THE SAKER
De Zyed et Bouna à Théo :
les émeutes reprennent malgré 12 ans
d’inaction
Ramin Mazaheri
Lundi 20 février 2017
Source :
http://thesaker.is/more-french-riots-despite-12-years-of-trying-nothing
Traduction :
http://sayed7asan.blogspot.fr
Par Ramin Mazaheri
Héros communiste, le « Che Guevara
africain », Thomas Sankara, a
fameusement déclaré : « Un soldat sans
formation politique ou idéologique est
un criminel potentiel. »
La police française a une idéologie,
parce que tout le monde en a une : seuls
les apathiques finis ou les plus
endoctrinés prétendent ne pas en avoir.
Je vais être franc
: je n’ai pas fréquenté l’académie de
police française ni lu leurs manuels de
formation donc je ne peux pas être
catégorique, mais l’idéologie utilisée
pour endoctriner la police française est
clairement le « Nationalisme Blanc ».
La preuve n’est pas
le ouï-dire ou simplement mes reportages
de seconde main depuis la France :
52% des policiers et des soldats ont
voté pour le Front national en 2015.
Selon les
estimations, 60% des policiers actifs
voteront pour Marine Le Pen ce
printemps, soit plus du double des
sondages présidentiels actuels.
Cela est en totale
contradiction avec la norme de la
société française, et demande une
explication.
Pour ceux qui ne le
savent pas, le Front national est un
parti d’extrême-droite. Je les
appellerais « nazis », parce qu’ils sont
effectivement « nationalistes »
culturellement et « socialistes »
économiquement. C’est vraiment dommage
que nous ne puissions plus utiliser le
terme « nazi », sauf pour parler de
l’histoire – nous ne faisons
qu’obscurcir notre réalité commune en
refusant d’utiliser des définitions
politiques assez simples.
Quoi qu’il en soit,
dans une société normale, si un
gouvernement apprenait que les 3/5 de la
police soutiennent des fascistes
d’extrême droite, ils réagiraient
immédiatement.
Ils dilueraient une
force si extrémiste avec un afflux
énorme de travailleurs gouvernementaux
de mentalité différente. Ils
changeraient immédiatement les
procédures de formation, les manuels, la
culture du lieu de travail et mèneraient
une campagne publique affirmant : « Mea
culpa – nous avons un problème majeur
avec nos policiers. »
La France ne le
fait pas et ne le fera pas, et nous
devons nous demander pourquoi : selon
moi, c’est parce que le Nationalisme
Blanc est le fondement même de la
société française.
Le Nationalisme
Blanc est aussi le fondement
sociopolitique des nations impérialistes
des États-Unis et de l’Angleterre.
Cela ne veut pas
dire qu’il n’y a pas d’autres idéologies
importantes en jeu dans ces trois pays,
mais il est clair que le socialisme n’en
est pas la base, ni la démocratie, ni la
religion, ni le libertarianisme... seul
le Nationalisme Blanc convient, parce
que les vrais capitalistes ne se
soucient que de la couleur de l’argent.
Le Nationalisme
Blanc a clairement été la philosophie
sous-jacente qui a soutenu et s’est
propagée pendant des siècles de
colonialisme, deux guerres mondiales et
même dans le néo-colonialisme
d’aujourd’hui.
Je n’exagère pas,
et je ne fais pas le gauchiste gnangnan
: les Noirs ont été réduits en esclavage
et les Indiens décimés en raison du
pouvoir nettoyant du « Nationalisme
Blanc ».
Trump est au fond,
malgré tous ses aspects
non-traditionnels, un Nationaliste Blanc
: « l’Amérique d’abord » – et il faut
comprendre l’Amérique blanche.
Vous savez que
c’est vrai, et je ne blâme personne pour
les réalités historiques. Les non-Blancs
partout dans le monde savent aussi que
c’est vrai.
