Alahed
Coopération militaire entre «Israël» et
la Jordanie…
contre la Syrie
Samer R. Zoughaib
Photo:
D.R.
Mardi 25 août 2015
Dans la guerre qui ravage la Syrie
depuis quatre ans et demi, le contrôle
du sud revêt une importance stratégique.
Dans cette bataille, «Israël» et la
Jordanie sont dans la même tranchée et
les deux pays se sont alliés, entre
autres, au «Front al-Nosra», la branche
syrienne d’«Al-Qaïda».
Depuis le début de la
guerre en Syrie, «Israël» a choisi son
camp, celui des groupes extrémistes, et
s’est fixé un objectif primordial:
contrôler le sud syrien à travers une
milice supplétive, semblable à celle de
«l’Armée du Liban-Sud» (ALS), qu’il
avait créé lors de son occupation de la
partie méridionale du Liban (1978-2000).
L’objectif stratégique des batailles qui
se succèdent dans cette partie de la
Syrie est de déloger l’armée syrienne de
la ville de Deraa, près de la frontière
jordanienne, et d’isoler la ville de
Quneitra, limitrophe du Golan occupé,
avant d’en prendre le contrôle. Le but
final étant de sortir du giron de l’Etat
syrien le triangle Deraa-Quneitra-Damas,
qui part de la frontière
syro-jordanienne, longe le Golan occupé
jusqu’aux abords de la frontière
libanaise dans la région du Mont Hermon
(Jabal al-Cheikh), et remonte vers les
banlieues sud, sud-ouest et sud-est de
la capitale syrienne.
Des moyens considérables sont mis en
œuvre par les groupes extrémistes et
leurs opérateurs régionaux pour
atteindre ces objectifs. Mais jusqu’à
présent, ils n’ont pas réussi dans la
mission qui leur est attribuée.
Le front sud syrien est divisé en deux
parties: le flanc occidental est
directement supervisé par «Israël», qui
dirige les groupes extrémistes, conduits
par «Al-Nosra», leur fixe les tâches et
leur fourni la logistique nécessaire.
C’est dans ce cadre que l’entité
sioniste a pris en charge le traitement
dans ses hôpitaux de plus d’un millier
d’extrémistes blessés. Les observateurs
des Nations unies postés dans le Golan
ont même révélé, dans des rapports
soumis au Conseil de sécurité de l’Onu,
avoir dénombré une soixantaine de
réunions entre des officiers israéliens
et des chefs extrémistes –dont des
«émirs» du «Front al-Nosra»-, ainsi que
le transfert de caisses (sans doute des
armes, des munitions et autres
équipements militaires). L’aide
israélienne ne s’arrête pas là.
L’artillerie et l’aviation sionistes
sont entrées en action de nombreuses
fois contre des positions de l’Armée
arabe syrienne et des unités des comités
populaires pour préparer les offensives
des groupes terroristes ou leur apporter
un soutien lorsqu’ils étaient en
difficulté. Les récentes agressions
contre la localité stratégique de Hadar,
qui résiste aux assauts takfiristes, et
les raids contre des positions de
l’Armée syrienne, dans la région de
Quneitra, sont une illustration vivante
de l’engagement israélien aux côtés des
groupes terroristes.
Sur terre et
dans les airs!
Le flanc oriental du front
sud est supervisé par la Jordanie. Des
milliers de combattants, formés dans des
camps d’entrainement sous la supervision
de la CIA et de l’Arabie saoudite sont
envoyés sur le champ de bataille pour
tenter de prendre les localités situées
sur l’autoroute reliant Deraa à Damas.
Par vagues successives, ces extrémistes
ont essayé ces dernières semaines, sans
succès, de prendre les quartiers al-Mahatta,
al-Manchiyyeh, et al-Mourabbaa, dans la
ville de Deraa. Le plan consiste, dans
une deuxième phase, à attaquer les
positions de l’armée syrienne sur
l’autoroute as-Salam, reliant Quneitra à
la capitale, en prenant pour cible la
brigade-68 des forces gouvernementales
stationnée à Khan al-Cheikh, puis la
localité de Saasaa.
On comprend, dès lors, que les flancs
israélien et jordanien sont
complémentaires et les deux parrains
régionaux des groupes extrémistes
exécutent, en réalité, un seul plan en
deux volets. Cela signifie qu’il existe
une coordination étroite et permanente
entre «Israël» et le royaume hachémite.
Cette coordination se fait en amont et
en aval des offensives, au sein de la
salle d’opération appelée «MOK», basée
en Jordanie. Des représentants des pays
engagés dans la guerre contre la Syrie,
y compris l’entité sioniste, siègent au
sein de cette cellule.
La coopération israélo-jordanienne ne se
limite pas au sol mais s’étend aussi aux
airs. Le site américain Foxtrot Alpha a
révélé que des appareils israéliens ont
ravitaillé en vol des avions militaires
jordaniens en début de semaine alors
qu'ils étaient en route pour un exercice
aérien commun aux Etats-Unis.
La semaine prochaine doivent débuter
dans l'espace aérien américain des
manœuvres aériennes conjointes baptisées
«Red Flag». Cinq appareils F-15
israéliens ont effectué un vol conjoint
de 7 heures avec des F-16 jordaniens
vers la base aérienne américaine Nellis
dans l'ouest des Etats-Unis, ajoute le
site américain. Les appareils jordaniens
ont été approvisionnés en vol par un 707
ravitailleur de l'armée israélienne.
«Cette opération illustre le
resserrement de la coopération
sécuritaire entre Israël et le
Jordanie», commente le site israélien
I24. «Il y a trois semaines, un
responsable américain avait confirmé les
informations selon lesquelles Israël
avait offert des hélicoptères de combat
à la Jordanie pour aider le royaume
hachémite à lutter contre les menaces le
long de ses frontières avec l’Irak et la
Syrie», poursuit le site israélien. Le
transfert de ces appareils militaires
avait été approuvé par Washington qui a
fourni un appui technique permettant la
livraison des hélicoptères de type
Cobra.
Certains pays arabes ne prennent même
plus la peine de cacher leurs liens avec
l’entité sioniste. Pour eux, la chute de
Damas aux mains de groupes
obscurantistes est prioritaire… la
Palestine attendra!
Source:
french.alahednews
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