Les 7 du Québec
La mascarade électorale américaine,
édition 2020
(Partie 4)
Robert Bibeau

Mercredi 28 octobre 2020 COMMENT «
INSTRUMENTALISER » UNE POTICHE
CAPITALISTE ?
(Stratégie et tactique) (Partie 4)
Sous le mode de
production capitaliste, la guerre est
inévitable
Depuis sa
création, en 1776, la République des
États-Unis d’Amérique a été en guerre
pendant 220 de ses 244 années
d’existence. Chaque Président yankee a
promis la paix et a semé la guerre.
Donald Trump promet la paix et la
prospérité, il fera la guerre et il
sèmera la pauvreté ni plus ni moins que
le prétendant Joe Biden s’il est élu.
Ajoutons que depuis 1945 les É.-U. ont
prémédité plus de 200 conflits armés
dans le monde (1).
Dans les articles
précédents,
https://les7duquebec.net/archives/259261
nous avons décortiqué les tenants et
les aboutissants du processus électoral
« absolutiste » américain, un modèle du
genre en Occident. Intellectuels
petits-bourgeois, experts, analystes
universitaires, politiciens à la «pensée
unique-formatée», de gauche comme de
droite, suite à leurs prédictions
grotesques et à leurs calomnies
ubuesques contre le prolétariat
américain, qu’ils ont qualifié de
crétin, ont repris le stylo et le micro
et nous enfume depuis des mois de leurs
fadaises patentées. Ils ont écrit «Stupeur
générale», une deuxième «Révolution
dans l’ État profond» américain, et
d’autres forfanteries du même acabit,
comme si un multimilliardaire issu du
sérail était susceptible de se retourner
contre la tribu qui le coopte et le
supporte. Le tissu financier qui forge
la classe des milliardaires mondiaux est
tissé serré et ne permet aucune
échappée. S’il fallait assassiner le
président, ils le referaient.
La source de
l’effroi de ces petits bourgeois des
médias à la solde est de constater que
les électeurs américains ne vont pas
obtempérer à leurs injonctions mille
fois répétées. La «désobéissance
électorale» d’une portion de
l’électorat sera la seule surprise de
cette mascarade électorale triviale.
Une tactique
issue de la conscience de classe
La conscience
sociale collective est davantage que la
somme des consciences individuelles.
Bien que la conscience sociale d’une
classe émerge de la multitude des
consciences issue des expériences de
luttes individuelles, dialectiquement,
le total est plus grand que la somme de
ses parties. Nous allons en faire la
démonstration. C’est à travers diverses
activités tactiques, luttes
quotidiennes sur les fronts économique,
politique, social, médiatique et
idéologique, qu’une classe accumule de
l’expérience et réalise ses
apprentissages, qu’elle synthétise et
concentre ensuite au niveau
stratégique se constituant ainsi un
patrimoine historique et une conscience
de classe idoine.
C’est au niveau
stratégique – à l’échelon des
orientations fondamentales et des
activités à long terme – que se
manifeste la conscience sociale d’une
classe, mais c’est à l’échelon
tactique que s’expriment sa cohésion
et sa détermination dans la lutte. Ceci
est vrai pour les deux classes sociales
antagonistes qui caractérisent le mode
de production capitaliste, la classe
bourgeoise, incluant son fer-de-lance du
grand capital mondial, et la
classe prolétarienne, incluant
son fer-de-lance ouvrier. Ce sont
ces deux classes sociales qui élaborent
et défendent consciemment, et parfois
inconsciemment, des orientations
stratégiques appelant des mesures
tactiques en fonction d’une conjoncture
spécifique.
Seules ces deux
classes sociales maîtrisent un volet
essentiel du mode de production
capitaliste (capital et travail) et
peuvent ainsi mener une politique de
classe indépendante et conséquente ce
qui n’est pas le cas de la petite
bourgeoisie, ni des reliquats de la
paysannerie ou de l’aristocratie. Par la
grève (cessation du travail et
donc castration de la production de
plus-value) la classe prolétarienne stop
l’accumulation des profits et asphyxie
le capital, ce qui, à terme, détruira ce
mode de production et ses institutions.
