Venezuela
Comprendre le blocus contre le Venezuela
:
le vécu et les faits (2/2)
Romain Migus
Dimanche 2 décembre 2018 Deuxième
partie : les faits.
La chronologie qui
suit nous permet de répondre à trois
questions essentielles pour comprendre
le blocus contre le Venezuela : « Qui
impose le blocus ? A qui l’imposent-il ?
Et pourquoi ? » (1).
A la lecture des
mesures prises, la réponse à la première
question saute aux yeux : ce sont les
Etats-Unis, suivit par leurs vassaux
latino-américains ou européens. Les
faits parlent d’eux-mêmes. Cela se passe
de commentaires ou d’interprétations
douteuses.
La réponse à la
deuxième question coule aussi de source.
Alors que certains commentateurs
s’évertuent à relayer les éléments de
langage de l’administration étatsunienne
faisant croire qu’il ne s’agit que de
sanctions ciblées sur des personnes, la
lecture de ce document nous amène à une
conclusion logique. C’est bien le
Peuple vénézuélien tout entier qui est
visé. Ce qui est d’ailleurs
explicitement revendiqué par le pouvoir
des Etats-Unis.
C’est d’ailleurs
pourquoi nous ne mentionnons pas les
sanctions contre des membres de l’Etat
vénézuélien (sauf dans le secteur de
l’alimentation). Démarré en 2008, ces
sanctions individuelles touchent
aujourd’hui 51 citoyens vénézuéliens.
Quand à la réponse
à la dernière question, elle est la
conséquence de la deuxième. Il y a
d’abord une réponse en terme
géopolitique. Le Venezuela dispose des
premières réserves de pétrole au monde,
des quatrièmes réserves d’or, son
sous-sol regorge de minerais (coltan,
thorium, bauxite, fer) et c’est un pays
riche en eau douce, en gaz et en
diamants. Nous comprenons que cela ouvre
l’appétit de certains prédateurs.
Mais pourquoi donc
vouloir affamer et martyriser un Peuple
dans son ensemble ? Tout simplement
parce que ce Peuple de combattants
refuse systématiquement depuis 1998 de
voir sa souveraineté piétinée par un
empire aux services des transnationales.
Et ce Peuple à la tête dure a déjà
résisté à plusieurs tentatives pour le
faire revenir dans le droit chemin des
intérêts des dominants.
Le peuple
vénézuélien a non seulement démontré
qu’une autre voie était possible face au
néolibéralisme, mais il a donné des
leçons de résistance à bien d’autres
peuples de par le monde. C’est donc lui
qui doit désormais payer cet affront.
Aux opinions
politiciennes biaisées, il faut
systématiquement opposer les faits.
Toutes discussions ou débats sur le pays
caribéen doit nécessairement passer par
une analyse des mesures de rétorsion
contre l’économie du Venezuela.
Après, seulement
après, on peut parler de l’effectivité
ou pas des politiques du gouvernement,
des options économiques, ou des
conséquences sociales de la situation
actuelle.
Voici donc une
chronologie sommaire des attaques
financières, bancaires et économiques
contre la Révolution Bolivarienne. Elle
ne prend pas en compte les autres
dimensions de la guerre hybride menée
contre le Venezuela tels que les fronts
diplomatique, militaire, médiatique,
juridique ou institutionnel.
Avant de parler de
l’économie, parlons du blocus.
14 avril 2013 : Nicolas
Maduro est élu président de la
République Bolivarienne du Venezuela
avec 50,61% des voix. Son principal
opposant, Henrique Capriles Radonski ne
reconnaît pas sa défaite, et appelle ses
partisans à prendre la rue. Bilan : 11
chavistes assassinés, 65 blessés.
12 février 2014
– mai 2014 : L’opposition
tente de renverser le président par la
force. Bilan : 42 morts. 850 blessés.
Face à l’échec de ce coup d’Etat et
considérant les déroutes électorales,
une stratégie économique et financière
va être mis en place pour étrangler la
population du Venezuela et la retourner
contre le gouvernement de la Révolution
Bolivarienne.
Décembre 2014:
Le Congrès des Etats-Unis approuve la
loi 113-278 intitulée « Loi publique de
défense des droits de l’Homme et de la
Société Civile au Venezuela ». Cet
instrument juridique dicte la ligne
d’action politique du gouvernement de
Etats-Unis et de ses vassales contre le
Venezuela. La loi 113-278 établit la
possibilité de prendre des mesures
unilatérales coercitives contre le
Venezuela dans les domaines économiques,
financiers et commerciales. De plus,
elle stipule de « travailler » dans ce
sens avec ses partenaires membres de
l’Organisation des Etats Américains
(OEA) et de l’Union Européenne.