Mais la France a
volé sous le radar un certain temps
Le monde ne savait
pas vraiment que les Français à
l’intérieur de la France étaient des
Nationalistes Blancs, jusqu’à la
rébellion nationale de 2005 (votre «
émeute » est la « rébellion » de
quelqu’un d’autre).
Cela a vraiment
secoué la vision de la France dans le
monde et ce n’est pas non plus une
exagération – l’image de la France a
subi un coup majeur.
« Mais ils croient
en ‘la liberté, l’égalité et la
fraternité’, n’est-ce pas ? » Personne
n’a pu encore croire cela après 2005, et
personne ne le croit certainement plus
aujourd’hui.
La rébellion de
2005 a révélé le fait que la France a
une large sous-classe non blanche dont
l’avenir est totalement bloqué en raison
du racisme institutionnel.
Il est important de
savoir pourquoi le Nationalisme Blanc de
la France a constitué une telle surprise
mondiale. Après tout, nous connaissions
l’Apartheid, Jim Crow, les réserves
indiennes / aborigènes, etc.
La réponse rapide
est : jusqu’au milieu des années 1970,
la France n’avait pas de vraies
minorités non-blanches à opprimer
systématiquement.
Avant cela, ce que
la France avait était surtout une masse
de travailleurs étrangers – hommes seuls
avec des compétences. Certains se sont
mariés et intégrés, bien sûr.
Mais la société
française a vraiment changé – avec
l’incitation des grandes entreprises, et
peut-être pour les valeurs humanitaires
réelles qu’ils ont invoquées – avec
l’adoption du « Regroupement familial ».
Cela a surtout permis à des épouses et
des enfants d’immigrer en France pour
rejoindre leurs maris y travaillant
légalement. Cela a créé un changement
majeur parce que ça a amené des
« villages entiers » en France.
Cela s’est
également produit au milieu d’une
récession mondiale, puis de plus de 30
ans de néolibéralisme qui ont ravagé le
niveau de vie de chaque travailleur
français.
Et même si c’était
certainement la bonne chose à faire que
de permettre aux familles d’être
réunies, cela a mis le modèle français à
l’épreuve en ce qui concerne la
tolérance et leur modèle d’assimilation
au lieu d’une intégration.
Considérant le
traitement de la France envers les
non-Blancs hors de France, miser sur sa
tolérance n’était pas un pari très
engageant.
Le racisme inhérent
au modèle français, si manifestement
évident dans ses colonies étrangères, a
duré une seule génération lorsqu’il a
été appliqué à l’intérieur : en 30 ans,
le temps qu’il faut à un adulte pour
atteindre complètement la maturité, le
système a explosé sous le poids du
racisme, de l’hypocrisie et de
l’oppression capitaliste.
Vous avez eu la rébellion de 2005, et la
vapeur a été relâchée, mais le racisme,
les avenirs bloqués et la brutalité
policière sont restés les mêmes.
Ou blâmons donc
la victime avec une déchirure rectale de
10 cm
C’est assez
terrible. Ca a nécessité une chirurgie
d’urgence majeure – il pourrait être à
l’hôpital pendant 2 mois. Il pourrait
avoir des problèmes permanents
d’incontinence.
Quel genre de
policier viole quelqu’un avec sa
matraque ? A vomir.
Quel genre de
policier se tient là et observe la scène
? Eh bien, ils crachaient aussi sur lui,
l’appelant par des noms racistes et le
battant dans la région génitale.
Je parlais à un ami
arabe d’ici de 50 ans et je lui ai dit à
voix basse : « Ce gars aurait pu être un
de vos fils. »
Il a immédiatement
baissé les yeux – je ne sais pas
pourquoi… horreur, honte, inquiétude –
et a dit : « Oui ».
Ce gars est un Noir
de 22 ans nommé Théo.
Les policiers ont
dit qu’ils répondaient à des appels
dénonçant du trafic de drogue dans la
région : Théo travaille avec des groupes
de jeunes et a un casier judiciaire
impeccable.
