Discours
Ambassadeur russe à l’ONU: Washington, Londres
et Paris vont vers la 3e guerre mondiale
Mercredi 11 avril 2018
L’ambassadeur russe auprès des
Nations Unies, Vassily Nebenzia, s’est
adressé au Conseil de sécurité le 9
avril 2018, à propos d’une attaque
chimique présumée à Douma, dans la
banlieue de Damas.
Traduction:
http://sayed7asan.blogspot.fr
(depuis la
traduction anglaise en direct)
Transcription
:
Je vous remercie.
Si vous croyez que c’est un plaisir pour
moi que de parler de la question qui
nous occupe maintenant et de faire une
déclaration, vous vous trompez
lourdement. Malheureusement, la
situation est telle que je vais devoir
dire beaucoup de choses aujourd’hui, et
il vous incombera de m’écouter. Nous
sommes reconnaissants à M. De Mistura
[Envoyé spécial du Secrétaire Général de
l’ONU pour la Syrie] pour son exposé,
ainsi qu’à M. [Thomas] Markran
[Directeur et adjoint du Haut
Représentant aux affaires de
désarmement].
La Fédération russe
a exigé que cette réunion se tienne sur
les points de l’ordre du jour, qui sont
les menaces pour la paix et la sécurité
internationales, dans la mesure où nous
sommes profondément alarmés par le fait
que dans plusieurs capitales, surtout
Washington et celles qui la suivent
aveuglément, à savoir Londres et Paris,
une politique délibérée a été entreprise
pour attiser les tensions
internationales. Les dirigeants des
États-Unis, du Royaume-Uni et de la
France, sans aucune justification et
sans se soucier des conséquences, se
sont engagés dans une politique de
confrontation contre la Russie et la
Syrie et incitent d’autres pays à faire
de même. Un large arsenal de méthodes
est utilisé pour calomnier et insulter :
la rhétorique belliciste, le chantage,
les sanctions et les menaces d’utiliser
la force contre un État souverain.
La Russie est
menacée de façon impardonnable. Le ton
avec lequel cela est fait a dépassé le
seuil de ce qui est acceptable, et n’a
pas même été atteint pendant la guerre
froide. Une telle grossièreté contre mon
pays est quelque chose que vos
prédécesseurs n’ont jamais pris la
liberté d’entreprendre. Quelle est la
prochaine étape ? Nous rappelons une
question rhétorique que notre Président
a posée depuis l’Assemblée générale des
Nations Unies en 2015 à nos partenaires
occidentaux, en particulier les
Etats-Unis, concernant l’imprudence de
leurs expériences géopolitiques au
Moyen-Orient. « Comprenez-vous
maintenant ce que vous avez fait ? »
Mais la question est restée en suspens,
sans réponse.
Mais il y a
effectivement une réponse : non, vous ne
comprenez pas. Tout comme vous n’arrivez
pas à comprendre ce que vous faites
maintenant. Votre manque de stratégie
claire sur toutes les questions est
consternant non seulement pour nous, il
nous déconcerte non seulement nous, mais
également la majorité de ceux qui sont
assis ici. Mais ils ont décidé de ne pas
vous en parler ouvertement, de vous
suivre partout où vous allez, sans tenir
compte du fait que partout où vous
allez, vous semez le chaos. Vous essayez
de pêcher en eaux troubles, mais vous
n’attrapez que des poissons mutants. Je
vais poser une autre question
rhétorique : comprenez-vous le seuil
dangereux vers lequel vous amenez le
monde ?
L’un des domaines
où l’hostilité est la plus marquée est
la Syrie. Les terroristes et les
extrémistes, soutenus par des sponsors
externes, y subissent une défaite.
Rappelons que nous parlons des
terroristes et des extrémistes que vous
avez armés, financés et déployés dans un
pays pour renverser un gouvernement
légitime. Maintenant, il est clair
pourquoi cela provoque l’hystérie parmi
ceux qui ont investi leur capital
politique dans ces forces obscures.
