Les 7 du Québec
Le cirque électoral, entretien avec
Robert Bibeau
sur «La démocratie aux
États-Unis»

Mercredi 27 juin 2018
Par Ferdinand
Mayega (LVC). Le 27.06.2018.
Sur http://www.les7duquebec.com Voici sept
questions au sujet du livre : La
démocratie aux États-Unis. Les
mascarades électorales paru chez
l’Harmattan à Paris en janvier
2018 : http://www.les7duquebec.com/7-au-front/la-democratie-aux-etats-unis-les-mascarades-electorales/.
(1)
LVC:
Monsieur Bibeau, vous avez publier un
ouvrage aux éditions L’Harmattan
qui a pour titre: La démocratie
aux États-Unis et pour
sous-titre :
Les mascarades électorales,
qu’est-ce qui a motivé votre choix
d’écrire un ouvrage sur ce que l’on
pourrait appeler la dictature
démocratique dans la première puissance
mondiale, un pays voisin du Canada?
Robert Bibeau.
Je suis journaliste – éditeur du
webmagazine «Les
7 du Québec.com » diffusé depuis
Montréal. Je suis retraité et je milite
depuis plus de quarante ans dans le
mouvement ouvrier. J’ai écrit ce
volume par nécessité. Après 40 ans de
militantisme, et regardant par-dessus
mon épaule, deux siècles de luttes
ouvrières, j’ai constaté que la
quasi-totalité de la gauche avait erré
en se prosternant devant le pseudo
processus démocratique électoraliste.
Jamais une révolution sociale – je
réfère ici à un changement radical du
mode de production, et non pas à un
changement de la garde à la tête d’un
gouvernement bourgeois – jamais, dis-je,
une révolution sociale n’a émergé des
urnes. Pire, toutes les trahisons qu’a
subies la classe ouvrière dans sa lutte
pour l’émancipation sociale ont été
marquées par une mascarade électorale
bidon – façon d’apaiser les révoltés –
de les désarmer idéologiquement et
politiquement. Chaque liquidation du
mouvement ouvrier révolutionnaire s’est
soldée par un cirque électoral où le
prolétariat s’est départi de son
initiative et a remis sa révolte entre
les mains des politiciens – ce que la
go-gauche appelle pompeusement « l’avant-garde »
formée d’apparatchiks politiques
sectaires, cheval de Troie parmi le
prolétariat. Dans le volume, j’explique
comment gauche et droite politique sont
les deux visages d’une même fourberie.
Donc, je me suis mis à l’étude du
processus électoral bourgeois en société
capitaliste avancée. Les États-Unis
d’Amérique, la France et le Canada m’ont
servi de terrain d’investigation afin de
démonter les mécanismes de cette arnaque
centenaire. Le volume décrit le
processus électoral aux États-Unis à
partir de l’exemple de l’élection
controversée de Donald Trump
en 2016. Notez que cette élection bidon
n’avait rien de singulier dans son
organisation et elle répondait au canon
des élections démocratiques bourgeoises,
si ce n’est qu’elle marqua la
réorientation politique du grand capital
américain suite à la grave crise
économique de 2008. Au dernier chapitre
je présente l’analyse du comportement
électoral exemplaire du prolétariat
français lors de l’élection de Macron en
2017.
LVC: dans
votre ouvrage, vous fustigez l’État
fétiche des riches, l’état-major
central du grand capital, fondement de
« l’industrie du cirque électoral »,
etc. D’après vous, les États-Unis
n’ont pas de leçons de démocratie à
donner aux autres pays du monde
notamment ceux considérés comme moins
démocratiques ou plus
dictatoriaux. Pourquoi le pays de
l’Oncle Sam n’est pas un modèle à vos
yeux malgré son autoproclamation en tant
que « gendarme du monde » en
termes des droits de la personne?
Robert Bibeau :
notre webmagazine a publié de nombreux
articles sur la démocratie
électoraliste. (2) L’un de ces articles
avait pour titre :
La dictature c’est ferme ta gueule et la
démocratie c’est cause toujours.
(3) Ce titre résume bien mon propos. La
démocratie représente le bon
policier qui nous incite à nous
mettre à la table de la collaboration de
classe pour que le prolétariat, la
classe sans pouvoir économique,
politique ou idéologique, n’ayant que sa
force de travail à vendre pour survivre,
se compromette et remette son sort entre
les mains de politiciens véreux, tous
semblables. Si jamais l’un d’entre eux
souhaitait défendre la classe ouvrière,
il ne serait jamais élu, ou il serait
abattu. La dictature c’est le
mauvais policier qui réprimerait
durement si on ne jouait pas docilement
le jeu de la démocratie électorale, jeu
où un simple ouvrier n’a aucune chance
de l’emporter face à un gang de riches.
