Venezuela
Comprendre le blocus contre le Venezuela
:
le vécu et les faits (1/2)
Romain Migus
Vendredi 30 novembre 2018 Première
partie : le vécu.
Au mieux la guerre
économique et le blocus financier contre
le Venezuela sont généralement invoqués
comme un détail sans importance ou une
invention du gouvernement, au pire, et
dans l’extrême majorité des cas, elle
est complètement passé sous silence. Il
ne s’agit pas ici de faire une révision
exhaustive des politiques économiques de
la Révolution Bolivarienne. Si la
majorité d’entre elles ont eu un apport
bénéfique pour le pays, certaines ont pu
être ponctuées d’erreurs, et ont pu
avoir des conséquences dans la crise
économique que traverse actuellement le
pays.
Cependant, il est
indéniable que les manœuvres et les
sanctions contre l’économie
vénézuélienne ont un impact prédominant
dans la situation économique actuelle.
Et aujourd’hui, il est impossible
d’analyser objectivement la situation au
Venezuela sans passer par une étude
minutieuse du blocus financier et de la
guerre économique.
Ces sanctions ne
sont pas propres au Venezuela. Elles
proviennent d’un arsenal de mesures
économiques déjà mis à l’épreuve dans le
Chili d’Allende mais aussi actuellement
à Cuba, en Russie ou en Iran pour ne
citer que quelques exemples. Même s’il
existe quelques rares articles en
français sur ce sujet, ils sont assez
complexes et ne parviennent que trop
rarement à expliquer une situation
difficile à s’imaginer pour tout un
chacun.
C’est ce que nous
tenterons de faire ici. C’est pourquoi,
cher lecteur, j’ai décidé
exceptionnellement de te tutoyer. Parce
que je vais parler de toi. Ou plutôt, je
vais prendre un exemple de ta vie
quotidienne pour essayer de t’expliquer
ce que représente la guerre économique
contre le Venezuela. La première partie
de cet article (« Le vécu ») tente de te
faire imaginer ce que serait ta vie si
les mesures prises contre le Venezuela
s’appliquaient à ton quotidien. Ensuite,
dans une deuxième partie (« les faits »)
nous établirons une chronologie du
blocus contre le Venezuela pour imposer
des faits aux opinions particulières.
Alors ferme les
yeux et imagine toi dans la peau d’un
pays en guerre économique (c’est une
invitation à te transposer, rouvre les
yeux sinon tu ne pourras pas lire le
texte).
Cher lecteur,
Comme chaque
français, ta journée commence par
l’achat d’une baguette de pain. A peine
réveillé, tu fonces à la boulangerie
pour acheter le sésame qui marquera
véritablement le lancement d’une
nouvelle aventure quotidienne. Tu le
fais même avant de dire bonjour à tes
enfants, car tu sais très bien que le
bisou matinal de tes gosses n’est pas le
même si il est, ou non, accompagné de la
bonne odeur du pain chaud.
Un matin, tu te
lèves comme tous les autres jours, et tu
vas à la boulangerie en bas de chez toi.
Un rituel habituel. Cela va de soi.
« Bonjour Sylvie.
Comment vas-tu ? » Après tant d’années,
tu la connais bien ta boulangère. Elle
fait presque partie de la famille. Mais
aujourd’hui, en regardant son visage
lorsque tu es rentré dans son
commerce, tu sens qu’il y a quelque
chose qui cloche.
« Écoute, je suis
très embêtée, mais je ne vais plus
pouvoir te vendre du pain.
Surpris et
interloqué, tu réponds du tac au tac :
« Comment ça ? C’est une blague ?
- Non, désolé. Les
fournisseurs de farine nous ont
prévenus. Si nous te vendons du pain,
ils ne nous livreront plus de farine. Tu
comprends que ce n’est pas négociable.
- Et bien tu perds
un client et un bon ».
Très énervé, tu
sors de ta boulangerie. Qu’à cela ne
tienne, tu iras dans une autre. Ce n’est
pas les boulangeries qui manquent dans
le quartier.
