Alahed
L’armée syrienne décime
le commandement du Front «al-Nosra»
Samer Zoughaib
Photo:
D.R.
Vendredi 6 mars 2015
Alors que
le Qatar sous-traite, pour le compte des
Américains, un plan qui consiste à
réhabiliter le Front qaïdiste al-Nosra
en lui redonnant une virginité, l'Armée
arabe syrienne a asséné un grand coup à
ce groupe terroriste en décimant, jeudi,
son commandement.
L'Armée arabe
syrienne a frappé un grand coup, jeudi,
contre le «Front al-Nosra», la branche
syrienne d'«al-Qaïda». Des avions
militaires syriens ont mené des raids
contre un repère de cette organisation,
dans la région d'al-Hobeit, à Idlib
(Nord), tuant au moins 18 de ses
principaux commandants. Selon des
sources proches des extrémistes syriens,
le chef militaire suprême d'al-Nosra,
Abou Houmam al-Chami, a été tué dans les
raids. Parmi les victimes figurent aussi
le dénommé Abou Omar al-Kurdi, l'un des
fondateurs d'al-Nosra ainsi qu'Abou
Bara' al-Ansari et Abou Misaab al-Filistini.
L'émir de l'organisation, Abou Mohammad
al-Joulani, aurait échappé de justesse
aux raids, selon la chaine de télévision
panarabe al-Mayadeen.
Les milieux extrémistes syriens ont
d'abord affirmé que les chefs d'«al-Nosra»
ont été tués dans un raid aérien de la
coalition internationale dirigée par les
Américains. Mais l'état-major de la
coalition, basé à Washington, a assuré
qu'aucun raid aérien n'avait été mené
ces dernières vingt-quatre heures dans
cette région.
L'Agence officielle Sana avait annoncé,
auparavant, que c'est l'aviation
syrienne qui avait mené cette attaque,
avançant le bilan de 18 hauts
responsables d'«al-Nosra» tués.
Un extrémiste cité par les agences de
presse internationales a déclaré que
«c'est un grand coup porté à al-Nosra.
Un coup très fort, très douloureux».
Il y a quelques jours, le chef militaire
de cette organisation dans le sud
syrien, Abou Omar al-Souri, avait été
tué dans des combats contre l'armée
syrienne, qui a lancé, avec le
Hezbollah, une vaste offensive à Deraa
et Quneitra.
L'Occident veut
récupérer «al-Nosra»
Ce coup sévère porté
à «al-Nosra» intervient alors que le
Qatar tente de redorer le blason de ce
groupe ultra-extrémiste, afin de le
réhabiliter sur la scène internationale
pour qu'il devienne le principal outil
de l'Occident dans sa guerre contre
l'Etat syrien.
Les agences de presse internationales
ont rapporté, cette semaine, que les
dirigeants d'al-Nosra «envisagent de
rompre leurs liens avec al-Qaïda et de
former une nouvelle entité afin
d'obtenir le soutien financier de pays
du Golfe comme le Qatar». Il est clair
que cette information distillée par les
médias pro-occidentaux vise à préparer
l'opinion publique à une réhabilitation
de cette organisation, qui n'a cessé à
aucun moment de recevoir une aide
financière de pays du Golfe, plus
particulièrement le Qatar.
Les mêmes sources ajoutent que des
«agents de renseignements du Golfe ont
rencontré le chef d'al-Nosra, Abou
Mohammad al-Joulani, plusieurs fois au
cours des derniers mois afin de
l'encourager à lâcher al-Qaïda et à
discuter du soutien qu'ils pourraient
fournir».
Cet aveu pose en lui-même une grave
problématique, car «al-Nosra» est
inscrite sur les listes américaine,
européenne et onusienne des
organisations terroristes, et le seul
fait de rencontrer ses dirigeants ou de
la financer est une violation flagrante
des résolutions de l'Onu.
Présenté comme un proche d'«al-Nosra»,
un certain Mouzamjer al-Cham, cité par
l'agence britannique Reuters, explique
qu'«une nouvelle entité va bientôt voir
le jour, qui comprendra al-Nosra, Jaïch
al-Mouhajirine wal Ansar, et d'autres
petites brigades». «Le nom d'al-Nosra
sera abandonné. Il se désengagera d'al-Qaïda.
Mais les émirs d'al-Nosra ne sont pas
tous d'accord, c'est pour cette raison
que l'annonce est retardée»,
ajoute-t-il.
Des sources proches du ministère qatari
des Affaires étrangères, également
citées par Reuters, confirment que le
Qatar souhaite qu'«al-Nosra» devienne
une force spécifiquement syrienne sans
lien avec al-Qaïda. «Ils promettent à
al-Nosra plus de soutien, c'est-à-dire
de l'argent et de l'équipement, une fois
qu'ils auront rompu les liens avec
al-Qaëda», indiquent les mêmes sources.
Une vaste comédie
Reuters poursuit
qu'«en cas de dissolution et de rupture
des liens avec al-Qaïda, l'organisation
ne changerait pas pour autant
d'idéologie. Joulani a combattu avec
al-Qaïda en Irak et d'autres commandants
sont des vétérans de la guerre
d'Afghanistan et sont proches du chef d'al-Qaïda,
Ayman al-Zawahiri.
L'intention présumée de changer de nom
et de rompre avec al-Qaïda ne serait
donc qu'une vaste comédie, permettant
aux Etats-Unis et à leurs alliés
européens et du Golfe d'officialiser
leurs relations avec cette organisation,
qui coordonne déjà une grande partie de
ses opérations contre l'Etat syrien avec
les Occidentaux et les Israéliens.
L'établissement d'une zone tampon le
long du Golan occupé avec l'aide directe
d'«Israël», en est la preuve vivante. Un
expert des mouvements terroristes
explique que cette relation, dévoilée
récemment par des rapports des Nations
unies, est une grande source d'embarras
pour Washington et l'Europe devant leur
opinion publique.
Le soi-disant changement de nom et le
repositionnement ne seraient que des
effets cosmétiques qui ne modifieraient
en rien la nature extrémiste de cette
organisation, dont les méthodes et
l'idéologie sont les mêmes que celles du
groupe «Etat islamique».
Source :
French.alahednews
Le sommaire de Samer R. Zoughaib
Le
dossier Syrie
Les dernières mises à jour
|