LE CRI DES PEUPLES
Retrait de Washington du Traité INF :
Moscou dénonce le danger d’escalade
nucléaire
et la servilité suicidaire de
l’Europe
Mercredi 28 août 2019 Déclaration du
Président de la Russie sur le retrait
unilatéral des États-Unis du Traité sur
l’élimination des missiles à portée
intermédiaire et à courte portée.
Le 5 août 2019
Source :
http://en.kremlin.ru/events/president/news/61271
Traduction :
lecridespeuples.fr
Le 1er février
2019, les États-Unis d’Amérique ont
lancé une procédure visant à se retirer
du Traité sur l’élimination des missiles
à portée intermédiaire et à courte
portée. Le délai de six mois prévu dans
la clause de retrait du Traité a expiré.
Lorsque l’une des parties se retire du
Traité, celui-ci devient automatiquement
caduc. Par conséquent, à compter du 2
août 2019, le Traité INF n’existe plus.
Nos collègues américains l’ont envoyé
aux archives, ce qui en fait une chose
du passé.
C’est avec regret
que la Russie déclare que le retrait
unilatéral du Traité sur l’élimination
des missiles à portée intermédiaire et à
courte portée par les États-Unis, sous
un prétexte farfelu, et le démantèlement
de l’un des derniers Traités
fondamentaux sur le contrôle des
armements, créent des complications
majeures pour les affaires mondiales et
des risques sérieux pour tout le monde.
Permettez-moi de
souligner que toute la responsabilité de
ce qui s’est passé incombe aux
États-Unis. Au lieu d’engager un débat
sérieux et constructif sur les questions
de sécurité internationale, les
États-Unis ont simplement choisi de
saper les efforts qu’ils avaient
déployés pendant de nombreuses années
pour réduire la probabilité d’un conflit
armé à grande échelle, y compris
l’utilisation d’armes nucléaires.
La Russie ne peut
ignorer la situation actuelle ou se
contenter de déclarations d’amour à la
paix creuses de la part de ses collègues
américains ou de leurs alliés.
Dans ce contexte,
compte tenu de la situation actuelle, je
charge le ministère de la Défense, le
ministère des Affaires étrangères et le
Service de renseignement extérieur de
contrôler de la manière la plus
minutieuse les futures mesures prises
par les États-Unis pour mettre au point,
produire et déployer des systèmes de
missiles à portée intermédiaire.
Si la Russie
obtient des informations fiables
établissant que les États-Unis ont
achevé le développement de ces systèmes
et commencé à les produire, la Russie
n’aura d’autre choix que de s’engager
dans un effort à grande échelle pour
développer des missiles similaires. Bien
sûr, cela prendra du temps. En attendant
que l’armée russe déploie ces armes, la
Russie parera de manière fiable aux
menaces liées au retrait des États-Unis
du Traité sur l’élimination des missiles
à portée intermédiaire et à courte
portée en s’appuyant sur les moyens dont
nous disposons déjà : les missiles
aériens X-101 et Kinzhal, le
missile naval Kalibr, ainsi que les
futurs systèmes d’armes, y compris les
systèmes hypersoniques de la classe
Tsirkon. Dans le même temps, la Russie
maintient les engagements unilatéraux
qu’elle a pris et n’agira que
lorsqu’elle aura à répondre. Cela
concerne le développement, la production
et le déploiement de missiles terrestres
à portée intermédiaire et à courte
portée. Nous ne les déploierons pas dans
une région donnée tant que des missiles
à portée intermédiaire et à portée plus
courte fabriqués par les États-Unis n’y
seront déployés.
Malgré les récents
développements, la Russie espère
toujours que le bon sens prévaudra et
que nos collègues des États-Unis et
leurs alliés auront un sens des
responsabilités envers leur peuple et la
communauté internationale tout entière.
Nous sommes convaincus que les mesures
prises par les États-Unis, qui sont à
l’origine du démantèlement du Traité sur
l’élimination des missiles à portée
intermédiaire et à courte portée,
déprécieront inévitablement et briseront
les fondements de l’architecture de
sécurité mondiale, y compris la
stratégie de réduction des armements
stratégiques et le Traité sur la
non-prolifération des armes nucléaires.
