Opinion
« Les Américains jouent aux Monopoly,
les Russes jouent aux échecs - et les
Français jouent aux Américains... »
Sayed 7asan
Mercredi 2 avril 2014
« Les
Russes mettent du temps à monter en
selle, mais ensuite, ils chevauchent
très vite. »
« Lorsque
la Russie est menacée, elle ne s’énerve
pas, elle se concentre. »
Proverbes russes
Par Sayed 7asan (http://www.sayed7asan.blogspt.fr)
Cet article est consacré aux enjeux
géopolitiques des événements de Crimée,
et notamment au recul de l’impérialisme
américain face à de nouvelles puissances
régionales et mondiales, résurgentes ou
émergentes, qui résistent au modèle
politique, économique et culturel
occidental de plus en plus ouvertement,
et avec de plus en plus de succès.
Le traitement de ces événements en
Occident est un révélateur de la crise
de confiance entre les populations du
monde occidental et leurs gouvernements
& médias respectifs, qui sont
aujourd’hui moins fiables que la presse
soviétique elle-même dans ses jours les
plus sombres, mais dont l’hégémonie est
aujourd'hui disputée par Internet.
Voir 1ère
partie :
Une victoire stratégique pour la Russie
2.
Relations
internationales : Poutine impose de
nouvelles règles du jeu
Arrêtons-nous
quelque peu sur le
discours de Vladimir Poutine sur
l’intégration de la Crimée au sein de la
Fédération de Russie, car il est
véritablement historique.
Comme le souligne Le Saqr,
« Formellement, cet événement sera
enregistré comme ‘‘L’adresse du
président russe Vladimir Poutine aux
députés de la Douma, membres du Conseil
de la Fédération, chefs des régions
russes et représentants de la société
civile au Kremlin’’. En réalité,
bien entendu, il s’agit de beaucoup plus
que cela. C’était l’adresse de la
nouvelle Russie au monde entier et, en
particulier, aux nombreuses personnes à
travers le monde qui rejettent le modèle
social, économique et politique incarné
dans l’Empire Anglo-Sioniste actuel,
autrement désigné comme
‘‘l’Occident’’ ».
Extraits :
« Cependant,
qu’est-ce que nous entendons de la part
de nos collègues en Europe occidentale
et en Amérique du Nord ? Ils disent que
nous violons les normes du droit
international. Tout d’abord, c’est une
bonne chose qu’ils se souviennent enfin,
au moins, qu’il existe une telle chose,
à savoir le droit international – mieux
vaut tard que jamais. (…) Qu’est-ce qui
les outrage ainsi ? (…) Pour une raison
quelconque, des choses que les Albanais
du Kosovo (et nous avons beaucoup de
respect pour eux) ont été autorisés à
faire, les Russes, les Ukrainiens et les
Tatars de Crimée ne sont pas autorisés à
le faire. (…) Ce n’est même pas un
‘‘deux poids deux mesures’’ ; c’est du
cynisme brutal, primitif, colossal. Il
ne faut pas essayer aussi crûment de
tout adapter à ses intérêts
particuliers, caractérisant une même
chose comme ‘‘blanche’’ aujourd’hui et
‘‘noire’’ demain. (…)
Ils n’arrêtent
pas de parler de quelque intervention
russe en Crimée, d’une sorte
d’agression. Il est étrange d’entendre
cela. Je ne connais pas un seul cas dans
l’histoire où une telle intervention se
soit produite sans un seul coup de feu
et sans faire de victimes. (…)
Comme un miroir,
la situation en Ukraine reflète ce qui
se passe et ce qui s’est passé dans le
monde au cours des dernières décennies.
Depuis la dissolution de la bipolarité
sur la planète, nous n’avons plus de
stabilité. Les principales institutions
internationales ne sont pas renforcées ;
au contraire, dans de nombreux cas,
elles se dégradent gravement. Nos
partenaires occidentaux, menés par les
États-Unis d’Amérique, préfèrent ne pas
être guidés par le droit international
dans leurs politiques concrètes, mais
par la force des armes.
