Alahed
«Israël» et l’Arabie saoudite sont des
«alliés»,
selon Dory Gold
Samer R. Zoughaib

Photo:
D.R.
Vendredi 31 juillet 2015
Entre l’Arabie saoudite et «Israël» ce
n’est plus une convergence d’intérêts
ponctuels mais une alliance en bonne et
due forme. C’est le directeur général du
ministère «israélien» des Affaires
étrangères, Dory Gold, qui l’a affirmé.
Cette déclaration s’accompagne
d’informations sur une coordination
étroite entre le royaume wahhabite et
l’entité sioniste sur le dossier syrien.
Prenant la parole lors
d’une conférence organisée par le Comité
exécutif des juifs d’Amérique, jeudi aux
Etats-Unis, Dory Gold a qualifié
l’Arabie saoudite d’«allié», selon le
quotidien Maariv. Faisant allusion à
l’Iran, le diplomate «israélien», qui
est un proche du Premier ministre
Benyamin Netanyahu, a déclaré: «Nous
avons un régime qui tente d’occuper le
Moyen-Orient. Nous ne sommes pas les
seuls à le dire, notre voisin, l’Arabie
saoudite, qui est également notre allié,
l’affirme».
Avant de devenir un grand fan de la
dynastie des Saoud, Dory Gold, ancien
ambassadeur d’«Israël» aux Nations
unies, avait signé un ouvrage, en 2003,
intitulé «Comment l’Arabie saoudite
soutient le nouveau terrorisme mondial».
Mais ses opinions passées ne semblent
pas trop l’embarrasser, puisqu’il y a
quelques temps, la presse a publié des
photos de lui aux côtés du général
saoudien à la retraite et conseiller
auprès du gouvernement du royaume, Anwar
Achki, dans le cadre d’une conférence
sur les répercussions de l’accord
nucléaire avec l’Iran.
Cette déclaration d’amour de Dory Gold
envers l’Arabie saoudite coïncide avec
l’annonce de la vente au royaume d’armes
américaines, qui étaient auparavant
interdites en raison du véto
«israélien». La transaction, estimée à
5,4 milliards de dollars, comprend 600
missiles Patriot Pac-3, des systèmes de
missiles guidés modernes, des
ordinateurs de précision de tir, des
munitions d’artillerie spécifiques et
d’autres équipements. Maintenant
qu’«Israël» est confiant que ces armes
ne seront pas utilisées pour libérer Al-Qods
mais pour tuer les enfants du Yémen,
d’Irak et de Syrie, il n’a plus
d’inconvénients à ce qu’elles soient
livrées au royaume wahhabite.
Coordination sur la Syrie
Ces déclarations publiques
ne sont pas la seule preuve du
rapprochement sans précédent entre
«Tel-Aviv» et Riyad. D’autres indices,
encore plus graves, font état d’une
étroite coordination entre les deux
parties sur le dossier syrien. Selon des
informations citées par des diplomates
et reprises par plusieurs médias, des
officiers du renseignement saoudien ont
accompagné le ministre des Affaires
étrangères du royaume, Adel al-Jubair,
lors de sa visite à Amman, le 18
juillet, pour y rencontrer le directeur
du «Mossad», Tamir Pardo. Les entretiens
entre les deux parties ont porté sur les
moyens de riposter, en Syrie, à l’accord
sur le nucléaire, conclu entre l’Iran et
les grandes puissances. Selon les mêmes
sources, il a été convenu, lors de ces
rencontres, d’une participation directe
de l’armée jordanienne aux offensives
des terroristes dans le Sud syrien, afin
de tenter de provoquer un «changement
stratégique» sur le terrain, avec pour
objectif final de forcer les lignes de
défense de l’Armée arabe syrienne,
autour de Damas. Quelques jours plus
tard, le chef d’état-major jordanien, le
général Machaal el-Zein, s’est rendu en
Arabie saoudite pour mettre au point les
détails de ce plan. S’en est suivie une
vaste offensive des groupes terroristes
contre la ville de Deraa, impliquant
plus de 2000 combattants. Mais l’armée
syrienne et ses alliées ont repoussé
cette attaque, la cinquième du genre en
l’espace de quelques semaines seulement,
infligeant aux assaillants de lourdes
pertes et capturant un groupe d’entre
eux, dirigé par le dénommé Khaled Nassar.

Le
tweet d’Al-Walid
Le plan
saoudo-israélo-jordanien prévoit aussi
une implication directe de l’entité
sioniste dans les combats dans la
province de Quneitra, aux côtés des
extrémistes. C’est dans ce contexte
qu’il faut placer le raid mené par un
drone «israélien», lundi, contre un
véhicule transportant des membres de la
Défense nationale dans la localité druze
de Hadar, qui a résisté à tous les
assauts des terroristes. L’attaque avait
fait trois morts.
Citant l’un des adjoints de
l’ambassadeur de Russie à Damas,
Alexander Kinchak, l’agence de presse
russe Novostni a rapporté que l’Iran
aurait adressé, via le sultanat d’Oman,
un message très ferme «à qui de droit»,
affirmant que le Sud syrien «est une
ligne rouge non seulement pour les
autorités de Damas mais aussi pour la
République islamique». Téhéran, Moscou
et Damas déploieront tous les efforts
nécessaires pour empêcher l’axe
Riyad-«Tel-Aviv» d’enregistrer des gains
sur le terrain, susceptibles d’améliorer
sa position en prévision d’éventuelles
négociations.
A la lumière de toutes ces informations,
on comprend très bien la fonction du
tweet du prince saoudien Al-Walid ben
Talal, qui avait affirmé qu’il avait
demandé un visa aux autorités
«israéliennes» afin d’aller prier dans
la mosquée d’Al-Aqsa. Le but étant de
banaliser l’idée d’une normalisation des
relations entre le royaume wahhabite et
l’entité sioniste.
Les intentions d’Al-Walid avaient été
démenties par son frère, le prince
Khaled ben Talal, mais jamais par le
principal intéressé.
Source:
french.alahednews
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Le
dossier Arabie saoudite
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