Ce scénario
pourrait marquer un nouveau départ pour
une course aux armements sans entraves.
Afin d’éviter un chaos sans règles,
restrictions ou lois, nous devons une
fois encore peser toutes les
conséquences dangereuses et engager un
dialogue sérieux et constructif, dénué
de toute ambiguïté.
La Russie estime
qu’il est nécessaire de relancer sans
délai des négociations constructives sur
la garantie de la stabilité et de la
sécurité stratégiques. Nous sommes prêts
à nous engager dans ces efforts.
Vladimir Poutine
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Déclaration du
chargé d’affaires de la Fédération de
Russie, Dmitry Polyanskiy, lors de la
réunion du Conseil de sécurité des
Nations Unies sur le point de l’ordre du
jour, « Menaces à la paix et à la
sécurité internationales »
New York, le 22
août 2019
Source :
http://russiaun.ru/en/news/unsc220819
Traduction :
lecridespeuples.fr
Transcription
:
Madame la
Présidente,
Nous remercions la
Secrétaire générale adjointe et Haute
Représentante pour les affaires de
désarmement, Mme Izumi Nakamitsu, pour
son exposé très instructif et utile.
Chers collègues,
Le 2 août, un
événement extrêmement regrettable et
significatif s’est produit : les
États-Unis se sont retirés du Traité sur
les forces nucléaires à portée
intermédiaire (Traité INF), qui, dans
une grande mesure, a joué un rôle
essentiel dans la mise en place d’une
architecture de sécurité régionale et
mondiale. Les discussions sur le Traité
se sont déroulées pendant la Guerre
froide, dans le contexte d’une situation
complexe des relations internationales.
Cependant, à l’époque, les dirigeants de
l’URSS et des États-Unis ont réussi à
parvenir à un accord. Le Traité INF
était essentiel pour la détente
internationale. Parallèlement aux autres
mesures prises à l’époque, il a
grandement contribué à créer un climat
de confiance qui a conduit au changement
mondial que la communauté internationale
considère désormais très important. Pour
la première fois depuis des décennies,
l’humanité a eu la possibilité de
s’abstenir de toute confrontation et de
se consacrer aux problèmes de
développement, dont la résolution
améliorerait la vie de chacun d’entre
nous.
La Russie et les
États-Unis ont tous deux respecté
scrupuleusement leurs obligations au
titre du Traité pendant un certain
temps. Mais par la suite, il est devenu
évident que le Traité INF, ainsi que
d’autres accords sur le désarmement et
le contrôle des armements, se sont
avérés gênants pour nos partenaires
américains, qui croyaient en leur
exceptionnalisme et étaient de plus en
plus déterminés à imposer des schémas
unilatéraux inéquitables de relations
internationales aux autres pays. En
2003, le Traité ABM, que la Russie
cherchait activement à conserver depuis
la fin des années 90, devint la première
« victime » de ces ambitions de
Washington. Immédiatement après cela,
les autorités américaines ont annoncé
leur intention de déployer des lanceurs
ABM en Europe de l’Est, prétendument
pour contrer la menace iranienne. En
réponse à nos préoccupations, ils nous
ont dit que ces lanceurs ne pourraient
jamais être utilisés contre la Russie.
Cependant, lorsque le premier lanceur a
été déployé en Roumanie, il est devenu
évident qu’ils pourraient être
facilement convertis en lanceurs de
missiles Tomahawk, ce qui est contraire
au Traité INF. Nous l’avons remarqué
immédiatement. Maintenant, il est clair
que nous avions raison : le 18 août, à
peine deux semaines après le retrait du
Traité, Washington a testé son missile à
moyenne portée à l’aide d’un lanceur MK
41.
