Opinion
La Communauté des Etats
latino-américains et caribéens : vers
une émancipation définitive ?
Salim Lamrani
© Salim Lamrani
Lundi 14 décembre 2015
Université
de La Réunion (DIRE)
// Centro de Estudios Martianos
http://www.josemarti.cu/dossier/la-comunidad-de-estados-latinoamericanos-y-caribenos-hacia-la-emancipacion-definitiva/
Introduction
En décembre 2011, sous l’égide du
Président vénézuélien Hugo Chávez,
naissait la Communauté des Etats
latino-américains et caribéens (CELAC)
qui regroupe les 33 pays du continent, à
l’exception des Etats-Unis et du Canada.
L’objectif, clairement exprimé, était de
s’affranchir du carcan de l’Organisation
des Etats américains, « Ministère des
Colonies des Etats-Unis », pour
reprendre la célèbre formule du ministre
cubain des Affaires étrangères Raúl Roa,
entité historiquement sous influence de
Washington et discréditée pour son
alignement récurrent avec la politique
du puissant voisin.
La diversité idéologique caractérise
cette nouvelle entité à vocation
intégratrice. Les gouvernements
progressistes tels que ceux de Cuba, de
la Bolivie, de l’Equateur ou du
Venezuela côtoient des régimes plus
conservateurs présents en Colombie, au
Mexique ou au Honduras. Néanmoins, la
volonté de s’émanciper de la tutelle
étasunienne et de revendiquer une
nouvelle indépendance cimente cette
alliance. De quelle manière, la
naissance de la CELAC remet-elle en
cause l’hégémonie étasunienne sur le
continent latino-américain ? Comment cet
organisme nouveau est-il devenu un
acteur incontournable sur la scène
internationale ?
Trois axes structureront cette
réflexion. Dans un premier temps, il
conviendra de revenir sur la genèse de
ce processus et sur le rôle majeur du
Président Hugo Chávez, principal artisan
l’intégration latino-américaine. Une
attention particulière sera ensuite
portée sur la volonté de se démarquer de
l’Organisation des Etats américains et
de la tutelle étasunienne. Enfin, un
éclairage sera apporté les initiatives
emblématiques prises par la CELAC depuis
sa création.
1.
Fondation
de la CELAC
En décembre
2011, pour la première fois dans
l’histoire de l’Amérique latine et de la
Caraïbe, les 33 pays de la région se
sont unis dans une alliance à vocation
intégratrice, s’affranchissant ainsi du
carcan de l’Organisation des Etats
Américains, entité historiquement
tributaire de l’influence étasunienne.
Les pays du Sud revendiquaient ainsi
leur volonté de construire une
alternative régionale sans la présence
hégémonique de Washington et de son
fidèle allié Ottawa.
L’arrivée au
pouvoir du Président Hugo Chávez en 1999
dans un Venezuela ravagé par une
décennie d’austérité néolibérale a
changé le panorama politique sur le
continent et a permis l’émergence d’une
nouvelle Amérique latine. Pour la
première fois depuis l’effondrement de
l’Union soviétique, et la « fin de
l’histoire » décrétée par Francis
Fukuyama et ses partisans, un leader
politique progressiste, de surcroît
proche de Cuba, remettait en cause le
dogme de Friedrich Von Hayek et Thomas
Friedman et préconisait la construction
d’une voie alternative au Consensus de
Washington. « Les peuples ne doivent pas
être expropriés de leur droit à la vie[1] »,
déclarait-il lors de son discours
d’investiture le 2 février 1999.
L’élection de
Chávez a insufflé un nouvel élan
politique à l’Amérique latine. Dans la
décennie qui a suivi, plusieurs pays du
continent ont porté au pouvoir des
dirigeants progressistes qui avaient
exprimé de fortes réserves vis-à-vis des
politiques économiques et sociales
préconisées par la Banque mondiale et le
Fonds monétaire international. En 2002,
le Brésil, première puissance économique
d’Amérique latine, a élu le syndicaliste
Lula Da Silva à la présidence. En 2003,
le peuple argentin a accordé son
suffrage au péroniste Néstor Kirchner.