Les policiers ont
dit qu’ils l’ont arrêté parce qu’ils
pensaient qu’il était un étranger en
situation illégale : Théo est français.
Le profilage racial
est légal en France. C’était la seule
promesse de campagne faite par Hollande
aux communautés musulmane, noire et
immigrante – un autre rétropédalage de
Hollande, qui a laissé tomber ses
semi-efforts en juillet dernier.
La grande nouvelle
est que la France est un de ces systèmes
extraordinaires et parfaits appelés «
démocratie occidentale », où il y a donc
des instances de contrôle et de
contrepoids pour empêcher que ce racisme
soit formalisé et enraciné !
Dommage que les
juges soient également racistes : le
Conseil constitutionnel a déclaré le
mois dernier que
le profilage racial est une tactique
légale.
On savait que Théo
était une affaire lorsque Hollande vint
lui rendre visite à l’hôpital. C’était
une sorte de mea culpa.
Mais ensuite,
l’enquête sur les actions des policiers
a conclu que le pantalon de Théo avait
« glissé de lui-même » et qu’il avait
été sodomisé « par accident ».
Ils l’ont vraiment
fait... ils ont réellement,
effectivement
donné publiquement cette version des
faits.
C’est alors que les
émeutes ont empiré.
C’est déjà assez
grave que des gens soient violés avec
une matraque de police, mais être
ensuite forcés d’accepter un tel
mensonge ?! Être forcés de réaliser que
le système ne fera rien, ne peut rien
faire, ne veut rien faire ?
C’est alors que les
gens se fâchent pour que la police
réponde de ses actes d’une manière ou
d’une autre.
Cela m’a rappelé
les « émeutes » de 2005 : Quand
ont-elles réellement atteint leur
paroxysme ?
Quand les policiers ont estimé qu’il
était nécessaire de tirer des gaz
lacrymogènes dans une mosquée... en
plein Ramadan. Encore une fois, ajoutant
l’injure aux blessures.
(Note : Le torchon
de droite Le Figaro semble
maintenant essayer de supprimer ce fait
de l’histoire en l’appelant une « rumeur
», même si l’ancien ministre de
l’Intérieur Sarkozy l’a admis à
l’époque: « Et
la rumeur voulait également qu'une
grenade lacrymogène ait explosé au sein
de la mosquée de Clichy-sous-Bois,
lancée par la police. En plein ramadan… »)
Je ne sais pas si
nous allons voir un autre 2005. Mais
depuis une semaine, ces « émeutes » se
produisent presque chaque nuit, et elles
se répandent maintenant à l’extérieur de
Paris.
En 2005, elles ont
été déclenchées par la mort de deux
adolescents victimes du harcèlement
policier – cette situation est
différente, mais assez brutale et
répréhensible.
Dans mon travail
pour Press TV, j’ai appelé la
« Brigade Anti-Négrophobie » pour une
entrevue. Je n’ai vu aucun média
français faire de même. Hé,
les Iraniens ont laissé partir tous les
Noirs et les femmes quand ils ont pris
l’ambassade américaine à Téhéran –
appelez-nous, à Press TV, biaisés
en faveur des opprimés.
J’ai rencontré pour
la première fois leur porte-parole,
Franco Lollia, lors d’une manifestation
de soutien à un Rom qui avait été
brutalement battu. Franco est noir et
Français, mais son nom veut dire
« Français » en latin, et les Roms ne
sont pas noirs.
