Brève histoire du
précurseur de l’indépendance d’Haïti
Toussaint Louverture, la dignité
révoltée
Salim Lamrani

Portrait
libre de Toussaint Louverture. DR
Lundi 10 juin 2019
Source :
https://www.humanite.fr/toussaint-louverture-la-dignite-revoltee-673071
PREMIÈRE PARTIE
Introduction
Depuis la révolte de Spartacus en 73
avant Jésus-Christ contre l’oppression
de l’esclavage dans la Rome antique,
aucun peuple asservi ne s’était soulevé
avec succès contre le joug des chaînes.
En 1791, Toussaint Louverture, fidèle au
principe selon lequel les droits
naturels de l’être humain étaient
imprescriptibles, reprit le flambeau de
la lutte pour l’émancipation, tout comme
le légendaire gladiateur romain,
revendiquant ainsi le droit du peuple
noir à la liberté[1].
L’insurrection des exploités brisa les
chaînes de l’asservissement colonial et
ouvrit la voie à l’indépendance d’Haïti,
première nation du Nouveau-Monde à
conquérir sa liberté. L’influence
décisive de Toussaint Louverture et du
peuple haïtien dans l’indépendance de
l’Amérique latine n’est toujours pas
considérée à sa juste valeur. Les
esclaves noirs de Saint-Domingue, en
menant une lutte acharnée contre les
oppresseurs français, montrèrent le
chemin de l’affranchissement aux peuples
assujettis du continent et changèrent le
cours de l’Histoire.
Quelle fut la
trajectoire du héros national haïtien ?
Comment a-t-il réussi à renverser le
système esclavagiste, conquérant ainsi
la liberté de son peuple ? Comment
est-il devenu le premier organisateur de
la nation ?
Toussaint Louverture, révolté dès son
plus jeune âge par l’esclavage qu’il
subira dans sa propre chair, mènera la
révolte des écrasés et combattra la
violence coloniale de l’Empire français.
Le Premier des Noirs rejoindra
ensuite la Révolution émancipatrice
menée par Maximilien Robespierre,
réunifiera l’île en chassant les
Espagnols et les Anglais et organisera
la nation en la dotant d’une ambitieuse
Constitution. Trahi par Napoléon
Bonaparte, qui refusera obstinément
d’accepter la destinée de la première
nation d’Amérique latine à conquérir son
indépendance, Toussaint Louverture
finira ses jours dans un cachot du Jura,
loin de la terre qu’il a libérée,
léguant au Nouveau-Monde l’exemple de la
dignité conquise par la lutte. En effet,
la Révolution haïtienne, mère de toutes
les Révolutions d’Amérique latine,
ouvrira la voie à l’émancipation des
peuples du continent de la tutelle
coloniale européenne.
1.
Toussaint
avant la Révolution haïtienne
François-Dominique Toussaint naquit
esclave le 20 mai 1743 au sein de la
plantation Bréda sous le règne de Louis
XV, à Haut-du-Cap, dans le nord de l’île
de Saint-Domingue, au sein d’une famille
de cinq enfants dont les ancêtres furent
arrachés à la terre africaine du Bénin.
L’île était alors la plus riche colonie
de la France, grâce à la production
sucrière qui était la culture phare de
l’époque, l’or blanc du XVIIIe siècle.
Tout comme ses frères et sœurs, il était
employé en tant que domestique et cocher
par son maître Bayon de Libertat, alors
intendant de la propriété appartenant au
Comte de Noé, ce qui lui évitait
l’exploitation, rythmée à coups de
fouet, qui sévissait dans les champs de
canne à sucre. Il observait néanmoins
avec indignation et impuissance le sort
des siens, éreintés par le poids de la
servitude. Ils tombaient les uns après
les autres d’épuisement, subissaient la
cruauté des maîtres ou étaient emportés
par les maladies. L’espérance de vie
d’un esclave était alors de 37 ans. Ceux
qui essayaient d’échapper à leur sort
étaient pourchassés et châtiés de
manière impitoyable. En effet, ils
étaient mutilés d’un bras lors de la
première tentative de fuite, d’une jambe
la deuxième fois et étaient assassinés
lors de leur troisième capture. Les
colons semaient ainsi la terreur parmi
les populations noires[2].