La mission
stratégique de la classe
prolétarienne est de mettre fin aux
tribulations et aux soubresauts
chaotiques du mode de production
capitaliste à bout de souffle, puis, sur
les cendres du capitalisme déchu, de
construire le mode de production
prolétarien qui assurera la reproduction
élargie de l’espèce humaine.
L’émancipation de la classe
prolétarienne ne consistera pas à
détruire le mode de production
capitaliste (y compris son État), mais à
construire le nouveau mode de production
prolétarien. C’est le rôle de
l’insurrection populaire que de détruire
l’ancien mode de production. La
révolution sociale prolétarienne
consiste à construire le nouveau mode de
production émancipateur, sans classe
sociale. Afin d’accomplir cette mission
historique la classe prolétarienne, et
surtout son fer de lance ouvrier, mène
une guerre tactique par ses
résistances quotidiennes, ses luttes
grévistes répétées, le mode privilégié
de lutte ouvrière, et parfois, par
de brèves incursions sur le terrain
politique bourgeois, mais qui ne dure
pas, contrairement à ce que pontifient
les partis de la gauche opportuniste,
réformiste, électoraliste.
Les luttes
nationalistes pour la soi-disant
« libération nationale » bourgeoise (en
fait, pour le partage de la plus-value
nationale entre les factions du capital
national et mondial), les luttes de
genre (LGBT), les empoignades pour les
droits des animaux, les kermesses
électorales, les jérémiades et les
pétitions pour obtenir des réformes
fiscales, bancaires ou boursières et
pour réclamer des droits démocratiques –
antiracistes systémique (sic), en faveur
de la décroissance écologique et
misérabiliste, ou pour obtenir la paix
impossible sous le capitalisme, ne font
pas partie de la panoplie des outils de
lutte de la classe ouvrière. Ce sont des
batailles opportunistes et réformistes
introduites parmi la classe par les
syndicats bourgeois, les ONG
stipendiées, les partis de gauche
embourgeoisés et par la sous-classe
petite-bourgeoise chien de garde et
courroie de transmission du grand
capital.
La petite
bourgeoisie parasitaire
Entre ces deux
classes sociales antagonistes a surgi, à
la faveur de la phase impérialiste de
croissance du capitalisme (1890-1975),
d’abondants segments de petits
bourgeois, que d’aucuns appellent
«aristocrates ouvriers», ou classe
petite bourgeoisie citoyenne, ou encore
« classe moyenne » (moyenne de quoi,
comment une classe peut-elle être
«moyennement» émancipée ou jouer un rôle
social «moyen»?). D’un point de vue
économique cette sous-classe sociale est
parasitaire, en ce sens qu’elle ne
produit pas de plus-value et vit de la
plus-value produite par la classe
ouvrière, expropriée par la classe
capitaliste qui redistribue le fruit de
ses larcins (via l’État bourgeois),
laissant entendre au petit-bourgeois que
sa pitance lui vient de son maître
milliardaire et de l’État fétiche des
riches, dont la conquête, et
l’équité distributive des richesses
doivent être les objectifs de la
révolution prolétarienne selon la petite
bourgeoisie radicalisée et désespérée.
L’objectif de la révolution
prolétarienne est de détruire les
institutions du mode de production
capitaliste et sur ces cendres de
construire le nouveau mode de production
prolétarien.
La crise économique
systémique du capitalisme
s’approfondissant la petite bourgeoisie
est en voie de paupérisation, de
précarisation et de prolétarisation, car
la classe capitaliste ne parvient plus à
maintenir ses taux de profits réels
(hors spéculation boursière bidon et
hors inflation) ni à valoriser
l’ensemble de son capital – qui reste en
partie inoccupé (non réinvesti,
improductif et en jachère financière).
La petite bourgeoisie est aujourd’hui
une sous-classe sacrifiée et «insoumise»
électoralement parlant.
Vous l’entendez
vociférer et crier son amertume contre
sa mauvaise fortune. Vous verrez dans
la suite de ce texte le rôle joué par
les différentes fractions de cette
petite bourgeoisie qui contaminent le
mouvement ouvrier. Ils sont exubérants
au point de monopoliser l’attention
médiatique, ce qui fait l’affaire des
possédants. Le petit bourgeois manifeste
beaucoup (promenade sous la bannière de
la révolte contre ses maîtres grands
bourgeois), mais elle « grève » très peu
comme l’a démontré la révolte des
gilets jaunes
https://les7duquebec.net/archives/253109.
