-alerta-control-gobierno-Venezuela_0_587941292.html,
http://www.el-nacional.com/angel_oropeza/Maduro-Freud-doble-banda_0_588541334.html
et
http://www.el-nacional.com/politica/MUD-Venezuela-amenaza-politicas-gobierno_0_589741058.html;
El Correo del Caroni
:
http://www.correodelcaroni.com/index.php/mas/comunicacion/item/28489-sip-denuncia-acoso-a-la-oposicion-en-venezuela
et
http://www.correodelcaroni.com/index.php/nacional-2/item/28582-maduro-aprovecha-ataques-del-imperio-para-pedir-habilitante
et
http://www.correodelcaroni.com/index.php/nacional-2/item/28548-diputados-de-la-unidad-apuestan-a-mediacion-de-la-iglesia-para-liberacion-de-presos-politicos;
Tal Cual :
http://www.talcualdigital.com/Nota/visor.aspx?id=114040&tipo=AVA
; El Carabobeño :
http://www.el-carabobeno.com/portada/articulo/100467/reuters-sanciones-de-eeuu-podran-ser-la-bendicin-que-buscaba-maduro;
Últimas Noticias :
http://www.ultimasnoticias.com.ve/noticias/actualidad/mundo/que-significa-que-eeuu-considere-a-venezuela-una-a.aspx
- (18) Pour plus détails sur la
nouvelle société propriétaire de “El
Universal”, lire :
http://misionverdad.com/la-guerra-en-venezuela/quienes-son-los-nuevos-duenos-de-el-universal
- (19) Étude de contenus de El
Universal,
http://misionverdad.com/matrices/censura-la-linea-de-el-universal-no-ha-variado-un-milimetro
- (20) Entrevue de Eleazar Diaz
Rangel, février 2015,
http://globovision.com/diaz-rangel-no-se-puede-hablar-de-presion-gubernamental-sobre-medios/
- (21) Lire “Evo Morales et
Rafael Correa dénoncent le siège du
Venezuela par les médias privés”,
https://venezuelainfos.wordpress.com/2014/06/20/evo-morales-et-rafael-correa-denoncent-le-siege-du-venezuela-par-les-medias-prives/
- (22) Lire “Venezuela : qui
étouffe qui ?”,
http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2010-12-14-Medias-et-Venezuela
- (23) Groupe Union Radio,
http://www1.unionradio.net/actualidadur/Nota/visorNota.aspx?id=196090&tpCont=1
- (24) Sur cette cartélisation de
82 journaux contre le Venezuela,
http://www.kienyke.com/noticias/presentan-iniciativa-por-la-libertad-de-prensa-en-venezuela/
- (25) Lire “Vénézuéla, médias
et terrorisme”, de Luis Britto
Garcia,
https://venezuelainfos.wordpress.com/2014/04/13/venezuela-medias-et-terrorisme-par-luis-britto-garcia/
- (26) Sur les campagnes de la
droite via les réseaux sociaux, voir
: “55 cas récents de de
manipulations de l’opposition
vénézuélienne” (photos)
http://www.rebelion.org/noticia.php?id=196246
et de Romain Migus, “Venezuela,
coup de projecteur sur les zones
d’ombre médiatiques” (photos),
https://venezuelainfos.wordpress.com/2014/02/18/venezuela-coup-de-projecteur-sur-les-zones-dombre-mediatiques-par-romain-migus-caracas/
- (27) Lire “La tentative de
coup d’Etat contre le Venezuela”,
par Ignacio Ramonet, 7 mars 2015,
https://venezuelainfos.wordpress.com/2015/03/07/la-tentative-de-coup-detat-contre-le-venezuela-par-ignacio-ramonet/
- (28) Lire “la presse
quotidienne régionale se regroupe
sur un air de trust”,
http://ecrans.liberation.fr/ecrans/2013/03/20/la-pqr-se-regroupe-sur-un-air-de-trust_951246
- (29) “Vénézuéla, médias et
terrorisme”, de Luis Britto
Garcia,
op.cit.
- (30) “Noam Chomsky, Greg
Grandin, Michael Moore, Oliver Stone
et une douzaine d’experts
états-uniens demandent au New York
Times d’enquêter sur sa
désinformation quotidienne à propos
du Venezuela”,
https://venezuelainfos.wordpress.com/2013/05/15/noam-chomsky-greg-grandin-oliver-stone-et-une-douzaine-dexperts-etats-uniens-demandent-au-new-york-times-denqueter-sur-sa-desinformation-quotidienne-a-propos-du-venezuela/
- (31) A lire sur le site “La
Patilla” (site d’opposition) :
http://www.lapatilla.com/site/2015/03/06/jesus-chuo-torrealba-samper-vino-a-provocar-a-la-oposicion/
- (32) Lire “L’Amérique Latine
défend le Venezuela face au décret
du président Obama”,
https://venezuelainfos.wordpress.com/2015/03/10/lamerique-latine-defend-le-venezuela-face-au-decret-du-president-obama-rapprochement-de-caracas-avec-athenes/
- (33) Pour en savoir plus sur
cette lutte, voir le site du SNJ
Radio France :
http://www.snj-rf.com/Defendons-nos-emplois_a1517.html
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