Alahed
Du Golan au Sinaï,
les takfiristes sont des alliés
d’«Israël»
Samer R. Zoughaib

Photo:
D.R.
Lundi 2 février 2015
Dans son discours charnière du vendredi
30 janvier, le secrétaire général du
Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, a
démontré, par un raisonnement logique,
la collusion entre «Israël» et les
takfiristes actifs sur le terrain en
Syrie, notamment le Front al-Nosra, la
branche syrienne d'Al-Qaïda. Ainsi,
explique-t-il, l'entité sioniste
s'est-elle sentie menacée par six
membres de la Résistance, en tournée
d'inspection dans la province de
Quneitra, mais ne semble nullement
préoccupée par la présence, le long du
Golan occupé, de plusieurs milliers de
combattants d'al-Nosra, armés jusqu'aux
dents. «Le Front al-Nosra a déployé près
du Golan des milliers de combattants
dotés de chars, de roquettes, de
missiles antichars, de casernes, de
positions et de fortifications
militaires», a déclaré sayyed Nasrallah,
en rappelant que cette organisation est
inscrite sur les listes internationales
des organisations terroristes. Malgré
cela, souligne-t-il, «Israël» ne semble
pas inquiet ou inquiété le moins du
monde par cette présence massive
d'hommes armés prétendant combattre sous
un étendard islamique.
Depuis plus de deux ans, nous publions
sur ce même site un grand nombre
d'articles, basés sur des informations
sûres et fiables, faisant la lumière sur
les relations étroites qui existent
entre «Tel-Aviv» et les groupes les plus
extrémistes en Syrie. C'est ainsi que
plus d'un millier de combattants
extrémistes ont été soignés dans les
hôpitaux de Safad, Haïfa et Tibériade,
après avoir été transférés des champs de
bataille du sud syrien avec l'aide
directe des «Israéliens». Mais le
soutien va au-delà de ce qui est
présenté par la propagande israélienne
comme un «geste humanitaire». La
couverture aérienne et les barrages
d'artillerie fournis par l'armée
«israélienne» ont joué un rôle crucial
dans l'avancée -toute relative- des
groupes extrémistes dans le Golan, dans
le but d'instaurer une ceinture de
sécurité large de 5 à 7 kilomètres, le
long du Golan occupé.
Pour éloigner les témoins gênants, les
groupes terroristes ont enlevé, l'été
dernier, 45 Casques bleus de la force
internationale d'interposition déployée
depuis 1974, la Fnuod, qui a décidé,
après cet incident, d'évacuer de
nombreuses positions, laissant le
terrain libre à Al-Qaïda.
Transfert de matériel et 59
réunions
Aujourd'hui, même les médias occidentaux
ne peuvent plus passer sous silence le
soutien multiforme apporté par «Israël»
aux extrémistes. Dans un article publié
le 7 décembre 2014, le quotidien
français «Libération», pourtant proche
d'«Israël», fait état d'un grand nombre
de rapports des Nations unies évoquant
«un dialogue et des transferts de
matériel aux rebelles syriens». Ces
documents, basés sur des observations
directes faites par des Casques bleus
présents dans le Golan révèlent des
«contacts suivis» entre des officiers
sionistes et «certains groupes rebelles
(...) parmi lesquels des islamistes du
Front al-Nosra, la branche syrienne
d'Al-Qaïda».
«Libération» ajoute que les rapports de
la Fnuod adressés aux quinze membres du
Conseil de sécurité révèlent que les
rencontres entre militaires israéliens
et rebelles syriens sont
quasi-quotidiennes depuis au moins
dix-huit mois. Ces notes d'observation
démontrent qu'un dialogue s'est instauré
entre les deux parties le long de la
ligne de séparation entre la Syrie et la
partie du Golan occupée par «Israël». Du
1er mars au 31 mai 2014, les Casques
bleus ont ainsi comptabilisé 59
réunions, précise le journal français.
Et ce n'est pas tout. Les observateurs
de la Fnuod ont constaté qu'en certaines
occasions, l'armée israélienne transfère
des caisses aux rebelles, comme ce fut
le cas le 10 juin. «A deux occasions la
Fnuod a aussi observé que des officiers
israéliens faisaient pénétrer des
rebelles en bon état de santé sur le
territoire de l'Etat hébreu. Où se
rendaient-ils? Pour discuter avec qui?
Dans ce cas également, il n'y a pas de
réponse», poursuit «Libération», qui
ajoute que la majorité des contacts
observés se sont déroulés à proximité
d'un poste de la Fnuod surnommé «Point
85», qui a depuis été évacué après
l'enlèvement des 45 Casques bleus.
La date de ces transferts de caisses et
de ces contacts suivis coïncident avec
la vaste offensive lancée par les
extrémistes et qui leur a permis
d'occuper un certain nombre de positions
de l'armée syrienne dans la province de
Quneitra. A cette même époque, le
ministre «israélien» de la Guerre, Moshé
Yaalon, qualifiait le Front al-Nosra de
«branche la plus modérée d'Al-Qaïda»
tandis que le ministre Français des
Affaires étrangères, Laurent Fabius,
estimait qu'«Al-Nosra fait du bon boulot
en Syrie».
Dans le Sinaï aussi
La collusion entre l'entité sioniste et
les extrémistes prétendant se battre
sous l'étendard de l'islam ne se limite
pas au Golan mais englobe également le
Sinaï, où «Ansar Beit al-Maqdess», qui a
prêté allégeance à l'organisation
terroriste de «Daech» a mené un série
d'attaques meurtrières sans précédent
contre l'armée égyptienne, qui ont fait,
la semaine dernière, des dizaines de
morts.
Quel meilleur service peut-on rendre à
«Israël» sinon d'attaquer et d'affaiblir
les armées syrienne, égyptienne et
libanaise, les forces armées des pays
dit de «l'étau». Il est intéressant de
noter, dans ce cadre, la réaction
iranienne aux attaques du Sinaï. Le chef
d'état-major interarmes iranien, le
général Hassan Feyrouz, a estimé que
«ceux qui attaquent l'armée égyptienne
servent les intérêts d'Israël». La même
position a été exprimée par la
porte-parole du ministère iranien des
Affaires étrangères, Marzieh Afkham, qui
a affirmé que «l'objectif des attaques
du Sinaï est d'éloigner le monde
musulman de son but qui est de défendre
le peuple palestinien».
Source :
French.alahednews
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