LE CRI DES PEUPLES
Commandant en chef de Tsahal : la
prochaine guerre
sera dévastatrice pour
la population israélienne
Vendredi 27 décembre 2019 Source :
Times of Israel, 25 décembre 2019
Traduction :
lecridespeuples.fr
Israël s’estime
seul face à l’Iran, et malgré l’esbroufe
et les falsifications (notamment sur
l’état de préparation de l’armée et du
front intérieur israéliens, déplorables,
ou
sur les missiles de précision, qui
sont
déjà en possession du Hezbollah),
Israël prend un ton alarmiste
révélateur, surtout pour une entité
basée sur le mensonge, même envers son
propre peuple. Sans en avoir besoin, les
annonces de Hassan Nasrallah sont
ainsi corroborées par le plus haut gradé
de l’état-major israélien.
Le plus haut
commandant militaire affirme qu’Israël
neutralisera les menaces iraniennes «
même au risque de déclencher une guerre
», et déplore que Tsahal soit seule à
lutter contre Téhéran.
Le chef
d’état-major de Tsahal, Aviv Kochavi, a
déploré mercredi 25 décembre qu’Israël
était seul dans la lutte contre l’Iran
et ses agents au Moyen-Orient, alors que
la République Islamique devient de plus
en plus agressive dans la région. « Il
est dommage que nous soyons les seuls à
leur répondre [militairement] »,
a déclaré Kochavi, dans une apparente
critique des États-Unis et des pays du
golfe persique, qui considèrent
également l’Iran comme un ennemi majeur
[et ont créé Daech pour lui faire face].
Le chef militaire,
dans son premier discours majeur, a
déclaré que Tsahal opérait dans toute la
région ouvertement, secrètement et
clandestinement afin de contrecarrer les
plans de l’Iran et de ses agents, « même
au risque de déclencher une guerre ».
Il a également
lancé un sombre avertissement aux
Israéliens : la prochaine guerre,
lorsqu’elle arrivera, frappera durement
le front intérieur. « Il faut savoir et
reconnaître que lors de la prochaine
guerre, qu’elle ait lieu dans le nord ou
contre le Hamas, de lourdes frappes
seront dirigées contre notre front
intérieur. Je regarde le peuple droit
dans les yeux et je lui dis qu’il subira
de lourdes frappes. Nous devons le
reconnaître et nous devons nous y
préparer… Nous devons nous y préparer
militairement ; les hiérarchies civiles
doivent s’y préparer ; et nous devons
nous y préparer mentalement. »
Le chef de l’armée a fait ces
commentaires dans un long discours sur
la sécurité nationale d’Israël et l’état
des Forces armées israéliennes lors
d’une conférence en l’honneur de
l’ancien chef d’état-major Amnon
Lipkin-Shahak au Centre
interdisciplinaire d’Herzliya. C’était
le premier grand discours de Kochavi sur
la sécurité nationale d’Israël depuis sa
prise de position en janvier dernier, et
il s’est exprimé pendant une heure
entière.
« Ces dernières
années, l’Iran a changé de politique et
est beaucoup plus actif », a déclaré
Kochavi, évoquant les attaques des
derniers mois contre des installations
pétrolières dans les États du Golfe.
« Et il n’y a pas
de réponse, il n’y a pas de riposte, il
n’y a pas de représailles », a-t-il
déploré.
Kochavi a également abordé la situation
dans la bande de Gaza, où Israël a
travaillé, avec l’aide de l’Égypte, à
négocier un cessez-le-feu sur le long
terme avec les dirigeants de facto de
l’enclave, le Hamas.« Nous autoriserons
des secours civils en échange
d’améliorations importantes de la
sécurité à Gaza. Ce n’est pas ma
politique, c’est celle du gouvernement
», a déclaré Kochavi [aveu du caractère
criminel de cette politique, qui cible
délibérément les civils en les privant
de biens de première nécessité afin
d’obtenir des concessions politiques, la
définition même du terrorisme].Selon
Kochavi, la bataille de deux jours du
mois dernier entre l’armée israélienne
et le Jihad Islamique palestinien, le
deuxième groupe armé le plus puissant de
Gaza, a rendu un tel cessez-le-feu plus
accessible. Contrairement aux combats
précédents dans la bande de Gaza, Israël
n’a pas ciblé les installations du
Hamas, concentrant plutôt ses attaques
presque uniquement sur le Jihad
Islamique.