Quoi qu’il en soit,
Franco connaît le score. Il était donc,
à juste titre, totalement intransigeant
dans son analyse. Il n’était pas non
plus en colère, ni surpris. Pourquoi
devrait-il l’être? Est-ce que quoi que
ce soit dans ce qu’il a dit est inexact
ou nouveau ? (Le
même type de viol s’est aussi produit en
octobre dernier) :
« C’est une
humiliation massive... une tentative de
dégrader tous les non-Blancs...
d’enlever notre dignité, notre respect
de soi et notre virilité... cela arrive
tout le temps... harcèlement
quotidien... il a eu la chance de ne pas
avoir été tué comme tant d’autres...
montrant que les Blancs ont le
contrôle... la définition du
‘néo-colonialisme’... machine de police
massive... suprématisme blanc... ne
croyez jamais que c’est un pays de
droits de l’homme. »
La meilleure
déclaration est
celle que j’ai utilisée pour Press TV
: « La société française d’aujourd’hui
n’est même pas près d’admettre que leur
véritable objectif est d’envoyer ce
message : ‘Nous, les Blancs, contrôlons
tout.’ ».
2005 était il y
a 12 ans, d’après mon calendrier
La France n’est, en
effet, pas près de faire une telle
admission. Pas... même... près.
Passons à l’autre
extrême : la France ne peut pas non plus
dire qu’elle n’avait aucune idée qu’une
telle question existait.
Peut-être qu’en
2005, c’était en quelque sorte plausible
? Il s’agit d’un pays à prédominance
rurale, et oui, il y a un kebab dans
chaque village, mais on peut croire que
certains Français ont été véritablement
surpris de la situation appauvrie et
marginalisée des non-Blancs à Paris ou à
Marseille.
Mais en 2017, ils
ont tous été mis au courant. Le monde
entier le sait.
Et qu’est-ce qui a
changé depuis 2005 ?
Eh bien, il devrait
être tout à fait évident que nous avons
eu les émeutes de 2005, puis la réponse
du Nationalisme Blanc dur, le
dénigrement ouvert de la culture
« ghetto », la banalisation officielle
de l’islamophobie... puis l’arrivée du
terrorisme autochtone en 2012, du
terrorisme étranger en 2015, la France
en tant que
fournisseur national n° 6 de terroristes
en Syrie.
Certains d’entre
vous ne veulent pas aller dans cette
direction, je peux le prédire... vous ne
pouvez pas voir le cheminement et faire
les connexions simples....
Très bien, parlons
donc des certitudes : après 2005, crier
haro sur les non-Blancs est devenu une
énorme manne politique gagnante –
l’islamophobie est devenu le courant
dominant.
Sarkozy a pris le
pouvoir sur ça, Hollande aussi et
maintenant Le Pen ou Fillon vont gagner
en faisant la même chose.
C’était – je dirais – en 2012, lorsque
le « socialiste » Hollande faisait
campagne sur l’islamophobie... c’est
alors qu’il est devenu acceptable de
soutenir ouvertement le Front national.
Avant cela, beaucoup d’électeurs avaient
peur de l’admettre.
Peut-être que je
suis trop sévère ? Peut-être que 12 ans
ne suffisent pas au gouvernement –
c’est-à-dire à la société – pour régler
ce problème culturel du racisme ?
Certes, l’adoption
de lois anti-burka, les lois anti-burqini,
les ministres appelant
les femmes portant le voile des « nègres
qui soutiennent l’esclavage »...
rien de tout cela ne visait à corriger
le problème culturel. Ce n’était que
davantage de Nationalisme Blanc, après
tout, qui ne pouvait qu’accroître le
manque d’unité.
Peut-être que 12 ans ne suffisent pas
pour que le gouvernement – c’est-à-dire
la société – résolve les problèmes
socio-économiques à propos desquels les
non-Blancs sont si en colère ?
Depuis que
l’austérité a pris le contrôle en 2009,
ce sont les non-Blancs qui perdent en
premier. Allez, ce n’est pas du cynisme,
c’est de la politique (occidentale,
démocratique, capitaliste).
Je pourrais mettre en hyperlien des
dizaines de rapports détaillant des cas
spécifiques de l’état qui s’aggrave
toujours davantage de la banlieue
parisienne à forte population immigrée,
mais il suffit d’utiliser votre moteur
de recherche préféré si vous êtes
intéressé.
