Syrie
Le peuple syrien veut désespérément la
paix
Tulsi Gabbard
Nous avons
rencontré ces enfants dans un refuge à
Alep, leurs familles ayant fui la partie
Est de la ville. La seule chose que ces
enfants veulent, la seule chose que tous
ceux que j’ai rencontrés veulent, c’est
la paix. Beaucoup de ces enfants n’ont
connu que la guerre. Leurs familles
n’ont pas de souhait plus cher que de
rentrer chez eux, et de revenir à la vie
qu’ils connaissaient avant le début de
la guerre visant à renverser le
gouvernement. C’est tout ce qu’ils
veulent.
Dimanche 29 janvier 2017
Tulsi Gabbard, élue démocrate : aucune
différence entre les rebelles syriens «
modérés » et les terroristes
Le 24 janvier 2017
Source :
https://medium.com/@TulsiGabbard/the-syrian-people-desperately-want-peace-e308f1777a34#.gtt0fkw5d
Traduction :
http://sayed7asan.blogspot.fr
Tandis que Washington se préparait pour
l’inauguration du Président Donald
Trump, j’ai consacré la semaine dernière
à une mission d’enquête en Syrie et au
Liban pour voir et entendre directement
le peuple syrien. Leurs vies ont été
consumées par une guerre horrible qui a
tué des centaines de milliers de Syriens
et a forcé des millions à fuir leur
patrie en quête de paix.
C’est maintenant plus clair que jamais :
cette guerre visant à un changement de
régime ne sert pas l’intérêt de
l’Amérique, et n’est certainement pas
dans l’intérêt du peuple syrien.
J’ai voyagé à travers Damas et Alep,
écoutant des Syriens de différentes
parties du pays. J’ai rencontré des
familles déplacées de la partie
orientale d’Alep, de Raqqa, de Zabadani,
de Lattaquié et de la périphérie de
Damas. J’ai rencontré des leaders de
l’opposition syrienne qui ont mené des
manifestations en 2011, des veuves et
des enfants d’hommes qui luttent pour le
gouvernement et des veuves de ceux qui
luttent contre le gouvernement. J’ai
rencontré le Président du Liban
nouvellement élu [Michel] Aoun et le
Premier ministre [Rafik] Hariri,
l’ambassadeur américain au Liban
Elizabeth Richard, le Président syrien
Assad, le grand Mufti Hassoun,
l’archevêque Denys Antoine Chahda de
l’Église catholique syrienne d’Alep, des
chefs religieux musulmans et chrétiens,
des travailleurs humanitaires, des
intellectuels, des étudiants, des petits
propriétaires, et plus encore.
Leur message au peuple américain était
puissant et cohérent : il n’y a aucune
différence entre les rebelles
« modérés » et Al-Qaïda (al-Nusra) ou
Daech – ce sont tous les mêmes. Il
s’agit d’une guerre entre des
terroristes sous le commandement de
groupes comme Daech et Al-Qaïda et le
gouvernement syrien. Ils appellent
instamment les États-Unis et d’autres
pays à arrêter de soutenir ceux qui
détruisent la Syrie et son peuple.
J’ai entendu ce message encore et encore
de ceux qui ont souffert et ont survécu
à des horreurs inexprimables. Ils m’ont
demandé de partager leur voix avec le
monde; des voix frustrées qui n’ont pas
été entendues en raison de faux rapports
unilatéraux et biaisés faisant la
promotion d’un récit qui soutient cette
guerre de changement de régime au
détriment des vies syriennes.
J’ai entendu des témoignages sur la
façon dont les manifestations pacifiques
contre le gouvernement qui ont débuté en
2011 ont été rapidement prises en main
par des groupes de djihadistes
wahhabites comme Al-Qaïda (al-Nusra) qui
étaient financés et soutenus par
l’Arabie saoudite, la Turquie, le Qatar,
les États-Unis et d’autres. Ils ont
exploité les manifestants pacifiques,
occupé leurs communautés, et tué et
torturé les Syriens qui ne voulaient pas
coopérer avec eux dans leur lutte pour
renverser le gouvernement.
