LE CRI DES PEUPLES
Idlib : la Russie dénonce la duplicité
d’Erdogan,
qui continue à soutenir les
terroristes
Mardi 18 février 2020 Conférence de
presse de Maria Zakharova, porte-parole
du Ministère des Affaires étrangères de
la Fédération de Russie, Moscou, 12
février 2020.
Voir ci-dessous
le
reportage vidéo de la chaîne d’Etat
Rossiya 24, et
celui de South Front.
Source :
Ministère des Affaires Etrangères de
la Fédération de Russie
La situation à
Idleb s’est particulièrement aggravée
dernièrement. Les terroristes du groupe
Hayat Tahrir al-Cham et les groupuscules
qui lui sont affiliés ont renforcé d’une
manière sans précédent leurs attaques
contre les positions des forces
gouvernementales syriennes, ils
bombardent les villes proches, dont
Alep, et attaquent la base aérienne
russe de Hmeimim avec des drones. Cela a
entraîné depuis un mois 150 morts parmi
les civils et 300 blessés. Parmi les
militaires les pertes dépassent 400
morts et plus de 900 blessés. Nous
estimons que la dégradation actuelle est
due au fait que la Turquie – et ce de
manière chronique – ne remplit pas les
engagements qu’elle avait pris dans le
cadre du Mémorandum du 17 septembre
2018, et à ce qu’Ankara projette des
groupes d’opposition armée « modérée »
au Nord-Est de la Syrie, dans la zone de
l’opération Source de la paix et en
Libye.
Néanmoins, la
Russie reste attachée aux accords sur
Idleb conclus au format d’Astana, et
elle est disposée à poursuivre le
travail conjoint pour les mettre en
œuvre à part entière. Selon nous, les
tâches principales dans ces conditions
sont de faire baisser le niveau de
violence sur le terrain, de garantir la
sécurité des militaires des pays garants
se trouvant à l’intérieur et à
l’extérieur de la zone de désescalade,
ainsi que d’empêcher un conflit armé à
cause d’actions militaires irréfléchies.
Nous espérons que
les représentants russes et turcs
reprendront prochainement le travail
pour mettre au point une solution au
problème d’Idleb. Une délégation
interministérielle russe s’est récemment
rendue à Ankara, et à présent on établit
le calendrier des contacts à venir au
niveau interministériel – qui seront
annoncés ultérieurement. Tout cela en
soulignant que toutes les zones de
désescalade en Syrie ont été créées à
titre de mesure provisoire ne devant en
aucun cas porter atteinte à la
souveraineté et à l’intégrité
territoriale du pays ni empêcher la
lutte contre les terroristes reconnus
comme tels par le Conseil de sécurité
des Nations unies.
Le problème de la
présence terroriste persiste également
dans d’autres régions syriennes. En
particulier, au Nord-Est de l’Euphrate,
malgré les déclarations des États-Unis
et de leurs alliés concernant la défaite
de Daech, nous assistons à une
activation de ses cellules dormantes.
Des terroristes organisent des attaques
sanglantes régulières contre des unités
kurdes, et tentent d’endommager de sites
d’infrastructure vitaux dans d’autres
régions de la Syrie. Ainsi, le 27
janvier, des terroristes ont attaqué
plusieurs réservoirs pétroliers dans la
ville portuaire de Banias. Le 3 février
ont été bombardés des sites pétroliers
et gaziers dans la province de Homs. Une
énorme préoccupation est suscitée par le
camp de déplacés internes d’Al-Hol, où
se trouvent des membres de famille de
terroristes de Daech, des terroristes et
des combattants étrangers. Le camp est
au seuil d’une catastrophe humanitaire,
l’accès de l’aide y est fortement
restreint.
A cet égard, je
voudrais noter les efforts de la Russie
pour évacuer les enfants de nos citoyens
de Syrie. Du 1er au 6
février, un groupe de travail
interministériel russe envoyé sur le
territoire syrien a permis d’évacuer
d’Al-Hol 35 enfants russes. Le 6
février, 26 d’entre eux ont été
rapatriés en Russie, 9 autres sont
restés à Damas pour recevoir les
documents nécessaires qui leur
permettront de quitter le pays.
Parmi les facteurs
déstabilisants figurent également les
frappes israéliennes contre le
territoire syrien. De telles actions
unilatérales non seulement violent la
souveraineté de la Syrie, mais mettent
également en péril la vie et la sécurité
des civils. C’est ce qui s’est passé le
6 février quand, à cause des actions de
l’aviation israélienne, un avion de
ligne avec 172 personnes à son bord a
failli se retrouver dans une zone de
tir.
Reportage de
Rossiya 24, 12 février 2020.