« Nous voulions
remettre le Jihad Islamique à sa place,
ce que le Hamas ne voulait pas faire,
alors nous l’avons fait », a-t-il
déclaré.
« Au moment où je
vous parle, il y a une opportunité. Le
Hamas est de nouveau la force qui dicte
l’ordre du jour, même s’il y a une
roquette ou un tir de mortier ici ou là,
ce que nous n’accepterons pas », a-t-il
déclaré, faisant référence aux récentes
attaques depuis Gaza, qui, selon les
responsables militaires, étaient l’œuvre
de plus petits groupes plus radicaux, et
non du Hamas.
Le chef de l’armée
a ajouté qu’Israël était prêt à faire la
guerre si nécessaire afin de ramener le
calme dans la zone de Gaza.
« La guerre est
toujours le dernier choix, mais dans les
cas où toutes les autres voies ont été
épuisées, la guerre est une solution,
une opération militaire est une solution
», a-t-il déclaré.
L’Iran est partout
Kochavi a déclaré
que l’Iran travaillait à la mise en
place de bases opérationnelles avancées
dans toute la région, à partir
desquelles il pourrait lui-même mener
des attaques contre Israël, avec la
Force expéditionnaire Al-Quds de son
Corps des Gardiens de la Révolution
Islamique, ou ordonner à ses agents dans
la région, notamment le Hezbollah, de le
faire.
« Nous ne
permettrons pas à l’Iran d’établir une
présence militaire en [Syrie], ni même
en Irak », a-t-il affirmé.
Kochavi a
spécifiquement mentionné les efforts
déployés par l’Iran et le Hezbollah pour
développer des missiles à guidage de
précision, une menace que les
responsables israéliens considèrent
généralement comme la deuxième derrière
un Iran doté d’armes nucléaires, comme
un des enjeux pour lesquels Tsahal
serait prêt à déclencher une guerre pour
l’empêcher.
« Nous ne
permettrons pas à nos ennemis d’acquérir
des armes de précision », a-t-il
déclaré.
Selon Kochavi,
l’une des caractéristiques déterminantes
de la situation actuelle de la sécurité
nationale d’Israël est que le nombre de
terrains à partir desquels l’État juif
est menacé et le nombre de menaces sur
chaque terrain augmentent.
« En Syrie, il y a
les forces du Hezbollah et les forces
Al-Quds [en plus de l’armée syrienne]. À
Gaza, il y a également des agents des
Iraniens [en plus du Hamas et du Jihad
Islamique] », a-t-il souligné.
Le chef de l’armée
a noté que l’Irak, où l’Iran contrôle un
grand nombre de milices chiites, est
également devenu un domaine de
préoccupation croissante pour Israël.
Kochavi a ajouté
que l’Iran lui-même était également
devenu une menace militaire directe et
immédiate pour Israël, alors que, par le
passé, il était retranché « derrière les
montagnes, travaillant sur un programme
nucléaire ».« L’Iran continue de
développer des missiles pouvant
atteindre le territoire israélien. Cela
vole quelque peu sous les radars »,
a-t-il déclaré.
Il a également
évoqué les récentes violations par
l’Iran de l’accord nucléaire de 2015,
doublant sa quantité et son niveau
d’uranium enrichi au-delà des niveaux
approuvés par l’accord. Kochavi a
déclaré que ces actions faisaient en
réalité partie d’un effort pour exercer
une pression sur les États-Unis et les
Européens dans le cadre des
négociations, et non pas d’un effort
réel pour développer une arme nucléaire,
mais que cela finirait par changer.
« L’Iran fait cela
dans le cadre d’un dialogue stratégique
avec les États-Unis. Mais à un moment
donné, ces actions quitteront le domaine
du dialogue stratégique et deviendront
une véritable menace », a-t-il déclaré.
Se préparer à la guerre
Dans son discours,
Kochavi a déclaré qu’il ne voyait pas de
guerre en vue, en raison de l’efficacité
de la capacité de dissuasion
israélienne, mais a précisé que la
prochaine guerre à laquelle l’État juif
serait confronté, que ce soit contre le
Hezbollah au nord ou le Hamas dans le
sud, serait bien plus difficile et plus
désastreuse que celles qui l’ont
précédée, en raison de l’amélioration
technique des capacités des groupes
armés ennemis [et que dire d’une Grande
guerre contre tout l’Axe de la
Résistance – Palestine, Liban, Syrie,
Irak, Iran, Yémen –, maintes fois
annoncée par Nasrallah ?].