Qu’est-ce qu’il y a dans un nom,
socio-économiquement ?
Voici une histoire personnelle pour vous
:
une étude est parue dans laquelle des
CVs ont été envoyés à des propositions
d’emploi. Certains avaient des noms
français blancs, et d’autres avaient
Mohammed et Samira.
Eh bien... vous pouvez deviner... Mo et
Mimi étaient moins susceptibles d’être
appelés pour un véritable entretien.
Mohammed avait quatre fois
moins de chances d’obtenir ne
serait-ce qu’un entretien d’embauche (et
encore moins d’être engagé) !
J’ai un ami
français nommé Mohammed. Au moment de
l’histoire, il était au chômage depuis 2
ans.
En fait, il avait un travail, mais il
était ingrat – passer 20-30 heures par
semaine à envoyer des CV sur Internet.
Je suppose qu’il passait 10-15 heures
par semaine à lutter contre la
dépression causée par tous les rejets,
parce que nous savons tous que le
chômage est tout simplement terrible.
Pensant que cette
nouvelle rassurerait Mohammed, je lui ai
parlé de cette étude pendant un repas.
« Bonne nouvelle ! Tu n’es pas nul,
c’est le racisme ! »
Je n’aurais jamais dû lui en parler.
L’heure suivante a été douloureuse à
observer : Mohammed a traversé environ
10 différentes étapes : tristesse,
colère, résignation, résistance,
apathie, rire, cynisme, racisme, espoir,
ressentiment, etc.
Pourquoi? Parce que le bonhomme veut un
travail ! Il aime la nourriture, il aime
payer durant les sorties de soirée
occasionnelles, il aime la chaleur dans
son appartement ! Vous pourriez être
surpris que rien de cela ne figure
explicitement dans le Coran, mais c’est
juste la manière d’être de ce citoyen
stupide.
Il était déjà frustré comme pas
possible, puis d’entendre que parce que
son nom était Mohammed, il avait
tellement plus de choses contre lui ?!
Comme je l’ai dit,
l’ignorance était une félicité, et sa
réponse émotionnelle devrait être
totalement compréhensible.
Je me sens mal de
le lui avoir dit, mais j’avais sottement
suivi le conseil d’un de mes amis blancs
français ! J’avais mes doutes, alors je
lui en avais parlé et il avait dit: «
Ouais, bien sûr, dis-lui, ça le
rassurera. »
Malgré cette étude intéressante,
Mohammed est resté dans la difficulté
pour ses factures impayées. Mohammed se
sentait abusé, insulté, opprimé.
Et puis, un jeune homme, un bon gars, se
fait violer par un bâton de police et
devra peut-être déféquer dans un sac
toute sa vie... et tant de Blancs
français ne peuvent pas comprendre
l’effusion de colère, les pierres
lancées sur les policiers, les voitures
incendiées, etc. ?
Eh bien... vous
n’êtes pas stupide ou ignorant ou
insensible... vous ne semblez tout
simplement pas connaître beaucoup de
non-Blancs !
Avez-vous une histoire comme celle-ci
que vous pourriez partager ? Vos
histoires de quand vous étiez affecté en
Indochine, en Algérie ou dans un autre
pays étranger ne comptent pas vraiment,
LOL.
Parlez de Tommy à Mohammad – Commie,
tu m’entends ?
Revenons à Thomas Sankara, et les vraies
personnes de gauche doivent revenir
encore et encore à Sankara, parce que
les communistes doivent examiner ce qui
a fonctionné afin de gagner à nouveau.
Sankara est le type de modèle que ces
jeunes noirs devraient étudier à l’école
française, puisqu’il était probablement
LE prototype de leader moderne... et il
l’a fait en français.