Depuis ce mois
d’août, les limitations en matière de
développement et de déploiement de tels
systèmes n’existent plus. Ainsi, la
dénonciation du Traité ABM par
Washington a détruit un autre pilier de
l’architecture de la maîtrise des
armements qui a permis de rédiger et de
signer le Traité sur la réduction des
armes offensives à l’époque. Je signale
en passant qu’il expire en février 2021
et est également menacé, les principaux
acteurs de l’administration américaine
ayant déclaré à plusieurs reprises
publiquement et en privé qu’ils ne
souhaitaient pas préserver le traité
START sous sa forme actuelle.
En même temps,
presque dès le premier jour du retrait
du Traité INF, nous avons commencé à
entendre des menaces et des déclarations
de responsables américains. Celles-ci ne
laissaient aucun doute sur le fait que
c’était exactement ce que Washington
essayait de faire, et que les Etats-Unis
violaient de manière persistante et
délibérée le Traité INF depuis
longtemps. Sinon, comment auraient-ils
pu annoncer (comme l’a fait le
Secrétaire américain à la Défense, Mark
Esper, dans les premiers jours d’août)
la possibilité de déployer des missiles
au sol à portée intermédiaire et à
courte portée dans quelques mois ? Il
est impossible de créer de telles armes
en si peu de temps.
Madame la
Présidente,
Nous n’avons pas
convoqué cette réunion pour accuser nos
collègues américains de duplicité.
Aujourd’hui, tout expert en désarmement
plus ou moins impartial sait que ce sont
des faits indéniables. Vous pouvez
répéter autant qu’il vous plaira votre
refrain éculé selon lequel ce sont les
actions de la Russie qui ont conduit à
la fin du Traité INF, mais les dernières
initiatives de Washington suggèrent le
contraire avec éloquence. Mais ce n’est
plus le problème. Pour être honnête,
aujourd’hui, nous ne faisons pas appel
principalement à nos partenaires
américains, car leur point de vue est
clair. Ce qui nous surprend, c’est la
position de nos collègues européens
qu’ils maintiennent avec une obstination
qui serait beaucoup plus utile lors
d’autres discussions.
Permettez-moi de
vous rappeler qu’en décembre dernier, la
Russie avait proposé à l’Assemblée
générale un projet de résolution en
soutien au Traité INF. Il ne contenait
aucune critique des États-Unis, mais
exhortait seulement à soutenir les
efforts diplomatiques pour faire face
aux défis qui affectent la sécurité et
les intérêts nationaux de tous les États
membres de l’ONU sans aucune exception.
Nous avons alors averti sans équivoque
que l’effondrement du Traité INF ne
compromettrait pas seulement la mise en
œuvre de l’article VI du Traité, de
Non-Prolifération Nucléaire mais
conduirait également à une nouvelle
course aux armements nucléaires.
Beaucoup de partenaires nous ont écoutés
attentivement, mais pas les alliés
européens de Washington. J’ai une
question pour vous : êtes-vous heureux
aujourd’hui d’avoir choisi d’appuyer sur
le « bouton rouge » (de
réinitialisation) en décembre ? Ne
comprenez-vous pas que votre soumission
aux Américains, étape par étape, ramène
à l’époque révolue où les missiles
pouvaient pleuvoir sur les villes
européennes de tous les côtés ?
Nous ne serons pas
les premiers à le faire. Cependant,
étant donné que nos collègues américains
sont clairement « chauds » et veulent «
montrer leurs muscles », la situation
que je viens de décrire est peut-être
proche. Vous rendez-vous qu’en raison
des ambitions géopolitiques des
États-Unis, nous sommes tous à deux
doigts d’une course aux armements
incontrôlée et non réglementée ? Quant à
nous, nous sommes profondément
préoccupés par cette situation,
contrairement à nos collègues
américains. En tout état de cause, selon
le Président Trump, les États-Unis sont
prêts pour une course aux armements, car
ils sont prétendument capables de
surpasser tous leurs rivaux potentiels
en termes financiers et technologiques.
Cette logique,
inspirée des meilleurs westerns
américains, est étayée par des chiffres
: selon des données publiques, le budget
militaire américain est d’environ 700
milliards de dollars. Le budget de
l’OTAN s’élève à 1 400 milliards de
dollars. Ce ne sont que des chiffres
approximatifs. À titre de référence, le
budget militaire de la Russie, qui
menacerait tout le monde à en croire
certains, s’élève à environ 60 milliards
de dollars, soit plus de 20 fois moins
que celui de l’OTAN.