De toute manière
comme disent ces intellectuels
méprisants : «l’ouvrier ne sait pas
s’exprimer ni s’organiser» et il
doit compter sur l’«avant-garde» (sic).
Pendant toute la phase ascendante de
l’impérialisme moderne et dans tous les
pays, y compris aux États-Unis – la
matrice des pays capitalistes modernes –
la petite bourgeoisie s’est déployée
dans toutes les sphères de l’activité
sociale, dont les sphères politique et
idéologique (médiatique, philosophique,
éducatif, scientifique, sanitaire comme
on le voit à l’occasion de cette
pandémie
https://les7duquebec.net/archives/259317
), monopolisant la parole dans les
médias à la solde des riches et dans les
partis politiques bourgeois de gauche
comme de droite. Cette fraction de la
classe bourgeoise en a fait son domaine
d’activité privilégié. Ce sont eux que
l’on a vus s’agiter à la télé au cours
de l’élection de Donald en 2016 et en
2020 (idem pour l’élection du pion
Macron).
Sur le plan
idéologique et politique, la petite
bourgeoisie se subdivise en de multiples
courants et partis qui traversent et
structurent le tissu médiatique et
politique capitaliste. Chacun offre sa
camelote idéologique sous la houlette
d’un gourou dogmatique et sectaire
jaloux de son pouvoir communaliste.
Passant de la gauche anarchiste,
maoïste, trotskiste, marxiste-léniniste,
communiste, socialiste, travailliste,
écologiste, altermondialiste,
démondialiste, populiste, à la droite
démocratique, républicaine, libérale,
néolibérale, libertarienne,
conservatrice, le penniste ou
«populiste» suprémaciste – la nouvelle
appellation qui remplace les termes
«fasciste et national-socialiste», le
vieux stratagème imaginé au siècle
dernier. Cette fois l’expérience
tactique des Fonts unis et
populistes des années trente aidant, la
classe ouvrière américaine ne s’est pas
laissée prendre au jeu des amalgames au
grand dam des gauchistes nostalgiques de
la Grande Guerre patriotique (Seconde
Guerre mondiale).
La petite
bourgeoisie parasitaire et l’État
capitaliste
Si au cours des
années de prospérité de l’impérialisme
moderne le capital avait les ressources
pour sacrifier une part de la plus-value
extorquée aux ouvriers pour entretenir
une pléthore de fonctionnaires, de
thuriféraires, de courroies de
transmission, de chiens de garde, de
perroquets médiatiques, d’experts et de
militants de l’industrie des ONG
stipendiées, et de bureaucrates
syndicaux biens payés, ce n’est plus le
cas dorénavant et voici que le plein
poids de la crise s’abat sur le dos de
millions de petits bourgeois paupérisés,
précarisés, désespérés, jetés sur le
pavé comme on a pu le voir en Argentine,
aux États-Unis depuis 2008, en Tunisie,
en Égypte, à Chypre, en Grèce, en
Espagne, en Italie, en France, en
Grande-Bretagne et au Canada, et ça ne
fait que commencer.
Pendant un certain
temps, le grand capital a confié à son
État «providence» (sic) le soin
de soutenir la petite bourgeoisie afin
qu’elle assure les services, sanitaires
notamment, de reproduction de la classe
prolétarienne, sa fonction sociale
principale. Pendant ces années on a vu
gonfler les effectifs de la machine
d’État capitaliste, phénomène que ces
mêmes capitalistes désignent aujourd’hui
à la vindicte populiste. L’État
fétiche c’est le pain et le beurre
«providentiel» du petit bourgeois
parasite, vous comprenez maintenant
pourquoi leurs prières se tournent sans
cesse vers L’État absolutiste que le
petit bourgeois voudrait «démocratique»,
c’est-à-dire à son service, alors que la
tendance naturelle de l’État des riches
est le totalitarisme et le militarisme.