En 1776, Toussaint Bréda, ainsi se
nommait-t-il, obtint son
affranchissement et échappa à
l’esclavage qui frappait l’immense
majorité des habitants noirs. Jouissant
d’une relative liberté, il se dédia à
l’agriculture et prit la tête d’une
petite propriété entretenue par 13
esclaves, dont l’un d’eux – Jean-Jacques
Dessalines – deviendrait son fidèle
lieutenant et marquerait l’histoire
d’Haïti[3].
Toussaint
était également un homme doté d’une
intelligence remarquable, d’une culture
riche et variée, qui s’était nourri des
idées des grands penseurs des Lumières.
En 1789, lorsque qu’éclata la Révolution
française menée par la bourgeoisie
d’affaires qui tenait entre ses mains le
pouvoir économique et qui aspirait à
obtenir le pouvoir politique, l’île,
composée de 30 000 blancs et de 40 000
mulâtres, jouissait d’une prospérité
notable grâce à l’exploitation de
quelque 550 000 esclaves. Quatre
catégories composaient alors la colonie
de Saint-Domingue : les grands colons
qui possédaient la majeure partie des
richesses issues de l’asservissement du
peuple noir, les petits propriétaires et
ouvriers dénommés les « petits-blancs »,
les mulâtres qui étaient des hommes
libres mais exploités par les possédants
et les esclaves noirs dont le sort était
de vivre une existence de misère. Le
message émancipateur de la Révolution
française porté par la voix de
Maximilien Robespierre, guide moral et
politique du processus de transformation
sociale, irrigua les consciences de tous
habitants des colonies. Les exploités
remirent alors en cause les privilèges
établis et dénoncèrent les hiérarchies
sociales, revendiquant leur droit à la
liberté et à l’égalité[4].
2.
La révolte
des esclaves de 1791 et l’émergence de
Toussaint Louverture
Le 14 août 1791, sous l’égide de Dutty
Boukman, George Biassou et de
Jean-François Papillon, les esclaves du
Nord, révoltés par leur condition et
poussés par l’élan révolutionnaire venu
de métropole, entrèrent en insurrection
contre l’oppression coloniale lors de la
cérémonie de Bois Caïman, acte fondateur
de la Révolution haïtienne. Toussaint,
alors âgé de 48 ans, s’engagea aux côtés
des insurgés en tant que médecin, grâce
à ses connaissances homéopathiques. Son
intelligence, son autorité naturelle et
sa bravoure au combat lui permirent de
devenir rapidement le premier lieutenant
de Biassou et d’obtenir le grade de
colonel[5].
Son nouveau rang l’amena ainsi à
fréquenter les royalistes opposés au
processus révolutionnaire en France et
des officiers fidèles à Louis XVI.
Clairvoyant, il tira rapidement profit
de ces contacts en apprenant d’eux les
principes de l’art de la guerre, ce qui
lui permit de former des soldats
capables de rivaliser avec les
meilleures troupes coloniales. Sa
vaillance sur le champ de bataille et sa
capacité à ouvrir des brèches dans les
lignes ennemies lui valurent de surnom
de « L’ouverture[6] ».
En 1793, l’Espagne, qui occupait l’autre
moitié de l’île (future République
dominicaine), entra en guerre contre la
France, suite à l’exécution de Louis
XVI, membre –tout comme le souverain
espagnol Charles IV –de la dynastie des
Bourbons. Madrid soutint alors les
insurgés haïtiens et leur proposa de
rejoindre ses rangs et de mener la lutte
contre la métropole coloniale. Toussaint
Louverture et ses hommes acceptèrent
l’offre pour des raisons tactiques et
tissèrent une alliance de circonstance
contre un ennemi commun. En effet,
l’esclavage sévissait également du côté
espagnol et ne serait aboli qu’en 1844,
lors de la conquête de l’indépendance de
la République dominicaine. Le 29 août
1793, il lança un appel au peuple et
proposa à ses compagnons une destinée
nouvelle : « Je veux que la liberté et
l’égalité règnent à Saint-Domingue. Je
travaille à les faire exister.