Sankara a mené la révolution communiste
au Burkina Faso en 1983. Le rejet de la
dette, le refus des prêts étrangers, les
programmes d’éducation, la
redistribution des terres, les
programmes de santé, le féminisme – eh
oui, c’est ce que les communistes font
quand ils ont leur chance.
Le gars jouait aussi de la guitare dans
un groupe de jazz fusion, a donné au
Burkina Faso son nom actuel (il signifie
« Pays des hommes intègres ») et a
visité Harlem, où il a donné un tel
discours que vous pouvez toujours
acheter des T-shirts de Sankara dans la
110e rue aujourd’hui.
Il était prêt à reprendre le manteau du
chef panafricain à Kadhafi. Au lieu de
cela, il est mort à 37 ans... avec 350
dollars dans son compte, deux guitares
et une petite maison qu’il n’avait pas
fini de payer.
La France ne veut pas déclassifier ses
archives, mais les Français l’ont fait
assassiner, rien moins que par son
meilleur ami, Blaise Compaoré. Après 27
ans de dictature pro-française, et de
démantèlement des avancées communistes
du Burkina Faso, Compaoré a finalement
été renversé. Il a trouvé refuge en Côte
d’Ivoire, capitale de la France
néocoloniale.
Mais Thomas Sankara n’est pas quelqu’un
dont les professeurs français aiment
parler. Ils préfèrent parler des
colonialistes, des militaires et de
toutes les statues du 18e
siècle payées par des salaires
d’esclaves impayés... des gens qui
étaient presque tous des Nationalistes
Blancs.
Criez « politiquement correct » et «
victime de leur temps » tout votre
saoul, mais vous ne pouvez pas changer
ce fait.
Les fantassins du Nationalisme Blanc
La révolution du politiquement correct a
contribué à saper le nationalisme
tatillon, et c’est un véritable succès,
mais une chose à laquelle les personnes
de gauche occidentales d’aujourd’hui
sont tout simplement inaptes est de
rejeter courageusement leur militarisme
domestique.
Le Nationalisme Blanc exige un
militarisme constant, après tout :
militarisme et vigilance contre la
contamination culturelle, les mariages
mixtes, les impuretés religieuses, etc.
Ce n’est pas seulement les soldats :
personne n’appellerait la vendue Rachel
Maddow de la MSNBC une vraie personne de
gauche, mais aux États-Unis, elle passe
pour l’être.
Pourtant, Al-Jazeera a souligné que son
livre est rempli d’odes à l’armée
américaine. Vous devez simplement
« soutenir les troupes » dans des
endroits comme les États-Unis.
En France, ce n’est pas seulement le
système judiciaire qui ne condamne
jamais un policier d’un crime si la
victime est brune ; leur critique est
tout aussi inouïe qu’aux États-Unis.
Les journalistes d’ici ont rapporté
l’absurde affirmation que le viol était
« un accident » sans la moindre ironie !
Sans la moindre question ! Quand les
journalistes sont comme ça, imaginez
simplement comment les politiciens
s’alignent dans les rangs !
Tout Français de gauche – mais pas
seulement – doit exiger une réforme
majeure d’une force de police française
qui soutient clairement le fascisme, qui
est remplie de racistes et qui agit
au-dessus de la loi.
Soutenez les policiers de France et,
comme le prouve le chiffre de 60%, vous
soutenez les Nationalistes Blancs.
Je ne soutiens PAS les policiers
français le moins du monde, parce qu’ils
mènent cette guerre brutale à
l’intérieur. Les policiers français sont
des soldats ; mettons-nous d’accord sur
cela – ils sont une « armée
domestique ».
Si vous ne les avez jamais vus de près,
je peux attester que la police française
est armée jusqu’aux dents et couverte de
protections de football américain.