Ils en sont venus à croire en leur
exclusivité et à leur exceptionnalisme,
à croire qu’ils peuvent décider
eux-mêmes ce que doivent être les
destinées du monde, à croire qu’ils sont
les seuls à être toujours dans leur bon
droit. Ils agissent à leur guise : ici
et là, ils utilisent la force contre des
États souverains, créant des coalitions
sur la base du principe « Si vous n’êtes
pas avec nous, vous êtes contre nous. »
Afin de donner un semblant de légitimité
à leurs agressions, ils forcent les
organisations internationales à adopter
les résolutions nécessaires, et si pour
quelque raison cela ne fonctionne pas,
ils ignorent tout simplement le Conseil
de sécurité de l’ONU et même l’ONU dans
son ensemble.
Cela s’est
produit en Yougoslavie ; nous nous
souvenons très bien de l’année 1999. Il
était difficile de croire, même en le
voyant de mes propres yeux, qu’à la fin
du XXe siècle, l’une des
capitales de l’Europe, Belgrade, était
soumise à une attaque de missiles
pendant plusieurs semaines, avant que
l’intervention réelle n’ait lieu. Y
a-t-il eu une résolution du Conseil de
sécurité de l’ONU sur cette question,
autorisant de telles actions ? Rien de
tel. Puis ils ont frappé l’Afghanistan,
l’Irak, et ils ont franchement violé la
résolution du Conseil de sécurité de
l’ONU sur la Libye, quand, au lieu
d’imposer la zone dite d’exclusion
aérienne au-dessus de ce pays, ils ont
également commencé à le bombarder.
Il y a eu toute
une série de révolutions « colorées »
contrôlées depuis l’extérieur. De toute
évidence, les populations de ces pays,
dans lesquels ces événements ont eu
lieu, en avaient assez de la tyrannie et
de la pauvreté, de leur manque de
perspectives ; mais ces sentiments ont
été cyniquement mis à profit. Des normes
qui ne correspondaient en aucune façon
aux modes de vie, aux traditions ou aux
cultures de ces peuples leur ont été
imposées. En conséquence, au lieu de la
démocratie et de la liberté, il y eut le
chaos, les flambées de violences et une
série de bouleversements dramatiques. Le
« Printemps arabe » s’est transformé en
« Hiver arabe ».
Des événements
similaires se sont déroulés en Ukraine.
En 2004, pour faire passer leur candidat
aux élections présidentielles, ils ont
concocté une sorte de troisième tour qui
n’était pas prévu par la loi. C’était un
simulacre absurde, un détournement
grossier de la constitution. Et
maintenant, ils ont jeté au pouvoir une
armée de militants organisés et bien
équipés. (…)
En bref, nous
avons toutes les raisons de supposer que
l’infâme politique d’endiguement
conduite aux XVIIIe, XIXe
et XXe siècles se poursuit
aujourd’hui. Ils sont constamment en
train d’essayer de nous confiner dans un
coin parce que nous avons une position
indépendante, parce que nous la
maintenons et parce que nous appelons
les choses par leur nom et ne nous
engageons pas dans l’hypocrisie. Mais il
y a une limite à tout. Et avec
l’Ukraine, nos partenaires occidentaux
ont dépassé les bornes, en jouant les
durs et en agissant de façon
irresponsable et non professionnelle. »
Commentaire du Saqr : « Des mots
étonnants dans la bouche du Président
d’une superpuissance détentrice de
l’arme nucléaire : non seulement il
dénonce l’hypocrisie complète et totale
de l’Empire Anglo-Sioniste, mais il les
place même dans le prolongement direct
de trois siècles de politiques
anti-russes menées par les puissances
d’Europe occidentale ! Non seulement il
dénonce le ‘‘deux poids deux mesures’’
de l’Empire, mais il se moque même
ouvertement de l’incompétence de ses
dirigeants. En effet, on ne peut que se
demander ce que le ‘‘Haut commandement
impérial’’ s’imaginait lorsqu’il a
décidé d’utiliser des nazis en Ukraine,
tout comme il avait utilisé al-Qaïda en
Afghanistan : pensait-il vraiment que la
Russie se soumettrait encore une fois ?