Unissez-vous, frères, et combattez avec
moi pour la même cause. Déracinez avec
moi l’arbre de l’esclavage[7] ».
3.
Au service
de la Révolution française
Le 4 février 1794, face à l’insurrection
de Saint-Domingue, la République
française décida d’abolir l’esclavage,
convaincue de la nécessité morale,
historique et politique d’un tel acte.
Maximilien Robespierre, membre de la
société des « Amis des Noirs » aux
Jacobins, avait milité dès 1791 contre
l’asservissement colonial des peuples de
couleur. Dans un discours à l’Assemblée
constituante du 13 mai 1791,
l’Incorruptible avait dénoncé la traite
négrière :
Dès le moment
où dans un de vos décrets, vous aurez
prononcé le mot ‘esclaves’, vous aurez
prononcé et votre propre déshonneur et
le renversement de votre Constitution.
[…] Si je
pouvais soupçonner que, parmi les
adversaires des hommes de couleur, il se
trouvât quelque ennemi secret de la
liberté et de la Constitution, je
croirais que l’on a cherché à se ménager
un moyen d’attaquer toujours avec succès
vos décrets pour affaiblir vos
principes, afin qu’on puisse vous dire
un jour, quand il s’agira de l’intérêt
direct de la métropole : vous nous
alléguez sans cesse la Déclaration des
droits de l’homme, les principes de la
liberté, et vous y avez si peu cru vous
mêmes que vous avez décrété
constitutionnellement l’esclavage.
L’intérêt suprême de la nation et des
colonies est que vous demeuriez libres
et que vous ne renversiez pas de vos
propres mains les bases de la liberté.
Périssent les colonies, s’il doit vous
en coûter votre bonheur, votre gloire,
votre liberté. Je le répète : périssent
les colonies, [même si] les colons
veulent, par des menaces, nous forcer à
décréter ce qui convient le plus à leurs
intérêts. Je déclare au nom de
l’Assemblée, au nom de ceux des membres
de cette Assemblée qui ne veulent pas
renverser la Constitution, au nom de la
nation entière qui veut être libre, que
nous ne sacrifierons aux députés des
colonies, ni la nation, ni les colonies,
ni l’humanité entière[8].
Lorsque la France décréta officiellement
l’abolition de l’esclavage, elle fit
citoyens français près d’un million
d’esclaves dans toutes les colonies. Le
gouverneur général Etienne Lavaux, en
charge de l’île, entra alors en contact
avec Toussaint Louverture afin de le
convaincre de rejoindre les rangs de la
Révolution française. Quelques mois plus
tôt, Félicité-Léger Sonthonax,
commissaire civil de la République,
avait décidé de décréter unilatéralement
l’abolition de l’esclavage dans la
province Nord de Saint-Domingue afin de
mettre un terme à la révolte des
insurgés. Ainsi, en mai 1794, le leader
haïtien, qui s’était déjà affranchi de
l’autorité de Biassou, décida
d’abandonner l’armée espagnole et de
s’allier aux Français, convaincu que la
liberté du peuple noir se trouvait
désormais du côté de la République[9].