Pensez un instant qu’un candidat à la
présidence américaine doit recueillir un
milliard de dollars pour parcourir le
processus électoral bidon. Combien
d’ouvriers peuvent amasser une telle
somme pour faire campagne? De fait, une
mascarade électorale, aux États-Unis ou
dans n’importe quel pays, est un
processus par lequel différentes
factions du capital mettent leur pouvoir
dans la balance et se chamaille afin
d’arracher l’appui du plus grand nombre
de pèquenots ce qui leur donnera
l’avantage de diriger, sous conditions,
l’appareil d’État fétiche dans l’intérêt
des riches. En période de croissance
économique, les politiques des
administrateurs des riches seront
expansionnistes, concédant des avantages
sociaux en récompense aux électeurs
méritants. En période de récession
économique, les thuriféraires
administratifs des riches imposent
l’austérité. Les populistes de gauche
comme ceux de droite – bonnet-blanc et
blanc-bonnet font la même chose.
LVC:
pourriez-vous nous expliquer la
corrélation étroite qui existe entre
la croissance de la désespérance
sociale et la croissance du vote des
partis d’extrême droite par exemple avec
la montée du populisme aussi bien
aux États-Unis, en France, en Italie, en
Allemagne, en Hollande ?
Robert Bibeau :
premièrement, entre un parti politique
de droite, de gauche, ou de centre la
phraséologie diffère, mais c’est
exactement la même affaire. D’une
élection à l’autre, les ouvriers sont à
même de le constater. Parfois, un parti
de gauche mène une campagne électorale
sous un verbiage de gauche, une fois
élue, il mène une politique de droite,
il n’a pas le choix, les impératifs
économiques subsument les désidératas
politiques. L’inverse est aussi vrai.
Ainsi, dans mon livre je cite
François Hollande qui a admis
son impuissance face aux puissances
d’argent. Deuxièmement, la populace n’a
absolument aucune prise sur l’économie
ou la politique. C’est pour cela que
j’appelle l’exercice électoral une
« mascarade » dont l’unique objectif est
de faire dire aux électeurs ce que l’une
ou l’autre des factions du capital veut
entendre. Troisièmement, du postulat
précédent il découle que pendant des
années la machine de propagande
médiatique se déchaine pour amener la
populace à voter pour les populistes de
gauche – c’est-à-dire pour les tenants
des dépenses publiques effrénées – ce
qui mène l’État des riches à la faillite
– afin de justifier au mouvement suivant
la montée de la faction populiste de
droite qui, dénonçant les mauvais
résultats économiques des populistes
précédents – se propose comme
alternative par des politiques
d’austérité. Quatrièmement, vous devez
considérer que politique d’austérité ou
politique de gaspillage des deniers
publics payés par les ouvriers – le
résultat est le même… la récession.
Donald Trump en fait l
présentement a démonstration. Dans ce
scénario les simagrées électoraux
auxquels se plient les riches n’ont
aucune incidence sur la marche des
affaires économiques et après quelques
siècles de ce jeu de chaise musicale
gauche-centre-droite le prolétariat l’a
compris d’où son abstention massive,
sauf, dans les pays qui commencent à
imposer ces jérémiades électorales.
Éventuellement, l’expérience aura raison
des illusions de la votation.
LVC :
d’après vous, cette corrélation étroite
est entretenue et voulue par le grand
capital pour maintenir les ouvriers, les
plus défavorisées ou les moins nantis
dans un état de dépendance.
Comment cette stratégie du monde du
capital est-elle ficelée?
Robert Bibeau :
d’abord, je voudrais m’excuser de la
façon que je présente mon intervention,
ce qui donne l’impression d’un complot
tricoté par une organisation secrète
maître de notre destinée collective.
Pourtant, c’est exactement le contraire,
les puissances d’argent ont si peu
d’emprise sur le développement du mode
de production capitaliste et de ses
rapports de production que malgré tous
leurs efforts ils ne parviennent
nullement à enrayer la crise systémique
et leurs stratagèmes pour stopper leur
déveine sont vains. La machine
économique, politique et idéologique
fonctionne selon des lois inexorables et
mène le modèle capitaliste de
développement à la faillite. Ceci
m’amène à votre question à propos d’une
supposée corrélation entre la
croissance de la désespérance sociale
– la montée du vote populiste de
droite ou de gauche – et un
état de dépendance de la classe
ouvrière – intentionnellement ficelé
par les conspirateurs capitalistes.
- J’ai répondu
précédemment à propos de cette
hypothétique corrélation qui n’est
pas une fatalité, mais le fruit
d’une réaction désespérée du système
pour se sauver. J’ajouterai que
la tentation fascisante n’est pas du
tout une prédisposition
prolétarienne, mais strictement une
tare petite-bourgeoise.