De cette dichotomie paradoxale
surgissent les organisations
petites-bourgeoises «populistes» et
«centristes» financées par de grands
capitalistes, et vouées à remplacer les
organisations politiques «extrémistes»
de la gauche opportuniste et réformiste
contraintes de se quereller pour leur
financement et leur survie.
Au milieu de la
crise économique qui fait rage et qui se
répercute dans les sphères politique,
idéologique, social, militaire,
juridique et diplomatique, le capital
exige que son État mette le prolétariat
au pas et fasse accepter une série de
sacrifices d’austérité et le berger
gouvernemental entend bien que son chien
de garde petit-bourgeois s’emploie à
endiguer le mécontentement et à produire
du consentement…sinon gare à lui, la
manne gouvernementale va se tarir comme
le montre le présent confinement
«sanitaire» débilitant.
Le cirque
électoraliste
Que chaque parti et
que chaque organisation politique prenne
ses marques sur la ligne de départ
électoral et que chacun démontre au
capital ses capacités à faire cracher
leurs deniers aux prolétaires de son
entité (pays, nation, état, province,
région, municipalité, unions d’États,
«indépendants», «autonomes» ou
«souverains», etc.). Chaque organisation
a le droit de présenter les arguments
démagogiques les plus outranciers – de
gauche comme de droite – c’est sans
importance, seule compte le résultat. Le
trophée attaché à la clé? La prise de
contrôle de l’appareil d’État fétiche à
administrer pour le bénéfice exclusif de
la classe hégémonique des riches dont
les miettes seront abandonnées aux
administrateurs locaux ou nationaux
soudoyés, et comme les temps sont
difficiles économiquement parlant la
petite bourgeoisie verra son auge
rétrécir comme peau de chagrin d’où les
incessantes récriminations des
malandrins de la faim. Mais avant de
mordre la main qui vous nourrit,
songez-y petits parasites du paradis
capitaliste. C’est à cette farandole
d’hésitation petite-bourgeoise que nous
assistons depuis quelques décennies et
particulièrement depuis la pandémie
https://les7duquebec.net/archives/259159.
L’impuissance
militante de la petite bourgeoisie
décadente
La petite
bourgeoisie est parfaitement consciente
de son impuissance stratégique et
de sa faiblesse tactique. La
puissance politique du petit bourgeois
qui œuvre derrière son bureau ou dans sa
microentreprise improvisée (TTPE) est à
l’image de sa puissance économique,
quasi inexistante. C’est pourquoi les
armes ultimes du petit bourgeois sont à
l’image de cette impuissance: les
manifestations dérisoires, les
processions de fierté gaie, les prières
pour la paix, les forums d’incantations
à répétition, les pétitions bonbons, les
sit-in dans les parcs et sur les places
boursières d’«Occupy Wall Street»
jamais bloquées, et des «Nuits debout»
déglinguées, et enfin, le terrorisme
désespéré. On reconnaît la même
impuissance chez les fonctionnaires,
employés d’hôpitaux, enseignants, et
engagés des médias et des services
sociaux, dont le grand capital pourrait
tolérer les grèves interminables
https://les7duquebec.net/archives/259317
– ce que pour l’instant il ne fait pas
– mais attendez que la situation
économique se dégrade et que les
déficits publics s’approfondissent, et
ils les laisseront poiroter sur le pavé
pendant des mois comme ces enseignants
de Colombie-Britannique au Canada.
Incidemment, cette pandémie qui n’en
finit plus pourrait bien être un
exercice de survie sans services sociaux
avant le grand «Reset» de
l’économie du Nouvel ordre mondial
(sic). Ridicule prétention d’une
faction du grand capital mondial,
incapable d’enrayer le déclin du mode de
production capitaliste et prétendant que
son effondrement constitue le «Reset»
d’un monde décadent.
La classe
prolétarienne possède une réelle
puissance tactique à la mesure du
capital qu’elle régénère, valorise et
enrichit de plus-value par son travail
salarié spolié. Une grève ouvrière
implique toujours une rupture immédiate
du cycle de circulation du capital.
