Opinion
Valls, charognard et antisémite
Rudolf Bkoucke
© Rudolf
Bkoucke
Samedi 6 février 2016
Pendant une
semaine, le président de la République
et son premier ministre nous ont abreuvé
de commémorations, utilisant à leur
profit les massacres de janvier et de
novembre. Ils ont joué leur rôle de
commémorateurs, celui qui consiste à
commémorer ceux que l'on commémore pour
le plus grand bien des commémorateurs.
Inutile de
dire qu'il y a de l'indécence dans cette
débauche de commémoration, l'indécence
ne semble pas gêner ceux qui ne sont que
des charognards prêts à prendre tout ce
qui peut leur être utile pour leur
image.
On pourrait
parler pourtant de cette débauche
patriotarde de Marseillaises pour
"honorer" la mémoire de Wolinski et Cabu,
une insulte à leur mémoire pourrait-on
dire. On imagine mal le Grand Duduche
adopter la position règlementaire devant
l'hymne national, mais cela importe peu
pour nos grands commémorateurs, plus
soucieux de construire leur belle image
que d'honorer la mémoire de ces
provocateurs que furent Wolinski et Cabu.
Mais il fallait bien sacrifier au devoir
de mémoire en aseptisant le souvenir de
ceux dont on prétend commémorer
l'assassinat. Comme s'il fallait ajouter
au meurtre réel un meurtre symbolique
consistant à transformer les assassinés
en personnes de bonne compagnie.
Après le
meurtre symbolique des assassinés de
Charlie-Hebdo, meurtre symbolique placé
sous le signe d'un indécent "je suis
Charlie" repris en chœur pour mieux
effacer les impertinences lancées par
ces victimes que le morbide devoir de
mémoire se devait de montrer sous un
jour convenable, il nous faut parler
d'un autre meurtre symbolique commis par
le couple de Grands Commémorateurs.
On sait
l'amour que Valls porte aux Juifs comme
il sait le déclarer, un amour que l'on
peut considérer comme une forme
d'antisémitisme. Pour rendre hommage aux
victimes de l'hypercachère, monsieur
Valls ne se contente pas de condamner
les assassins, il faut aussi, pour
monter son amour des Juifs, qu'il
soutienne la politique israélienne et
qu'il vilipende ceux qui critiquent
l'Etat d'Israël, reprenant l'un des ses
thèmes favoris, l'amalgame entre
l'antisionisme et l'antisémitisme. Car
il est vrai que critiquer une idéologie
qui a transformé les parias d'hier en
conquérants et en oppresseurs ne peut
être, selon le premier ministre, qu'une
continuation de l'antisémitisme. On peut
lire, dans les propos de Valls un double
mépris, mépris envers les Palestiniens
spoliés en 1948, soumis à une occupation
brutale et dont le territoire est
israélisé avec l'extension de ce qu'on
appelle "les colonies", lesquelles ne
sont que la continuation de l'annexion
de la terre palestinienne, mais aussi
mépris envers les Juifs lorsqu'il
reprend les propos de ses amis du CRIF :
"un bon Juif est un Juif sioniste",
lorsqu'il ne reconnaît aux anciens
parias que le droit de n'être que les
oppresseurs d'un autre peuple. Loin
d'honorer la mémoire des assassinés de
l'hypercachère, Valls en profite,
toujours au nom d'un indécent devoir de
mémoire, pour lancer son cri d'amour à
l'Etat d'Israël, montrant ainsi que pour
lui, l'indécence n'a pas de limites.
Enfin, nos
deux chevaliers de l'indécence se sont
souvenu d'une victime oubliée des
assassinats de janvier, la policière
assassinée à Montrouge, et ont ajouté à
leurs frasques commémoratives une
cérémonie pour compléter l'indécente
semaine des commémorations.
On peut
espérer que ces chevaliers de
l'indécence sauront recommencer leurs
macabres cérémonies en novembre
prochain. Les victimes il faut bien que
cela soit utile et, pour ce faire, on
sait que nos braves commémorateurs
savent faire.
rudolf
bkouche
membre de l'UJFP
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