08/03/2015 :
Le président des Etats-Unis, Barack
Obama, signe l’Ordre exécutif 13692 (le
« décret Obama »). Ce dernier se
base sur la Loi des Pouvoirs Economiques
en situation d’Urgence Nationale, sur la
loi d’Urgence Nationale et sur la Loi
113-278 pour déclarer le Venezuela « une
menace inhabituelle et extraordinaire
pour la sécurité nationale et la
politique extérieure des Etats-Unis ».
Ce décret va permettre l’élaboration
légale des attaques économiques que
subit le Venezuela depuis cette date.
Avril 2016 :
Le blocus financier commence. A partir
de cette date, les institutions
vénézuéliennes titulaires de compte
bancaires à l’étranger se voient
stipuler des restrictions pour la
réalisation de paiement en dollars.
Mai 2016 :
La Banque Commerzbank (Allemagne) ferme
les comptes de plusieurs institutions
vénézuéliennes dont ceux des banques
publiques vénézuéliennes et ceux de
Pdvsa, l’entreprise pétrolière.
Juillet 2016 :
La banque étatsunienne Citibank interdit
á son réseau d’intermédiaires bancaires
d’opérer des transactions avec les
institutions vénézuéliennes, dont la
Banque Centrale du Venezuela.
Août 2016 :
La fermeture unilatérale des comptes
d’intermédiaire bancaire oblige le
Venezuela à opérer à partir d’autres
monnaies alors que la plupart des
devises obtenues par la vente de Pétrole
sont en dollars. Le pays subit de
grosses pertes dues aux nouveaux coûts
de transaction, de change et de cout
opératifs.
Août 2016 (bis) :
La Banque Novo Banco (Portugal) informe
l’Etat vénézuélien qu’elle ne réalisera
plus d’opération en dollars avec des
banques ou des institutions
vénézuéliennes, á cause de la pression
exercée par ses intermédiaires
bancaires.
Juillet 2017 :
L’entreprise Delaware (qui gère des
portefeuilles de titres de Pdvsa)
informe Pdvsa que sa banque
intermédiaire (PNC Bank) n’acceptera
plus de fonds de l’entreprise
pétrolière.
Juillet 2017
(bis) : La banque étatsunienne
Citybank refuse de recevoir un paiement
de l’Etat vénézuélien destiné à l’achat
de 300.000 doses d’insuline.
21/08/2017 :
La Bank Of China basé au Panama informe
le Venezuela, que suite à des pressions
reçues de la part du Département du
Trésor des USA ainsi que du gouvernement
du Panama, elle ne réalisera plus aucune
transaction en dollars de ou à
destination du Venezuela.
22/08/2017 :
Plusieurs banques russes informe le
Venezuela de l’impossibilité de réaliser
des transactions avec des banques
vénézuéliennes en raison de la
restriction imposée par les banques
intermédiaires des Etats-Unis et de
plusieurs pays européens.
23/08/2017 :
La banque intermédiaire de l’institution
bancaire BDC Shandong stoppe une
transaction de la Chine vers le
Venezuela d’un montant de 200 millions
de dollars. Il faudra plus d’un mois
pour que le Venezuela puisse récupérer
cette somme d’argent.
24/08/2017 :
Donald Trump signe l’ordre exécutif
13808 intitulé « Imposition de sanctions
additionnelles à propos de la situation
au Venezuela ». Ce décret interdit toute
une série de transaction avec l’Etat
vénézuélien, et notamment avec Pdvsa, et
tout autres entités détenues par l’Etat
vénézuélien. Est établie une liste de
restriction aux opérations financières :
-
L’Etat vénézuélien et Pdvsa sont
interdits d’émettre de nouveaux
titres de leur dette
-
Interdiction de réaliser des
transactions sur les titres émis par
le gouvernement avant l’entrée en
vigueur de ce décret.
-
Le versement de dividendes ou de
bénéfices au gouvernement du
Venezuela de la part d’entités
résidant aux USA est interdit. Cela
affecte avant tout Citgo, entreprise
appartenant à Pdvsa, et qui compte 3
raffineries et 6000 stations
d’essence sur le territoire des
Etats-Unis.
-
L’achat de certains bons du trésor
vénézuélien et de la dette
vénézuélienne est interdit.
La maison blanche
déclare que cet ensemble d’interdiction
a « été soigneusement pensé pour refuser
à la dictature de Maduro une source non
négligeable de financement »
Le décret 13808
vise à systématiser les attaques contre
les entreprises publiques et les
opérations commerciales et financières
de l’Etat vénézuélien afin de
déstructurer l’économie du pays. A ce
sujet, l’ancien ambassadeur des
Etats-Unis au Venezuela et en Colombie,
Wiliam Brownfield a déclaré : « La
meilleure résolution est de précipiter
l’effondrement du gouvernement
vénézuélien même si cela implique des
mois et des années de souffrance pour
les vénézuéliens».
