Les 7 du Québec
Palestine-Israël, le pays de la dernière
chance !
Robert Bibeau

Samedi 28 octobre 2017
Palestine – Israël un conflit qui
s’éternise et qui épuise les peuples du
Proche-Orient.
Vu de ce côté de
l’Atlantique la lutte de
libération nationale palestinienne
comme l’appel la gauche atlantiste; le
conflit israélo-palestinien comme
l’appel les médias à la solde des
riches, semble inextricable, à la fois
ancienne et contemporaine. La division
est manifeste au sein même des forces
palestiniennes, les organisations
multiples, chacune dépendante, d’un
protecteur arabe ou d’un autre. Ces
richissimes sponsors arabes fricotent
avec Israël (l’ennemi abhorré,
l’État juif (sic)) qui bombarde et
massacre les familles palestiniennes
emmurées dans Gaza, où résident les
sympathisants de l’organisation de
résistance (Hamas) alliée de ces pays
arabes qui forniquent avec les
occupants.
De l’autre côté du
Mur, les forces sionistes d’occupation
sont elles aussi déchirées en de
multiples factions plus ou moins
« modérées » (comment peut-on occuper
modérément?) plus ou moins
réactionnaires, et qui demandent
l’expulsion ou l’extermination de tous
les Palestiniens vivant en Palestine.
Chacune de ces factions et organisations
sionistes racistes, des plus « modérés »
aux plus vilipendées, a ses sponsors
internationaux ayant leurs intérêts dans
le business israélo-palestinien. Car
même en présence des bombardements, du
blocus de Gaza, des assassinats punitifs
extrajudiciaires, des milliers de
prisonniers palestiniens, la vie
économique se poursuit sur cette terre
martyrisée. Enfin, pour compliquer
encore davantage la situation, la
plupart des grandes puissances
impérialistes mondiales manipulent leur
pion dans ce conflit, et l’une de ces
puissances, fortement compromise envers
l’une des parties qu’elle soutient de
toute sa puissance, se présente comme
l’arbitre – l’entremetteur neutre (sic)
– qui rétablira la paix dans ce fouillis
d’intérêts contradictoires.
La polémologie du
conflit.
Récemment je lisais
un article cherchant à faire le bilan de
plus de 70 ans de cette guerre larvée,
de cette occupation avérée. L’auteur, un
expert, parcourait l’histoire
palestinienne de gauche à droite, sur la
ligne du temps, à l’envers du Coran,
cherchant à présenter la polémologie de
ce conflit presque centenaire. Sa
séquence allait de l’erreur de l’OLP
d’avoir abandonné la lutte armée; la
dérive stratégique du Hamas lors de la
guerre de Syrie; le piège d’Oslo et du
pseudo processus de paix; la tactique
fumiste de créer un État unifié; la
nécessaire refondation de l’OLP; et
enfin, un éclair de lumière dans tout ce
fatras de sophismes, un analyste
réaliste sentence, gravement, « le
stratagème américain et israélien
(des pseudo négociations de paix
toujours remises ou souvent reprises)
visait en fait, par effet d’usure, à
entraîner les Arabes à souscrire à un
traité de paix (un partage de la
terre palestinienne) à des
conditions avantageuses pour l’État
hébreu (pour la bourgeoisie
israélienne)» qui l’eut crue ? (1)
Et voilà l’énigme
palestinienne résolue en moins de deux,
en une phrase lapidaire, c’est une
simple bataille inter-bourgeoisie, entre
deux ensembles de cliques nationalistes,
qui ne trouvent pas sa solution parce
que l’un des camps bourgeois possède
toutes les cartes que lui distribue le
camp impérialiste occidental dominant,
alors que l’autre camp nationaliste
chauvin palestinien (ayant perdu son
mentor soviétique) ne possède que la
poitrine et l’immense courage de tout un
peuple désespéré, déraciné, martyrisé,
et qui n’en finit plus d’angoisser,
d’agoniser, galvaniser par les fausses
promesses intenables de ces petits
prophètes de malheur qui ne pensent qu’à
leur beurre, Arafat le premier, Abbas le
second, le Hamas le troisième troufion.
La vision juste et
équilibrée de cette lutte d’enlisement
nationaliste tragique.
Quand on replace ce
conflit dans ses justes perspectives on
comprend bien pourquoi ces
tergiversations à propos de la paix, du
« terrorisme », de la résistance, de la
religion, de la « juiverie »
nationaliste ethnique, de la race, de la
propriété de la terre (société agraire
vis-à-vis société industrielle), des
bombardements et autres crimes de
guerre, du terrorisme d’État israélien,
des « négociations » avortées et
reportées, tout ceci n’était que
fumisterie pour dissimuler les
malversations où chacun des clans
bourgeois s’attend à ce que l’autre clan
s’épuise au prix de crimes innommables,
épouvantables, dont le prolétariat de
chaque côté est la victime bancale que
l’on immole sur l’hôtel du « droit
de deux peuples à mourir pour le droit
de leur bourgeois à disposer d’eux ».