La Russie avait-elle le choix ? Non,
selon Poutine » :
« Après tout,
ils étaient pleinement conscients du
fait qu’il y a des millions de Russes
vivant en Ukraine et en Crimée. Ils
doivent avoir vraiment manqué d’instinct
politique et de bon sens pour ne pas
avoir prévu toutes les conséquences de
leurs actes. La Russie s’est trouvée
dans une position d’où elle ne pouvait
pas se retirer. Si vous compressez le
ressort au maximum, il se détendra avec
vigueur. Vous devez toujours vous
souvenir de cela.
Aujourd’hui, il
est impératif de mettre fin à cette
hystérie, de réfuter la rhétorique de la
guerre froide et d’accepter l’évidence :
la Russie est un participant indépendant
et actif dans les affaires
internationales ; comme d’autres pays,
elle a ses propres intérêts nationaux
qui doivent être pris en compte et
respectés. (…) C’est lors de tournants
historiques tels que ceux-ci qu’une
nation démontre sa maturité et sa force
d’esprit. Le peuple russe a démontré sa
maturité et sa force par son soutien uni
en faveur de ses compatriotes. (…)
Evidemment, nous rencontrerons une
opposition externe, mais c’est une
décision que nous devons prendre pour
nous-mêmes. Sommes-nous prêts à défendre
systématiquement nos intérêts nationaux,
ou bien allons-nous toujours céder, nous
retirer Dieu sait où ? Certains
politiciens occidentaux nous menacent
déjà non seulement de sanctions, mais
aussi de la perspective de problèmes de
plus en plus graves sur le plan
intérieur. Je voudrais savoir ce qu’ils
ont précisément à l’esprit : des actions
par une cinquième colonne, ce groupe
disparate de « traîtres à la nation » ?
Ou bien ont-ils l’espoir de nous mettre
dans une situation sociale et économique
qui se dégrade de manière à provoquer le
mécontentement populaire ? Nous
considérons de telles déclarations comme
irresponsables et clairement agressives
dans leur ton, et nous allons y répondre
en conséquence. Dans le même temps, nous
ne rechercherons jamais la confrontation
avec nos partenaires, que ce soit à
l’Est ou à l’Ouest, mais au contraire,
nous ferons tout notre possible pour
bâtir les relations civilisées et de bon
voisinage que l’on est censé avoir dans
le monde moderne. »
Le Saqr
analyse ce discours historique en ces
termes :
« Résumons. Poutine
a ouvertement déclaré que :
1) Il n’y a pas de
limite à l’hypocrisie, au mensonge, au
mal, à la bêtise et à la nature
agressive de l’Empire Anglo-Sioniste.
2) Cet Empire
représente par sa nature même une menace
existentielle pour la Russie
3) Le peuple russe
est uni dans sa détermination à résister
à cet Empire.
Franchement, pour
moi, cela sonne tout à fait comme une
déclaration de guerre. Pas
nécessairement une guerre « chaude »
avec des forces militaires qui
s’affrontent, mais quelque chose de plus
intense qu’une guerre froide, où le
statu quo est une option acceptable.