Sauf que tu vas
déchanter très vite. Tous les vendeurs
de pain du quartier te tiennent le même
discours, et toutes celles de ton
arrondissement. Le premier jour tu
rentres chez toi, sans pain.
« Papa, tu n’as pas
acheté de pain aujourd’hui » te demande
le plus jeune de tes enfants.
- Non, pas
aujourd’hui, grommèles-tu avant de
disparaître dans ta chambre.
Le lendemain et les
jours suivants, tu te rends compte que
la chose est sérieuse. Non seulement
aucune boulangerie de la ville ne veut
te vendre du pain, mais ce refus est
tout aussi catégorique dans les
boulangeries du département et de la
région. Assez rapidement, tu comprends
que les 35.000 établissements de vente
de pain présents sur le territoire
national ont répondu aux exigences des
fournisseurs de farine et de leurs
actionnaires. Aucun d’eux ne te vendra
de pain. Pour trouver une baguette, il
va falloir désormais te lever tôt car
même au niveau de l’Union européenne,
impossible de trouver une boulangerie
qui accepte de te vendre directement ses
produits. C’est quand même le comble, tu
as de l’argent pour acheter mais
personne ne veut te vendre.
Evidemment, c’est
toute ton organisation quotidienne qui
va s’en trouver chamboulée. Après de
grandes recherches, tu as réussi à
trouver une boulangerie qui fait des
bonnes baguettes. Elle veut bien te
vendre du pain. Petit problème, elle est
au Vietnam. Avec le cout du transport,
ça te revient plus cher. En plus, la
baguette, n’est pas la même que chez
nous. Comment y remédier ?
Pour essayer de
contourner ce système, tu avais dégoté
un importateur qui achète du pain dans
une boulangerie en Pologne et le
transporte jusqu'à chez toi. Mais cette
solution n’est pas idéale. D’abord le
type se sucrait une bonne commission au
passage, mais en plus les fournisseurs
de farine et leurs actionnaires ont fini
par repérer son manège, et l’ont
sanctionné. Désormais, il pourra
toujours continuer à faire son métier
mais ne pourra plus importer du pain.
Quand à toi, c’est retour à la case
départ. Tu dois encore chercher un autre
importateur, qui vu les risques
encourus, va prendre une commission
encore plus grosse. Cela ne peut pas
être une solution quotidienne et tu ne
l’utilises que vraiment
exceptionnellement. En plus, pour les
payer il fallait inventer tout un tas de
stratagèmes, car les virements d’argent
pour payer l’importateur étaient, soit
refusés par les banques, soit l’argent
transféré était congelé pendant des
mois, et nombreux étaient les
importateurs qui se fatiguaient de
travailler dans ses conditions.
Chez toi, comme tu
peux l’imaginer, l’ambiance est
délétère. Tout le monde souffre de la
situation et aimerait un retour à la
normal, pouvoir faire un petit déjeuner
avec du pain et des croissants…comme
avant.
L’autre jour tu
t’es engueulé avec ton fils cadet. Il
t’a accusé de ne pas te remuer assez
pour ramener du pain. Toi, évidemment ça
t’a énervé vu que tu passes le plus
clair de ton temps à essayer d’en
trouver. Ça déteint sur ton travail
d’ailleurs. Car ne pouvant te dédoubler,
tu peines à concilier ton activité
professionnelle d’artisan avec des
recherches qui empiètent sur ta routine
quotidienne. Du coup, tu es moins
efficace. C’est un cercle vicieux.
Ta fille ainée en a
eu ras le bol. Elle est partie vivre à
Montréal dès qu’elle a eu obtenu son
diplôme d’ingénieure agronome. Chez nos
cousins québécois, il y a beaucoup de
boulangers et de fils de boulangers
français. Elle trouve du pain. De temps
à autre, elle t’en envoie par la Poste.
Quand il arrive, il est souvent rassis
et dur comme de la pierre. Tu en fais du
pain grillé et lui envoie une photo de
ton petit déjeuner par wasapp. Tu souris
sur la photo mais c’est un peu forcé.