Leader aguerri ayant une parfaite
connaissance du terrain, combattant
respecté par ses hommes et redouté par
ses adversaires, à la tête d’une armée
disciplinée de 4000 hommes, Toussaint
Louverture était un allié de choix. Le
général Lavaux, qui devait faire face
aux colons réfractaires, aux royalistes
séditieux, aux soldats espagnols et
anglais, était conscient de l’apport du
leader noir à la cause républicaine. Il
décida alors de le nommer général de
brigade et de rétablir la paix dans le
Nord. Grâce au dévouement de ses hommes,
payant lui-même le prix du sang avec pas
moins de dix-sept blessures de guerre,
Toussaint Louverture reprit le contrôle
de la région, neutralisant les Anglais,
mettant en déroute les bandes insurgées
de ses anciens alliés et obligeant les
Espagnols à quitter le territoire
français. Un an plus tard, en 1795,
l’Espagne, vaincue, capitula et signa un
traité de paix avec la France, renonçant
à sa souveraineté sur Saint-Domingue[10].
L’ascension de Toussaint Louverture fut
fulgurante. En 1796, il devint
lieutenant gouverneur de Saint-Domingue
et général en chef de l’armée en 1797.
En 1798, acculés par les forces du
général en chef, les Anglais finirent
par abandonner leurs derniers bastions
et signèrent un accord d’évacuation
général en échange d’un partenariat
commercial. Le Conseil des Cinq-cents,
l’une des deux assemblées législatives
du Directoire de 1795 à 1799, équivalent
à l’Assemblée nationale d’aujourd’hui,
décida alors de le nommer « Bienfaiteur
de Saint-Domingue », grâce au soutien du
gouverneur Lavaux, élu député et qui
s’était lié d’amitié avec Toussaint
Louverture. Le chef noir devint ainsi le
leader emblématique et incontesté du
peuple de l’île et notamment des
exploités qui voyaient en lui l’espoir
d’un affranchissement définitif et le
symbole de leur aspiration à une vie
décente[11].
4.
La guerre
Nord/Sud
Face à la popularité de Toussaint
Louverture et inquiet de son influence,
le gouvernement français – le Directoire
– décida en avril 1798 d’envoyer le
général Hédouville observer la situation
à Saint-Domingue. Le Nord était alors
contrôlé par Toussaint Louverture et
était composé majoritairement d’une
population noire. Le Sud, principalement
métis, se trouvait sous le contrôle du
général André Rigaux, issu lui-même
d’une puissante famille mulâtre[12].
Pour contenir l’influence des deux
leaders, le représentant du Directoire
manigança un plan afin de créer un
conflit entre eux. Il demanda alors à
Toussaint Louverture de procéder à
l’arrestation de Rigaux, accusé d’être
responsable de sérieux troubles dans le
Sud de l’île. Sagace, le Bienfaiteur de
Saint-Domingue comprit rapidement le
stratagème de la division du Directoire
et ne tomba pas dans le piège. Il
exprima alors son refus au général, lui
rappelant le concours décisif de Rigaux
dans la défense de la République et dans
la lutte contre les Anglais[13].
Toussaint Louverture se rapprocha de
Rigaux pour lui faire part de la
conspiration échafaudée par le
gouvernement français à leur égard. Il
lui proposa alors de mettre de côté
différends et de tisser une alliance
contre Hédouville au nom de l’intérêt du
peuple de Saint-Domingue. Le salut de
l’île passait par l’union des forces en
présence. Mais, refusant de saisir la
main tendue par le leader du Nord,
Rigaud décida au contraire de s’allier à
Hédouville pour éliminer Toussaint
Louverture[14].
En homme
prudent et avisé, Toussaint Louverture
découvrit la déloyauté du chef sudiste.
Il conclut que le conflit était
inévitable. Le leader de l’île était
conscient que le déclenchement des
hostilités n’était qu’une question de
temps. A la fin de l’année 1798, il prit
la décision d’expulser le conspirateur
Hédouville qui n’avait eu de cesse de
conspirer dans le pays. Ce dernier,
comme ultime acte de sédition, incita
Rigaux à entrer en rébellion contre le
pouvoir militaire central de
Saint-Domingue dirigé par Toussaint
Louverture : « Je vous dégage de
l’obéissance au général de l’armée de
Saint-Domingue. Vous commanderez en chef
toute la partie du Sud[15] ».