Récemment, grâce
aux efforts déployés par la Russie
conformément aux résolutions du Conseil
de sécurité, une opération d’envergure a
été entreprise pour lever le siège de la
Ghouta orientale. Ses résidents, pendant
un certain nombre d’années, ont été
forcés de supporter l’impudence et la
torture des combattants. Plus de 150 000
civils ont été évacués de cette banlieue
de Damas, de manière totalement
volontaire, avec les conditions de
sécurité requises. Des dizaines de
milliers d’entre eux ont déjà pu
retourner dans les zones libérées et
beaucoup ont retrouvé leurs proches. Il
n’y a eu aucun changement [ou
remplacement de la population] : cette
composition dénoncée à cor et à cri par
les partisans de l’opposition syrienne
n’a pas eu lieu. Ce sont des mensonges.
Avec les dirigeants
de ces groupes armés, des négociations
difficiles ont eu lieu. En conséquence,
beaucoup d’entre eux ont quitté les
zones qu’ils occupaient, dans le plein
respect des garanties de sécurité.
Incidemment, au cours des opérations de
transport, plusieurs tentatives ont été
entreprises pour mettre en scène des
attentats terroristes lorsque des
militants ont tenté d’atteindre les bus
avec des ceintures explosives. D’autres
ont préféré régler leur statut auprès
des autorités syriennes. Grâce aux
amnisties présidentielles, ils pourront
retourner à la vie civile et, par la
suite, ils pourront peut-être même
entrer dans les forces de sécurité
syriennes. Nous parlons de la mise en
œuvre d’un principe de l’ONU : la
démobilisation, le désarmement et la
réintégration.
Cependant, cette
dynamique positive n’est pas du goût de
certains sponsors étrangers à travers
les pays occidentaux, qui sont prêts à
faire feu de tout bois pour maintenir un
foyer de résistance terroriste à portée
de la capitale syrienne, afin que les
combattants puissent continuer à
terroriser les civils, à saisir leur
nourriture et à demander à la communauté
internationale de leur fournir une
assistance humanitaire. Remarquons
qu’ils n’étaient pas prêts à partager
leurs médicaments avec les civils, comme
l’a montré l’inspection des forteresses
abandonnées par les combattants. C’était
déjà le cas par le passé à Alep-Est :
les hôpitaux improvisés dans les
sous-sols étaient pleins de médicaments
qui, à la suite de sanctions
occidentales, ne parvenaient pas à Damas
et aux autres régions contrôlées par le
gouvernement.
De plus, de grandes
quantités de [mots indistincts] ont été
trouvées, ainsi que les corps et les
cadavres de personnes qui avaient été
soumises à la torture. Nous sommes
stupéfaits de l’échelle des tunnels
utilisés par les djihadistes. Dans
certains d’entre eux, des camionnettes
pouvaient circuler librement. Ces
installations souterraines étonnantes
reliaient les positions de groupes
considérés par certains comme modérés,
qui étaient tous liés au fief du Front
Al-Nosra.
Le 6 avril, le
nouveau chef du (groupe terroriste)
Jaysh al-Islam, suivant les
instructions de ses sponsors, a fait
dérailler l’évacuation d’un groupe de
combattants de Douma et a repris le tir
de roquettes et de mortiers contre les
zones résidentielles de Damas. Les tirs
ont ciblé [nom indistinct de quatre
zones]. Selon les informations
officielles, huit personnes sont mortes.
37 civils ont été blessés.
Malheureusement, nous n’avons pas vu les
déclarations des capitales occidentales
condamnant le bombardement d’un quartier
historique de Damas. Le lendemain, le 7
avril, des combattants ont accusé les
autorités syriennes d’avoir largué des
bombes-barils contenant des substances
toxiques. En même temps, les concepteurs
de ces diversions s’emmêlaient les
pinceaux. On parlait tantôt de sarin,
tantôt de chlore ou même d’un mélange de
gaz toxiques. Basé sur un schéma bien
connu, ces rumeurs ont été immédiatement
relayées par ceux qui sont financés par
des capitalistes occidentaux : je parle
des ONGs et des Casques blancs qui
œuvrent mensongèrement sous l’habit de
professionnels de santé. Et ces rapports
ont également été repris et transférés
aux médias.
