Amérique latine
Rejet
mondial de l’agression
des Etats-Unis contre le Venezuela
Salim Lamrani

Photo:
Al Mayadeen
Lundi 23 mars 2015
Al Mayadeen
http://espanol.almayadeen.net/...
L’annonce faite
par la Maison-Blanche de décréter un
état d’urgence nationale, dans le but de
briser l’ordre constitutionnel au
Venezuela, a unanimement été rejeté par
la communauté internationale.
Le 9 mars
2015, Barack Obama a signé un ordre
exécutif et a décrété un « état
d’urgence » aux Etats-Unis en raison de
la « menace inhabituelle et
extraordinaire » que représenterait le
Venezuela pour la sécurité nationale.
Cette décision, hostile à l’égard d’une
autre nation souveraine, est d’une
extrême gravité et s’est accompagnée de
nouvelles sanctions contre plusieurs
fonctionnaires du gouvernement de la
République latino-américaine.[1]
Pour
justifier une telle décision, la
Maison-Blanche évoque « l’intimidation
des opposants politiques » au Venezuela,
exige « le respect des droits de l’homme
et des libertés fondamentales » et
demande « la libération de tous les
prisonniers politiques, y compris des
dizaines d’étudiants, le leader de
l’opposition Leopoldo López ainsi que
les maires Daniel Ceballos et Antonio
Ledezma »,… mais n’évoque aucune menace
concrète contre les Etats-Unis.[2]
En effet,
Washington ne fait allusion à aucune
menace précise portée contre sa
sécurité, ni à d’éventuelles armes
stratégiques d’un pays – qui n’en
possède aucune – qui se trouve à
plusieurs milliers de kilomètres de ses
côtes et qui, de son histoire, n’a
jamais été en guerre contre les
Etats-Unis, ni n’a agressé une autre
nation. Au contraire, le Président
vénézuélien Nicolás Maduro,
démocratiquement élu en 2013 lors d’un
scrutin reconnu pour sa transparence par
tous les organismes internationaux, de
l’Organisation des Etats américains à
l’Union européenne, a toujours fait part
de sa volonté d’établir des relations
pacifiques et d’égal à égal avec le
Voisin du Nord. Pour justifier sa
décision, Obama fait uniquement
référence à des faits qui relèvent de la
situation interne du Venezuela et qui
sont de la compétence unique et
exclusive du peuple bolivarien, faisant
ainsi preuve d’un acte d’ingérence –
donc contraire au Droit international –
dans les affaires internes d’une nation
souveraine[3].
Cette
nouvelle mesure marque une recrudescence
de l’hostilité des Etats-Unis vis-à-vis
de la démocratie vénézuélienne. En
effet, depuis l’arrivée d’Hugo Chávez au
pouvoir en 1999 et l’avènement de la
Révolution bolivarienne, Washington n’a
eu de cesse de déstabiliser le
Venezuela. Le 11 avril 2002,
l’administration Bush avait orchestré un
coup d’Etat contre le Président Chávez
et brisé l’ordre constitutionnel.
L’intervention massive du peuple avait
permis de mettre un terme à la dictature
militaire la plus courte de l’histoire
de l’Amérique latine (48 heures). En
décembre 2002, Washington avait soutenu
le sabotage pétrolier qui avait coûté
plus de 10 milliards de dollars à
l’économie vénézuélienne. Depuis, les
Etats-Unis n’ont eu de cesse de soutenir
l’opposition antidémocratique et
putschiste, qui n’a pas hésité à
recourir à la violence, comme le montre
la vague meurtrière qui a frappé le pays
en février 2014, pour obtenir par la
force ce qu’elle a été incapable de
remporter par les urnes. En effet,
depuis 1998, la droite vénézuélienne a
perdu 19 des 20 processus électoraux –
reconnus comme transparents par toutes
les instances internationales – qui se
sont tenus sous la Révolution
bolivarienne.
Caracas a
immédiatement dénoncé une tentative de
coup d’Etat à son encontre. L’annonce de
Washington survient quelques semaines
après que le Venezuela a révélé
l’existence d’une conspiration,
planifiée par l’opposition, destinée à
renverser l’ordre constitutionnel, qui a
conduit en prison le maire de Caracas
Antonio Ledezma et plusieurs membres des
forces armées, entre autres[4].