L’autre jour, par téléphone, tu lui as
fait remarqué que tu ne cherches pas
l’aumône mais juste pouvoir acheter ton
pain normalement.
« Tu comprends
rien, papa. Je fais tous les efforts
pour vous envoyer du pain. Je ne
travaille pas comme ingénieure ici, je
fais des petits boulots. Même moi, je ne
mange pas de baguette tous les jours car
j’ai plein d’autres choses à payer.
- Si tu ne manges
pas de pain tous les jours, pourquoi tu
ne reviens pas, lui as tu répondu.
Elle t’a raccroché au nez. Décidément,
vous n’êtes plus sur la même longueur
d’ondes. Chacun voit la difficulté de sa
réalité quotidienne depuis ses propres
perspectives. Le dialogue est difficile,
conséquence tragique de la pression
exercée par les producteurs de farine et
leurs actionnaires.
Face à la
complexité de la situation, tu décides
de changer ton fusil d’épaule. Si c’est
si difficile d’acheter du pain, alors tu
vas le faire. Tu te décides à acheter un
terrain où tu feras pousser du blé en
quantité suffisante, tu le récolteras,
le transformeras en farine, et tu feras
ton pain.
Sauf que, si tu
avais suffisamment d’argent pour acheter
une baguette par jour, c’est toute une
autre affaire pour te lancer dans cette
aventure. Il va falloir que tu demandes
un prêt. Qu’á cela ne tienne, ce n’est
pas la première fois. Ta voiture, ta
maison, la construction de ta cuisine,
tu as fais tout cela à crédit. Mais
alors que tu les as toujours remboursés
rubis sur l’ongle et dans les temps, tu
apparais dans le Fichier National des
Incidents de Remboursement des Crédits
aux Particuliers. Il n’y a aucune
explication rationnelle, á moins de
suspecter que les producteurs de farine
et leurs actionnaires soient de mèche
avec ceux qui établissent ce fichier. Tu
as beau démontré que tu n’as jamais eu
de retard de paiement, aucune banque ne
veut te prêter de l’argent. C’est
rageant.
Quand finalement tu
réussis à trouver un établissement
bancaire qui veuille bien t’octroyer un
crédit, les taux d’intérêts qu’il te
propose sont ahurissants. Tu te dis,
encore une fois, que ce n’est pas juste.
Ton voisin, qui vit à crédit, et a
remboursé les banques exactement dans le
même temps que toi, bénéficie lui de
l’autorisation de prêts à des taux
d’intérêts abordables.
Une fois acheté le
terrain, il faut encore investir dans
des semences, de l’engrais, du matériel
agricole, des moissonneuses-batteuses,
des aspirateurs, des sasseurs, des
trieurs, des broyeurs, des mélangeuses.
Il te faudra des pièces de rechange
aussi, si ça pète. Et puis, une fois que
tu auras ta farine, pour faire ton pain,
il te faudra un four, une couche, un
pétrin (et pas celui dans lequel tu te
trouves).
C’est un gros
investissement. En plus, les producteurs
de farine et leurs actionnaires veillent
scrupuleusement à ce que tu ne rentres
pas dans cette activité et font pression
sur tous les vendeurs de matériels
agricoles et de boulangerie.
Mais le plus
difficile, c’est que tu n’as jamais fait
ça de ta vie. Pour avoir ton pain, il
faut te lancer dans une aventure qui
t’est complètement étrangère. Ta fille
aurait pu t’aider, elle est ingénieure
agronome. Mais elle est partie à
Montréal. Il faudra donc que tu
commences de zéro, tout seul, et tu
feras certainement toutes les erreurs
que commettent les novices en la
matière. Bref, tu décides malgré tout de
te lancer mais le résultat ne sera
certainement pas palpable demain.