« En termes de
roquettes, le nombre et la portée et la
taille des ogives et la précision ont
tous augmenté. »
Kochavi a déclaré
que Tsahal était bien entendu au courant
de ces menaces, était préparé pour y
faire face et travaillait pour améliorer
encore ses défenses, mais a averti que
malgré cela, les menaces pesant sur le
front intérieur d’Israël demeuraient. «
Nous devons nous préparer à cela », a
déclaré le général.
« On ne peut pas
avoir une guerre sans victimes. Je ne
peux pas vous promettre une guerre
courte. Je ferai mon possible pour la
raccourcir, mais pendant ce temps, le
front intérieur sera durement touché »,
a-t-il déclaré. « Nous aurons besoin de
résilience sur le front intérieur. »
Il a noté que
depuis la deuxième guerre du Liban en
2006, le Hezbollah avait également
travaillé à améliorer ses capacités, le
plaçant au même niveau que certaines
armées nationales.
« Le Hezbollah ne
se contente pas de courir les rues avec
des fusils d’assaut Kalachnikov et des
missiles antichars. Il possède des armes
antiaériennes et des équipements de
suppression du spectre », a-t-il dit,
faisant référence aux capacités de
guerre électronique.
Kochavi a déclaré
qu’il ne croyait pas que l’Iran ou ses
agents lanceraient imminemment une
guerre contre Israël.
« Aucun de nos
ennemis ne veut une guerre en ce moment
», a-t-il déclaré.
Sentiment de sécurité
Ces dernières
années, certaines des critiques les plus
constantes et les plus véhémentes
portées contre l’armée israélienne et
les stratégies de sécurité d’Israël ont
porté sur les réponses militaires à la
violence de la bande de Gaza.
Kochavi a rejeté
certaines de ces critiques, affirmant
que Tsahal avait effectivement bloqué la
majorité des attaques de la bande de
Gaza et que le problème n’était pas lié
à la sécurité mais au « sentiment de
sécurité » parmi les résidents de la
périphérie de Gaza. Cependant, il a
souligné qu’un sentiment de sécurité
n’était pas sans importance, mais était
moins important que la sécurité réelle.
« Chaque fois
qu’une sirène de roquette interrompt la
nuit ou une fête, ou le dîner du
shabbat, les gens disent qu’il n’y a pas
de sécurité », a-t-il dit.
« Je fais la
différence entre sécurité et sentiment
de sécurité. La sécurité passe avant le
sentiment de sécurité. Mais nous devons
donner aux gens un sentiment de sécurité
», a déclaré Kochavi.
Kochavi a dit qu’il
espérait qu’un accord de cessez-le-feu
sur le long terme avec le Hamas serait
bientôt conclu, mais a déclaré qu’Israël
ne se retiendrait pas de mener une
opération militaire si nécessaire. [En
somme, sans surprise, Israël s’affirme
prêt à violer tout accord avant même
qu’il soit conclu.]
Le chef de l’armée
a déclaré qu’il savait que cela
signifierait des combats dans des zones
urbaines très ardues, où le Hamas a
établi de nombreuses installations
militaires, estimant qu’Israël serait
plus prudent et hésitant dans un endroit
aussi densément peuplé, rempli de civils
[il s’agit surtout des pertes militaires
insupportables que la Résistance
palestinienne infligerait à Israël, qui
se moque bien de la vie des civils
non-Juifs].
« L’ennemi a décidé
de se baser en milieu urbain, mais nous
réagirons avec force », a-t-il déclaré
[on se demande bien où pourrait se baser
une force armée bloquée dans la zone la
plus densément peuplée au monde ; du
reste, toutes les armées du monde, y
compris Israël ou même la France, ont
des installations militaires en zones
urbaines ; la question est celle du
lancement des missiles en temps de
guerre, qui ne peut matériellement pas
se faire au milieu de bâtiments]. « Nous
avertirons les civils qui y vivent et
leur donnerons le temps d’évacuer »
[aucune zone ou installation n’étant
épargnées par les frappes israéliennes,
qui détruisent indistinctement immeubles
résidentiels, écoles, parcs, plages,
hôpitaux et bâtiments de l’ONU, et
l’enclave de Gaza étant hermétiquement
fermée, ce pseudo-avertissement relève
de l’hypocrisie voire du sadisme car la
population n’a nulle part où aller].