Nicolás Maduro a ainsi déclaré que
Barack Obama avait « assumé
personnellement la tâche de renverser
[s]on gouvernement, d’intervenir au
Venezuela, et d’en prendre le contrôle[5] ».
« Il s’agit de la plus grave menace
contre la nation de toute son
histoire », a-t-il ajouté, rappelant que
« personne ne peut croire que le
Venezuela soit une menace pour les
Etats-Unis[6] ».
L’objectif de Washington est évident,
selon Maduro : avec les premières
réserves en hydrocarbures au monde, le
Venezuela est en effet une priorité
stratégique pour les Etats-Unis, qui
souhaitent contrôler ces ressources.
La mesure
prise par les Etats-Unis à l’encontre du
Venezuela a suscité le rejet unanime de
la communauté internationale, y compris
de ses plus fidèles alliés. L’Union
européenne a déclaré qu’il était hors de
question de s’aligner sur la politique
de Washington et qu’elle
« n’envisage[ait] pas [d’imposer] des
mesures restrictives » contre Caracas.
« L’Union européenne n’a pas à prendre
de décision » concernant le Venezuela, a
souligné José Manuel García-Margallo,
Ministre espagnol des Affaires
étrangères[7].
Mais les condamnations les plus
fermes sont venues du Nouveau Monde.
Cuba a été la première nation à fustiger
le décret présidentiel le jour même de
sa divulgation. La Havane a utilisé un
langage diplomatique fort et a réaffirmé
« son soutien inconditionnel […] au
gouvernement légitime du Président
Nicolás Maduro », montrant ainsi que le
rapprochement avec les Etats-Unis
n’interférait en aucune manière dans sa
politique étrangère. La déclaration
émise le 9 mars 2015 est édifiante :
« Le Gouvernement
révolutionnaire de la République de Cuba
a pris connaissance du Décret
Présidentiel arbitraire et agressif émis
par le Président des Etats-Unis contre
le Gouvernement de la République
Bolivarienne du Venezuela, qui qualifie
ce pays comme une menace pour sa
sécurité nationale […]
De quelle manière le Venezuela
menace-t-il les Etats-Unis ? A des
milliers de kilomètres de distance, sans
armes stratégiques et sans employer de
ressources ou de fonctionnaires pour
conspirer contre l’ordre constitutionnel
étasunien, la déclaration est peu
crédible et met à nu les objectifs de
ses auteurs. […]
Personne n’a le droit d’intervenir dans
les affaires internes d’un Etat
souverain ni de le déclarer, sans
fondement aucun, comme étant une menace
à sa sécurité nationale.
Tout comme Cuba
n’a jamais été seule, le Venezuela ne le
sera pas non plus[8] ».
Lors du Sommet
extraordinaire des chefs d’Etat de
l’Alliance bolivarienne pour les Peuples
de Notre Amérique (ALBA), tenu le 17
mars 2015, le Président cubain Raúl
Castro a réaffirmé son soutien au
Venezuela et a lancé un message
explicite à Washington :
« Les Etats-Unis
devraient comprendre une fois pour
toutes qu’il est impossible de séduire
ou d’acheter Cuba, ni d’intimider le
Venezuela. Notre unité est
indestructible.
Nous ne cèderons pas non plus d’un pouce
dans la défense de la souveraineté et de
l’indépendance, et ne nous tolèrerons
aucun type d’ingérence, ni de
conditionnement dans nos affaires
internes.
Nous ne renoncerons pas à la défense des
causes justes de Notre Amérique et du
monde, et nous n’abandonnerons jamais
nos frères de lutte. Nous sommes venus
serrer les rangs avec le Venezuela et
l’ALBA et ratifier que les principes ne
sont pas négociables […].
Nous ne
permettrons que l’on porte atteinte à la
souveraineté ou que l’on brise la paix
en Amérique latine[9] ».