Poutine suggère que la prochaine
guerre sera d’ordre civilisationnel,
culturel et même moral, une guerre
dans laquelle un côté combattra pour
imposer comme règle absolue une
hégémonie mondiale cynique, et l’autre
côté combattra pour établir un monde
multipolaire dans lequel tous les pays
doivent être soumis au même ensemble de
règles et de principes. Mais plus
important encore qu’un seul ensemble de
règles, le type de système international
que la Russie cherche à établir est un
système dans lequel chaque nation,
chaque culture et chaque religion
auraient la liberté réelle – et pas
seulement théorique – de vivre comme ils
le souhaitent. »
Le Saqr rappelle
que dans sa fameuse
adresse à l’Assemblée fédérale du 12
décembre 2013, Poutine montrait bien la
différence entre les Etats-Unis et la
Russie, que d’aucuns – mus par le
désabusement, une pseudo-sagesse qui les
placerait « au-dessus de la mêlée », ou
conditionnés malgré eux par la
propagande anti-soviétique inculquée par
le système, etc. – veulent obstinément
ramener dos à dos :
« Nous avons
toujours été fiers de notre nation.
Mais nous ne prétendons pas être une
sorte de superpuissance ayant une
revendication à l’hégémonie mondiale ou
régionale; nous n’empiétons sur les
intérêts de personne, nous n’imposons
notre patronage à personne, et
n’essayons nullement d’enseigner aux
autres comment vivre leur vie. Mais nous
nous efforcerons d’être des leaders qui
défendent le droit international,
luttent pour le respect et la
souveraineté nationale et l’indépendance
et l’identité des peuples.
Aujourd’hui, de
nombreux pays révisent leurs valeurs
morales et leurs normes éthiques,
gommant les traditions ethniques et les
différences entre les peuples et les
cultures. La société est maintenant
appelée non seulement à reconnaître le
droit de chacun à la liberté de
conscience, à la liberté d’opinion
politique et à la vie privée, mais aussi
à accepter sans question l’égalité du
bien et de mal, aussi étrange que cela
puisse paraître, alors que ce sont des
concepts de sens opposé. Cette
destruction des valeurs traditionnelles
par le haut entraîne non seulement des
conséquences négatives pour la société,
mais elle est aussi essentiellement
anti-démocratique, car elle est
effectuée sur la base d’idées
abstraites, spéculatives, contrairement
à la volonté de la majorité, qui
n’accepte pas les changements qui se
produisent ou la proposition de révision
des valeurs.
Nous savons
qu’il y a de plus en plus de gens dans
le monde qui soutiennent notre position
sur la défense des valeurs
traditionnelles qui ont constitué la
base spirituelle et morale de la
civilisation dans toutes les nations
durant des milliers d’années : les
valeurs de la famille traditionnelle, de
la vie humaine authentique, y compris la
vie religieuse, non pas seulement
l’existence matérielle, mais aussi la
spiritualité, les valeurs de l’humanisme
et de la diversité mondiale.
Bien sûr, il
s’agit d’une position conservatrice.
Mais pour reprendre les mots de Nikolai
Berdiaev, le conservatisme ne vise pas à
empêcher le mouvement vers l’avant et
vers le haut, mais à empêcher le
mouvement vers l’arrière et vers le bas,
vers l’obscurité chaotique et le retour
à un état primitif. »
Commentaires du Saqr : « Il
est assez clair que cette dernière
phrase exprime le point de vue de la
Russie sur le niveau de dégradation
civilisationnelle et culturelle que
l’Empire Anglo-Sioniste a imposé aux
peuples de l’Europe et des Etats-Unis.
En outre, lorsque Poutine déclare que la
‘‘destruction des valeurs
traditionnelles par le haut entraîne non
seulement des conséquences négatives
pour la société, mais elle est aussi
essentiellement anti-démocratique, car
elle est effectuée sur la base d’idées
abstraites, spéculatives, contrairement
à la volonté de la majorité’’, il
affirme clairement que l’Empire Anglo-Sioniste
n’est pas régi par les peuples qui y
vivent, mais par des minorités, des
groupes d’intérêts spéciaux, des lobbies
en coulisses et des cabales qui imposent
leur ordre du jour déformé au reste de
la population.