Il nous incombe
encore une fois d’affirmer que beaucoup
de ces structures douteuses ont une
liste claire des adresses électroniques
des représentants des membres du Conseil
de sécurité, ce qui montre que certains
de nos collègues, ayant une conception
particulièrement imprudente de leur
statut, transmettent des informations
sensibles à leurs protégés.
Soulignons-le bien, tout le monde
devrait se rappeler que les Casques
blancs ont mis sur Internet une vidéo
montrant les préparatifs d’une prétendue
victime d’une attaque présumée perpétrée
par l’armée syrienne.
En 2011, le
feuilleton chimique a commencé, et on
continue à nous le passer en boucle, en
prenant soin que chaque nouvel épisode
soit plus sensationnel que le précédent.
À Washington, à Londres et à Paris, des
conclusions immédiates ont été tirées,
accusant les autorités syriennes ou,
comme ils disentt, le régime syrien.
Personne ne s’est demandé pourquoi Damas
aurait besoin de faire une telle chose.
Des injures ont été portées contre la
direction syrienne. Cependant, le
principal fardeau de la responsabilité a
été épinglé sur la Russie et l’Iran. Et
je pense que cela n’est plus surprenant
pour quiconque à ce stade, mais cette
accusation a été portée immédiatement,
conformément aux tendances actuelles,
sans qu’aucune enquête ne soit menée.
Le 8 avril, les
troupes syriennes qui inspectaient Al-Shimona
près de Douma ont trouvé une usine
artisanale de Jaysh al-Islam qui
fabriquait des substances chimiques. Des
agents de chlore de fabrication
allemande et des équipements spéciaux
ont également été découverts. A
Istanbul, un journaliste de
l’opposition, [nom indistinct], a mis
sur sa page Twitter une vidéo montrant
prétendument la zone de l’incident,
probablement filmée par les Casques
blancs. Un individu inconnu y est montré
à côté d’une bombe artisanale comportant
un produit chimique, et qui aurait
frappé la chambre d’un immeuble à Douma.
Tout cela était accompagné de
commentaires sur une autre attaque
chimique du régime contre des civils. Le
fait que ce soit une mise en scène ne
fait aucun doute. La trajectoire de la
bombe présumée est inconcevable. Cette
bombe a supposément frappé la maison,
perçant un toit, et naturellement,
calmement, serait tombée sur un lit en
bous, sans même endommager ce lit. Une
bombe peut-elle tomber sur un lit en
bois sans l’endommager ?! Clairement,
elle avait été placée là pendant la
préparation de la mise en scène.
Il y a une séquence
intéressante d’événements. La
provocation chimique à Douma, le samedi
7 avril, a eu lieu immédiatement après
que la délégation américaine au Conseil
de sécurité a reçu l’ordre de convoquer
pour lundi 9 avril des consultations
d’experts sur leur projet de résolution
sur le mécanisme d’investigation des
incidents d’utilisation d’armes
chimiques. Le texte initial a
aujourd’hui reçu des changements et des
révisions de grande envergure.
Dans ces
circonstances obscures, nous devons bien
sûr aller au fond des choses. Cependant,
nous devons le faire de manière honnête,
objective et impartiale, sans
méconnaître le principe de la
présomption d’innocence, et sans
préjuger du résultat de l’enquête.
Malgré les provocations, les
spécialistes russes poursuivent leurs
efforts pour résoudre la situation dans
la Ghouta orientale.
Dans l’après-midi
du dimanche 8 avril, suite à un nouvel
accord, l’évacuation des combattants de
Jaysh al-Islam a repris. Après la
libération de Douma, des spécialistes
russes de la protection radiologique,
chimique et biologique y ont été envoyés
pour recueillir des preuves et des
informations. Ils ont prélevé des
échantillons de sols qui montrent
l’absence de tout agent neurotoxique ou
de substances chlore.
Les sections
locales ont été interrogées sur la
cessation de la résistance aux
combattants. Aucun résident local n’a
confirmé qu’une attaque chimique avait
eu lieu. Dans les hôpitaux locaux, il
n’y avait aucun rapport sur les
symptômes d’une substance toxique comme
le chlore. Les autres installations
médicales ne sont pas situées à Douma.
