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Religion

Devant Dieu

Tariq Ramadan


© Tariq Ramadan

Jeudi 18 février 2016

Elle fut l’une de ses rencontres, il est l’un de ses frères. Elle voulait s’en sortir, elle voulait vivre mieux. Répondre à l’appel de son cœur : répondre à Dieu et au Prophète (PBSL), vivre de cette harmonie : ne pas oublier Dieu pour ne pas s’oublier… Souvent, elle pleurait. Elle essayait, s’épuisait, s’en voulait, se fuyait… La rue, les amis, l’errance, de la déroute, et la drogue. Elle se cognait à des murs, s’isolait, et plus elle s’enfonçait, plus on la jugeait mal. Plus elle se sentait jugée, plus elle se murait. Elle devint presque muette. Elle avait pourtant tellement besoin de ses frères et de ses sœurs. Perdue dans ce silence et cette solitude, elle s’était éloignée. Il ne se trouva pas de présence, de cœur et d’amour qui furent assez forts pour la soutenir, pour l’accompagner. Dieu l’a rappelée à Lui. Lui seul jugera de sa destinée. Lui seul fera le compte de nos insuffisances. Elle est morte, comme beaucoup meurent…ignorés par une communauté qui s’ignore. Combien nous manquent l’amour, la patience et la persévérance.

Il est ému les yeux mouillés, le cœur un peu soulagé. Il avait l’impression, pour la première fois, de compter pour quelqu’un. Pour la première fois, il se sentait entouré. Il dit : « Tu sais, aujourd’hui tu es bien, tu pries, tu souris… et demain, tu replonges. C’est comme ça, un jour oui, un jour non. » Il nous invitait ainsi à être là, à être présents… aujourd’hui, demain, après-demain. Il nous appelait à cette patience qui doit nourrir notre foi et à cette disponibilité qu’elle doit enfanter. Aujourd’hui, il se bat contre lui-même. Pour éviter le mensonge, la sexualité désordonnée, le vol, l’alcool, la drogue… Il vit, il lutte. Devant Dieu, et au nom de tous les morts, saurons-nous aimer ceux qui sont blessés, qui s’agrippent : ceux qui, à côté de nous, sont encore en vie ?

Elle est partie. Il est parmi nous. Ce monde leur est apparu hostile et a déchiré leur cœur. Je ne sais ce qu’il adviendra d’eux, ou de nous. J’ai pourtant la certitude que nous manquons à nos responsabilités. Notre foi est mémoire ; de Dieu et des hommes. Dans les sociétés occidentales, la force de notre cœur doit avoir priorité sur les calculs et les stratégies. Peut-être faudra-t-il parler moins et donner davantage de sa personne. Pour que chacun trouve en lui, par cet amour, un horizon de pensée, de méditation et de rappel, Le Dieu de Bonté a donné ce droit aux hommes. Pour la paix des hommes :

« N’est-ce pas au souvenir de Dieu que s’apaisent les cœurs ? »

Il est possible d’être musulman en Occident ; il est possible de l’être partout sur la terre dès lors que notre cœur donne force à nos intelligences. Devant Dieu, dans la dignité de toutes les fraternités. Parce que chacun d’entre nous doit faire face à des échecs et à des peines, parceque la mort et la vie sont des épreuves.

Au jour des larmes, de la sincérité, « Il est Celui qui pardonne. »

« Celui qui ne sait pardonner, ne sera pas pardonné. » Saurons-nous faire naître cette force en nous ? Être frères et non juges, accompagner sans exclure. Combien d’hommes, de frères et de sœurs, voient au fond de nos yeux la rigueur d’un jugement définitif, la sentence d’une condamnation absolue comme si nous étions dans le secret du Jour du Jugement ?

« Dis : Ô mes serviteurs, vous qui avez commis des excès à votre propre détriment, ne désespérez pas de la miséricorde de Dieu. Dieu pardonne tous les péchés. Certes, Il est Celui qui pardonne, Il est le Miséricordieux. »

Notre mémoire, plus souvent, devrait puiser aux sources de ce verset. Nous sommes responsables de toutes les solidarités, de toutes les générosités. D’une présence, d’un sourire, d’un mot. Combien sont-ils, dans cet Occident, de musulmans à l’intimité meurtrie. Combien sont-ils, chaque jour, qui pleurent leurs insuffisances et l’horizon de leur déroute ? Qui croient en Dieu, et s’en veulent de L’oublier.

Dieu jugera des larmes et des souffrances.

 



Source: Tariq Ramadan
http://tariqramadan.com/...

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