Comme si la
situation n’était pas assez complexe, un
matin tu vas au travail et tu découvres
que plusieurs de tes clients habituels
ont annulé leurs commandes. Tu leur
téléphones. Ils te disent tous la même
chose. Les producteurs de farine et
leurs actionnaires les ont menacés de
sanctions et de représailles, s’ils
continuent de travailler avec toi. Non
content de t’empêcher d’acheter ton
pain, ils veulent désormais te ruiner
pour être sûr que tu n’arriveras pas à
contourner leur manœuvre.
C’est dans ces
moments là que se retrouver entre amis
permet de décompresser. Ah les amis,
parlons en ! La plupart d’entre eux
venaient prendre le petit déjeuner chez
toi depuis des années. Au début de ton
calvaire, certains ont continué à venir.
Mais la première fois, tu leur as servi
de la cervelle avec le café. Ils ont
quand même gouté en esquissant plein de
grimaces. La deuxième fois, ils sont
venus mais n’ont pas mangé. Et puis avec
le temps, ils ne viennent plus. Les
rares copains qui ne t’ont pas lâché
t’ont informé que plus personne ne parle
de toi dans le groupe. Tu es devenu un
tabou. Quand certains ex-amis parlent de
toi en mal, qu’ils soutiennent que tu es
un abruti, incapable de fournir une
baguette de pain à tes gosses, un
murmure traverse systématiquement les
copains présents. S’ensuit un silence
gêné et tout le monde passe á autre
chose. Tu es devenu gênant pour
l’harmonie du groupe. A la trappe, on
n’en parle plus.
Tu te dis qu’ils
pourraient agir, que cette situation
pourrait leur tomber sur le coin du nez
un jour ou l’autre. Ils pourraient
organiser un boycott des producteurs de
farine, faire connaître ta situation,
peser de tout leur poids pour que l’on
te ré-autorise à acheter du pain. Et
puis, à quoi bon ? Tu as juste désormais
beaucoup plus d’estime pour ceux qui
continuent à te rendre visite pendant le
petit déjeuner.
L’autre jour,
quelqu’un a sonné chez toi. C’était tard
le soir. Tu es sorti pour voir de qui il
s’agissait. Un type était planté devant
toi. La lune éclairait sa silhouette,
laissant deviner un homme assez grand.
Tu n’as pas distingué son visage, caché
sous une capuche. A ses pieds, était
posé un gros sac.
« Bonsoir. On m’a
dit que vous cherchiez à acheter du
pain, te dit-il en te révélant le
contenu de son sac qui regorgeait de
baguettes, de pains de campagne et
autres viennoiseries.
Ton visage s’est
illuminé. « Combien la baguette ? » lui
demandes-tu en essayant de ne laisser
transparaitre aucune émotion.
« 90 euros. Pour le
pain, c'est 130 euros. 25 le croissant,
et…. »
Tu le coupes d’un
ton sec et d’un geste de la main :
« C’est bon, ça ne m’intéresse pas,
c’est trop cher »
Le type a remballé
sa marchandise et s’en est allé dans la
nuit en te glissant « je repasserai ».
Ta première
réaction a été de vouloir lui mettre ton
poing dans la gueule. Et puis, tu es
revenu à la raison. Non seulement le
type semblait être plus fort que toi,
mais en plus peut être qu’un jour tu
seras quand même contraint de lui
acheter une baguette. Donc tu t’es
ravisé. A chaque fois que tu y repenses,
ton sang bouillonne. C’est révoltant,
c’est injuste. Mais pourquoi donc la
police n’arrête-t-elle pas ce
délinquant ?
En y réfléchissant
bien, peut-être que si tu étais
policier, tu négocierais une baguette de
pain pour fermer les yeux sur son
trafic. Peut-être même que si tu étais
directeur d’un hôpital ou d’un
établissement scolaire, tu détournerais
le pain des patients et des enfants pour
le bouffer ou pour le vendre à ton tour.
Peut-être, peut-être…ou peut-être pas,
parce que tu crois encore dans certaines
valeurs morales et solidaires, mais tout
le monde n’est pas comme toi.