Août 2017 :
Suite à des pressions du Département du
Trésor des Etats-Unis, l’entreprise
Euroclear, une filiale de la banque
américaine JP Morgan, congèle les
opérations de transaction sur la dette
souveraine du Venezuela. Euroclear
retient ainsi, depuis lors, 1 milliard
200 millions de dollars appartenant á la
République Bolivarienne du Venezuela.
Août 2017 (bis):La
Bank of China de Francfort refuse
d’émettre une transaction de 15 millions
de dollars, du par le Venezuela à
l’entreprise minière Gold Reserve.
05/09/2017 :
Le Canada et les Etats-Unis s’associent
pour « adopter des mesures économiques
contre le Venezuela et contre les
personnes qui contribue activement à la
situation actuelle dans le pays ».
Octobre 2017 :
La Deutsche Bank informe la banque
chinoise Citic Bank de la fermeture de
ses comptes chez ses intermédiaires
bancaires pour avoir accepter des
paiements de Pdvsa.
Octobre
2017 (bis): Le Venezuela achète des
vaccins et des médicaments á
l’Organisation Panaméricaine de la
Santé, filiale de l’Organisation
Mondiale de la Santé, et donc sous
l’égide de l’ONU.
En vertu de
l'extraterritorialité des lois
états-uniennes, la banque suisse UBS
rejettera le paiement, provoquant un
retard de 4 mois dans la livraison des
vaccins et déstructurant complètement le
système public de vaccination gratuite
du ministère de la santé vénézuélien.
03/11/2017 :
Le président Maduro annonce que le
Venezuela a remboursé plus de 74
milliards de dollars à ses créanciers
sur les quatre dernières années. Malgré
cela, les agences de notations font
augmenter le risque-pays du Venezuela,
rendant plus difficile l’obtention de
crédits sur les marchés financiers.
09/11/2017 :
EEUU sanctionne un groupe de
fonctionnaires vénézuéliens au motif de
« piétiner la démocratie et administrer
les programmes gouvernementaux corrompus
de distribution d’aliments ». Les
fonctionnaires responsables de
l’importation d’aliments dans le pays ne
peuvent plus signer d’accord commerciaux
favorisant la politique alimentaire du
gouvernement.
13/11/2017 :
L’Union européenne interdit la vente de
matériel de défense ou de sécurité
intérieur au Venezuela.
14/11/2017 :
L’agence de notation Standard and Poor’s
déclare un « défaut partielle » du
Venezuela malgré les paiements réguliers
de la dette par le Venezuela.
15/11/2017 :
La Deutsche Bank, principal
intermédiaire de la Banque Centrale du
Venezuela ferme définitivement les
comptes de cette institution, mettant en
danger toutes ses opérations bancaires.
Novembre 2017 :
Le Venezuela achète des médicaments
anti-malaria (primaquine et cloroquine)
au laboratoire colombien BSN Medical. Le
gouvernement de Colombie empêche la
livraison sans aucune justification.
Novembre
2017 (bis):Les transnationales
pharmaceutiques Baster, Abbot, et Pfizer
refusent d’émettre des certificats
d'exportation à destination du
Venezuela, rendant impossible l'achat de
médicaments produits par ces
entreprises, notamment dans le domaine
oncologique.
Novembre
2017 (ter): Les banques
intermédiaires refusent plusieurs
transactions du Venezuela à hauteur de
39 millions de dollars. Cette somme
était destinée à 23 opérations d’achats
alimentaires pour les fêtes de fin
d’année.
29/01/2018 :
Le département du Trésor des Etats-Unis
affirme « la campagne de pression contre
le Venezuela porte ses fruits. Les
sanctions financières que nous avons
imposé ont obligé le gouvernement de ce
pays à commencer à entrer en défaut de
paiement, tant pour sa dette souveraine
comme pour celle de Pdvsa. Et nous
pouvons assister (…) à un effondrement
économique total du Venezuela. Donc
notre politique fonctionne, notre
stratégie fonctionne et nous la
maintiendrons. »
12/02/2018 :
Le département du Trésor des Etats-Unis
élargit les sanctions financières contre
le Venezuela et les entreprises
vénézuéliennes. La renégociation et la
restructuration de la dette
vénézuélienne et de celle de Pdvsa émise
avant le 25 aout 2017 sont interdites.
Mars 2018 :
15 boxeurs vénézuéliens n'ont pas pu
participer aux qualifications pour les
Jeux d'Amérique Centrale et des Caraïbes
2018 parce qu'ils n'ont pas pu arriver à
un accord avec les agences qui ont mis
diverses limites parmi lesquelles le
prix du billet qui est passé de 300 à 2
100 dollars par personne quand
l'entreprise a appris qu'il s'agissait
du transport de la Fédération
Vénézuélienne de Boxe.