J’ai rencontré une fille musulmane de
Zabadani qui a été enlevée, battue
maintes fois et violée en 2012, alors
qu’elle n’avait que 14 ans, par les «
groupes rebelles » qui étaient en colère
contre son père, un éleveur de moutons,
qui refusait de leur donner son argent.
Elle a regardé avec horreur les hommes
masqués assassiner son père dans leur
salon, vidant tous leurs chargeurs sur
lui.
J’ai rencontré un garçon qui a été
kidnappé en marchant dans la rue pour
acheter du pain pour sa famille. Il a
été torturé, soumis au waterboarding,
électrocuté, placé sur une croix et
fouetté, tout ça parce qu’il refusait
d’aider les « rebelles » – il leur a dit
qu’il voulait seulement aller à l’école.
Voilà comment les « rebelles » traitent
le peuple syrien qui ne coopère pas avec
eux ou dont la religion n’est pas
acceptable pour eux.
Bien qu’opposés au gouvernement Assad,
l’opposition politique a fermement
affirmé son rejet catégorique de
l’utilisation de la violence pour amener
des réformes. Ils soutiennent que si les
djihadistes wahhabites, alimentés par
des gouvernements étrangers, réussissent
à renverser l’État syrien, cela
détruirait la Syrie et sa longue
histoire d’une société séculaire et
pluraliste où les peuples de toutes les
religions ont vécu pacifiquement côte à
côte. Bien que cette opposition
politique continue à demander des
réformes, ils sont catégoriques sur le
fait que tant que des gouvernements
étrangers mèneront une guerre de
changement de régime par procuration
contre la Syrie en utilisant des groupes
terroristes djihadistes, ils se
tiendront aux côtés de l’Etat syrien en
œuvrant pacifiquement pour une Syrie
plus forte pour tous les Syriens.
Au départ, je n’avais pas l’intention de
rencontrer Assad, mais quand j’en ai eu
l’occasion, j’ai pensé qu’il était
important de la saisir. Je pense que
nous devrions être prêts à rencontrer
n’importe qui s’il y a une chance que
cela puisse aider à mettre un terme à
cette guerre qui cause tant de
souffrances au peuple syrien.
J’ai
rencontré ces femmes remarquables de
Barzi, dont beaucoup ont des maris ou
des membres de leur famille qui se
battent avec al-Nusra / al-Qaeda, ou
avec l’armée syrienne. Quand ils
viennent dans ce centre communal, tout
cela est laissé de côté tandis qu’ils
passent du temps avec de nouveaux amis,
apprennent différentes compétences comme
la couture, planifiant leur avenir.
Elles ne se connaissaient pas avant de
venir à ce centre communal dont la
mission est d’autonomiser ces femmes, et
maintenant ce sont des « sœurs »
partageant ensemble le rire et les
larmes.
Je retourne à Washington DC avec une
résolution encore plus grande pour
mettre fin à notre guerre illégale pour
renverser le gouvernement syrien. De
l’Irak à la Libye et maintenant en
Syrie, les États-Unis ont mené des
guerres de changement de régime,
entraînant chacune des souffrances
inimaginables, des pertes de vie
dévastatrices et le renforcement de
groupes comme al-Qaïda et Daech.
J’appelle le Congrès et la nouvelle
administration à répondre immédiatement
aux griefs du peuple syrien et à
soutenir la loi sur l’arrêt du soutien
aux terroristes. Nous devons arrêter de
soutenir directement et indirectement
les terroristes – directement en
fournissant directement des armes, de
l’entraînement et du soutien logistique
aux groupes rebelles affiliés à al-Qaïda
et à Daech ; et indirectement via
l’Arabie Saoudite, les Etats du Golfe et
la Turquie, qui, à leur tour,
soutiennent ces groupes terroristes.
Nous devons mettre fin à notre guerre
visant à renverser le gouvernement
syrien et concentrer notre attention
pour vaincre al-Qaïda et Daech.
Les États-Unis doivent cesser de
soutenir les terroristes qui détruisent
la Syrie et son peuple. Les États-Unis
et les autres pays alimentant cette
guerre doivent cesser immédiatement.
Nous devons permettre au peuple syrien
d’essayer de se remettre de cette
terrible guerre.
Je vous remercie,
Tulsi
Par Tulsi Gabbard, élue démocrate à
la Chambre des représentants des
Etats-Unis
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