En 2006, les Boliviens ont élu le paysan
Evo Morales à la tête du pays. Quelques
mois plus tard, la même année,
l’économiste Rafael Correa prenait le
pouvoir en Equateur. En 2007, Daniel
Ortega, ancien commandant de la guérilla
du Front de Libération Sandiniste se
voyait confier le mandat suprême au
Nicaragua. En 2010, José Mujica, ancien
guérillero tupamaro qui a passé plus de
dix ans dans les geôles de la dictature
militaire, était également élu Président
de la République. Ainsi, une grande
partie du continent a effectué à virage
politique et idéologique à gauche,
revendiquant l’héritage de la Révolution
cubaine. En effet, la plupart de ces
présidents, aux parcours variés, ont
symboliquement choisi La Havane pour le
premier déplacement officiel.
Dès son
arrivée au pouvoir, Hugo Chávez a
procédé à une véritable révolution
sociale dans son pays en universalisant
l’accès à la santé et à l’éducation et
en procédant à une répartition plus
juste des richesses issues du pétrole.
De la même manière, le président
vénézuélien a fait de l’intégration
régionale latino-américaine et
caribéenne le pilier de sa politique
étrangère en créant deux institutions :
l’Alliance bolivarienne pour les peuples
de Notre Amérique qui regroupe 11 pays
du continent et dont les rapports sont
basés sur l’entraide et la coopération,
et Petrocaribe qui regroupe 14 pays de
la Caraïbe et qui leur permet d’acquérir
du pétrole à un tarif préférentiel[2].
Hugo Chávez a
également joué un rôle fondamental dans
la création de l’Union des nations
sud-américaines (UNASUR) en 2008, qui
regroupe les 12 pays d’Amérique du Sud.
De même, il a apporté un nouveau souffle
au MERCOSUR en intégrant en 2012 l’Union
douanière composée du Brésil, de
l’Argentine, du Paraguay et de
l’Uruguay, renforçant ainsi le rôle de
l’institution en Amérique du Sud et lui
permettant de changer de dimension avec
une ouverture sur la Caraïbe.
Le 17
décembre 2008, à Salvador de Bahia, le
Président Lula a réuni l’ensemble des
pays de la région lors du Sommet de
l’Amérique latine et de la Caraïbe sur
l’intégration et le développement
(CALC). Pour la première fois depuis
l’indépendance du Nouveau Monde, les
chefs d’Etat et de gouvernement de la
zone se retrouvaient tous ensembles,
sans la présence d’une puissance
extrarégionale tels que les Etats-Unis,
le Canada ou un pays européen, pour
traiter, entre autres, de la crise
alimentaire, énergétique, financière et
climatique. Les nations de l’Amérique
latine et de la Caraïbe réaffirmaient
ainsi leur volonté d’exprimer leur
« singularité régionale », selon les
propos du Président Lula, et d’élaborer
des mécanismes indépendants. « Notre
unité doit être comprise comme étant une
contribution à un monde nouveau,
multipolaire et multilatéral », avait-il
ajouté, en claire référence à
l’unilatéralisme étasunien. Lula a
également fustigé « l’irresponsabilité
d’aventuriers qui ont mené l’économie
mondiale à un précipice », dans une
allusion non moins évidente aux
institutions financières internationales[3].
Trois années
plus tard, en décembre 2011, les 33
chefs d’Etat et de gouvernement de la
région se sont réunis à Caracas, sous
l’égide du Président Chávez, pour le
premier sommet fondateur de la
Communauté des Etats latino-américains
et caribéens. La Déclaration de Caracas
revendique l’aspiration historique de
l’Amérique latine et de la Caraïbe à
l’émancipation et à l’intégration
régionale :
« […] Que
conformément au mandat originel de nos
libérateurs, la CELAC avance dans le
processus d’intégration politique,
économique, sociale et culturelle
réalisant un équilibre juste entre
l’unité et la diversité de nos peuples,
pour que le mécanisme régional
d’intégration soit un espace idoine pour
l’expression de notre riche diversité
culturelle et à la fois un espace
adéquat pour réaffirmer l’identité de
l’Amérique latine et de la Caraïbe, son
histoire commune et ses luttes continues
pour la justice et la liberté[4] ».
La CELAC dispose de deux organes : un
Sommet des Chefs d’Etat et de
gouvernement et une Réunion des
ministres des Affaires étrangères. Elle
représente la région la plus riche en
matières premières stratégiques au monde
(pétrole, gaz, bois, eau, minerais).
Elle représente 33 Etats et près de 600
millions de personnes réparties sur une
superficie de plus de 21 millions de km²
sur les deux hémisphères. Elle abrite
près de 40% de la biodiversité de la
planète et 50% des forêts.
