LE CRI DES PEUPLES
Raffinement de la torture israélienne :
mutilation des parties génitales d’un
Palestinien
par des chiens policiers
Middle East
Vendredi 14 février 2020 Source :
Middle East Monitor, 10 février 2020
Traduction :
lecridespeuples.fr
Le personnel de
sécurité israélien est à nouveau accusé
de torture contre des suspects
palestiniens, soulevant de nouvelles
inquiétudes concernant ce que le groupe
de défense des droits de l’homme
Addameer a décrit comme « l’utilisation
systématique de la torture et des
mauvais traitements dans les centres
d’interrogatoire israéliens. »
En
août 2019, une explosion a retenti
près d’une colonie israélienne illégale
à l’ouest de la ville palestinienne
occupée de Ramallah, causant un mort et
deux blessés. Trois Palestiniens jugés
pour avoir perpétré cette attaque au
cours de laquelle Rina Shnerb, 17 ans, a
été tuée, ont montré des signes de
torture. Selon le Times of Israel,
l’un des hommes a été hospitalisé pour
insuffisance rénale et 11 côtes cassées.
Un autre était presque méconnaissable
pour sa femme lorsqu’il a été conduit
dans une salle d’audience en fauteuil
roulant. Un troisième a du être été
recousu après avoir été attaqué par un
chien de sécurité.
Des avocats et des
membres de la famille des trois
principaux suspects ont déclaré qu’ils
ont été torturés au point de devoir être
hospitalisés. Plusieurs autres
Palestiniens cueillis par les services
de sécurité intérieure du Shin Bet ont
déclaré avoir été menacés, passés à
tabac, contraints à des positions de
stress douloureuses et privés de
sommeil.
Samer Arbeed, 44
ans, considéré par les autorités
israéliennes comme le cerveau de
l’attaque, a été battu et interrogé
pendant 36 heures. Il s’est retrouvé
avec une insuffisance rénale et 11 côtes
cassées. Le Shin Bet, l’agence de
sécurité israélienne, a tenté de
minimiser la blessure d’Arbeed en disant
qu’il « avait fait un malaise » pendant
l’interrogatoire et emmené à l’hôpital.
Ils n’ont fourni aucun détail
supplémentaire.
L’épouse d’un
deuxième suspect, Walid Hanatsheh, a
déclaré qu’elle n’a pas pu reconnaître
son mari de 51 ans lorsqu’elle l’a vu 60
jours après son arrestation. « Il a été
traduit en justice en fauteuil roulant
», a-t-elle expliqué. « Il avait l’air
très vieux, sa barbe était arrachée à
plusieurs endroits et ses yeux étaient
profondément enfoncés dans sa tête. Il
n’était plus lui-même », a-t-elle dit.
Le troisième
suspect, Qassem Barghouti, 22 ans, a été
mordu aux parties génitales par un chien
de sécurité lorsque les autorités ont
fait une descente dans sa maison près de
la ville de Ramallah, en Cisjordanie.
C’est la deuxième
fois en un mois que des responsables des
forces de sécurité d’Israël sont accusés
de torturer des Palestiniens. Le père de
la prisonnière
Mays Abu-Ghosh, une étudiante de
l’Université de Birzeit du camp de
réfugiés de Qalandiya, au nord de
Jérusalem occupée, a révélé que sa fille
avait fait l’objet d’une enquête et de
tortures sévères au centre
d’investigation Al-Maskubiya, suite à
son arrestation le 29 août.
Ces allégations
sont conformes au rapport de
l’organisation de défense des droits de
l’homme palestinienne Addameer
(Association de Soutien aux prisonniers
et de défense des droits de l’homme) sur
« l’utilisation systématique de la
torture et des mauvais traitements dans
les centres d’interrogatoire israéliens
». Addammeer, qui suit de près le cas
des trois suspects palestiniens, a
déclaré que « depuis sa création, l’État
occupant a appliqué et élaboré des lois
et des pratiques qui ont conduit à la
fois au recours systématique à la
torture et à l’impunité absolue pour les
auteurs de ces crimes. »
Des groupes
israéliens de défense des droits de
l’homme ont également exprimé leurs
préoccupations. Rachel Stroumsa,
directrice exécutive du Comité public
contre la torture en Israël, a qualifié
les allégations de torture de « très
crédibles » et correspondant aux
témoignages que son groupe a recueillis
auprès d’autres détenus au fil des ans.