La ligne de fond
est la suivante : le Président de la
Russie a déclaré une guerre ouverte
contre l’élite des 1% qui est
actuellement aux commandes de l’Empire
Anglo-Sioniste. Cette guerre verra
des affrontements à plusieurs niveaux,
combinant le ‘‘soft power’’ (résistance
culturelle, résistance religieuse,
résistance informationnelle, guerre
économique et financière) au ‘‘hard
power’’ (une armée prête à combattre les
USA / l’OTAN si nécessaire,
l’utilisation de ‘‘l’arme énergétique’’
afin d’exercer des représailles contre
la guerre économique). Dans un
revirement ironique de l’histoire –
surtout pour une société capitaliste qui
a dénigré Marx et répudié le concept de
lutte des classes –, cette guerre
sera aussi profondément une guerre de
classe dans laquelle les oligarques
de différents pays vont se soutenir
mutuellement et dans laquelle les 99%
(le peuple réel, le peuple ‘‘de base’’)
vont travailler ensemble, par exemple,
sur les ‘‘champs de bataille virtuels’’
d’Internet. »
Poutine n’est
certes pas le Messie, et agit bien
évidemment avant tout dans les intérêts
de la Russie. Mais il n’est pas criminel
de défendre ses intérêts et les intérêts
de sa nation et de son peuple. Au
contraire, cela s’appelle le
patriotisme, une valeur malheureusement
tombée en désuétude ; un De Gaulle
français serait aujourd’hui encore
écœuré par cette France atlanto-sioniste
qui a été dépouillée de l’aura
gaullienne, et il serait en exil,
peut-être même à Moscou… Tant que les
intérêts nationaux n’empiètent pas sur
d’autres droits et intérêts légitimes,
il est tout à fait légitime et légal de
les protéger. Si cela venait à changer
un jour en ce qui concerne Poutine, s’il
faisait de la Russie une puissance
impériale, cela changerait bien
évidemment tout, mais en attendant, le
crime d’arrière-pensée n’existe que dans
les véritables Etats
totalitaires, et il faut juger sur
pièces et n’évaluer que la conformité
des actes avérés avec le droit
international et l’éthique. Et sur ce
point, Poutine a effectivement fait un
« sans faute ». Défendre la Russie
aujourd’hui n’est pas une marque
d’aveuglement, de soumission ou un
réflexe irréfléchi sur le mode « les
ennemis de mes ennemis sont mes amis »,
comme de nombreux propagandistes,
simplets & autres trolls le suggèrent
insidieusement, mais une action sensée
et conforme aux lois et aux principes
moraux – cf. par exemple cet article sur
« l’abominable
tsar du Kremlin », qui assène
quelques vérités aussi évidentes que
vitales, ou
la réfutation argumentée du Saqr,
qui, d’origine russe, rappelle qu’il
était dans le camp antisoviétique durant
la guerre froide et souligne qu’il n’a
commencé à soutenir la Russie qu’à
partir du moment où elle a « représenté
et défendu tout ce qui est juste,
décent, honorable et véridique. » Et il
y a une différence notable entre
les intérêts de la Russie tels que
Poutine les conçoit, et qui, la
Russie n’étant pas une puissance
impérialiste (malgré les phobies &
fantasmes des uns et des autres),
nécessitent avant tout
une implémentation stricte du droit
international, et ceux des
Américains et de leurs féaux – car les
Américains n’ont pas d’alliés mais
seulement des serfs – qui, comme le
soulignait très justement Poutine,
bafouent en permanence les droits les
plus élémentaires et font preuve d’un
cynisme et d’une hypocrisie révoltantes
qui a fait son temps, mais qui est
maintenant désuète du fait de
l’avènement d’Internet qui constitue
aujourd’hui
un champ de bataille informel mais
crucial, tant pour les États-majors que
pour les populations.
Sayed 7asan
A venir :
3. Les
« médias » occidentaux aux ordres ?
4. Les arènes
émergentes du refus du Nouvel Ordre
Mondial
Les dernières mises à jour
|