La
constitution de cet organisme régional
représente une avancée majeure dans le
processus d’intégration
latino-américaine, où les différences
politiques et idéologiques ont été mises
de côté au nom de l’intérêt supérieur de
l’union des nations de la région. De
même, elle symbolise la volonté des pays
de la zone de s’affranchir du carcan de
l’Organisation des Etats américains,
trop souvent subordonnée à la volonté du
Voisin du Nord.
2.
Une
volonté d’émancipation
En 1889, José
Martí, héros national cubain,
observateur lucide de la politique
étrangère des Etats-Unis qui avait
conscience de leurs appétits
hégémoniques, avait lancé un appel à ses
compatriotes latino-américains lors de
la Conférence internationale et
monétaire organisée par Washington dans
le but d’asseoir son influence sur la
région. Le patriote cubain avait appelé
les représentants de l’Amérique latine à
rejeter l’offre d’alliance proposée par
les Etats-Unis : « L’heure est arrivée
pour l’Amérique espagnole de déclarer sa
seconde indépendance » face au « voisin
puissant et ambitieux […] déterminé à
étendre sa domination » sur le continent[5].
Martí ne
serait pas écouté et dès sa fondation en
1948, l’Organisation des Etats
américains, entité régionale la plus
ancienne et la plus vaste au monde, a
été sous l’influence des Etats-Unis. Le
fait que le siège de l’entité
internationale se trouve à Washington
n’est pas le fruit du hasard mais bien
l’illustration de cette volonté
hégémonique. Ainsi, les nations du
continent acceptaient de subordonner
leur politique étrangère à celle du
puissant voisin dès l’entrée en vigueur
de la Charte en 1951[6].
L’histoire du
XXe siècle latino-américain offre de
multiples exemples de l’alignement
systématique de l’OEA sur les intérêts
des Etats-Unis, devenant ainsi la
caution politique et diplomatique de
Washington pour toutes les interventions
armées contre les gouvernements
progressistes et démocratiques, au nom
de la lutte contre le communisme. Ainsi,
en 1954, sous la présidence du
réformiste Jacobo Arbenz, l’OEA a refusé
d’apporter son soutien à l’autorité
légitime et a couvert le coup d’Etat
orchestré la même année par la CIA. En
effet, l’OEA avait préparé le terrain à
la rupture violente de la légalité
constitutionnelle en adoptant une
résolution proposée par le secrétaire
d’Etat John Foster Dulles, dénonçant
l’expansion communiste en Amérique
centrale et invitant Washington « à
prendre les mesures nécessaires […]
contre l’intervention du communisme
international ». Arbenz avait osé
procéder à une modeste réforme agraire
et nationaliser quelques secteurs de
l’économie. Seul le Guatemala avait voté
contre. Le Mexique et le Canada avaient
choisi l’abstention. Tous les autres
pays se sont docilement ralliés à
l’injonction étasunienne. Dans le même
temps, les dénonciations du ministre des
Affaires étrangères du Guatemala de
l’époque, Guillermo Toriello, n’avaient
trouvé aucun écho auprès de l’entité
panaméricaine[7].
Quelques semaines plus tard, Arbenz
était renversé par la CIA et le
Guatemala entrait dans une ère
dictatoriale qui allait durer plusieurs
décennies[8].
Quelques
années plus tard, Washington allait une
nouvelle fois utiliser l’OEA dans sa
guerre contre la Révolution cubaine.
Principal soutien au régime dictatorial
de Fulgencio Batista, Washington s’était
opposé à Fidel Castro avant même son
arrivée au pouvoir. Ainsi, à la demande
de l’administration Eisenhower, en août
1960, à San José, Costa Rica, l’OEA
adoptait une résolution contre Cuba, qui
constituait le prélude de l’expulsion de
l’île de l’organisation. Raúl Roa, alors
ministre cubain des Affaires étrangères,
avait dénoncé la subordination des
nations du continent aux diktats
étasuniens : « Les gouvernements
latino-américains ont abandonné Cuba[9] ».
En guise de réponse, Cuba promulguait la
I Déclaration de La Havane, réaffirmant
son droit à l’autodétermination et à
l’indépendance[10].
En janvier 1962, à la demande de
Washington, Cuba était exclue de l’OEA[11].
Deux années plus tard, tous les pays du
continent américain, à l’exception du
Mexique et du Canada, répondaient à
l’injonction de Washington et décidaient
de rompre leurs relations diplomatiques
avec Cuba[12].