Ils vont toujours
par quatre. Pourquoi? « Au cas où ils
veulent jouer aux cartes », selon la
plaisanterie ! La véritable raison est
pour leur sécurité – parce que 10 kilos
d’armes et de munitions ne suffisent pas
– mais le résultat réel est une
intimidation accrue, la pensée de groupe
et le dévouement à l’omerta de la loi du
silence de la police.
Les policiers anti-émeute, portant des
boucliers, utilisant des gaz
lacrymogènes, déployant des canons à
eau, fouillant tout le monde et leurs
sacs, sont clairement de tolérants
amoureux de la liberté d’expression, et
ils sont heureux de vous arrêter si vous
essayez d’en faire usage pendant l’état
d’urgence, même si vous êtes un hippie
blanc et pas un brun.
La police française n’est pas appelée
les « Gardiens de la révolution », comme
à Cuba ou en Iran, parce qu’il n’y a pas
de révolution à garder pour eux.
Nous devons être
très clairs sur ce qui est gardé par les
policiers de la France : c’est une
révolte du 18ème siècle, capitaliste,
antiféministe et esclavagiste contre la
monarchie qui a explicitement dit que
les droits de l’homme ne sont que pour
les propriétaires terriens.
Elle a cessé d’être révolutionnaire en
1848. La France était en avance sur la
courbe nationaliste, donc mettons-nous
tous d’accord sur le fait qu’en 1917, le
monde entier était passé à des questions
plus progressistes.
Mais pas la France – le salafisme de
1789 est toujours la voie
fondamentaliste en vigueur ici.
Rejetez le communisme en 2017 – une
vraie gauche dépourvue de racisme et de
capitalisme – et qu’est-ce qui vous
reste ? Vous avez un centre qui a prouvé
qu’il est totalement faux et dépourvu de
cœur et de cerveau, et une aile droite
qui, dans les nations occidentales, est
ce même Nationalisme Blanc d’avant même
1789.
Purée, les choses vont si mal en
Occident que les vraies personnes de
gauche en viendraient à espérer que les
Trump et Marine Le Pen parviennent
effectivement au pouvoir, donnent
quelques coups de clé anglaise à la doxa
« Il n’y a pas d’alternative » du
néolibéralisme qui règne depuis 30 ans,
et créent assez de divisions ethniques
pour que les gens comprennent ENFIN que
seule la vraie gauche peut ou devrait
être au pouvoir.
Sous le communisme,
la police est endoctrinée – bien, je
l’avoue, et je l’ai vu à Cuba.
Mais ils sont endoctrinés avec l’idée
que la classe, pas la couleur, est ce
qui importe ; avec l’idée que la partie
du pays dont vous venez n’est pas
importante, et que ce qui est important,
c’est que nous sommes tous unis dans la
lutte ; avec l’idée que l’inégalité est
dangereuse et mauvaise ; avec les idées
que le racisme, le nationalisme et le
capitalisme sont arriérés,
réactionnaires, dangereux,
contre-productifs, immoraux.
Oh, ces terribles
policiers communistes ! Nous devrions
certainement les rendre plus comme ceux
de la France, non ?
« L’ère des
Lumières » conjuguée à la négation de
l’existence du Nationalisme Blanc
signifie que vous vivez dans le passé,
et il y a un prix à payer pour la
confusion. Malheureusement, ce prix est
principalement payé par les non-Blancs.
Chaque nuit, la
France est illuminée des voitures et des
poubelles en feu qui ont été incendiées
par leur sous-classe opprimée, leur
sous-race.
On dirait une
révolution... et elle est dirigée contre
le Nationalisme Blanc.
La White Trash
Revolution (WTR – révolution de la
sous-classe blanche) va battre en brèche
cette dernière revendication ethnique
pour plus de droits, tout comme elle a
gagné dans le Brexit et avec Trump...
mais la WTR va un jour se transfigurer
en une simple Trash Revolution (TR –
révolution de la sous-classe).
Et c’est alors que
nous parviendrons à quelque chose de
vraiment positif.
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