Pour sa part,
l’Argentine a publié une longue
déclaration rejetant les mesures
hostiles adoptées par Washington et
apportant son soutien à la démocratie
vénézuélienne :
« Le Gouvernement
argentin a pris connaissance avec
inquiétude du contenu du Décret exécutif
émis par le Gouvernement des Etats-Unis
[…]. La gravité d’une telle dénonciation
cause non seulement de la consternation
en raison de la dureté inhabituelle de
ses termes, presque menaçants, mais elle
provoque également de la stupeur et de
la surprise.
Il est absolument invraisemblable pour
toute personne moyennement informée que
le Venezuela, ou n’importe quel autre
pays sud-américain ou latino-américain,
puisse constituer une menace pour la
sécurité nationale des Etats-Unis
d’Amérique du Nord.
Le caractère
absurde et injuste de l’accusation est
source de consternation […].
L’Argentine, tout comme les autres pays
de la région […], rejette toute
ingérence dans les affaires internes des
autres Etats. En ce sens, l’Argentine
lance un appel au Gouvernement des
Etats-Unis pour qu’il évite l’usage d’un
langage impropre pour un pays de son
importance et de sa responsabilité en
tant que puissance mondiale, ou de
sanctions qui ont déjà démontré, dans
d’autres cas, qu’elles conduisent
uniquement à l’échec et à l’inimitié
entre les peuples et leurs gouvernements[10] ».
De son côté, le
Président bolivien Evo Morales a exigé
des Etats-Unis qu’ils « demandent pardon
à l’Amérique latine, et en particulier
au Venezuela ». L’Amérique latine refuse
« toute intervention militaire [ou]
menace contre la démocratie et contre
nos révolutions », a-t-il ajouté[11].
L’Equateur
a qualifié la décision de Washington de
« grotesque » et de « grave risque pour
la paix et la démocratie dans la
région ». « Il ne manque plus que l’on
sanctionne les électeurs vénézuéliens »,
a annoncé sur un ton sarcastique son
président Rafael Correa. Pour sa part,
le Nicaragua a exprimé « son
profond rejet et indignation face à
cette déclaration inacceptable de
facture impériale[12] ».
L’ancien président de l’Uruguay, Pepe
Mujica, considéré comme étant la
conscience morale du continent
latino-américain, a condamné l’attitude
agressive des Etats-Unis : « Je n’ai
pas besoin de preuves pour savoir que
les Etats-Unis s’immiscent dans les
affaires internes du Venezuela. Il faut
être fou pour oser dire que le Venezuela
peut être une menace. Ils [les
Vénézuéliens] ont une Constitution
merveilleuse, la plus audacieuse
d’Amérique latine. Nous avons besoin
d’une Venezuela indépendante[13] ».
Les organismes latino-américains
ont également stigmatisé le décret
présidentiel d’Obama. L’Union des
nations sud-américaines (UNASUR), qui
regroupe les 12 pays d’Amérique du Sud,
a unanimement rejeté l’ingérence
étasunienne. Dans une déclaration
commune, l’UNASUR a dénoncé un acte
hostile :
« Les Etats membres
de l’Union des nations sud-américaines
font part de leur rejet du Décret
exécutif du Gouvernement des Etats-Unis
d’Amérique, approuvé le 9 mars 2015, car
il constitue une menace d’ingérence
contre la souveraineté et le principe de
non-intervention dans les affaires
internes des autres Etats.
Les Etats membres de l’UNASUR
réaffirment leur engagement en faveur de
la pleine application du Droit
International, de la Solution pacifique
des controverses et du principe de
Non-intervention, et réitèrent leur
appel aux gouvernements afin qu’ils
s’abstiennent d’appliquer des mesures
coercitives unilatérales qui
contreviennent au Droit International.
L’UNASUR réitère
son appel au gouvernement des Etats-Unis
d’Amérique afin qu’il évalue et mette en
pratique des alternatives de dialogue
avec le gouvernement du Venezuela, sous
les principes de respect de la
souveraineté et de l’autodétermination
des peuples. En conséquence, elle
sollicite la dérogation dudit Décret
Exécutif[14] ».
