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Opinion

Israël assassin
Un slogan problématique

Rudolf Bkoucke


© Rudolf Bkoucke

Samedi 6 février 2016

ISRAEL ASSASSIN, un slogan qui pose problème, mais quel problème ?

Le nom "Israël" est ambigu. Il désigne à la fois une religion, une antique nation, un peuple, mais il désigne aussi un Etat contemporain, Etat marqué par une idéologie nationaliste extrême, le sionisme, Etat qui s'est construit à la fois comme Etat-nation du peuple juif, pour rappeler l'objectif des pères fondateurs au tournant des XIXe-XXe siècle, et aux dépens des habitants de la Palestine qu'il a chassés de leur terre et dont il continue l'oppression sous la forme de l'occupation, de l'israélisation de la terre palestinienne et d'un Apartheid dont l'objectif est d'amener les Palestiniens à quitter leur terre. C'est sur cette ambiguïté que joue le sionisme pour faire passer toute critique contre sa politique pour une forme d'antisémitisme.

Ainsi le sionisme organise la confusion entre le politique et le religieux, la Synagogue devient l'auxiliaire du politique et on s'étonne ensuite des effets à la fois pervers et attendus de cette confusion.

Cette confusion est ancienne. Le mouvement laïc qu'était le sionisme à ses débuts n'hésite pas à utiliser le religieux lorsque cela lui est utile.

Ainsi le drapeau israélien reproduit l'étoile de David, symbole religieux et culturel, donnant à celle-ci une signification nationaliste. Cet usage d'un vieux symbole juif pour en faire le symbole d'un Etat ressemble à la façon dont l'Allemagne nazie a utilisé la svastika, vieux symbole asiatique censé représenter, selon la vulgate nazie, l'aryanisme, mais il y a une différence entre ces deux usages : les nazis reprenaient à leur compte un ancien symbole qu'ils réinterprétaient à leur façon, les sionistes usent d'un symbole toujours vivant pour mieux mêler judaïsme et sionisme. Et l'on s'étonne ensuite de l'effet produit par cette confusion lorsqu'on voir fleurir des slogans "sionisme = nazisme" ou des images "croix gammée = étoile de David" ! Ce qui était prévisible s'est produit, alimentant l'amalgame "antisionisme = antisémitisme".

Il y a s quarante ans, j'ai pu voir dans une synagogue une fresque alternant étoiles de David et drapeaux israéliens, mélange montrant comment le religieux et le politique se rejoignent mais montrant surtout comment le politique sait utiliser le religieux à ses propres fins.

Autre forme de confusion. On peut voir dans certaines synagogues des appels aux jeunes juifs pour aller passer leurs vacances dans des camps de l'armée israélienne. Sans oublier la venue d'un général israélien venant prêcher dans la Grands Synagogue de Paris pour que de jeunes juifs partent faire leur "djihad" dans l'armée israélienne. Un imam venant dans une mosquée prêcher le djihad serait considéré comme un scandale, un général israélien venant prêcher dans une synagogue pour que de jeunes juifs français rejoignent l'armée israélienne devient acceptable. Il est vrai que ces jeunes juifs français auront droit à l'appellation de soldats franco-israéliens comme cela a été dit dans la presse française à propos de Gilad Shalit, ce Français engagé dans l'armée israélienne et fait prisonnier par le HAMAS, appellation qui n'a aucun sens dans la mesure où s'il existe une armée française et une armée israélienne, il n'existe pas d'armée franco-israélienne.

Cette confusion volontaire n'est pas sans danger pour les juifs comme l'a montré cette récente tentative de meurtre sur un enseignant juif portant kippa par un jeune exalté se réclamant de DAESH. Quels que soient les rapports du jeune agresseur avec DAESH, rapports réels ou fantasmés, ce qui importe ici c'est que la kippa prend, sinon une signification militaire, du moins une signification de soutien à Israël. La confusion fonctionne bien et permet encore une fois d'identifier antisionisme et antisémitisme, pour le plus grand bonheur des sionistes.

Suite à cet attentat, une polémique grand-guignolesque s'en est suivie lorsqu'un notable juif marseillais a demandé aux juifs de ne pas porter la kippa en public pour des raisons de sécurité et que le Grand Rabbin de France s'y est opposé arguant qu'on ne peut empêcher un juif pieux de porter des signes religieux s'il le désire. Débat ridicule et dangereux qui permet d'éviter la question de la politisation du religieux, politisation qui transforme les symboles religieux en symbole politiques.

Au moment où, dans un Etat d'Israël en guerre depuis sa création, la religion prend une place de plus en plus importante, il importe pour le sionisme de faire apparaître la lutte que mènent les Palestiniens contre l'oppression israélienne, comme une forme de fanatisme religieux, et quoi de mieux pour cela que de renforcer le lien entre le politique et le religieux jusqu'à les confondre. Begin avait déjà compris, il y quelque trente ans, que si tirer sur un Palestinien devenait un acte condamnable, tirer sur un islamiste pouvait devenir acceptable, occultant ainsi l'aspect politique sous l'aspect religieux. Ainsi le sionisme laïc peut-il instrumentaliser la religion juive au service de la politique israélienne, cherchant à faire de tout juif pieux un petit soldat israélien. Ainsi le sionisme peut-il prétendre que l'Etat d'Israël est non seulement l'Etat-nation du peuple juif mais l'Etat des Juifs, de tous les Juifs.

Ainsi fonctionne le nationalisme juif !!! 

rudolf bkouche
membre de l'UJFP

 

 

   

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