Chaque jour de grève, c’est un peu ou
beaucoup de capital qui s’éteint comme
l’ont démontré au prix de leur vie les
héroïques mineurs sud-africains.15
Le prolétariat en grève générale
asphyxie le capital en le privant de
plus-value, et cela le grand capital ne
peut pas le tolérer. La classe ouvrière
sait ces choses et ne recourt à la grève
qu’avec parcimonie, conservant ses
énergies pour les affrontements
importants. La classe ouvrière ne verse
jamais dans le terrorisme et depuis les
«Fronts populaires» et les «Fronts
unis patriotiques» elle a compris
que ce compromis organisé par la petite
bourgeoisie n’est que rififi. Pour
l’instant, l’endettement catastrophique
des prolétaires les fait hésiter à se
lancer à fond dans la bataille de
classe, mais la dégradation de leurs
conditions de vie et de travail les y
forcera, peu importe le locataire de la
Maison-Blanche à Washington.
Pour le moment nous
assistons à des escarmouches
nécessaires, question de prendre le
pouls de l’adversaire. Les petits
bourgeois, qui se croient à
l’avant-garde, ne perçoivent rien de
cette lutte de classe souterraine (même
pas quand les trois quarts des membres
de la classe ouvrière suivent un mot
d’ordre implicite d’abstention
électorale), et ils croient que leur
mission est «d’éduquer» le prolétaire à
la pensée dialectique, sans imaginer que
le prolétaire la vie dans sa chair la
dialectique révolutionnaire.
Déclin du
réformisme de gauche, montée du
réformisme de droite
Quelle que soit
l’orientation de gauche ou l’orientation
de droite des organisations qui
participent aux élections bidon, elles
poursuivent toutes un objectif
réformiste unique, en ce sens que tout
parti qui se présente aux élections
bourgeoises tente de proposer des
correctifs au mauvais fonctionnement du
mode de production capitaliste, ce qui
est évidemment superfétatoire. Les
multimilliardaires retors ne parviennent
pas à réformer leur carrosse déglingué
comment voulez-vous qu’une secte de
vassaux aliénés répare ce système
débringuer.
Ce qui distingue
les révolutionnaires prolétariens des
courants politiques et idéologiques
gauchistes et/ou droitistes, c’est que
le prolétaire est convaincu qu’il faut
cesser de rafistoler ce rafiot ivre et
qu’il faut l’aider à sombrer. Après
chaque ronde électorale américaine,
chacun est à même d’apprécier la
réaction hystérique de l’intelligentsia,
des journalistes, des professeurs
d’université, ces porte-parole de haut
vol du magma de la go-gauche répudiée
suite aux élections. Sur certaines
chaînes européennes ou canadiennes, on
se croirait à Washington DC. Pourquoi
une telle hystérie médiatique mondiale
suite à une deuxième élection américaine
chaudement disputée? Au cours de ces
séances de sanglots communaux, la
question fut posée et la réponse fut
donnée par un panel de bobos : « Le
risque de contagion «populiste» est
inquiétant» oubliant que le grand
capital mondial a ses propres intérêts
et son propre plan de match. Le
prolétariat américain a lancé un
avertissement retentissant qui demain
risque d’être suivi dans les capitales
du monde occidental: «Couper les
coupures ou alors nous voterons pour un
cheval d’alternance aussi dangereux
soit-il!» ce qui convient
parfaitement au grand capital qui sait
bien lui que «baudet de gauche ou
baudet de droite, c’est du pareil au
même, cet argent emprunté et dépensé
n’existe pas dans les deux cas».
Ainsi, la menace
d’abrogation de l’«Obama care»
sera remplacée par des propositions de
modification du cadeau financier accordé
à l’industrie de l’assurance et à Big
Pharma. Encore une fois la classe
prolétarienne se sera fait flouer croit
le petit-bourgeois gauchiste surexcité.
Que non, le prolétariat américain
subodorait ces finasseries qu’il connaît
bien. Il a simplement surestimé la
capacité de nuisance de Donald le
déplorable et de Joe le sleepy.
Nous l’avons écrit, ce sont les classes
sociales qui fabriquent leurs chefs,
jamais l’inverse.