Source :
https://www.youtube.com/watch?v=YZciBZP7RdY
(traduit en anglais par
Vesti News)
Traduction :
lecridespeuples.fr
Conférence de
presse de Maria Zakharova, porte-parole
du Ministère des Affaires étrangères de
la Fédération de Russie, Moscou, 12
février 2020.
Voir ci-dessous
le
reportage vidéo de la chaîne d’Etat
Rossiya 24, et
celui de South Front.
Source :
Ministère des Affaires Etrangères de
la Fédération de Russie
La situation à
Idleb s’est particulièrement aggravée
dernièrement. Les terroristes du groupe
Hayat Tahrir al-Cham et les groupuscules
qui lui sont affiliés ont renforcé d’une
manière sans précédent leurs attaques
contre les positions des forces
gouvernementales syriennes, ils
bombardent les villes proches, dont
Alep, et attaquent la base aérienne
russe de Hmeimim avec des drones. Cela a
entraîné depuis un mois 150 morts parmi
les civils et 300 blessés. Parmi les
militaires les pertes dépassent 400
morts et plus de 900 blessés. Nous
estimons que la dégradation actuelle est
due au fait que la Turquie – et ce de
manière chronique – ne remplit pas les
engagements qu’elle avait pris dans le
cadre du Mémorandum du 17 septembre
2018, et à ce qu’Ankara projette des
groupes d’opposition armée « modérée »
au Nord-Est de la Syrie, dans la zone de
l’opération Source de la paix et en
Libye.
Néanmoins, la
Russie reste attachée aux accords sur
Idleb conclus au format d’Astana, et
elle est disposée à poursuivre le
travail conjoint pour les mettre en
œuvre à part entière. Selon nous, les
tâches principales dans ces conditions
sont de faire baisser le niveau de
violence sur le terrain, de garantir la
sécurité des militaires des pays garants
se trouvant à l’intérieur et à
l’extérieur de la zone de désescalade,
ainsi que d’empêcher un conflit armé à
cause d’actions militaires irréfléchies.
Nous espérons que
les représentants russes et turcs
reprendront prochainement le travail
pour mettre au point une solution au
problème d’Idleb. Une délégation
interministérielle russe s’est récemment
rendue à Ankara, et à présent on établit
le calendrier des contacts à venir au
niveau interministériel – qui seront
annoncés ultérieurement. Tout cela en
soulignant que toutes les zones de
désescalade en Syrie ont été créées à
titre de mesure provisoire ne devant en
aucun cas porter atteinte à la
souveraineté et à l’intégrité
territoriale du pays ni empêcher la
lutte contre les terroristes reconnus
comme tels par le Conseil de sécurité
des Nations unies.
Le problème de la
présence terroriste persiste également
dans d’autres régions syriennes. En
particulier, au Nord-Est de l’Euphrate,
malgré les déclarations des États-Unis
et de leurs alliés concernant la défaite
de Daech, nous assistons à une
activation de ses cellules dormantes.
Des terroristes organisent des attaques
sanglantes régulières contre des unités
kurdes, et tentent d’endommager de sites
d’infrastructure vitaux dans d’autres
régions de la Syrie. Ainsi, le 27
janvier, des terroristes ont attaqué
plusieurs réservoirs pétroliers dans la
ville portuaire de Banias. Le 3 février
ont été bombardés des sites pétroliers
et gaziers dans la province de Homs. Une
énorme préoccupation est suscitée par le
camp de déplacés internes d’Al-Hol, où
se trouvent des membres de famille de
terroristes de Daech, des terroristes et
des combattants étrangers. Le camp est
au seuil d’une catastrophe humanitaire,
l’accès de l’aide y est fortement
restreint.
A cet égard, je
voudrais noter les efforts de la Russie
pour évacuer les enfants de nos citoyens
de Syrie. Du 1er au 6
février, un groupe de travail
interministériel russe envoyé sur le
territoire syrien a permis d’évacuer
d’Al-Hol 35 enfants russes. Le 6
février, 26 d’entre eux ont été
rapatriés en Russie, 9 autres sont
restés à Damas pour recevoir les
documents nécessaires qui leur
permettront de quitter le pays.
Parmi les facteurs
déstabilisants figurent également les
frappes israéliennes contre le
territoire syrien. De telles actions
unilatérales non seulement violent la
souveraineté de la Syrie, mais mettent
également en péril la vie et la sécurité
des civils. C’est ce qui s’est passé le
6 février quand, à cause des actions de
l’aviation israélienne, un avion de
ligne avec 172 personnes à son bord a
failli se retrouver dans une zone de
tir.
Reportage de
Rossiya 24, 12 février 2020.