Se sentant investi du soutien du
Directoire, Rigaud lança une offensive
dans le but d’éliminer son adversaire et
d’asseoir sa domination sur l’île. Le 9
juin 1799, il s’empara du Petit Goâve,
initiant une guerre fratricide et
sanglante. Une grande partie des
officiers mulâtres de l’armée de
Toussaint Louverture désertèrent les
rangs pour rejoindre Rigaud. En fin
stratège, Toussaint Louverture répliqua
en prenant le contrôle de Jacmel, point
stratégique du Sud, en janvier 1800,
suite à un siège de plusieurs mois.
Acculés de toutes parts par les forces
louverturistes, Rigaud et son cercle
intime furent contraints d’abandonner la
lutte et de se réfugier en France[16].
Salim Lamrani
Université de La Réunion
Docteur ès
Etudes Ibériques et Latino-américaines
de l’Université Paris IV-Sorbonne, Salim
Lamrani est Maître de conférences à
l’Université de La Réunion, spécialiste
des relations entre Cuba et les
Etats-Unis.
Son
dernier ouvrage s’intitule Fidel
Castro, héros des déshérités, Paris,
Editions Estrella, 2016.
Préface d’Ignacio
Ramonet.
Contact :
lamranisalim@yahoo.fr ;
Salim.Lamrani@univ-reunion.fr
Page Facebook :
https://www.facebook.com/SalimLamraniOfficiel
[1]
Max Gallo, Les
Romains : Spartacus, la révolte
des esclaves, Paris, Fayard,
2006.
[2]
Jean-Louis
Donnadieu & Philippe Girard,
« Nouveaux documents sur la vie
de Toussaint Louverture »,
Bulletin de la Société
d’Histoire de la Guadeloupe,
numéro 166-167, septembre 2013,
décembre-janvier-avril 2014, p.
118.
[4]
Revue de la
Révolution française,
« Plan pour la conquête de
Saint-Domingue (1806) », ,
Volume 8, 1886, p. 91.
[5]
Victor Schoelcher, Conférence
sur Toussaint Louverture,
général en chef de l’armée de
Saint-Domingue,
Pointe-à-Pitre, Editions
Panorama, 1966, p. 9.
[6]
Saint-Rémy, Vie de Toussaint
Louverture, Paris, Hoquet,
1850, p. 112.
[7]
Jean Fouchard, Les marrons de
la liberté, Paris, Editions
de l’Ecole, 1972, p. 551.
[8]
Maximilien Robespierre,
Discours contre l’esclavage,
13 mai 1791.
[9]
Marcel Dorigny (dir.),
Léger-Félicité Sonthonax. La
première abolition de
l’esclavage. La Révolution
française et la Révolution de
Saint-Domingue, Paris,
Société française d’histoire d’Outre-Mer
et Association pour l’étude de
la colonisation européenne, 2005
(1ère édition, 1997).
[10]
Toussaint Louverture,
Mémoires du Général Toussaint
Louverture, Paris, Pagnerre,
1853, p. 93-94.
[11]
Gragnon-Lacoste, Toussaint
Louverture, Général en chef de
l’armée de Saint-Domingue,
surnommé le Premier des Noirs,
Paris, Durand & Pedone-Lauriel,
Bordeaux, Feret et Fils, 1877,
p. 176.
[12]
Alain Yacou (dir.),
Saint-Domingue espagnol et la
révolution nègre d’Haïti,
Paris, Editions Karthala, 2007,
p. 239.
[14]
Thomas Madiou fils, Histoire
d’Haïti, Pot-au-Prince,
Imprimerie Courtois, 1847, Tome
1, p. 252.
[15]
Victor Schoelcher, Colonies
étrangères et Haït. Résultats de
l’émancipation anglaise,
Paris, Pagnerre Editeur, 1843,
Tome Second, p. 123.
[16]
Thomas Madiou fils,
Histoire d’Haïti, Tome 1,
op. cit., p. 252.
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