Donald Trump
n’est qu’une variante particulièrement
exubérante de la faction milliardaire de
la classe capitaliste américaine qui
prépare son baroud d’honneur avant
d’être écartée de la scène
internationale où la Chine l’attend
patiemment.
Tactique – Joe
Biden, le sacrifié pour la patrie ?
Tous les analystes
bourgeois ont conclu que le candidat
Donald Trump, bien qu’inexpérimenté
en politique avait su d’instinct saisir
l’humeur de l’électorat des
«déplorables» étatsuniens et leur servir
les phrases démagogiques nécessaires
pour les satisfaire. Vous aurez remarqué
le mépris qu’affiche un tel jugement
contre la classe prolétarienne
américaine. Féministe, LGBTW,
intellectuel, syndicaliste, écologiste,
altermondialiste, gauchiste et
propagandiste des médias à la solde
maudissent le prolétariat de préféré le
prédateur de la Trump Tower
plutôt que le faussaire de l’Ukrainegate.
C’est là une analyse naïve des
mouvements politiques et sociaux dans
une société capitaliste hautement
industrialisée, numérisée et
financiarisée.
La petite
bourgeoisie chargée de mener les
campagnes électorales «démocratiques»
est rompue à la tâche de mystifier la
classe prolétarienne par des lois et des
politiques réformistes comme ces
politiques fiscales vindicatives
présentées contre les riches, jamais
appliquées et qui se retournent contre
la classe «moyenne»; les manigances de
genre et la défense des droits des
minorités propulsées en guerres contre
les majorités pour diviser et pour
assurer le règne des riches; le
pacifisme verbal et le militarisme
global; l’écologisme comme religion de
l’apologie de la pauvreté, de
l’austérité et de la décroissance alors
que les pauvres loin de gaspiller n’ont
pas de quoi manger; la lutte aux
changements climatiques pour justifier
les subventions aux pollueurs non
payeurs; davantage de chômage et de
déficit gouvernemental jusqu’à la
faillite inévitable sous prétexte de «sauver
des vies avant l’économie».
Sleepy Joe et sa clique
n’auront d’autre choix que de poursuivre
sur cette voie. Et chaque fois qu’il
prononce quelques phrases convenues la
coterie des petits bourgeois parvenus
lui réserve une ovation l’assurant qu’il
a trouvé la formulation démagogique pour
véhiculer ces billevesées auxquelles le
prolétariat américain ne croit rien, «Ce
sont tous des menteurs et des voleurs»
pense l’électeur maintes fois arnaquer.
Prenez note que chaque fois que le
candidat démocrate conspue le candidat
Trump il contribue à accréditer
la fadaise du multimilliardaire «révolutionnaire
anti État profond», ce qui est
l’effet recherché.
Tactique – Trump
le candidat « instrumentalisé », mais
par qui ?
Donald Trump
se trouve dans une situation différente
puisque quatre ans auparavant
l’électorat républicain rétrécissant
comme peau de chagrin a quand même suffi
à ramener le pouvoir politique exécutif
aux mains de leur clique. Donald, dont
la carrière d’affaires dépend des
largesses de sa clique, a l’idée de
jouer la carte «anti-establishment».
Le pari était risqué, car les millions
de prolétaires désabusés ne fréquentent
plus les isoloirs dérisoires. Ils ne
représentent donc aucun vote potentiel.
Que faire pour les ramener dans
l’isoloir? Quel subterfuge mettre en
place pour les attirer vers la
«démocratie» des riches? La campagne des
primaires lui a servi de banc d’essai et
chaque fois que le candidat Trump
répudie la doxa du pouvoir bourgeois
l’électorat présent applaudissait à tout
rompre signifiant à leur candidat
président «instrumentalisé» la vague
démagogique sur laquelle il devait
«surfer». Bien entendu, bien peu
d’ouvriers dans l’assemblée croient aux
vœux psalmodiés, fort heureusement, car
très peu seront exhaussés. Mais pour les
représentants de la classe prolétarienne
présents, le seul fait qu’un candidat
majeur dénonce quelques-unes des
politiques d’horreurs des
administrations républicaine et
démocrate antérieures suffit. Imaginez
que le candidat républicain alla jusqu’à
dénoncer publiquement les crimes de
guerre des Bush père et fils.
