LE CRI DES PEUPLES
Syrie : Israël admet officiellement
avoir
fourni des armes aux ‘rebelles’
Samedi 22 février 2020
Le chef de
l’armée israélienne reconnaît enfin
qu’Israël a fourni des armes aux
rebelles syriens. Peut-être que Tsahal
finira par reconnaître qu’elle a servi
d’aviation aux groupes terroristes
durant des années…
Source :
Times of Israel, le 14 janvier 2019
Traduction :
lecridespeuples.fr
Dans une
interview accordée au Sunday Times
britannique, le commandant sortant de
l’armée israélienne, Gadi Eisenkot, a
déclaré qu’Israël avait fourni des armes
aux groupes d’opposition « pour qu’ils
se défendent ».
Le chef
d’état-major sortant des FDI, Gadi
Eisenkot, a reconnu ce week-end pour la
première fois qu’Israël avait
effectivement fourni des armes aux
groupes rebelles syriens sur les
hauteurs du Golan pendant la guerre
civile qui a duré plus de huit ans.
Jusqu’à dimanche,
Israël ne reconnaissant officiellement
qu’avoir fourni une aide humanitaire à
des groupes d’opposition syriens de
l’autre côté de la frontière, tout en
niant ou en refusant de commenter les
informations selon lesquelles il leur
aurait également fourni des armes.
Dans une
interview au Sunday Times
britannique avant de mettre fin à son
mandat de chef d’état-major cette
semaine, Eisenkot a déclaré qu’Israël
avait en effet fourni des armes légères
aux groupes rebelles le long de la
frontière, affirmant que c’était « pour
l’autodéfense ».
La fourniture
d’armes par Israël à ces groupes de
l’opposition est signalée depuis des
années (à la fois par l’armée syrienne,
visant à discréditer les rebelles en
tant que comparses des sionistes, et par
les groupes d’opposition, intéressés à
étendre leur coopération avec Israël
dans la lutte contre le dirigeant syrien
Bachar al-Assad) mais n’a jamais été
confirmée par des responsables
israéliens.
L’aveu d’Eisenkot
dans le Sunday Times semblait
faire partie d’un mouvement plus large
au sein de l’establishment militaire et
de défense israélien pour être plus
ouvert sur les activités de l’armée
israélienne contre l’Iran en Syrie.
Alors que le chef
de l’armée sortant mène des entretiens
de départ avec des médias israéliens et
internationaux, de plus en plus
d’informations précédemment classifiées
sur la lutte de Tsahal contre le
retranchement militaire de l’Iran en
Syrie sont apparues.
Dans ses
apparitions dans les médias, Eisenkot a
reconnu que Tsahal avait effectué des
centaines de raids en Syrie (dans
certaines interviews, le nombre indiqué
était de 200, dans d’autres 400) et
avait largué 2000 bombes sur des cibles
iraniennes rien qu’en 2018.
« Nous avons mené
des milliers d’attaques [ces dernières
années] sans prendre nos responsabilités
et sans demander de reconnaissance », a
déclaré le chef de l’armée israélienne
au Sunday Times.
Le Premier ministre
sortant Benjamin Netanyahou a également
abandonné la politique de «
reconnaissance générale & d’ambiguïté
spécifique » en Syrie, en vertu de
laquelle Israël affirme mener des
opérations en Syrie, sans revendiquer de
frappes individuelles.
Dimanche,
Netanyahou a déclaré que Tsahal avait
bombardé des caches d’armes iraniennes à
l’aéroport international de Damas deux
jours auparavant.
Cependant, la
reconnaissance du soutien d’Israël aux
groupes rebelles en Syrie était très
irrégulière, car pendant des années, les
responsables israéliens ont déclaré à
plusieurs reprises que le pays ne
s’impliquait pas dans les combats
internes de la Syrie. Il s’avère
maintenant que c’était un mensonge
manifeste, à la lumière des remarques d’Eisenkot.
Mais alors que le
sujet du soutien aux groupes
d’opposition n’a pas été divulgué au
sein de l’État juif, les médias à
l’étranger ont librement fait le point
sur la question.
En septembre
dernier, le magazine
Foreign Policy
a rapporté
qu’Israël avait secrètement fourni des
armes et des fonds à au moins 12 groupes
rebelles syriens afin d’empêcher les
forces soutenues par l’Iran et les
djihadistes de Daech [comme si les
groupes armés n’étaient pas tous
terroristes] de s’installer le long de
la frontière.
Le rapport, citant
des entretiens avec de nombreuses
personnalités rebelles, a déclaré que le
soutien israélien comprenait le paiement
d’un salaire de 75 dollars par mois aux
combattants rebelles et la fourniture
d’armes et d’autres matériaux aux
groupes.
Israël n’a pas
commenté le rapport à l’époque.
Foreign Policy
a déclaré que le soutien d’Israël aux
groupes rebelles avait commencé en 2013,
finançant des groupes dans des endroits
tels que Quneitra et Deraa. Ce soutien
se serait terminé cet été, alors que les
forces du régime progressaient et
gagnaient de plus en plus dans le sud de
la Syrie contre les rebelles. Les
troupes du Président syrien Bashar al-Assad
ont repris le contrôle de la zone
frontalière en juillet 2018.
L’armée syrienne a
déclaré dès 2013 qu’elle avait saisi
des armes israéliennes aux mains des
rebelles.
Le rapport indique
qu’Israël a envoyé aux groupes rebelles
des armes qui comprenaient des fusils
d’assaut, des mitrailleuses, des
lanceurs de mortier et des véhicules.
Israël a initialement envoyé aux
rebelles des fusils M16 fabriqués aux
États-Unis qui n’identifieraient pas
Jérusalem comme la source, puis a
commencé à fournir des armes et des
munitions provenant d’une cargaison
iranienne au groupe du Hezbollah
libanais qu’Israël a saisie en 2009,
selon Foreign Policy.
Le rapport a noté
que le soutien total d’Israël était
faible par rapport au financement et au
soutien des groupes reçus d’autres
parties intéressées, notamment le Qatar,
l’Arabie Saoudite, la Turquie et les
États-Unis.
Bien qu’il n’ait
jamais commenté l’aide militaire aux
rebelles, Israël a révélé l’année
dernière l’étendue de son
aide humanitaire en Syrie, qui
comprenait le traitement des enfants
atteints de maladies chroniques qui
n’avaient pas accès aux hôpitaux, la
construction de dispensaires en Syrie et
la fourniture de centaines de tonnes de
nourriture, de médicaments et de
vêtements aux villages ravagés par la
guerre de l’autre côté de la frontière.
[Cela tirerait presque la larme à l’œil,
si on était assez crédule pour le
croire.]
Israël a
initialement répondu en fournissant des
soins médicaux aux combattants Syriens
blessés pendant la guerre, soignant
plusieurs milliers de personnes dans les
hôpitaux de campagne à la frontière et
dans les hôpitaux publics,
principalement dans le nord d’Israël,
depuis 2013.
Mais l’armée a
révélé que, depuis juin 2016, elle
travaillait discrètement à l’opération
Bon Voisin, une opération de secours
humanitaire à multiples facettes, visant
à éloigner la famine des milliers de
Syriens qui vivent le long de la
frontière et à fournir des soins
médicaux de base à ces personnes qui
n’ont pas pu y accéder en Syrie à cause
de la guerre. [Sans blague.]
Le programme aurait
pris fin cet été avec le retour d’Assad
dans la zone frontalière.
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