En 1965,
l’OEA justifiait l’invasion militaire de
la République dominicaine par les
marines étasuniens (28 avril), décidés à
empêcher le retour au pouvoir du
Président légitime Juan Bosch, élu
démocratiquement en 1962, et soutenu par
une ample coalition civico-militaire.
Ainsi, l’OEA approuvait en date du 23
mai une résolution a posteriori
permettant la création d’une Force
interaméricaine de Paix pour légitimer
l’invasion militaire de l’île par
Washington, violant sa propre Charte qui
entérine le principe de non intervention
dans les affaires internes des Etats
membres. Cette présence militaire
n’avait « d’interaméricaine » que le
nom. En effet, sur un total de 14 100
soldats, seuls 1 700 étaient
latino-américains alors que les marines
étasuniens étaient 12 400 au total[13].
Plus
récemment, en 2008, lorsque la Colombie,
soutenue par les Etats-Unis, a bombardé
le territoire de la République de
l’Equateur, poursuivant des membres de
la guérilla des FARC, l’OEA s’est une
nouvelle fois gardée de condamner le
gouvernement d’Alvaro Uribe. L’entité
s’est contentée de reconnaitre sobrement
l’évidence, à savoir que « le fait
survenu constitu[ait] une violation de
la souveraineté et de l’intégrité
territoriale de l’Equateur et des
principes du droit international », et
de nommer une commission d’enquête[14].
Discréditée en raison de ses positions
systématiquement alignées sur les
intérêts étasuniens, l’OEA est devenue
au fil du temps une structure
anachronique, perçue par les nouvelles
générations de Latino-américains comme
un instrument politique de la Guerre
Froide destiné à contrôler le continent.
La CELAC voit le jour comme alternative
nouvelle et crédible à cette entité,
dont le but est de parachever les
aspirations de Simón Bolívar et de José
Martí d’une Amérique latine et
caribéenne unie et intégrée.
3.
Initiatives emblématiques
L’initiative
la plus emblématique de la CELAC a été
prise à La Havane le 29 janvier 2014.
Les 33 chefs d’Etat et de gouvernement
ont unanimement déclaré l’Amérique
latine et la Caraïbe comme Zone de Paix
basée sur le respect du Droit
international[15].
Le symbole est fort puisque le message
est lancé depuis Cuba, île qui vit sous
état de siège depuis plus d’un
demi-siècle et qui est toujours
confronté à l’hostilité des Etats-Unis,
malgré le rapprochement historique
entrepris depuis décembre 2014[16].
Le continent latino-américain,
historiquement victime de l’ingérence
armée des Etats-Unis, réaffirme ainsi sa
volonté de ne plus être l’arrière-cour
du puissant voisin. Selon la Déclaration
de La Havane, la solution pacifique des
controverses est désormais une
obligation avec un rejet définitif de
« l’usage ou la menace de l’usage de la
force ». Les Etats de la région
s’engagent à « ne pas intervenir
directement ou indirectement, dans les
affaires internes de tout autre Etat et
à observer les principes de souveraineté
nationale, d’égalité de droit et
d’autodétermination des peuples ». La
CELAC reconnaît « pleinement le droit
inaliénable de tout Etat à choisir son
système politique, économique, social et
culturel » et s’engage à promouvoir au
niveau international le désarmement
nucléaire[17].
Lorsqu’en
janvier 2015, le Président Obama a
décidé d’appliquer des sanctions contre
certains hauts-fonctionnaires
vénézuéliens, la CELAC avait unanimement
rejeté « l’application de mesures
coercitives unilatérales contraires au
Droit international » et fait part de
« sa préoccupation face à l’adoption
d’une loi par le Gouvernement des
Etats-Unis d’Amérique qui applique des
sanctions unilatérales contre des
fonctionnaires gouvernementaux de la
République bolivarienne du Venezuela[18] ».
De la même manière, lorsqu’en mars 2015,
Washington a décidé de décréter que le
Venezuela du Président démocratiquement
élu Nicolas Maduro représentait une
menace pour la sécurité nationale des
Etats-Unis, la CELAC a unanimement
condamné cet acte hostile laissant
présager une escalade du conflit qui
oppose Washington à Caracas depuis 1999.
Dans un communiqué « de solidarité avec
la République bolivarienne du
Venezuela », la CELAC a exprimé « son
rejet du Décret exécutif du Gouvernement
des Etats-Unis d’Amérique[19] ».