Les corps des morts à la suite d’une
contamination n’ont pas été trouvés. Le
personnel médical et les résidents n’ont
aucune information sur leurs zones
d’inhumation potentielles. De ce fait,
l’utilisation de sarin et/ou de chlore
n’est pas confirmée. Incidemment, les
représentants du Croissant-Rouge syrien
ont réfuté la déclaration qui aurait été
faite en leur nom au sujet d’une aide
apportée à des victimes de gaz toxiques.
J’invite ceux qui vont parler contre moi
et calomnier le régime syrien à partir
du principe qu’il n’y a pas eu d’attaque
chimique.
La Suède a préparé
un projet de résolution pour enquêter
sur l’incident. En principe, pour mener
une enquête, l’OIAC n’a pas besoin de
résolution de l’ONU. Cependant, nous
sommes disposés à considérer cette
résolution. Aujourd’hui, nous proposons
que ce que vous envisagez dans votre
projet soit fait. Laissons donc l’OIAC,
qui, par l’intermédiaire du Directeur
général du Secrétariat technique, M.
Üzümcü, s’est déclaré prêt à aller au
fond des choses, partir dès demain pour
Damas. Là, les autorités syriennes et
les troupes russes fourniront les
conditions nécessaires pour se rendre
dans la zone de l’incident allégué afin
qu’ils puissent évaluer la situation.
Incidemment, c’est ce que le président
Trump et d’autres dirigeants occidentaux
nous avaient demandé d’entreprendre.
En ce qui concerne
la possibilité d’une attaque chimique,
les Syriens du Centre russe de
réconciliation des parties adverses
l’ont évoquée à plusieurs reprises. Il a
été déclaré que pour filmer une attaque
chimique, et je vais citer leurs propos,
« l’équipement nécessaire a déjà été
introduit. » Nous avons également fait
les déclarations pertinentes au Conseil
de sécurité. Vous avez entendu ces
avertissements. Vous les avez entendus
mais les ignorez délibérément dans la
mesure où ils ne correspondent pas aux
vues doctrinales de ceux qui cherchent
l’élimination du gouvernement légitime
d’un nouveau pays arabe.
Pourtant, ce qui
n’est pas examiné est le fait qu’un
nombre important d’armes chimiques a été
découvert en novembre-décembre 2017 sur
le territoire syrien qui avait été
libéré des terroristes. Sur les sites de
stockage d’al-Zakhariya et d’al-Afafir
dans la province de Hama, vingt
conteneurs d’une tonne chacun ont été
découverts. Plus de 50 munitions
contenant des produits chimiques
toxiques ont été trouvées. À Tal-Adli,
dans la province d’Idleb, 24 tonnes de
produits chimiques toxiques ont été
découvertes et on pense que c’est du
chlore. Sur le site de stockage d’Adhamiya,
à 30 kilomètres au nord-est de Damas,
des munitions de calibre 240 et 160
millimètres ont été trouvées. Des boîtes
en plastique contenant des substances et
des composés de phosphore ont été
trouvées. Dans la région d’Al-Servita,
province d’Idlib, un complexe industriel
a été trouvé pour la synthèse de
diverses substances toxiques. 54
munitions chimiques ont été trouvées
avec 44 conteneurs chimiques, et ceux-ci
pourraient être utilisés pour la
fabrication de substances toxiques.
Depuis le début de
cette année, quatre cas ont de
combattants utilisant des produits
chimiques toxiques contre des positions
où les troupes gouvernementales sont
situées été signalés, notamment à Shuja
et Al-Mesharif. Plus de 100 soldats
syriens ont été hospitalisés. Le 3 mars,
quand Hazrama et Al-Tars ont été libérés
dans la Goutha orientale, les
combattants des troupes gouvernementales
ont découvert dans un tunnel un site
souterrain de fabrication de munitions
chimiques artisanales. Et c’est loin
d’être une liste complète. Cela souligne
les méfaits et les abus de l’opposition
irréconciliable. Cependant, envoyer des
experts de l’OIAC là-bas pour identifier
les preuves n’est pas une chose que nous
voyons les gens désireux de faire. Nous
demandons à l’OIAC de vérifier toutes
ces zones. L’accès peut être fourni.