Cesser chers militants de chercher à
détricoter ce bourbier emberlificoter,
le problème est simple, d’un côté une
bourgeoisie palestinienne qui
contrairement à toutes les autres dans
le monde n’a pas obtenu son État
national sur lequel assoir son hégémonie
sur une coterie de petits bourgeois
stipendiés, grassement payés par une
multitude d’ONG et de travailleurs
urbains, d’ouvriers d’ateliers, de
manœuvres agricoles et de prolétaires
des « sweats shops » mal payés,
surexploités, au nom de la nation à
préserver. De l’autre, une bourgeoisie
israélienne transplantée sur cette terre
éventrée, qui n’est pas la sienne, comme
avant-poste du capital impérial, et qui
a pris sa mission à cœur jusqu’à penser
que cet avant-poste perdu au milieu de
l’océan Arabe serait indépendant,
autonome, jusqu’au jour où leur meilleur
ami, Donald la toupie, leur a
dit, et ils l’ont compris, « la
récréation est finie, je vous ai donné
les dernières concessions au-delà de ce
qui vous a été promis il est temps d’en
finir avec ce conflit du bout du monde,
au fonds de la Méditerranée délaissée,
qui ne sera plus d’importance avant une
décennie, la Mer de Chine, ou passe le
tiers des marchandises du monde
m’attend, j’ai dit ! » (2)
Conseil à l’AIPAC et
aux sionistes récalcitrants.
Si j’avais un
conseil à donner à l’AIPAC et à
Netanyahu et à tous les
sionistes « jusqu’au-boutistes »,
attrapez rapidement la bouée qui vous
est lancée et réglé une fois pour toutes
cette chicane inter-bourgeoisie,
accorder deux bantoustans à la
bourgeoisie palestinienne où,
reconnaissante, elle collaborera
docilement, massacrant elle-même les
résistants récalcitrants. Cessez cette
surenchère qui n’est plus de notre
Ère. Les années soixante sont lointaines
et ne reviendront plus, et tout autour
de vos frontières de chimères, flairant
le vent, de nouvelles forces s’élèvent,
que votre magistère du Pentagone ne
saurait taire.
Même conseil pour
la bourgeoisie palestinienne que je sais
impatiente de signer sa capitulation
afin d’obtenir au plus vite la gestion
de son État croupion national fétiche
sur le dos de son peuple épuisé, faites
l’unité et signez au plus vite ce
parchemin. Votre protecteur commun
se prépare à déguerpir comme le souligne
un collègue : « Le Moyen-Orient
est le lieu d’un énorme investissement
américain depuis des années, et ici
(j’écris ceci en arrivant à Tel-Aviv et
à Jérusalem en provenance de Moscou), le
sentiment qu’un retrait US est imminent
est particulièrement vif. Bien des
années auparavant, l’Empire britannique
s’était contracté et retiré de nombre de
ses colonies et possessions : c’est au
tour des US maintenant » (3).
Songez à Saigon, un certain soir d’avril
1975, au milieu de l’enfer et des
hélicoptères.
Le Hezbollah
et l’Iran ne veulent pas
de deux États, ils n’en feront qu’un
seul et il sera arabe. C’est écrit dans
l’air du temps. Déjà, Hassan
Nasrallah, visionnaire parmi ses
pairs, a donné l’heure juste. Au nom de
la faction bourgeoise qu’il représente,
il a invité le soi-disant « peuple
juif », une invention manipulée,
à quitter la Palestine et à rentrer chez
lui en Occident. Saladin
avait fait de même vis-à-vis des Croisés
il y a nombre d’années. Nous avions
décrit tout ceci au temps où le sionisme
fasciste et raciste était triomphant, et
pourtant on nous avait conspué (4). Ce
temps est dépassé. Les regards du monde
se déplacent vers l’Orient, où
d’immenses conflagrations se préparent.
Ce sera autre chose que huit-millions
d’Israéliens maltraitant huit-millions
de Palestiniens, mais bien un milliard
et demi de Chinois, un milliard et demi
d’Indiens se confrontant à un milliard
d’Américains et d’Européens, la plupart
destinés aux tranchées, aux casemates,
aux péniches de débarquement, aux
blindées, aux avions furtifs, aux
drones, aux armes chimiques et
bactériologiques, aux radiations
thermonucléaires et aux abris de survis
que les riches ont préparés afin d’en
conserver quelques milliers pour la
reconstruction impérialiste après le
cataclysme.
La guerre qui tourne
mal c’est bien plus grave.
Mais je vous parie
que comme d’habitude le « complot »
planifié par les conspirationnistes ne
se déroulera pas comme prévu… il ne se
déroule jamais comme prévu (5). Le
prolétariat ne se mobilisera pas pour
leur nième guerre mondiale et il leur
fera la guerre à ceux qui veulent la
guerre thermonucléaire, car les choses
changent aux « pays » de la dernière
chance. La guerre entrainera la
révolution prolétaire c’est ce que
j’espère.
Gloire à la
classe ouvrière, l’avenir de l’homme.
Reçu de Robert Bibeau pour
publication
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