Source :
https://www.youtube.com/watch?v=YZciBZP7RdY
(traduit en anglais par
Vesti News)
Traduction :
lecridespeuples.fr
Transcription
:
Présentateur
: En Syrie, la situation à Idlib est la
plus tendue de toutes. Selon le
Ministère de la Défense russe, la
situation est en cours d’escalade, du
fait du matériel militaire turc et de
ses forces armées qui sont envoyées en
masse dans cette zone de désescalade.
Notre correspondant militaire Evgeny
Poddubny nous explique les détails de ce
qui se passe actuellement à Idlib. Il
est le seul journaliste russe se
trouvant actuellement dans cette zone.
Il est parvenu à nous rejoindre en
direct.
Bonsoir, Evgeny !
Que pouvez-vous nous dire sur ce qui se
passe actuellement ?
Journaliste
: Bonsoir, Ernest. La Turquie augmente
sa présence militaire dans la zone de
désescalade d’Idlib, et cela affecte
négativement la situation sur la ligne
de contact. Je vais vous expliquer les
choses une par une.
Les forces armées
turques soutiennent l’artillerie des
militants (terroristes) qui essayent de
contre-attaquer contre les forces armées
syriennes déployées sur des positions
près de l’autoroute M5, qui connecte
Alep, la capitale du Nord de la Syrie,
et Damas. Nous avons déjà une vidéo qui
prouve que des pièces d’artillerie
lourde et des lanceurs de roquettes
multiples appartenant aux forces armées
turques sont utilisés. De plus, les
militants lancent des attaques après les
tirs d’artillerie.
Selon les services
de renseignements militaires syriens, il
y a environ 90 tanks turcs et plusieurs
véhicules blindés dans la zone de
désescalade d’Idlib. La Turquie continue
à déployer des équipements militaires et
des soldats supplémentaires.
Aujourd’hui, le
Ministère de la Défense russe a publié
une vidéo filmée par drone qui montre
l’ampleur des mouvements de forces
turques le long de la frontière
syro-turque, en direction de la zone de
désescalade d’Idlib. La situation là-bas
est très tendue.
Hier, les militants
ont passé la journée à essayer de
contre-attaquer les positions des forces
armées syriennes.
Et voici la
déclaration du Ministère de la Défense
russe de ce jour :
Malheureusement,
la véritable cause de la crise dans la
zone de désescalade d’Idlib est que nos
collègues turcs n’ont pas respecté leurs
obligations de séparer les militants de
l’opposition modérée de ceux des
terroristes du Front al-Nosra et de
Hurras al-Din qui y pullulent.
Comme on peut le
voir, ce sont les groupes terroristes
radicaux qui ont la plus grande présence
dans la zone de désescalade d’Idlib, et
qui lancent des attaques. Ils profitent
également de la présence militaire
turque, utilisant les forces armées
turques comme un bouclier pour attaquer
à la fois les installations militaires
syriennes et les quartiers résidentiels
civils localisés près de la zone de
désescalade d’Idlib.
De plus, ils
utilisent des armes occidentales très
sophistiquées, que la Turquie a
déployées dans la zone d’Idlib. En
particulier, les membres des groupes
terroristes possèdent maintenant des
MANPADs. Je vous rappelle que c’est un
tel missile anti-aérien portable qui a
abattu un hélicoptère syrien hier.
A vous, Ernest.
Présentateur
: Merci, Evgeny. Notre correspondant
Evgeny Poddubny suit la situation à
Idlib, en Syrie, où la Turquie concentre
ses forces.
Chronique
(ironique mais factuelle) de
South
Front, 14 février 2020.
Source :
https://southfront.org/adventures-of-idlib-hipsters-american-waterloo-in-khirbat-amu/
Traduction :
lecridespeuples.fr
Transcription
:
En Turquie, c’est
désormais une tradition établie de
menacer la Syrie d’une guerre à chaque
fois que les rebelles malchanceux
d’Idlib subissent une nouvelle défaite
militaire infligée par l’armée syrienne.
Cette semaine n’a pas fait exception.
Reccep Tayyip Erdogan a dirigé le chœur
des vaines menaces le 12 février en
répétant que les Syriens devraient se
retirer de toutes les zones reprises à
l’opposition (plus de 2 000 km carrés).
Il a promis de « frapper les forces du
régime syrien partout » si des soldats
turcs étaient touchés. Il convient de
noter que cette fois, ces mots forts
sont venus au milieu de certaines
actions.
Les 10 et 12
février, les forces d’Al-Qaïda, que les
médias traditionnels appellent
modestement « groupes armés d’opposition
et anti-régime », ont mené deux attaques
à grande échelle contre des positions
des forces gouvernementales. La Turquie
y a participé via ses unités
d’artillerie, ses forces spéciales et
ses conseillers militaires, qui ont
directement soutenu les deux attaques.
