Opinion
Pour une poignée
de dollars...
Soraya Hélou
Jeudi 21 novembre 2013
C’est une bien pitoyable image
qu’offre aujourd’hui la France des
Lumières et des droits de l’homme,
complètement à la solde d’un Premier
ministre israélien totalement fermé et
enfermé dans un cercle vicieux
d’extrémisme, d’injustice et de
violation des droits de l’homme, et
s’alignant sur les positions d’un
royaume dont le moins qu’on puisse dire
est qu’il n’est pas un paradis des
droits de l’homme.
La France des droits de l’homme des
lumières se présente comme la partie la
plus ferme dans ses positions à l’égard
de l’Iran et somme toute la moins
humaine et la moins dans le coup. Elle a
cru au mythe de sa force après la façon
dont elle a mené la bataille en Libye
pour la chute du régime de Kadhafi, puis
son aventure malienne pour chasser les
extrémistes et elle pense pouvoir
devenir une tête de file dans la région,
en ménageant «Israël» et l’Arabie
saoudite contre l’Iran et contre ses
propres partenaires internationaux.
Plusieurs facteurs dictent cette
position particulière de la France qui
entrave les négociations sur le dossier
nucléaire iranien.
D’abord, la France traverse une crise
économique sans précédent et sa
situation sociale est explosive, alors
que le pouvoir socialiste a atteint des
records d’impopularité. Le peuple gronde
à cause du chômage, de la récession, de
l’augmentation des taxes, sans voir
d’issue à tous ces problèmes et le
courant nationaliste extrémiste est le
seul à enregistrer des progrès dans les
sondages. Toutes les valeurs
républicaines si chères à la France de
la révolution et de la Vème République
sont ébranlées et pour la première fois
depuis la seconde guerre mondiale, les
Français doutent d’eux-mêmes, de leur
pays et de leur avenir. Le racisme
augmente, les grandes fortunes cherchent
à fuir le pays et les initiatives se
font rares.
Dans un contexte si déplorable, il est
normal que les dirigeants, piégées et
désavoués par le peuple, songent à une
fuite en avant sur le plan
international, dans une tentative de
détourner l’attention interne des
problèmes insolubles et de créer aux
Français un ennemi qui rassemble un
peuple de plus en plus divisé et qui
provoque un sursaut national chez une
opinion publique en déroute. C’est un
procédé auquel les dirigeants ont
souvent recours quand ils sont en
difficulté à l’intérieur. Sauf que cette
fois, cette
attitude française, si elle peut
permettre aux socialistes de gagner
quelques voix (celles des juifs), elle
pourrait avoir des conséquences
dramatiques pour la crédibilité de la
France et son rôle régional.
Un autre facteur qui dicte la position
des dirigeants français est leur
sentiment d’être exclus d’un arrangement
en train de se conclure entre les
Etats-Unis, l’Iran et la Russie
pratiquement derrière leur dos.
Le durcissement de leur position à
l’égard de l’Iran n’est qu’un cri
destiné à rappeler qu’ils sont là et
qu’ils veulent en quelque sorte «leur
part du gâteau».
Il faut se rappeler que lors de la
guerre américaine contre l’Irak, la
France qui était opposée à cette guerre,
n’a obtenu que des miettes dans les
contrats de la reconstruction de ce pays
riche, détruit par les Américains. En
Libye, en dépit du fait que les Français
étaient en tête de la coalition
occidentale, ce sont les Américains qui
ont obtenu la part du lion dans les
contrats d’exploitation du pétrole. Leur
plus grande crainte est de se retrouver
une nouvelle fois sur le carreau, alors
qu’ils ont désespérément besoin de fonds
et d’investissements pour relancer leur
économie.
D’ailleurs, l’une des raisons de leur
rapprochement avec l’Arabie saoudite et
ses conséquences sur leur position au
sujet du nucléaire iranien est leur
besoin dramatique des fonds saoudiens.
La France veut donc être présente dans
les négociations et dans la distribution
des bénéfices qui suivrait la conclusion
d’un accord sur le dossier nucléaire
iranien et elle n’a rien trouvé de mieux
pour cela que de chercher à entraver la
conclusion d’un accord. Mais ces
manœuvres ne feront pas forcément d’elle
un partenaire principal dans les accords
futurs. Et au final, la France est en
train de jouer un jeu dangereux qui
pourrait se retourner contre elle.
Elle a déjà perdu une grande partie de
sa crédibilité auprès de nombreux pays
de la région qui ne comprennent pas son
attitude en Libye, en Syrie et au Mali.
Elle s’est
rapprochée d’«Israël» au moment où
l’entité sioniste est pointée du doigt
par les Américains pour son absence de
coopération sur le dossier des colonies
et des négociations en général avec les
Palestiniens.
Elle a gagné des contrats avec les pays
du golfe mais comme par hasard ses
banlieues «s’islamisent» et l’extrémisme
commence à devenir une réalité en
France, face à une radicalisation de la
société française. Ses dirigeants ont
donc choisi une voie sans issue et à
l’heure où le monde entier prend
conscience de la gravité de la menace
terroriste, elle ouvre ses portes aux
radicaux de toutes sortes…
C’est bien triste à dire, mais c’est
comme sil elle perdait son âme pour une
poignée de dollars et par dépit et ce
n’est pas l’image de son président
posant aux côtés de Benjamin Netanyahu
qui va la lui rendre…
Source: French.alahednews
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