LE CRI DES PEUPLES
Un prisonnier palestinien décède dans
une prison israélienne suite à des actes
de torture
Al Jazeera
Jeudi 18 juillet 2019 Source :
Al Jazeera, le 16 juillet 2019
Traduction :
lecridespeuples.fr
Un prisonnier
palestinien détenu en isolement
cellulaire dans une prison israélienne
est décédé à peine un mois après son
arrestation, a déclaré sa famille.
Nassar Taqatqa, 31
ans, a été arrêté le 19 juin après un
raid des forces israéliennes au domicile
de sa famille dans le village de Beit
Fajjar, au sud de la ville occupée de
Bethléem, en Cisjordanie.
Il a d’abord été
conduit au tristement célèbre centre
d’interrogatoire de Jalameh, où des
détenus ont déjà
signalé avoir été soumis à des
violences physiques et psychologiques de
la part d’officiers israéliens. Deux
semaines plus tard, il a été transféré à
la prison de Nitzan à al-Ramleh et placé
en isolement cellulaire, selon le Centre
d’études sur les prisonniers
palestiniens.
« Nous avons été
choqués d’apprendre sa mort ce matin »,
a déclaré mardi 16 juillet son cousin
Mohammed Taqatqa à Al Jazeera,
ajoutant que sa famille attendait de
plus amples informations.
« Nous n’avons
toujours pas reçu son corps, mais une
autopsie sera effectuée pour déterminer
la cause du décès. »
Aucun problème
de santé
Dans un communiqué
publié mardi, le ministère palestinien
des Affaires étrangères a appelé à une
enquête internationale sur ce décès.
Le Centre d’études
sur les prisonniers palestiniens a
déclaré dans un
communiqué qu’il tenait Israël pour
responsable du décès, affirmant que
c’était le résultat de
tortures et de négligence médicale
dans la mesure où il ne souffrait
d’aucune maladie avant son arrestation.
Qadri Abu Bakr,
Président du Comité en charge des
prisonniers palestiniens, a déclaré aux
médias locaux que les forces
israéliennes avaient affirmé que Taqatqa
était décédé des suites d’un accident
vasculaire cérébral.
« Nous
n’accepterons pas la version israélienne
de la mort de Taqatqa », a déclaré Abu
Bakr. « Nous exigeons qu’une autopsie
soit effectuée dans les meilleurs délais
afin de déterminer avec exactitude la
cause de son décès. »
Les responsables
israéliens n’ont fait aucun commentaire
dans l’immédiat. Les services
pénitentiaires israéliens n’ont toujours
pas répondu aux requêtes d’Al Jazeera
au moment de la publication de cet
article.
La famille de
Taqatqa a confirmé aux médias locaux que
Nassar n’avait aucun problème de santé
et que c’était la première fois qu’il
était arrêté.
Décrit par son
cousin Mohammed comme un « homme simple
et honnête », Taqatqa avait cinq frères
et travaillait dans une carrière de
pierre.
Taqatqa était
toujours en cours d’interrogatoire et
n’avait pas été accusé de quoi que ce
soit. Sa date d’audience pour une
prolongation de sa détention était
prévue mercredi 17 juillet.
Le martyr Nassar
Majed Taqatqa, décédé ce matin dans une
prison israélienne
Amina al-Taweel,
chercheuse au Centre d’études sur les
prisonniers palestiniens, a qualifié la
mort de Taqatqa « d’exécution de
sang-froid ».
Al-Taweel a
qualifié le centre de détention de
Nitzan comme « l’une des pires prisons »
en Israël.
« Il est connu pour
ses conditions de détention horribles et
la cruauté de ses gardes », a-t-elle
confié à Al Jazeera. « Pendant la
détention de Taqatqa, il n’a pas été
autorisé à consulter son avocat, à
recevoir des visites de sa famille ni à
communiquer avec d’autres personnes. »
Situation tendue
Après la mort de
Taqatqa, Hassan Abderabbo, porte-parole
du Comité en charge des prisonniers
palestiniens, a déclaré aux médias
locaux que les forces israéliennes
avaient fermé toutes les prisons dans
lesquelles étaient enfermés des
prisonniers palestiniens et empêché
leurs avocats de s’y rendre, et avaient
procédé à l’annulation des audiences et
des transfert de prisonniers prévus ce
jour.
Abderabbo a ajouté
que les prisons israéliennes étaient
dans un état de « tension et d’alerte »
car les prisonniers palestiniens
prévoyaient de manifester contre la mort
de Taqatqa.
Selon une
déclaration publiée sur sa page
Facebook, la Société des prisonniers
palestiniens a déclaré que les
prisonniers étaient prêts à toute
confrontation avec l’administration
pénitentiaire israélienne.
« Dès qu’ils ont
appris la nouvelle de la mort de Taqatqa,
les prisonniers ont frappé à la porte de
leur cellule et ont informé les
autorités pénitentiaires qu’ils
n’accepteraient pas leurs repas », a
déclaré la Société.
Le Centre d’études
sur les prisonniers palestiniens a
déclaré que la mort de Taqatqa
signifiait que le nombre de prisonniers
palestiniens décédés dans les prisons
israéliennes depuis 1967 était passé à
220.
Selon Addameer, un
groupe de défense des droits des
prisonniers palestiniens, il y a
actuellement
5 250 prisonniers dans les prisons
israéliennes, dont 205 enfants et 44
femmes.
Le Bureau central
des statistiques palestinien affirme
qu’environ
un million de Palestiniens ont été
arrêtées par les forces d’occupation
depuis 1948.
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