Les groupes armés d’Idlib ont
massivement utilisé du matériel
militaire et des armes fournis par la
Turquie.
La première attaque
a eu lieu dans l’est d’Idlib dans le but
de capturer le village de Nayrab à
l’ouest de Saraqib. Le ministère turc de
la Défense a même annoncé que les «
forces du régime » avaient fui le
village. Néanmoins, 5 soldats turcs tués
et 5 autres blessés ont été les seuls
véritables résultats de l’attaque. Des
sources progouvernementales ont affirmé
que 40 militants avaient également été
tués, mais ce nombre n’est toujours pas
confirmé. Le même jour, un MANPAD fourni
par la Turquie a été utilisé pour
abattre un hélicoptère militaire syrien.
Après les affrontements du 10 février,
le nombre officiel de victimes turques à
Idlib est de 14 morts et 45 blessés.
L’attaque du 12
février a eu lieu dans l’ouest d’Alep et
visait à entraver les progrès de l’armée
syrienne dans la zone de l’autoroute M5.
Le ‘méchant dictateur’ Bachar al-Assad
veut rouvrir cette autoroute reliant
Damas à Alep. Les ‘forces de la
démocratie’ ne pouvaient tout simplement
pas laisser cela sans réponse.
Malheureusement pour elles, l’attaque a
échoué et les forces syriennes ont
repris le contrôle total de l’autoroute
M5 en capturant un certain nombre de
points à proximité.
De plus, ils ont
commencé à créer une base pour leur
avancée à Artaib. Quelques autres
escarmouches initiées par les groupes
d’Idlib n’ont entraîné aucun changement
sur les lignes de front. Dans le même
temps, les groupes d’Idlib ont lancé des
dizaines de missiles antichar.
Le ministère turc
de la Défense a compensé les revers sur
le terrain par une puissante
contre-attaque sur Twitter prétendant
que des centaines de soldats Syriens
avaient été tués. Les États-Unis et
l’OTAN ont promis de soutenir la
Turquie, mais jusqu’à présent, ils ont
limité ce soutien à un encouragement
public à de nouvelles actions militaires
à Idlib.
Ce qui est
intéressant, c’est que la partie russe a
joué le jeu de la campagne médiatique
turque, affirmant que 400 militaires
syriens avaient été tués et 900 autres
blessés au cours du mois dernier. Ces
chiffres ainsi que ceux fournis par la
Turquie restent très discutables. Très
probablement, Moscou a décidé d’aider
Ankara à sauver la face au milieu de
l’échec militaire apparent à Idlib [Il
est plus probable de penser que ces
chiffres sont réels, mais n’ont pas été
causés par la Turquie]. Si la Turquie ne
mène pas une guerre à grande échelle
contre la Syrie, elle ne pourra pas
changer la ligne de front en sa faveur.
Cependant, le coût de cette guerre sera
trop élevé. Ainsi, Erdogan peut choisir
de déclarer que l’armée syrienne se
tenant sur l’autoroute M5 à quelques
kilomètres de la ville d’Idlib est un
grand succès et accepter un nouveau
cessez-le-feu.
Le 12 février, une
patrouille militaire américaine a été
bloquée et confrontée par des habitants
en colère de la province de Qamishli. À
un moment donné, les troupes américaines
se sont retrouvées dans une fusillade
intense avec les villageois. Selon des
informations provenant de sources
locales, cela a commencé après que les
troupes américaines ont tué par balle un
adolescent participant à la
manifestation. L’incident s’est produit
près d’un poste de contrôle de l’armée
syrienne. Ainsi, des sources médiatiques
kurdes pro-américaines ont immédiatement
affirmé que les villages en colère
étaient des agents dociles du régime
d’al-Assad. Dans sa déclaration
victorieuse sur la rencontre, le
Pentagone a ‘accidentellement’ oublié de
mentionner le rôle de l’armée syrienne
et des Russes. Les vidéos montrant des
forces syriennes et russes qui sont
intervenues dans les hostilités, ont mis
fin à la violence et ont permis à la
patrouille américaine de se retirer
étaient probablement que des images
générées par ordinateur et créées par
des pirates dans le sous-sol du Kremlin.
Tard le 13 février,
l’armée de l’air israélienne a effectué
une nouvelle vague de frappes aériennes
sur Damas visant l’aéroport
international de la ville et la région
de la Ghouta orientale. M. Netanyahu a
sûrement oublié son mot de passe sur
Twitter. Il a donc décidé de soutenir
les hipsters d’Idlib barbus avec des
actions israéliennes traditionnelles.
Le conflit syrien
ne semble pas près de toucher à sa fin.
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