Petite-bourgeoisie qui a charge
ensuite de transmettre ce virus à la
classe ouvrière qui s’en était très
mal défendue dans les années 1930,
mais s’en défend vigoureusement
présentement. Je n’ai aucun doute
que le système ne réussira pas une
seconde fois le coup du « fascisme
de droite » opposé au « fascisme de
gauche ».
- Il est exact
que la classe ouvrière dépend
économiquement de la classe
capitaliste. Mais cela n’est pas le
résultat d’un complot ourdi par la
méchante bourgeoisie. C’est plutôt
un gène spécifique au mode de
production capitaliste qui est
fondé, dois-je le rappeler, sur la
propriété privée des moyens de
production, de commercialisation et
de communication. Ce qui inclut la
propriété privée de la force de
travail que l’ouvrier doit vendre à
vil prix sur le marché.
- La dépendance
économique de l’exploitée n’est pas
le résultat d’un stratagème
maléfique mené par les riches, elle
est inscrite dans le génome du
prolétaire qui ne pourra s’en
défaire qu’en abolissant le
propriétaire privée et l’État chargé
de le perpétuer.
LVC : après
lecture de votre ouvrage, j’ai fait un
rapprochement au sujet de l’exploitation
du monde ouvrier par le grand capital
avec une théorie économique développée
dans les années 70 par certains
économistes du développement, la
théorie de la dépendance. Cette
théorie affirme que le centre développé
exploite la périphérie sous-développée à
l’intérieur du système économique
mondial plus précisément par l’échange
inégal. Qu’en dites-vous?
Robert Bibeau :
les prémisses de ce syllogisme sont
véridiques. Sous le mode de production
capitaliste en phase impérialiste nous
observons une division des tâches
d’exploitation du capital (capital
variable salarié et capital constant
immobilier et mobilier) entre différents
pays. Ainsi, les États-Unis ont pour
fonction au sein de la mondialisation de
réguler les échanges financiers
correspondants au commerce
international. Ce pays a aussi pour
tâche d’ouvrir de nouveaux marchés non
pas pour augmenter l’équité et réduire
les inégalités, mais pour assurer la
valorisation du capital – augmenter la
production de plus-value ouvrière afin
de faire en sorte que le mode de
production capitaliste assume sa mission
de reproduction élargie. Le Cameroun a
pour fonction de fournir des matières
premières (café, bois, bauxite, cobalt,
nickel, diamant, pétrole, etc.) pour
faire tourner la roue de l’économie. (4)
Bref, l’économie impérialiste a donné
naissance à la mondialisation
néolibérale où les entreprises des pays
développés, comme celles des pays
émergents, sont entrelacées en un grand
tout mondial que les économistes
appellent : « la mondialisation
différenciée de la chaîne des valeurs ».
Cette mondialisation s’est produite
spontanément sans que quiconque ne l’ait
programmé. Ainsi, tous sont dépendants
de tous, et réciproquement avec bien
entendu, des centres de décision
centralisés sur quelques marchés
boursiers externalisés. C’est ici que je
me dissocie de la théorie tiers-mondiste
de la soi-disant « dépendance »
et des « non-alignés ».
L’objectif des théoriciens de la « dépendance »
était d’embrigader les travailleurs et
les paysans du tiers-monde dans des
luttes de soi-disant libération de leur
bourgeoisie nationale exploitée
vis-à-vis des nations exploiteuses
habituellement occidentales. Je n’ai pas
l’espace ici pour démonter cet écheveau
opportuniste et réformiste complexe. Je
dirai simplement qu’une nation ne peut
exploiter une autre nation, qu’une
nation ne peut être exploitée par une
autre nation. Ce sont les classes
sociales qui exploitent ou sont
exploitées. Pour le reste j’ai
abondamment discuté de cette
problématique dans mon livre :
Question nationale et révolution
prolétarienne sous l’impérialisme
moderne publiée
chez l’Harmattan en
2017 (5).
LVC :
l’économiste du développement H W
Singer affirmait: « On ne
peut pas indéfiniment prêcher la parole
du bon ordre démocratique aux pays du
Sud sans établir un bon ordre
démocratique dans l’économie mondiale. »
Pour revenir à la démocratie aux
États-Unis, pensez-vous qu’il sera
possible un jour de construire une
démocratie plus saine et humaine dans ce
pays? Sinon, quels sont les scénarios
les plus prévisibles dans ce pays dans
les prochaines années?
Robert Bibeau :
qu’est-ce que la démocratie? Il y a bien
des sortes de démocratie. À Athènes,
l’antre de la démocratie sous le mode de
production esclavagiste, l’assemblée
démocratique regroupait l’ensemble des
hommes libres avec pour chacun le droit
de parole, le droit d’élire et d’être
élu. Les esclaves n’étant pas des êtres
humains n’étaient pas conviés à ces
assemblées « démocratiques ». Aux
États-Unis la démocratie du peuple, par
le peuple, et pour le peuple, implique
que chaque personne en âge de voter se
rend aux urnes et appose une croix sur
un bulletin de vote qui fait foi de son
droit et de son égalité devant la loi.