Maintenant, après
les entreprises risquées des États-Unis,
tous ces chiffres peuvent évidemment
augmenter – le Président américain a
déjà soulevé ce point. Soit dit en
passant, les dépenses consacrées à la
mise au point des armes interdites par
le Traité INF avaient été incluses dans
le budget militaire américain bien avant
que ce Traité ne soit condamné à mort.
Et, comme toujours, il faudrait en
blâmer la Russie.
Madame la
Présidente,
Imaginez ce que
nous pourrions faire si l’argent alloué
par nos collègues occidentaux à des fins
militaires était utilisé pour atteindre
des objectifs de développement durable
et aider les pays moins développés et en
développement. En outre, nos partenaires
américains continuent de négocier le
budget des opérations de maintien de la
paix et suivent la pratique établie de
reporter au dernier moment le versement
de leur contributions au budget des
Nations Unies, dont le montant total est
inférieur à 10 milliards de dollars
cette année. Tout cela semble non
seulement mesquin, mais également
irrespectueux envers tous les membres de
notre organisation mondiale. Nous
n’avons pas peur de le dire devant eux.
Et vous ? Allez-vous nier que vous êtes
en partie responsable de ce qui se
passe, en répétant comme des perroquets
ce que vous dicte Washington et en
soulignant une menace alléguée de la
Russie et de la Chine ? Les générations
futures vont-elles vous pardonner ?
Malgré tout ce que
j’ai dit, nous croyons toujours que le
bon sens et l’instinct de conservation
finiront par l’emporter chez nos
partenaires occidentaux. Après tout,
l’existence même de l’humanité est en
jeu. La seule question est de savoir
combien d’argent et d’efforts auront été
gaspillés jusque-là et combien de
possibilités de progrès et de
coopération nous aurons manqué.
Pour notre part,
nous avons toujours été prêts à tout
dialogue sérieux visant à assurer la
stabilité et la sécurité stratégiques.
Et si cela ne tenait qu’à nous, nous ne
serions jamais arrivés à une ligne si
dangereuse que celle de laquelle le
monde approche maintenant.
Cependant, nous
sommes toujours réalistes. Il est plus
facile de détruire les choses que de les
construire. Comme l’histoire l’a montré,
il faut parfois des années, voire des
décennies, pour lancer un nouveau format
plus ou moins durable et efficace pour
débattre des questions de stabilité
stratégique et de maîtrise des
armements. Cependant, certains
problèmes, y compris ceux résultant
d’actions irresponsables de Washington,
doivent être résolus aujourd’hui.
Je vous remercie.
Après une
déclaration du représentant des
États-Unis :
Merci, Madame la
Présidente.
Nous ne voulions
pas parler de détails spécifiques, mais
puisque nos collègues américains et
leurs partenaires ont mentionné certains
points précis, je me vois obligé de
reprendre la parole pour les aborder
brièvement .
En ce qui concerne
le missile 9M729, qui a été évoqué, je
dois expliquer qu’au cours de nombreuses
années de discussions, les États-Unis
ont toujours refusé de dialoguer avec
nous non seulement au sujet des tests
qui, comme nous l’avons compris, ont
soulevé des questions à Washington, mais
également de toute information
permettant d’identifier ce produit de
manière générale. Nous ne savions
absolument pas ce qui inquiétait
Washington.
L’année dernière,
après que nous ayons enfin compris ce
qui les préoccupait tant, nous avons
proposé aux États-Unis d’examiner le
missile 9M729 qui les intéresse « à huis
clos » et de leur fournir toutes les
informations exhaustives à ce sujet,
afin de les assurer que ces armes ne
violent pas le Traité. En réponse, nous
avons également reçu un refus.
Ensuite, nous avons
fait une autre tentative. En guise de
mesure de transparence sans précédent
allant bien au-delà des exigences du
Traité, nous avons ouvertement exposé le
missile en présence de délégations
étrangères, mais les représentants
américains n’ont pas participé à
l’événement et ont recommandé à leurs
partenaires de l’OTAN de retirer
également leur participation – et bien
sûr, ils l’ont fait.