C’est ainsi que la classe prolétarienne
«instrumentalisa» le candidat Trump
aux fins d’expédier un message sans
ambiguïtés à la classe politique,
industrielle et financière américaine
éplorée :
« Nous ne
sommes pas dupes de vos malversations et
de vos mascarades électorales et nous
savons bien que ces deux polichinelles
ne représentent aucun espoir pour le
prolétaire, mais nous vous expédions ce
préavis, nous en avons assez de vos
solutions bidon, de gauche comme de
droite, et nous nous préparons à de plus
grandes confrontations quand il aura été
démontré que tous vos bouffons ne font
qu’illusion ».
Croyez-vous un
instant que sous la dictature économique
des capitalistes le prolétariat
étatsunien, si avisé et martyrisé, si
riche d’expérience tactique,
aurait gobé la fable d’un
multimilliardaire véreux devenu leur
porte-parole révolutionnaire, le Marx
du nouveau millénaire ? Vous aurez
remarqué combien le moussaillon Trump
s’est assagi après avoir été «choisi»
par les urnes. Il n’y a que les
misérables journalistes, les experts
universitaires, les artistes
petits-bourgeois et les bobos planqués
pour divaguer pendant des années sur ce
qui s’est effondré avec l’élection du
caméléon blond il y a quatre ans et
maintenant. Ce qui s’effondre ce n’est
pas le Bureau ovale, c’est tout le mode
de production capitaliste décadent.
Par cette élection
comme pour toutes les autres, la petite
bourgeoisie – garde-chiourme populiste
de gauche – a reçu son congé et de
nouvelles cliques de larbins
«populistes» de droite ont été appelées
pour deviser. Ceux-là devront être prêt
à faire le coup de feu contre la plèbe
prolétarienne quand excéder elle tentera
de se révolter. Mais attention, la
classe prolétarienne américaine doit
savoir qu’il en aurait été ainsi avec la
clique sociale-démocrate au pouvoir
(comprenant Bernie Sanders).
C’est la réalité économique
catastrophique qui forge les politiques
des riches. Cela aussi fait partie du
patrimoine tactique et
stratégique de la classe ouvrière ce
qui signifie qu’aucune tactique
réformiste ne pourra fonctionner.
La classe
prolétarienne dans l’élection
américaine.
La classe
prolétarienne américaine s’est scindée
selon trois lignes de fractures
correspondantes à l’état d’avancement de
la conscience de classe parmi ces
différents segments. Il faut dire que le
territoire américain est immense et les
effectifs de la classe prolétarienne de
150 millions d’individus. Le nombre de
chômeurs va grandissant et à ce propos
ne vous fiez nullement aux statistiques
truquées publiées par les agences
gouvernementales du temps d’Obama comme
du temps de Trump. Des éléments de la
petite bourgeoise paupérisée rejoignent
chaque jour les rangs du prolétariat.
Un premier
segment de la classe prolétarienne,
particulièrement arriéré sur le plan de
la conscience stratégique de
classe, continue de participer
régulièrement au processus électoral
bourgeois. Ceux-là appuient tel ou tel
parti ou candidat majeur ou
groupusculaire. Ainsi, le candidat des
Verts et le candidat libertarien
parviendront à fourvoyer une partie du
prolétariat avec leurs propositions
réformistes de gauche comme de droite.
Un second
segment du prolétariat s’est inscrit
sur les listes électorales qu’il avait
délaissées depuis des années, un
processus compliqué qui permet de
trafiquer les résultats en cas de
nécessité – comme disent les
capitalistes et leurs sous-fifres «Il
faut se garder de la populace jamais au
fait de ses intérêts» (sic). Ces
prolétaires ont voté pour le bouffon
Trump, non pas qu’ils aient cru un
instant aux mensonges de ce représentant
du grand capital – ne faites pas injure
à l’intelligence de la classe
prolétarienne américaine la plus évoluée
du monde industrialisé –.
Ces éléments
militants à la conscience de classe
avancée conservent pourtant l’illusion
qu’ils pourront éviter la crise sociale
et la guerre sanitaire (virologique) et
nucléaire en lançant un coup de semonce
au grand capital, lui signifiant : «Voilà
ce que nous voulons et nous suivrons
cette voie si vous nous y contraignez».