Hormis le petit-bourgeois, qui croira
que le prolo surendetté, précariser,
logeant dans sa voiture, à la recherche
d’un emploi mal payé, a le même poids
économique, politique et médiatique que
le multimilliardaire propriétaire d’une
chaîne de médias « libres et
indépendants » (sic)? Pire, si par
inadvertance, et par solidarité, la
multitude des pèquenots sans-le-sou se
donnait la main pour voter pour un
va-nu-pieds qui serait parvenu à se
faufiler, quel ouvrier croit que l’élu
serait assermenté avant d’être assassiné
? Si par mégarde invraisemblable l’élu
est assermenté et intronisé et qu’il
gouverne, quel ouvrier ne sait pas ce
qu’il advint de Salvador Allende, le
Président chilien assassiné? Si ce
pèquenot – tel un héros – parvenait à
accomplir l’entièreté de son mandat que
pourrait-il décider, imposer, ou
légiférer? Comme je le souligne
abondamment dans l’ouvrage, le pouvoir
d’un polichinelle politique est quasi
nul. Barack Obama n’est
pas parvenu à fermer la prison illégale
de Guantanamo, une bien
petite réalisation comparée à
l’éradication de la pauvreté dans ce
pays fragilisé. Il n’existe qu’une
perspective à long terme pour l’Amérique
et pour le capitalisme mondialisé, c’est
d’être renversé par les ouvriers et un
nouveau mode de production prolétarien
devra être imaginé après la prochaine
crise systémique ou la guerre atomique.
Le problème qui
confronte le monde ne se réduit pas à
une question de démocratie, mais à un
problème de survie.
LVC : le G7
au Canada vient de montrer un désaccord
profond entre les États-Unis de
Donald Trump et les six autres
membres. L’escalade verbale a été
perceptible entre Trump et Trudeau au
point que Justin Trudeau est qualifié de
traitre par l’administration Trump
malgré la volteface de ce dernier pour
un accord commun dans le communiqué
final. Quelle analyse faites-vous de
cette méfiance réciproque entre les deux
voisins d’Amérique du Nord et
partenaires historiques?
Robert Bibeau :
ce G7 au Canada (2018) est la
démonstration de la déconfiture
économique du monde capitaliste. Au
cours de ce G7, Donald Trump
a voulu imposer à ses alliés sa
stratégie pour une sortie de crise
économique et sociale agressive ce que
ses alliés ont refusé de peur de tout
faire sauter dans leur entité
respective. Les alliés des Américains
pensent qu’il faut y aller de façon
modérée et progressive sinon les
ouvriers vont se révolter. Donald
Trump pense que le capital n’a pas
le temps d’attendre et qu’il lui faut
frapper les ouvriers de manière répétée
afin de les forcer à accepter les
sacrifices qu’il a déjà commencé à leur
imposer. Le rôle des médias est
d’embrouiller tout cela et de laisser
croire qu’en haussant les tarifs
douaniers il défend les emplois aux USA,
c’est tout le contraire qui surviendra.
La puissance impériale américaine
périclité et elle voudrait taxer ses
partenaires en ne leur laissant rien
pour profiter, les capitalistes du monde
entier ont commencé à se rebiffer contre
leur suzerain et les menaces de guerre
sont grandes. Seule la résistance du
prolétariat mondial nous protège d’une
guerre menaçante. Pour le reste de mes
prédictions en ce qui concerne cette
guerre commerciale radicale je vous
invite à lire notre éditorial sur notre
webmagazine international. (6)

NOTES
- Robert Bibeau
(2018) La démocratie aux États-Unis.
Les mascarades électorales. Paris.
L’Harmattan. 150 pages.
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/la-democratie-aux-etats-unis-les-mascarades-electorales/
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/la-democratie-aux-etats-unis-les-mascarades-electorales/
Le volume est
disponible en anglais, français,
italien, espagnole et portugais.
-
http://www.les7duquebec.com/?s=d%C3%A9mocratie
-
La dictature c’est ferme ta gueule
et la démocratie c’est cause
toujours
-
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cameroun
- Robert Bibeau
(2017) Question nationale et
révolution prolétarienne sous
l’impérialisme moderne. Paris.
L’Harmattan. 150 pages.
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/question-nationale-et-revolution-proletarienne-2/
Le volume est disponible en anglais,
français, italien, espagnole et
portugais.
-
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/lempereur-donald-redefinit-lalliance-atlantique-du-g7-au-g2/
et
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/six-indices-economiques-annoncant-leffondrement/
et aussi
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/trump-declare-la-guerre-commerciale-a-lue-et-au-canada/
Reçu de Robert Bibeau pour
publication
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