À cet égard, nous
ne comprenons pas les arguments de notre
collègue américain – nous avons offert
de vous fournir toutes les informations
qui vous intéressaient pour sauver le
Traité INF. Et maintenant, quand vous
avez déjà conduit le Traité à
l’effondrement, vous faites mine
de requérir cette information.
Permettez-moi de me
concentrer un instant sur les nouveaux
systèmes d’armement russes qui ont
également été mentionnés plus tôt au
sein de ce Conseil. Mon collègue
américain ne peut s’empêcher de savoir
qu’ils ont tous la même particularité :
ils visent à surmonter les systèmes de
défense antimissile. Nous avons été
obligés de développer ce type de produit
précisément à cause du retrait des
États-Unis du Traité ABM, auquel j’ai
fait référence dans ma déclaration,
ainsi que du déploiement de tels
systèmes près de nos frontières. C’est
un autre problème créé artificiellement
par Washington, que, comme je l’ai dit,
nous essayons sans succès de prévenir
depuis longtemps. Et ce sont les pays de
l’OTAN qui sont impliqués dans cette
situation – je voudrais le souligner
afin que personne ne se fasse
d’illusions à cet égard.
Madame la
Présidente,
Pour terminer, je
voudrais dire que la réunion
d’aujourd’hui s’est malheureusement
révélée tellement prévisible qu’elle en
est même ennuyeuse. Comme nous nous y
attendions, les États-Unis et les pays «
maugréant à l’unisson » confondent les
innocents avec les coupables, accusant
la Russie de tous les péchés capitaux,
malgré les faits et le bon sens. Il n’y
a rien de nouveau ni de surprenant à ce
sujet. Dans la réalité parallèle créée
par nos partenaires occidentaux, lorsque
aucune preuve n’est requise et que des
allégations dans l’esprit de « hautement
probable » [formule britannique
officielle ayant accusé la Russie de
l’empoisonnement allégué de Salisbury,
sans élément de preuve] suffisent à
prouver quelque chose, un tel
comportement est considéré comme normal.
Le fait est que nous ne vivons pas dans
un monde virtuel, mais dans le monde
réel, et notre monde a encore une chance
tant qu’il existe des pays et des
experts qui remettent en question tous
ces récits occidentaux homogènes, mais
vides.
J’aimerais croire
que notre initiative avec la Chine
augmentera le nombre de ceux qui
n’auront pas peur d’appeler les choses
par leur vrai nom et d’exiger des
actions et des mesures concrètes de la
part de ceux qui violent les accords
importants pour le monde entier et ne
tiennent pas compte des normes du droit
international pour satisfaire leurs
ambitions.
Je vous remercie.
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Briefing de
Vladimir Poutine avec les membres
permanents du Conseil de sécurité de la
Fédération de Russie le 23 août 2019.
Source :
http://fr.kremlin.ru/events/president/news/61359
Traduction :
lecridespeuples.fr
Le Premier
ministre Dimitri Medvedev, le Président
du Conseil de la Fédération, Valentina
Matviyenko, le Président de la Douma, le
président de la Douma, Vyacheslav
Volodin, le Direvteur de cabinet du
bureau de la présidence, Anton Vaino, le
Secrétaire du Conseil de sécurité,
Nikolai Patrushev, le ministre de
l’Intérieur, Vladimir Kolokoltsev, le
ministre des Affaires étrangères, Sergei
Lavrov, le ministre de la Défense,
Sergei Shoigu, et le directeur du
Service de renseignement extérieur,
Sergei Naryshkin, ont participé à cette
réunion.
Le vice-Premier
ministre Yury Borisov a également été
invité à la réunion.
Transcription
:
Vladimir Poutine
: Bonjour, chers collègues.
Je voudrais
commencer par ce que vous savez dans les
grandes lignes : le 18 août, les
États-Unis ont effectué un test de
lancement d’un missile de croisière au
sol, qui, selon l’armée américaine, a
atteint sa cible à une distance de plus
de 500 km.