De la même
manière, en juin 2015 a eu lieu le
premier Sommet entre la CELAC et l’Union
européenne, ce qui illustre le
rayonnement du nouvel organisme régional
au niveau international. Jamais dans
l’histoire, il n’y a eu de sommet entre
l’OEA et l’Union européenne, ce qui
renforce la crédibilité de la CELAC. Les
représentants de 61 pays et de plus d’un
milliard d’habitants étaient ainsi
réunis pour la première fois. La
Déclaration finale a également une
portée emblématique puisque les
représentants des deux blocs régionaux
ont condamné de manière explicite les
sanctions économiques imposées par les
Etats-Unis à Cuba :
« Nous
rejetons les mesures coercitives à
caractère unilatéral ainsi que
l'application des dispositions
extraterritoriales de la loi Helms-Burton.
Ces mesures ont eu pour la population
cubaine de fâcheuses conséquences
humanitaires et nuisent au développement
légitime des liens économiques entre
Cuba, l'Union européenne et d'autres
pays[20] »
Conclusion
L’émergence de la Nouvelle Amérique
latine, symbolisée par l’arrivée au
pouvoir de dirigeants progressistes, a
indubitablement favorisé les processus
d’intégration régionale et permis
l’affranchissement des nations
latino-américaines et caribéennes de
l’influence des Etats-Unis.
Succédant à
d’autres entités à vocation intégratrice
mais de dimension plus modeste, telles
que l’ALBA ou l’UNASUR, la Communauté
des Etats latino-américains et
caribéens, en regroupant les 33 pays du
Nouveau Monde, à l’exception des
Etats-Unis et du Canada, a clairement
exprimé sa volonté de s’émanciper de la
camisole de l’Organisation des Etats
américains et de présenter un front uni
face aux prétentions hégémoniques venues
du Nord. La CELAC a choisi de mettre en
place une politique basée sur l’égalité
souveraine, la réciprocité, la
non-ingérence, la coopération et la
solidarité, au-delà de la diversité
politique et idéologique qui caractérise
chacune de ces nations.
La CELAC a rapidement obtenu une
reconnaissance internationale, comme l’a
illustré le premier Sommet avec l’Union
européenne en juin 2015, et aspire à
devenir un acteur incontournable dans un
futur monde multipolaire où le Droit
international régirait les rapports
entre les différentes nations,
contribuant ainsi, pour reprendre les
propos de José Martí, à « l’équilibre du
monde[21] ».
Docteur ès
Etudes Ibériques et Latino-américaines
de l’Université Paris IV-Sorbonne, Salim
Lamrani est Maître de conférences à
l’Université de La Réunion, et
journaliste, spécialiste des relations
entre Cuba et les Etats-Unis.
Son nouvel
ouvrage s’intitule Cuba, parole à la
défense !, Paris, Editions Estrella,
2015 (Préface d’André Chassaigne).
Contact :
lamranisalim@yahoo.fr ;
Salim.Lamrani@univ-reunion.fr
Page Facebook :
https://www.facebook.com/SalimLamraniOfficiel
[5]
Salim Lamrani,
“José Martí y las conferencias
internacional y monetaria:
alegato por la independencia
económica de Nuestra América”,
Centro de Estudios Martianos,
avril 2015.
[7]
Marcos Roitmann Rosenmann,
« Otro fiasco de la OEA », La
Jornada, 11 mars 2012.
[8]
Piero Gleijeses, Shattered
Hope: The Guatemalan Revolution
and the United States 1944-1954,
Princeton, Princeton University
Press, 1992.
[9]
Raúl Roa García,
“Discurso”, Revolución,
29 août 1960.
[11]
Organización de
Estados Americanos, “Resolución
VI: Exclusion del actual
Gobierno de Cuba de su
participación en el Sistema
Interamericano”, Punta del Este,
janvier 1962.
https://www.oas.org/columbus/docs/cp11248s04.doc
(site consulté le 6 novembre
2015).
[16]
Salim Lamrani, Etat de siège.
Les sanctions économiques des
Etats-Unis contre Cuba,
Paris, Estrella, 2011.
[17]
Communauté des Etats
latino-américains et caribéens,
« Proclama de América Latina y
el Caribe como zona de paz »,
op. cit.
[18]
CELAC, « Declaración sobre
acciones unilaterales contra
Venezuela », 29 janvier 2015.
[19]
CELAC, « Comunicado de la
Comunidad de Estados
Latinoamericanos y Caribeños en
solidaridad con la República
Bolivariana de Venezuela », 26
mars 2015.
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