Quoiqu’il en soit
cette situation t’a changé, tu ne penses
plus pareil. La volonté de sortir de
cette galère quotidienne t’amène à
imaginer des scénarios auxquels tu
n’aurais jamais songé avant. C’est même
devenu obsessionnel. Tu commences à
concevoir tes relations avec les autres
et avec le monde alentour au prisme de
la situation délicate que tu dois
affronter. Les répercussions que cela
engendre sont terribles et contribuent à
déstructurer les normes qui régissaient
le lien que tu entretiens avec la
société.
Ta situation
n’étant pas « normale », il t’est
difficile de penser un ensemble de
solutions qui s’avèreraient de bon sens
ou rationnel dans un contexte ordinaire.
Il te faut sans cesse inventer,
contourner les règles et normes
établies. Comme tu avances en territoire
inconnu, tu commets quelques erreurs.
Les réparer fait surgir d’autres
obstacles.
Tu es beaucoup plus
à fleur de peau, et tu réagis au quart
de tour. Tu es un peu parano aussi, tu
as l’impression que la terre entière
t’en veut. Ce qui n’est que
partiellement vrai, car seulement une
partie de la terre t’en veut ; mais
alors, elle t’en veut à mort. Elle t’en
veut pour être ce que tu es,
pour l’identité que tu dégages
fièrement. Donc tu es devant un dilemme,
soit tu jettes l’éponge mais ça, ce
n’est pas toi. Soit tu persistes à
reconstruire une normalité depuis une
situation anormale, et cela n’a rien
d’aisé.
Pour te détendre un
peu, tu décides de regarder la télé. Ô
surprise, toutes les chaines parlent de
toi. Tu as beau zapper, elles racontent
toutes la même chose, tout comme la
presse, les magazines et les radios. Des
dizaines d’experts se succèdent à
l’écran pour dire que « tu es un
incapable », se lamentent sur le sort de
tes « pauvres gosses qui ne peuvent pas
manger de pain ». « Salaud » te crie un
professeur d’Université depuis un
plateau télé, « si tu n’a pas de pain,
achète de la brioche ». Tu ne comprends
pas ce déferlement de haine, tu ne l’as
pourtant jamais vu ni connu auparavant.
Bien évidemment,
aucun de ces commissaires médiatiques ne
mentionnent la guerre que te livrent les
fournisseurs de farine et leurs
actionnaires. La seule fois où tu as
entendu un éditorialiste la mentionner
du bout des lèvres, c’était pour ajouter
dans la foulée que « cette
soi-disant guerre te sert de prétexte
pour justifier ton incapacité à donner
une tartine à ses gosses ». Tu as manqué
de t’étrangler de rage. Si tout ce que
font les producteurs de farine et leurs
actionnaires pour te nuire ne fait que
t’avantager, pourquoi donc
n’arrêtent-ils pas leur manège?
Ceux qui osent
encore venir prendre le petit déjeuner
avec toi et ta famille sont
systématiquement dénigrés, vilipendés et
insultés par les médias. Ceux qui ne
viennent plus aussi, ce qui, il faut
l’avouer, te fait bien rire.
Dans le quartier,
tout le monde regarde la télé mais tu
n’es pas devenu totalement un paria. La
majorité des gens s’en foute de ta
situation car ils sont déjà préoccupés
par la leur, certes différente mais
néanmoins difficile. S’ils connaissaient
ton cas, tu es sûr que cela les
révolterait. Surtout que ceux qui
s’acharnent sur toi font partie de la
même caste qui a rendu leurs vies
compliquées.
Beaucoup dans ta
situation se seraient arrêtés pour
pleurer sur le bord de la route. Mais ce
n’est pas ton genre. Avec le temps,
toutes ses attaques te renforcent dans
tes convictions, ta dignité n’est pas
négociable, tu ne lâcheras rien.
Voilà, maintenant
que tu t’es mis dans la peau de ce
personnage, que tu te l’es approprié,
que tu as commencé à te demander comment
tu ferais concrètement pour avoir du
pain, alors maintenant seulement, on
peut commencer à parler du Venezuela.
Prochaine
partie : les faits.
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