Le Parlement du
Marché commun du Sud (Mercosur), qui
regroupe 10 pays sud-américains (5
membres permanents et 5 membres
associés), a fait part de son « rejet le
plus énergique et le plus catégorique »
des sanctions annoncées par les
Etats-Unis, dénonçant une « menace
réelle d’agression contre la
souveraineté, la paix et la stabilité
démocratique de ce pays sud-américain et
donc contre le Mercosur ». Ces mesures
« constituent en elles-mêmes un danger
d’intervention armée contre le
Venezuela, et cela doit déclencher une
alerte nationale et internationale[15] ».
L’Association latino-américaine
d’intégration (ALADI) a exprimé sa
solidarité « avec le peuple
vénézuélien » et « son gouvernement
légitime et rejette cette déclaration
qui est inexplicable et arbitraire. Le
monde sait qu’aucun pays d’Amérique
latine ne représente une menace pour la
paix ». Le secrétariat général de
l’entité a rejeté l’intromission de
Washington : « L’Amérique latine et la
Caraïbe ont été proclamées par le Second
sommet de la CELAC (Communauté des Etats
latino-américains et caribéens) comme
zone de paix et c’est pourquoi cette
attitude constitue une agression
inacceptable pour la Région[16] ».
Le Parlatino, Parlement latino-américain
intégré par 23 pays, a également
condamné l’action hostile de Barack
Obama et a exigé le retrait du décret
présidentiel étasunien contre le
Venezuela. « Ce qui est en jeu, c’est la
défense de notre souveraineté, le
contrôle de nos ressources naturelles et
la liberté de décider de notre propre
destin », a souligné Angel Rodríguez, le
représentant vénézuélien[17].
L’Alliance
Bolivarienne pour les Peuples de Notre
Amérique (ALBA) a exprimé « son rejet le
plus énergique du Décret exécutif ».
« Cette agression viole toute norme
internationale qui régit la vie des
Etats égaux et souverains, ignore la
tradition antiimpérialiste qui nos
peuples ont historiquement revendiqué,
et constitue une menace pour la paix et
la tranquillité de nos pays[18] ».
La politique agressive de Washington a
également été dénoncée aux Nations
unies, au sein du Conseil des droits de
l’homme de Genève. La Communauté des
Etats latino-américains et caribéens –
qui regroupe les 33 pays–, la Russie et
la Chine, entre autres, ont dénoncé
« l’imposition de mesures coercitives
unilatérales comme mécanisme de pression
politique et économique, fait qui viole
les principes de la Charte des Nations
unies[19] ».
Face au rejet unanime de la communauté
internationale, les Etats-Unis ont été
contraints d’effectuer une déclaration
affirmant que leur objectif n’était pas
de renverser le gouvernement
démocratique de Nicolás Maduro. Le
Département d’Etat a ainsi assuré que
les « Etats-Unis ne cherchent pas à
obtenir la chute du gouvernement
vénézuélien et ne tentent pas non plus
de saboter l’économie vénézuélienne ».
Mais l’Amérique latine n’a pas été
convaincue par ces propos, tant
Washington a multiplié les actes
hostiles envers le Venezuela depuis
l’avènement de la Révolution
bolivarienne[20].
A moins d’un mois du
Sommet des Amériques qui se tiendra les
10 et 11 avril 2015 au Panama, le
Président des Etats-Unis vient de
s’aliéner toute l’Amérique latine en
imposant une politique hostile et
agressive au Venezuela, violant le
principe de non-ingérence dans les
affaires internes d’une nation
souveraine. Alors qu’il avait
l’opportunité de se présenter face à la
communauté latino-américaine paré du
prestige que lui a conféré sa décision
de rétablir un dialogue historique avec
Cuba, Barack Obama sera accueilli par
les pays du Sud avec suspicion et rejet,
tout comme son prédécesseur à la
Maison-Blanche… un certain George W.
Bush.
Docteur ès Etudes
Ibériques et Latino-américaines de
l’Université Paris IV-Sorbonne, Salim
Lamrani est Maître de conférences à
l’Université de La Réunion, et
journaliste, spécialiste des relations
entre Cuba et les Etats-Unis.