Contrairement à ce que prétend le clan
des petits-bourgeois socialistes, les
analystes et les experts en chimères, ce
segment de la classe ouvrière n’a pas
été trompé par Donald le bouffon
blond pas plus que par Sleepy Joe. Ces
ouvriers expérimentés savent ce qui
adviendra de Donald le
multimilliardaire, mais ils croient
faussement que le capital a encore le
choix de ses politiques et qu’ils
peuvent l’impressionner et l’ébranler.
Pourtant, le confinement meurtrier a
démontré que la classe capitaliste
mondialisée a conscrit ses subordonnés
politiques pour des tâches spécifiques
et qu’elle les y contraindra.
Une troisième ligne
de fracture segmente la classe
prolétarienne américaine. Ce
troisième segment regroupe tous ceux
qui ont fait le bilan d’un siècle de
mascarade électorale. Ceux-là ne
s’inscrivent pas sur les listes
électorales et ne votent plus depuis
longtemps. Ils ne s’intéressent pas à ce
foutoir loufoque où les médias à la
solde, excitant les petites gens et les
mégères féministes hystériques, tentent
de faire croire que le futur de cette
nation de 325 millions d’habitants en
déroute se résume au sexe du candidat ou
au comportement sexuel d’un malfrat.
C’est le segment du prolétariat à la
conscience de classe la plus avancée, la
plus achevée. Ils attendent que la
conjoncture se dégrade et ils
frapperont.
Stratégie et
tactique prolétarienne
Stratégiquement,
ou bien la classe sociale prolétarienne
s’opposera à la guerre et s’emparera du
pouvoir économique et politique –
chassant les cadres du grand capital de
la gouvernance; ou bien la guerre
mondiale s’imposera et ce n’est qu’après
d’immenses souffrances que la classe
prolétarienne et son avant-garde
ouvrière se résoudront enfin à mettre
fin à ce mode de production moribond.
Deux précédentes guerres mondiales nous
laissent croire que ce sera cette voie
qui s’imposera. La classe prolétarienne
américaine est l’une des plus avancées,
l’une des plus agressées et des plus
exploitées par le pouvoir du grand
capital mondialisé. C’est aussi l’une
des moins contaminées par les idées
réformistes de la gauche bourgeoise
défroquée et par celles de la
bourgeoisie droitiste-populiste. À
l’évidence, elle n’est pas encore
déterminée à renverser le mode de
production capitaliste, ne sachant trop
si le reste des sections de la classe
dans les grands pays capitalistes
avancés suivront son mouvement
insurrectionnel spontané.
Elle a donc choisi
de s’inscrire sur les listes électorales
qu’elle avait désertées depuis des
années, non pas dans l’esprit de
manifester son adhésion aux illusions
électoralistes des riches, mais avec la
détermination de tirer un coup de
semonce avant son grand soulèvement.
Aucune révolution sociale prolétarienne
n’a jamais eu ni n’aura jamais comme
tactique la conquête du pouvoir par les
urnes. Au Chili en 1970, c’est la petite
bourgeoisie qui mena la charge
électorale et le prolétariat lui emboîta
le pas avec le succès que l’on sait.
Cette déconfiture électoraliste de la
petite bourgeoisie gauchiste leur sera
un jour imputée.
En Amérique, nous
sommes au cœur de la «Révolution
prolétarienne» à venir – si proche
d’un changement de mode de production,
si loin des billevesées et des frasques
sans intérêts historiques d’un majordome
trivial du capital. L’avenir de
l’humanité ne se joue pas dans le Bureau
ovale. Nous pensons que l’hallucination
électorale bourgeoise vit ses dernières
années de grâce – dès que le
Président Trump, suite au mythe «Obama
le premier président noir», aura
démontré son incapacité à réguler le
fonctionnement de ce mode de production,
le vote de protestation aura perdu tout
intérêt tactique.

Notes
- Robert Bibeau
(2017). Question nationale et
révolution prolétarienne sous
l’impérialisme moderne.
L’Harmattan. Paris. 142 pages.
http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=52914&motExact=0&motcle=&mode=AND
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