Lorsque, ensuite,
une compagnie privée a proposé un vol
charter pour transporter l'équipe, la
Colombie et le Panamá n'ont pas autorisé
le survol de leurs espaces aériens et le
Mexique a fait la même chose.
02/03/2018 :
Les Etats-Unis renouvellent, pour un an,
les décrets 13692 (Obama) et 13808
(Trump). Le décret 13808 impose six
nouvelles mesures coercitives pour
attaquer la stabilité financière du
Venezuela. Le Bureau des Crimes
Financiers des Etats-Unis (FinCEN)
alerte les institutions financières
mondiales que les transactions avec des
entités publiques vénézuéliennes sont
suspectées de corruption. Cette
accusation sans fondement ni preuve a
pour conséquence de freiner le paiement
à des entreprises d’alimentation et à
des laboratoires pharmaceutiques,
rendant difficile l’importation de ces
biens. De même, cela aura pour
conséquence le gel d’1 milliard 650
millions de dollars appartenant à l’Etat
vénézuélien.
19/03/2018 :
Le président Trump signe l’ordre
exécutif 13827 qui interdit à tout
citoyens et institutions d’effectuer des
transactions financières avec la
cryptomonnaie vénézuélienne « Petro »
avant même que celle-ci puisse se
négocier sur les marchés de
cryptomonnaie. Cette décision est la
première du genre dans la courte
histoire des cryptomonnaies.
27/03/2018 :
Le gouvernement du Panama publie une
liste de seize entreprises vénézuélienne
suspectées sans preuve de blanchiment de
capitaux et de financement du
terrorisme.
19/04/2018 :
Steven Mnuchin, le secrétaire au Trésor
des USA se réunit avec des représentants
d’Allemagne, d’Argentine, du Brésil, du
Canada, de Colombie, d’Espagne, de
France, du Guatemala, d’Italie, du
Japon, du Mexique, du Panama, du
Paraguay, du Pérou, et du Royaume Uni
pour leur demander des « actions
concrètes afin de restreindre la
capacité des fonctionnaires vénézuéliens
corrompus et de leurs réseaux de
soutien ». Il affirmera que le Président
Nicolas Maduro ne possède aucune
légitimité pour demander des crédits au
nom de son pays. L’objectif est
d’assécher financièrement le Venezuela.
Mai 2018 :
9 millions de dollars de l'Etat
vénézuélien sont congelés. Ils étaient
destinés au traitement de la dialyse.
20.000 patients en seront privés.
Mai 2018 (bis) :
La banque italienne Intensa Sanpaolo
bloque l'argent destiné à la mise en
place du pavillon du Venezuela à la XVI°
Biennale d'Architecture de Venise.
21/05/2018 :
En raison de la réélection de Nicolas
Maduro à la présidence, Donald Trump
renforce les sanctions. Il sera
désormais interdit à tous citoyens et
entreprises des Etats-Unis d’acquérir
des propriétés appartenant au
gouvernement du Venezuela sur le
territoire des Etats-Unis.
25/06/2018 :
Le Conseil européen adopte la décision
2018/901 sanctionnant des membres de
l’administration vénézuélienne dont ceux
opérant dans le secteur de
l’alimentation. Cette mesure fait écho à
celle prise un an plus tôt par les
Etats-Unis (le 9 novembre 2017) afin de
rendre impossible l’achat d’aliments par
le gouvernement vénézuélien.
01/11/2018 :
Le président Trump signe un nouveau
décret autorisant le Département du
Trésor à confisquer des propriétés à des
opérateurs du secteur aurifère au
Venezuela, sans que des accusations
pénales ou civiles soient nécessaires.
Le but recherché est d’empêcher la
récupération par l’Etat vénézuélien du
bassin minier de l’Orénoque, 4eréserve
d’or au monde.
Le Secrétaire
adjoint du Trésor des Etats Unis,
Marshall Billingslea dans un cynisme
absolu, déclarera à ce sujet : « Nous
devrions manifester plus d’indignation
face aux dommages infligés à
l’environnement et aux populations
indigènes ».
09/11/2018 :
La Banque Centrale du Royaume Uni refuse
de restituer au Venezuela 14 tonnes d’or
appartenant à ce pays. Il s’agit ni plus
ni moins d’une spoliation d’une valeur
de 550 millions de dollars.
Voilà, maintenant
on peut parler du Venezuela et
confronter les points de vue.
Note :
(1) J’emprunte ces
questions pour leur grande pertinence à
Carlos Mendez Tovar, écrivain
vénézuélien, interviewé par Viktor Dedaj
au sujet du blocus contre….Cuba.
Voir Viktor Dedaj,
« Sin Embargo – Paroles cubaines contre
le blocus », LeGrandSoir,
disponible sur https://www.legrandsoir.info/IMG/pdf/sin_embargo_paroles_cubaines_viktor_dedaj.pdf
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