Son nouvel ouvrage
s’intitule Cuba. Les médias face au
défi de l’impartialité, Paris,
Editions Estrella, 2013 et comporte une
préface d’Eduardo Galeano.
http://www.amazon.fr/Cuba-m%C3%A9dias-face-d%C3%A9fi-limpartialit%C3%A9/dp/2953128433/ref=sr_1_1?s=books&ie=UTF8&qid=1376731937&sr=1-1
Contact :
lamranisalim@yahoo.fr ;
Salim.Lamrani@univ-reunion.fr
Page Facebook :
https://www.facebook.com/SalimLamraniOfficiel

[1]
Antonio María Delgado, « Obama
aplica sanciones y declara
emergencia nacional por amenaza
de Venezuela », El Nuevo
Herald, 10 mars 2015.
[2]
The White
House,
“Statement by the Press
Secretary on Venezuela”, 9 mars
2015.
https://www.whitehouse.gov/the-press-office/2015/03/09/statement-press-secretary-venezuela
(site consulté le 13 mars 2015).
[3]
Ultimas
Noticias,
« Maduro : Le tiendo la mano al
gobierno de EEUU”, 13 mars 2015.
[4]
Ignacio Ramonet, “La tentative
du coup d’Etat contre le
Venezuela”, Medelu, 10
mars 2015.
[5]
Fabiola Sánchez, “Maduro: EEUU
asumió la tarea de derrocar a mi
gobierno”, The Associated
Press, 10 mars 2015
[6]
Agencia
Venezolana de Noticias,
“Presidente llama a la unidad
para vencer la amenaza más grave
en la historia de Venezuela”, 11
mars 2015.
[7]
Agence
France Presse,
« La Unión Europea ‘no está
considerando’ sanciones contra
Venezuela », 10 mars 2015.
[8]
Gobierno
Revolucionario de la República
de Cuba,
“Declaración”, Cubadebate,
9 mars 2015.
[9]
La Iguana
TV,
“Raúl Castro: Es imposible
comprar a Cuba, ni intimidar a
Venezuela. Nuestra unidad es
indestructible”, 17 mars 2015.
[10]
Presidencia de Argentina,
“Declaración sobre las medidas
adoptadas por Estados Unidos
contra Venezuela”, 11 mars 2015.
http://www.presidencia.gob.ar/eventos-destacados/28443-la-argentina-mostro-su-preocupacion-por-sanciones-de-estados-unidos-a-venezuela
(site consulté le 18 mars 2015)
[11]
Página 12,
Suma apoyos el gobierno de
Venezuela”, 14 mars 2015.
[12]
El Nuevo
Herald,
“Latinoamérica defiende a
Venezuela y EEUU niega promover
inestabilidad”, 10 mars 2015.
[13]
El
Observador,
“Mujica no duda de que “los
gringos se meten en Venezuela”,
12 mars 2015.
[14]
UNASUR, « Comunicado de la Unión
de Naciones Suramericanas sobre
el Decreto Ejecutivo del
Gobierno de los Estados Unidos
sobre Venezuela », 14 mars 2015.
http://www.unasursg.org/node/169
(site consulté le 17 mars 2015).
[15]
EFE,
« Presidencia de Parlasur dicta
su ‘enérgico y categórico’
rechazo a medidas EEUU », 11
mars 2015.
[16]
EFE,
« Aladi y Parlasur rechazan
sanciones de EEUU a funcionarios
de Venezuela », 11 mars 2015.
[17]
Parlatino,
« Parlamento Latinoamericano en
Panamá exhorta a EEUU a derogar
decreto contra Venezuela », 17
mars 2015.
http://www.parlatino.org.ve/index.php/noticias/politica-nacional-e-internacional
(site consulté le 18 mars 2015).
[18]
Alianza
Bolivariana para los Pueblos de
Nuestra América,
“Alba rechaza toda agresión de
Estados Unidos que busque
vulnerar la soberanía de
Venezuela”, 9 mars 2015.
[19]
PSUV,
« Venezuela recibe apoyo en ONU
ante sanciones de EEUU », 13
mars 2015.
[20]
EFE,
« EEUU insiste en que no busca
la caída de Maduro y pide
soluciones regionales », 17 mars
2015.
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