« La torture est
absolument interdite », a déclaré
Strousma. « Il y a des choses que nous
ne devons pas faire. Nous ne devons pas
violer. Nous ne devons pas asservir les
gens. Nous ne devons pas torturer. C’est
un code moral. C’est aussi un code
juridique auquel Israël doit se
conformer. »
Le père de Mays
Abou-Ghosh, une Palestinienne en
détention :
« Nous ne l’avons pas
reconnue en raison des atrocités
qu’elle
a subies durant sa torture »
Source :
Middle East Monitor, 4 janvier 2020
Traduction :
lecridespeuples.fr
Le père de la
détenue Mays Abu-Ghosh, une étudiante de
l’Université de Birzeit et du camp de
réfugiés de Qalandiya, au nord de
Jérusalem occupée, a révélé que sa fille
avait fait l’objet d’une enquête
violente et de tortures sévères au
centre d’investigation israélien Al-Maskubiya
suite à son arrestation le 29 août.
Le père de Mays,
Abu Hussein, a déclaré au Bureau
d’information des prisonniers que
plusieurs semaines après l’arrestation
de Mays, les services de renseignement
de l’occupation l’ont convoqué, ainsi
que son épouse, au centre où leur fille
était incarcérée. Ses parents ne l’ont
pas reconnue au départ, mais lorsqu’elle
a souri, son père a fini par la
reconnaître grâce à son sourire et a été
abasourdi par l’horreur de ce qui lui
était arrivé.
« Les enquêteurs
ont amené une fille fatiguée et épuisée
dont l’apparence indiquait les jours
affreusement difficiles qu’elle avait
traversés. J’étais en colère à l’époque
et j’ai dit aux enquêteurs que ce
n’était pas ma fille, mais lorsqu’elle
m’a péniblement souri, j’ai fini par la
reconnaître et je me suis apaisé. J’ai
commencé à me poser de nombreuses
questions sur ce qu’elle a traversé », a
ajouté Abu Hussein.
Il a souligné que
lorsque les avocats ont pu visiter Mays
pour la première fois, elle leur a parlé
des méthodes de torture dont elle était
victime. L’occupation, cependant, les a
empêchés de publier des détails à ce
sujet et a menacé les avocats de retirer
leur licence légale s’ils informaient la
famille ou les médias de la torture du
détenu.
Abu Hussein a
révélé que la mère de Mays avait essayé
de serrer sa fille dans ses bras, mais
son corps était à l’agonie, et elle a
dit à sa mère : « Je ne peux pas
t’embrasser, car tout mon corps me fait
mal. »
Abu Hussein a
ajouté : « Pendant les visites et chaque
fois que Mays peut sortir du centre
d’interrogatoire Al-Maskubiya, nous
essayons de comprendre la nature des
tortures qu’elle a subies. Elle commence
à parler un peu, puis éclate en sanglots
et arrête d’en parler, changeant le
cours de la conversation. Nous savons
qu’elle est forte, mais elle ne veut pas
nous inquiéter avec les détails de ce
qu’elle a subi. Quand elle pleure
silencieusement, je me rends compte
qu’elle a subi des choses indicibles, en
particulier pendant les quatre premiers
jours de son arrestation et après son
transfert à une enquête militaire. »
Le père a révélé
que les informations émises par Addameer,
l’Association de Soutien aux prisonniers
et de défense des droits de l’homme,
concernant les méthodes de torture
brutales de sa fille telles que le
passage à tabac, le harcèlement verbal
et l’inspection complètement nue, les
avait profondément choqués.
Il a souligné qu’il
lui avait été beaucoup moins douloureux
d’entendre la nouvelle du martyre de son
fils au début de 2016, assassiné par les
forces d’occupation, que d’entendre la
nouvelle de l’arrestation de sa fille
Mays et de sa torture.
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