De plus, des
informations sont disponibles sur le
camp d’Al-Tanf. Des instructeurs
américains ont formé un certain nombre
de groupes de combattants pour organiser
des provocations avec des armes
chimiques servant de prétexte à une
frappe. Il était clair pour nous que des
tentatives d’abriter des terroristes et
en même temps de punir le régime tant
détesté par certaines capitales
occidentales seraient tôt ou tard
entreprises. Des têtes de lecture sur
les écrans de télévision ont tenté de
répéter la frappe de l’an dernier contre
la Syrie. Ce matin, il y a eu des
frappes contre le terrain d’aviation T4
dans la province de Homs.
Nous sommes
profondément préoccupés par de telles
actions. Les provocations à Douma font
écho à l’incident de l’année dernière à
Khan Sheikhoun. Le point commun est la
nature planifiée de ces attaques. Une
analyse des opérations de l’US Navy
avant et après l’incident à Khan
Sheikhoun en avril 2007 montre que
Washington, à l’avance, s’était préparé
à mener cette opération. Du 4 au 7 avril
de l’année dernière – à l’époque où la
substance toxique était utilisée à Khan
Sheikhoun, avant la frappe contre la
base aérienne de Shayrat –, le destroyer
USS Porter était déjà présent dans les
eaux méditerranéennes. Il n’est pas
entré dans les ports où un échange de
munitions aurait pu avoir lieu afin
d’augmenter le nombre de missiles de
croisière.
Incidemment, du 4 au 5 avril, le
destroyer USS Porter était situé au
sud-est de la Sicile, et le destroyer
USS Ross se trouvait dans un passage de
la base navale de Rota dans la région au
sud de la Sardaigne. Plus tard, le 6
avril, un mouvement accéléré des deux
destroyers fut signalé vers les
positions de tir plus au sud-ouest de
Chypre. De là, le 7 avril, ils ont mené
une frappe massive contre l’aérodrome de
Shayrat. Dans le même temps, le nombre
de missiles Tomahawk lancés (59) a
dépassé celui qu’auraient dû avoir des
deux destroyers réunis s’ils avaient
réellement été engagés dans les
opérations de défense antimissile qui
leur avaient été assignées. À cette fin,
seuls 48 missiles étaient nécessaires.
De ce fait, les navires militaires
américains, même avant l’incident
chimique à Khan Sheikhoun, sont entrés
en service avec un équipement de frappe
supplémentaire, une augmentation du
nombre de missiles de croisière qui
n’était pas nécessaire pour la défense
antimissile. Et cela pourrait attester
de la planification préalable par
Washington de frappes contre Damas.
Les fausses
informations d’attaques chimiques à
Douma samedi visent en fait à détourner
l’attention de la société de l’affaire
Skripal, qui a été rendue confuse par
Londres, et à lancer contre la Russie
des accusations totalement non
confirmées dans le but de se solidariser
pour construire une alliance anti-russe.
Maintenant, les Britanniques s’éloignent
d’une enquête transparente et proposent
des réponses précises aux questions,
mais en même temps, ils effacent leurs
traces. Lors de la réunion du Conseil de
sécurité le 5 avril sur l’affaire
Skripal, nous avons averti que la
tentative de nous accuser injustement
d’avoir participé à l’incident de
Salisbury était liée au dossier chimique
syrien. Hier, cette question a vu de
nouveaux développements intéressants.
Pour le moment, le ministre des Affaires
étrangères Boris Johnson continue de
divulguer des éléments contre la Russie
et essaie d’être spirituel. Voici une
perle : des experts d’un poste d’écoute
de l’aviation britannique au sud de
Chypre auraient intercepté des rapports
le jour de l’empoisonnement de Skripal.
Et c’est ce que rapporte le Times.