Kochavi a déclaré que Tsahal ne
s’abstiendrait pas d’attaquer
l’infrastructure civile utilisée par les
groupes armés pour attaquer Israël [y
compris l’usage domestique, les
habitations personnelles recelant des
personnes soupçonnées de liens avec la
Résistance, de même que leurs familles
et leurs voisins, étant une cible
légitime pour Israël, ce qui engloble
toute la population de Gaza].
« Nous allons
frapper l’infrastructure du pays qui
permet cela, le gaz, le carburant et les
routes. Les pays qui autorisent ou
encouragent des groupes armés à opérer à
leurs frontières doivent savoir qu’ils
seront tenus pour responsables », a-t-il
dit, énumérant spécifiquement Gaza, le
Liban et la Syrie.
Le chef de l’armée
a fait référence à un cas lors de la
bataille du mois dernier à Gaza, dans
lequel il a déclaré que « de nombreux
civils ont été tués » lorsque l’armée
israélienne a bombardé le domicile d’une
famille palestinienne qui avait
apparemment été identifié à tort comme
une installation militaire du Jihad
Islamique, et a reconnu que des erreurs
avait été faites dans le processus de
choix de la cible. «Nous avons enquêté
sur cela pendant des dizaines d’heures,
des dizaines d’heures. Les leçons ont
été apprises », a-t-il déclaré [chutzpah
éhontée de la part de la plus grande
armée terroriste du monde, massacrant
les civils arabes de 4 pays depuis des
décennies].
Préparer l’avenir
Kochavi a également
discuté des préparatifs militaires de
l’avenir dans le cadre de son projet de
plan pluriannuel connu sous le nom de «
Prise de vitesse » en anglais ou «
Tenufa » en hébreu.
Selon le chef de
l’armée, ses efforts pour déployer ce
plan sont contrecarrés par l’impasse
politique actuelle d’Israël, qui empêche
le vote du budget nécessaire.
Kochavi a déclaré
que la nouvelle clôture de sécurité
[rhétorique ridicule visant à cacher les
réalités de l’occupation : Israël est le
seul pays au monde à avoir des «
clôtures » en béton armé, avec miradors,
barbelés & composants électroniques] et
la barrière de protection souterraine en
cours de construction autour de la bande
de Gaza afin de contrecarrer les tunnels
souterrains et les attaques
d’infiltration au-dessus du sol étaient
presque terminées.
« D’ici l’été 2020,
la barrière sera terminée », a-t-il
déclaré.
Kochavi a ajouté
que des améliorations étaient également
en cours le long de la frontière nord et
en Cisjordanie afin de prévenir des
attaques là-bas.
Le chef de l’armée
a déclaré que l’une des leçons les plus
importantes apprises par Tsahal ces
dernières années était de comprendre que
l’armée devait gagner des guerres «
rapidement et de manière décisive ».
« Nous devons faire
désespérer nos ennemis », a-t-il dit.
Kochavi a offert un
exemple de pensée militaire à l’ancienne
qui ne fonctionnerait pas aujourd’hui :
la conquête par Israël des hauteurs du
Golan lors de la guerre des Six-Jours de
1967.
Les militaires
syriens utilisaient jusque-là les
hauteurs du Golan pour attaquer les
colonies israéliennes voisines, ce qui a
incité Israël à capturer la zone [sans
parler de sa valeur stratégique, de ses
réservoirs d’eau qui fournissent un
cinquième des besoins d’Israël et de la
nature cancéreuse de l’entité sioniste,
qui vise perpétuellement à s’étendre,
comme une tumeur]. Mais cela n’a pas
empêché la Syrie d’attaquer Israël
quelques années plus tard, lors de la
dévastatrice guerre de Yom Kippour en
1973.
« Il ne suffit pas
de conquérir le Golan et d’atteindre une
certaine ligne. Nous devons détruire les
actifs de l’ennemi », a-t-il dit.
« Si vous avez
atteint une ligne, mais que vous n’avez
pas détruit les roquettes ennemies en
cours de route, vous n’avez pas réussi
», a déclaré Kochavi.
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