Le Traité de 1987
sur l’élimination des missiles à portée
intermédiaire et à courte portée
interdit l’utilisation de telles armes.
En outre, l’utilisation du lanceur
universel MK-41 au cours de l’essai
confirme pleinement la validité des
allégations formulées par la Russie aux
États-Unis pendant la période de
validité de l’accord.
Nous avons souligné
à plusieurs reprises que le déploiement
de tels systèmes de lancement au sol,
sur la base de défense antimissile
américaine en Roumanie, et leur
déploiement prochain en Pologne,
constituaient une violation directe,
substantielle et flagrante du Traité
INF.
Les Américains ont
obstinément rejeté cette affirmation,
affirmant que le MK-41 basé au sol
n’aurait prétendument pas été en mesure
de lancer des missiles de croisière
basés en mer, les Tomahawk. Maintenant,
la réalité de la violation est évidente
et impossible à contester – ils en ont
eux-mêmes parlé.
Et bien sûr, la
question se pose : comment sautons-nous
maintenant ce qu’ils vont déployer
exactement en Roumanie et en Pologne ?
Des systèmes de défense antimissile ou
des systèmes de frappe de longue portée
?
Ce qui est
remarquable, c’est que l’essai d’un
missile présentant des caractéristiques
interdites par ce Traité n’a eu lieu que
16 jours après la dénonciation du Traité
par Washington. De toute évidence, le
test n’était pas une improvisation, mais
un autre maillon de la chaîne de mesures
planifiées de longue date et prises dans
le passé.
Cela ne fait que
prouver la validité de nos
préoccupations exprimées précédemment.
Même les années précédentes, nous
savions que les États-Unis développaient
depuis longtemps des armes interdites
par le Traité INF. Nous avons à
plusieurs reprises informé nos
partenaires à ce sujet.
Mais au lieu de
remédier à cette situation inacceptable
et de revenir à l’observation du Traité,
les Américains ont orchestré une
campagne de propagande affirmant que la
Russie violait le Traité. Comme nous le
voyons tous à présent, le seul but de
cette campagne était de couvrir les
actions de Washington qui violaient le
Traité et son plan initial de s’en
retirer.
Tout cela ne laisse
aucun doute sur les véritables
intentions des États-Unis, à savoir que,
une fois les restrictions précédentes
supprimées, ils seront libres de
déployer des missiles précédemment
interdits dans diverses régions du
monde. Des politiciens américains haut
placés affirment que le déploiement de
nouveaux systèmes d’armes pourrait
commencer dans la région Asie-Pacifique,
ce qui affecte également nos intérêts
vitaux, car ils seront proches de la
frontière russe.
Comme vous le
savez, nous n’avons jamais voulu, nous
ne voulons toujours pas et nous ne
serons pas entraînés dans une course aux
armements coûteuse qui serait
destructrice pour notre économie.
Permettez-moi de vous rappeler que la
Russie a une place plutôt modeste dans
le classement des dépenses de défense :
nous sommes au septième rang mondial
après les États-Unis, la Chine, l’Arabie
Saoudite, la Grande-Bretagne, la France
et le Japon.
La mise au point de
nos nouvelles armes avancées,
véritablement uniques, a été déclenchée
et, en quelque sorte, provoquée par le
retrait unilatéral des États-Unis du
Traité sur les missiles antimissiles
balistiques en 2003. Nous étions
simplement tenus, voire obligés, de
renforcer la sécurité de notre nation.
Nous le faisons maintenant et
continuerons à le faire à l’avenir. Cela
ne fait aucun doute.
Dans le même temps,
compte tenu de la nouvelle situation, je
charge le ministère de la Défense, le
ministère des Affaires étrangères et
d’autres agences compétentes d’analyser
le niveau de menace que représentent les
actions susmentionnées des États-Unis
pour notre pays et de prendre des
mesures exhaustives en vue d’une réponse
réciproque.
Entre-temps, la
Russie reste ouverte à un dialogue égal
et constructif avec les États-Unis en
vue de rétablir la confiance et de
renforcer la sécurité internationale.
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