LE CRI DES PEUPLES
La torture des détenus palestiniens
reste la norme en Israël
Mercredi 15 janvier 2020 Source :
Middle East Monitor
Traduction :
lecridespeuples.fr
Dans des
commentaires à Al Jazeera
concernant le recours à la torture par
Israël contre des détenus palestiniens,
Qadura Faris, chef de la Société des
prisonniers palestiniens, a déclaré : «
Le système sécuritaire israélien veut
laisser une marque indélébile dans la
psyché de ceux qu’il détient : la
résistance a un prix, et il est énorme.
»
Les méthodes de
torture utilisées par Israël comprennent
les stations physiquement intolérables,
les passages à tabac qui entraînent des
blessures et séquelles graves, la
privation de sommeil, le chantage
émotionnel, les menaces de torture
contre les membres de la famille des
détenus et le transfert vers des prisons
secrètes. L’Association pour le soutien
et les droit humains des prisonniers,
Adameer, rapporte que « Des coups
violents sont portés avec l’intention de
tuer le détenu. »
Israël autorise le
recours à la torture dans des cas dits
exceptionnels et exonère les
fonctionnaires impliqués dans la torture
de toute responsabilité pénale. Cette
ambiguïté a contribué à une utilisation
généralisée de la torture contre les
détenus palestiniens dans les prisons
israéliennes. Les plaintes déposées
auprès des autorités n’ont donné aucun
résultat. La tactique d’Israël
consistant à priver de conseil juridique
les détenus torturés pendant les
interrogatoires entrave également la
reconnaissance et la sensibilisation
immédiates de ces violations
systématiques des droits de l’homme.
Un groupe de
personnes organise une manifestation
devant le mur de séparation d’Israël en
Cisjordanie en soutien aux prisonniers
palestiniens à Bethléem, Cisjordanie, le
22 mars 2019
La dernière mise à
jour d’Adameer sur la torture dans les
prisons israéliennes depuis août 2019
montre comment Israël manipule son
soi-disant état d’exception afin de
contourner l’interdiction absolue de la
torture par le droit international. Le
discours sécuritaire d’Israël – un
faux-fuyant qui fait désormais partie de
la rhétorique dominante et a été adopté
à l’échelle mondiale – fournit un
argument juridique dans la législation
israélienne pour torturer les détenus
palestiniens. Étant donné que les
Palestiniens, sans exception, sont tous
considérés comme une prétendue menace
pour Israël, il n’existe aucun paramètre
protégeant les détenus de la torture. Au
contraire, plutôt que de voir leurs
droits protégés, les Palestiniens dans
les prisons israéliennes risquent des
violations supplémentaires, tandis que
les auteurs de telles violences sont à
l’abri de poursuites, au moyen de ce
même discours sécuritaire qui autorise
la torture des Palestiniens.
La récente mise à
jour note que « Selon le Comité public
contre la torture en Israël (PCATI),
environ 1 200 plaintes pour torture au
cours des interrogatoires israéliens ont
été déposées depuis 2001. Tous les cas
ont été clos sans un seul acte
d’accusation. » Adameer note également
que la torture est considérée comme un
crime de guerre – un point pertinent au
moment où Israël fait face à une
éventuelle enquête devant la Cour pénale
internationale (CPI).
Fait intéressant,
Adameer cite une déclaration de Nils
Melzer, le rapporteur spécial des
Nations Unies sur la torture, qui
établit des comparaisons, en termes
d’occupation et de torture, entre la
présence américaine à Guantanamo et le
retranchement colonial d’Israël en
Palestine. Tant Israël que les
États-Unis, déclare-t-il, donnent
l’exemple de l’impunité la plus
flagrante en ce qui concerne la torture
des détenus.
Israël est le
seul Etat au monde à poursuivre des
enfants devant des tribunaux militaires.
Depuis l’an 2000, plus de 12 000 enfants
Palestiniens ont été détenus par
l’armée.
Actuellement, 200 mineurs
palestiniens sont prisonniers politiques
dans des geôles israéliennes.
Depuis 1967, au
moins 73 prisonniers palestiniens ont
été torturés à mort dans les prisons
israéliennes. Les survivants de la
torture n’ont aucun moyen de saisir la
justice, car c’est Israël qui décide si
une enquête doit être ouverte. Pendant
ce temps, la communauté internationale
continue d’ignorer ces violations
flagrantes des droits de l’homme qui ne
sont rien moins que des crimes de
guerre, pour utiliser les affirmations
actuelles contre Israël. En effet, si la
communauté internationale accordait
moins d’importance au discours
sécuritaire d’Israël et s’intéressait
principalement aux violations justifiées
par son prétendu droit de se défendre,
il pourrait y avoir plus de cohésion
mondiale quant à l’importance juridique
de faire en sorte qu’Israël rende des
comptes pour sa répression du peuple
palestinien.
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