Il contient la phrase suivante: « Le
colis a été livré » et « les deux
personnes ont réussi leur sortie ». Cela
semble faire partie des renseignements
fournis par Londres deux heures avant
l’expulsion des diplomates russes.
Cependant, n’est-il pas clair qu’il
existe un lien irréfutable ici ? Est-ce
que ce n’est pas clair pour tous ?
Syrie-Russie-Salisbury ?
Je vais donner un
coup de pouce aux services de
renseignement britanniques et je vais le
faire gratuitement. Voici une autre
bonne idée pour effacer vos traces :
vous pourriez suggérer que ‘Novichok’,
qui est si apprécié maintenant, a
atteint Salisbury directement de Syrie
par paquet. On se moque vraiment du
monde.
L’ambassadeur Haley
a récemment déclaré que la Russie ne
sera jamais l’amie des États-Unis. Et je
souhaite répondre à cela. L’amitié est
quelque chose qui est à la fois
réciproque et volontaire. On ne peut pas
forcer une amitié. Et nous ne sommes pas
particulièrement désireux d’être amis
avec vous. Nous ne vous supplions pas
non plus d’être nos amis. Ce que nous
voulons de vous, ce n’est vraiment
rien : des relations civilisées normales
que vous refusez avec arrogance, en
ignorant la courtoisie la plus
élémentaire.
Et vous vous faites
des illusions si vous pensez que vous
avez des amis. Vos soi-disant amis ne
sont que ceux qui ne peuvent pas vous
dire non. Et c’est le seul critère
d’amitié dans votre compréhension. La
Russie a de vrais amis, et contrairement
à vous, nous n’avons pas d’adversaires.
Nous ne voyons pas le monde à travers ce
prisme. Et oui, le terrorisme
international, c’est notre ennemi.
Cependant, nous continuons à proposer la
coopération. Cela doit être une
coopération respectueuse et mutuelle, il
faut aller vers la résolution de
problèmes réels et non pas de problèmes
imaginaires. Et vous devriez être tout
aussi intéressés que nous à une telle
coopération.
En fin de compte,
en tant que membres permanents du
Conseil de sécurité, nous assumons la
responsabilité principale du maintien de
la paix et de la sécurité
internationales. Par les canaux
appropriés, nous avons déjà transmis aux
États-Unis que l’usage de la force armée
sous des prétextes mensongers contre la
Syrie, où, à la demande du gouvernement
légitime du pays, les troupes russes ont
été déployées, pourraient entraîner de
graves répercussions.
Nous appelons les
politiciens occidentaux à réduire leur
rhétorique belliciste, à envisager de
manière significative les répercussions
possibles de leurs actions et à mettre
un terme à la profusion inconsciente de
menaces à la sécurité mondiale. Ce que
les mésaventures militaires de
l’Occident ont provoqué nous est bien
connu si l’on considère les exemples de
la Yougoslavie, de l’Irak et de la
Libye. Et personne ne vous a conféré le
pouvoir d’agir en tant que policiers du
monde ou en tant qu’investigateurs,
procureurs, juges et bourreaux en même
temps.
Nous vous appelons
à revenir à la légalité et à respecter
la Charte des Nations Unies, à affronter
ensemble les problèmes qui surgissent,
plutôt que d’essayer à chaque étape de
faire avancer votre jeu géopolitique
égoïste. Toute l’énergie doit être
concentrée sur le soutien au processus
politique en Syrie, pour lequel il est
nécessaire de tirer de manière
constructive les efforts de tous les
acteurs influents. La Russie est
toujours prête à s’engager dans une
telle coopération.
Pour conclure, Monsieur le Président, je
voudrais saisir cette occasion pour
demander au Conseil de sécurité un
exposé sur les résultats de la mission
d’évaluation des Nations Unies à Raqqa
et sur la situation dans le camp de
Rahman. Nous voyons la façon dont les
membres de la Commission tentent de
créer un écran de fumée autour de cette
question, qui est le résultat de leurs
actions en Syrie, y compris l’opération
visant à raser Raqqa par des
bombardements. Aucune provocation
chimique ne détournera l’attention de
cela, de ce que vous avez fait.
Je vous remercie.
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